Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
224. Mazarin an d’Avaux Paris 1646 Oktober 26
Paris 1646 Oktober 26
Ausfertigung; AE , CP All. 79 fol. 100–101 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 62 fol.
163–164. Kopie: AE , CP All. 78 fol. 240–241’.
Dank für Briefe. Dauerhafter Besitz Piombinos und Porto Longones von Frankreich angestrebt.
Zurückweisung der Vorschläge d’Avaux’ für Lothringen.
Je ne puis recevoir qu’avec grand plaisir vos letres estant d’ordinaire remplies
des marques de la bonne opinion que vous avez de moy, parce que vous attri-
buez à mon travail et à mes soins ce qui ne doit estre reconnu que de la
grandeur et de la puissance de ce royaume.
Ich danke für nr. 202 und verweise auf nr. 222. Je vous prie seulement d’ ap-
puyer de tout vostre pouvoir |:la rétention de Piombino et de Porte Lon-
guone en cas que Dieu bénisse l’issue de ce dessein, estant un poste de grande
conséquence et par sa situation et par la qualité de ses fortiffications:|.
J’ay veu tout ce que vous me mandez touchant |:l’affaire de monsieur de Lor-
raine :| et y ay fait grande réflexion. J’y ay trouvé beaucoup de considérations
bien puissantes, mais à la vérité pour ce que vous dites que tout le monde
|:attend de l’équité de Leurs Majestez qu’on fasse quelque chose pour luy:|,
je puis vous asseurer |:que hors de quelques personnes intéressées par des
raisons particulières dans le restablissement de cette maison en son premier
estat le sentiment de toutes les compagnies souveraines et généralement de
tous les François:| est tout contraire, et chacun tesmoigne |:avoir appréhen-
sion que la Reyne ne se relasche à luy faire quelque grâce, s’en estant rendu si
peu digne et ses protecteurs estans si peu en estat de la luy procurer:|. Vous
aurez veu depuis ce que contient le mémoire du Roy qu’on vous a adressé sur
cette matière. Si vous croyez qu’il y ait quelque chose au delà, vous pourrez
en conférer avec monsieur le duc de Longueville et monsieur Servien et me
mander ensemble vos sentimens en particulier s’il y a répugnance à le faire en
la dépesche commune. Pour moy je vous avoue que je ne pourrois pas |: sous-
crire à la proposition de bailler l’Alsace à ce prince pour beaucoup de raisons
qui me semblent bien fortes:| et qui seroient trop longues à déduire. Je vous
diray seulement en passant |:que la France a tellement gousté l’acquisition de
l’Alsace à cette couronne et l’a jugée si importante:| que si aujourd’huy on
metoit sur le tapis |:de la céder et cela pour contenter monsieur de Lorraine:|,
il n’y a personne qui ne l’improuvast extrêmement, et qui ne condannât tous
ceux qui auroient eu part à ce conseil. Il est question icy de deux points, |:l’un
de faire quelque chose pour monsieur de Lorraine et l’autre du temps qu’on le
devra faire.
Pour le temps personne ne conseille le Roy que ce soit présentement pour les
raisons:| dans le mémoire. |:Pour la chose on pourra bien l’estendre en cas de
besoin et selon qu’il sera jugé pour le mieux:|.
J’ajousteray encor |:que la paix estant faitte on pourroit songer à de nouveaux
traittez d’eschange avec Espagne par le moyen desquelz nous pourrions avoir
moyen de desdommager ledit duc en luy donnant quelque souveraineté en un
autre endroit que la Lorraine:|.
Au reste asseurez-vous que |:quelque mine que les Espagnolz fassent de vou-
loir tenir bon pour le duc Charles, que ce n’est que par l’appréhension qu’ilz
ont de perdre le service de ses trouppes s’ilz donnoient les mains à l’ abandon-
nement dudit duc avant que la paix fust arrestée et tous les autres pointz
ajustez:|. En tout cas le moindre mot que l’on dise de nostre part |:pour
mettre en paralelle le roy de Portugal avec ledit duc leur fera bientost changer
de ton et de méthode de nous presser pour celuy-cy, mais au contraire de
nous accorder dez qu’ilz seront asseurez de la paix tout ce que nous pouvons
prétendre pour nous délivrer entièrement de la crainte que ledit duc ne re-
brouille les affaires:|.