Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
212. Memorandum Lionnes für Servien Paris 1646 Oktober 19
Paris 1646 Oktober 19
Ausfertigung, nicht unterzeichnet, mit Marginalien Serviens: AE , CP All. 78 fol. 183–184 =
Druckvorlage.
Abtretung der Hochstifte Metz, Toul, Verdun und des Elsaß ausdrücklich einschließlich aller
abhängigen Gebiete. Lehensnahme für das Elsaß von Mazarin bevorzugt. Übereinstimmung zwi-
schen Servien und Mazarin. Beruhigung der Katalanen; Überlegungen zu einem Waffenstillstand
für Katalonien. Regelungen betreffend Italien. Vermeidung eines künftigen Krieges in den
Spanischen Niederlanden. Militärisches. Verweis auf frühere Memoranden. Heirat zwischen
Mademoiselle und dem Kaiser wünschenswert.
|:Comme les ducz de Lorraine ont faict plusieurs usurpations tant sur les
trois éveschez que sur l’Alsace et l’Allemagne Son Eminence vous prie de
faire bien spécifier dans le traicté de l’Empire que l’on cedde à la France les
trois éveschez et l’Alsace avec toutes leurs dépendances et appartenances:|.
Le sentiment de Son Eminence seroit de |:prendre plustost l’Alsace en fief de
l’Empire qu’en souveraineté:| et une raison sans réplique qui le luy persuade
c’est que |:l’on sçait certainement que l’Empereur et les Espagnolz ont grande
peur que la France ne la veuille tenir à ce tiltre:|. Elle vous prie de bien exa-
miner la chose ensemble et de luy en mander vostre dernier advis.
Son Eminence a esté bien aise d’avoir songé à toutes les mesmes choses que
vous, ainsi que vous recognoistrés par la dépesche du Roy qui estoit minutée
avant que vostre dernier mémoire fust deschiffré.
Pour |:ce qui regarde la Catalogne:| on a trouvé vos sentimens fort bons. On
a |:desjà dépesché deux fois en ce pays-là pour leur faire entendre ce qui se
passe dans la négotiation et:| cela a produict beaucoup de fruit, |:car les peu-
ples sont maintenant fort persuadez que l’on préfère la conservation de cette
principauté aux autres conquestes:|.
Quant à |:la jalousie qu’ilz peuvent avoir de la distinction que l’on faict du
Roussillon et de Roses avec la Cathalogne:| outre les raisons que vous allé-
gués |:pour les en guérir:| qui sont fort bonnes, il y a une autre chose |:à leur
dire qui est que nous avons insisté trois ans durant pour avoir la paix partout
sans nous vouloir relascher en rien, que pour nous en faire désister eux- mes-
mes nous ont offert le Roussillon pour estre uny à perpétuité à la couronne de
France à condition de rendre la Catalogne, mais que nous n’avons faict aucun
estat de cette ouverture depuis dix mois qu’on l’a faicte, qu’à la fin ilz se sont
portez à proposer de laisser le Roussillon comme ilz l’avoient offert et une
trefve de vingt-cinq ans en Catalogne:|, et qu’encore que |:nous ne fissions
point de différence de l’une à l’aultre:|, puisque |:jamais la paix entre les cou-
ronnes n’a duré vingt-cinq ans, nous n’y avons pas acquiscé et voulons es-
sayer de la porter jusqu’à trente:|.
Son Eminence vous prie d’avoir l’œil que |:rien ne se fasse avec trop de pré-
cipitation pour les garenties des trêves:|. Vous verrés par le mémoire du Roy
|:comme on les facilite aultant qu’il se peult:|. Son Eminence croid que
|:vous serez de mesme advis qu’elle touchant la ligue d’Italie:|.
Souvenés-vous, s’il vous plaist, que |:vous aurez cent fois plus d’advantages à
adjuster tout présentement qu’une aultre fois et oultre le poinct de Casal:| de
prendre bien garde que |:l’on adjuste ce que les maisons de Mantoue et de
Savoye peuvent avoir à faire avec la France, engageant les Espagnolz à tout ce
qui fut arresté au traicté de Quérasque.
Son Eminence vous prie aussy de vous souvenir:| au pis aller |:que sy nous
retombons en guerre dans l’Italie ou dans l’Espagne par la mauvaise foy des
ennemis ou aultrement, que nous en soyons au moins exempts dans les Pays-
Bas, à quoy:| on ne doute point que |:Messieurs les Estatz ne s’engagent vo-
lontiers , puisqu’ilz y ont le mesme intérest que nous et en ont:| ce mesme
|:faict eux-mesmes les ouvertures, mais:| il ne suffit pas de |:n’avoir pas la
guerre en Flandre:|, il faudroit encore |:s’asseurer que les Espagnolz ne pus-
sent tirer de ce pays-là pour nous la faire ailleurs ny hommes ny soldatz ny
vaisseaux ny munitions de guerre ny matelotz, car pour l’argent c’est ce qu’on
ne peult veoir ny y apporter aucun remède:|.
Zweifel an der von Harcourt angekündigten baldigen Einnahme Léridas.
Son Eminence vous prie de bien considérer les deux ou trois derniers mé-
moires qui ont esté envoyez, et de les bien examiner, et comme on n’a pas le
loisir icy de bien considérer toutes choses, que vous voyés s’il y a rien qui
puisse préjudicier à présent ou pour l’advenir |:et que vous le luy mandiez à
part et on y remédiera:|.
Si vous trouvés l’occasion favorable |:sans faire tort à la dignité de cette cou-
ronne d’avancer le mariage de Mademoiselle avec l’Empereur:| il ne faudroit
pas la perdre. Je ne me souviens pas bien de |:ce que vous m’avez aultresfois
escript d’un portraict, c’est:| certainement |:le plus riche party de l’Europe,
mais sy cela réussissoit:|, il faudroit |:bailler un million en argent à l’ Empe-
reur et pour le reste que Son Altesse Royale en tînt compte à Mademoiselle:|,
il ne seroit pas de la prudence de |:laisser authoriser dans la France par l’ ac-
quisition de terres considérables un prince comme l’Empereur:|.