Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
202. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 Oktober 15
Münster 1646 Oktober 15
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 248–256 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 256’: 1646
Oktober 23. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 62 fol. 86–94. Kopien: AE , CP All. 67 fol.
97–101; AE , CP All. 78 fol. 160–162’. Druck: Mém. et Nég. III S. 271–280; Nég. secr. III
S. 343–345.
Empfangsbestätigung. Gespräche mit den niederländischen Gesandten über den französisch-spani-
schen Friedensvertrag; Streitpunkte: Einbeziehung des Herzogs von Lothringen, Abtretung von
Rosas, Freilassung Prinz Eduards; Übergabe der spanischen Duplik (= Beilage 1) sowie der fran-
zösischen Triplik (= Beilage 2); Geheimhaltung dieser Verhandlungen. Bemühungen um Waffen-
ruhe . Schonung Bayerns erwünscht. Titulaturfragen. Ansehen Frankreichs durch Restitution der
Barberini gestiegen.
Nous avons receu vostre lettre du 4 de ce mois avec le long mémoire du Roy
apporté par le courrier Clinchamp. Nous sommes âpres à le bien considérer,
et ne sçaurions assez rendre de grâces très humbles du soing que l’on prend
de nous tenir advertis de touttes choses, et de nous donner les lumières et les
instructions nécessaires pour nostre conduite. Elles viennent très à propos en
un temps où il les faut mettre en practique puisqu’à présent nous sommes
|:continuellement occuppez avec les ambassadeurs de Messieurs les Estatz et
autres:| ce qui nous servira d’excuse sy nous ne faisons promptement res-
ponse audict mémoire, et sy nous nous contentons de vous mander simple-
ment ce qui s’est passé depuis peu dans la négotiation en attendant que nous
satisfassions à tout lorsque nous renvoyerons le courrier.
Dans une conférence que nous avons eue avec |:les Hollandois:| ils ont rap-
porté que |:les Espagnolz se plaignoient que s’accommodans à ce que nous
désirions quasi en toutes choses, nous demeurions tousjours dans les mesmes
termes et ne nous relaschions en rien:|, qu’il estoit estrange que nous leur
eussions faict déclarer que s’ils ne se |:désistoient de leurs demandes en faveur
du duc Charles:| et s’ils ne |:consentoient à la cession de Rozes, nous ne
pouvions seullement entrer en aucun traicté:|, sur quoy |:lesdictz ambassa-
deurs nous remontrèrent que le duc Charles estant avec ses trouppes dans le
parti d’Espagne et y servant actuellement, il n’estoit pas possible qu’il ne fust
persisté jusques à la conclusion du traicté qu’il y devoit estre compris:|, que
les ministres |:d’Espagne ne s’estoient pas à la vérité encores déclarez sur la
cession de Rozes, mais que l’on voyoit bien qu’ilz y consentiroient comme au
reste:|, que cependant il leur sembloit que nous ne devions refuser de
|:convenir sur les autres poinctz:| et qu’il y auroit de la dureté sy nous en
usions autrement.
Il fut respondu que l’on avoit eu advis de bon lieu qu’encor que |:les Espa-
gnolz fissent paroistre de voulloir advancer et conclurre avec la France:|, ils
avoient |:pourtant toute autre intention:|, et que leur dessein estoit |:d’ obli-
ger par cette apparence Messieurs les Estatz d’achever leur traicté et puis
après de rompre celluy qu’ilz entretiennent avec la France pour parvenir enfin
à cette division des alliez qu’ilz ont tant recherchée:|, que leur procédure
rendoit |:cet advis vraysemblable:|, puisqu’ilz se réservent des poincts sur
lesquelz on ne peut jamais tomber d’accord comme |:la cession de Rozes,
celluy du duc Charles:|, auquel ils ne s’arrestent que pour avoir un |:prétexte
de rompre quant il leur plaira:| connoissans bien que ce qu’ilz font est inutile
et qu’ilz ne sont pas en pouvoir de |:faire rendre les Estatz d’autruy puisqu’ilz
sont obligez de quitter mesmes une partie des leurs:|. Nous dismes néant-
moins |:ausdicts sieurs ambassadeurs:| que pour faire voir tousjours de plus
en plus le désir que Leurs Majestez ont d’éviter tout ce qui peut retarder la
négotiation, nous nous contenterions qu’ilz |:tirassent parolle des ministres
d’Espagne:| que ce qui estoit par eux proposé |:touchant le duc Charles
n’empescheroit pas la conclusion du traicté, et que dans icelluy ilz s’ oblige-
roient de ne l’assister point dont nous remettions à la prudence desdictz sieurs
ambassadeurs de tirer les assurances nécessaires; quant à Rozes, qu’il n’y avoit
rien qui les obligeast à ne s’en déclarer pas dès à présant:|, et que supposans
qu’ilz demeuroient |:d’accord de le cedder, nous ne laisserions pas pour com-
plaire ausdictz sieurs ambassadeurs de traicter sur les autres poinctz:|.
Nous eusmes grande contestation sur le faict |:du prince Edouart. Les minis-
tres d’Espagne:| se plaignent de ce que nous assurons |:qu’ilz ont promis sa
liberté:|. Leur raison est que tout ce qui s’agite entre nous ne doit estre estimé
accordé que quand on est entièrement convenu de touttes choses; qu’à la vé-
rité lorsque l’on a proposé de |:remettre de part et d’autre les prisonniers en
liberté:|, il fut dict que |:Dom Edouart seroit délivré comme les autres:|,
mais que ce fust en un temps |:que l’Espagne demandoit que la France s’ obli-
geast de n’assister en aucune manière le Portugal, ce qui ayant esté reffusé et
l’Espagne s’estant depuis départie de cette demande, la liberté de Dom
Edouart ne s’entend pas aussy estre accordée:|.
Entre autres responses que nous fismes à ceste objection nous dismes qu’à
plus forte raison |:la France pourroit demander la paix pour la Catalogne et
la cession de cette province au cas que Messieurs les Estatz fassent la paix:|,
parce que quand nous nous sommes contentés |:d’une trefve d’esgalle durée à
la leur:| nous avons creu qu’ilz |:devoient convenir d’une trefve seullement:|.
Au surplus nous leur fismes connoistre que |:le Roy ne pouvoit abandonner
ce prince qui estoit innocent et qu’on avoit arresté lorsqu’il estoit au service
de l’Empereur. Les Espagnolz luy imputent à crime de s’estre voulu sauver de
la prison et disent qu’il soustient que son frère a eu droict de se faire roy de
Portugal:|. Nous avons peine à résoudre ce qui se doit faire pour luy |: crai-
gnans de luy nuire en voullant l’obliger, et qu’une instance trop pressée ne
donne prétexte ou occasion de luy faire un plus grand mal. Le sieur Pau nous
a proposé:|, mais comme de luy et sans |:charge des Espagnolz:| à ce qu’il
dict, que pour les guérir de l’appréhension qu’ilz ont que ce |:prince n’aille
servir son frère dans la guerre:| on pourroit l’obliger en luy accordant |:la
liberté de ne porter point les armes contre l’Espagne:| pendant quelques an-
nées . Nous n’avons pas accepté cet expédient, estans mesmes incertains sy
noz parties y consentiroient, mais s’il nous estoit |:faict de leur part:|, nous
craindrons en le refusant de mettre |:ce prince en péril de sa vie, et que si les
Espagnolz ont si grande appréhention de luy à cause de quelque expérience:|
qu’il a dans le mestier de la guerre, ils ne le mettent en estat |:avant que de
sortir de prison qu’il ne puisse leur faire aucun mal.
Lesdicts sieurs ambassadeurs:| nous donnèrent ensuitte |:les nottes :| qui
sont avec la présente, et nous ont veu depuis pour y demander response que
nous leur avons faicte en substance selon l’escrit cy-joinct . En ceste seconde
visite ils dirent que jusques icy ce qui s’est faict |:par leur entremise a esté
assés secret, mais que l’on commençoit à le savoir; que monsieur Contarini en
avoit escrit:| à des correspondantz qu’il a à La |:Haye:|; que |:Messieurs les
Estatz:| et |:monsieur le prince d’Orange, ausquelz ilz en avoient escrit seul-
lement en termes généraux se plaignoient qu’ilz n’entendoient point leurs let-
tres et en demandoient l’explication:|. Ilz nous prièrent de leur dire de quelle
façon ils en pourroient escrire cy-après.
Nous respondismes que sy l’ordre de leurs supérieurs |:ne les obligeoit pas de
donner advis particullier de ce qui se passoit:|, il nous sembloit qu’il estoit à
propos de |:continuer le secret autant qu’il se pourroit:|; qu’il y avoit grande
différence d’avoir quelque conjecture qu’une chose se faict ou d’en sçavoir au
vray touttes les conditions; qu’il se trouveroit des espritz qui ne manqueroient
pas de |:brouiller et de rendre de mauvais offices quant les choses seroient
tout à faict cognues:|; qu’ainsy nous estimions qu’ilz pourroient escrire à
|:Messieurs les Estatz et à monsieur le prince d’Orange que le traicté conti-
nuoit et s’avançoit sans leur parler des particularitez:|; que nous ferions le
mesme envers |:le résident du Roy :| sy ce n’est sur les poinctz où il seroit
nécessaire de le faire agir auprès de |:Messieurs les Estatz:|; que desjà il nous
avoit mandé comme on avoit faict à eux qu’il ne comprenoit |:pas bien le sens
de noz lettres:| et qu’il ne sçavoit que respondre à ceux qui luy demandoient
|:ce qui se passoit dans le traicté de la France avec l’Espagne:|.
Ces messieurs |:pressèrent fort la response, et comme nous estions ensemble:|
arriva un gentilhomme de moy duc de Longueville qui nous apporta les articles
de la reddition de Dunquerke, d’où il estoit party un jour après la capitulation.
|:Ilz en tesmoignèrent joye après toutesfois un peu de surprise qu’ilz taschè-
rent de cacher, et nous en firent les compliments à l’heure mesme:|. Nous ne
sçavons pas encor de quelle façon |:les Espagnolz se conduiront après cette
nouvelle perte:| et sy elle les fera haster, ou sy estans |:despouillez de ce qu’ilz
craignoient de perdre ilz en seront plus lentz dans la négotiation:|.
L’affaire de l’Empire est tousjours en mesme estat. On attend que les plénipo-
tentiaires de Suède ayent receu leurs ordres. Ilz ont faict partir un officier
Peter Brandt (s. [ nr. 188 Anm. 17 ] ).
pour aller trouver monsieur Wrangel sur la proposition de la suspension d’ ar-
mes pour six sepmaines ou deux mois. Les Impériaux envoyent sur ce suject à
l’archiduc Léopold le baron de Rozembergh
Georg Nikolaus Gf. von Rosenberg (1623–1695) war ksl. Abgesandter zu den Waffenstill-
standsverhandlungen ( APW II A 5 nr. 78 S. 136f.). Er war GR , 1667 Burggf. von Kärnten,
und nannte sich nach Namensvereinigung mit dem alten Geschlechtsnamen 1684 Ursinus ( Or-
sini ) Rosenberg ( Wurzbach XXVII S. 6; Frank IV S. 184; Immler S. 407).
aussy faire trouver un gentilhomme de sa part, et nous y dépeschons le sieur
de Croissy.
Ce voyage est pour informer amplement monsieur le maréchal de Turenne de
ce qui s’est icy passé, pour luy faire sçavoir noz sentimens qui sont de
conclurre une suspension généralle et conjoinctement avec les Suédois s’il se
peut, |:sinon et au cas qu’ilz s’i rendissent tropt difficilles d’en convenir d’une
particulière avec monsieur de Bavières s’il y veut entendre:| et pour recom-
mander audict sieur mareschal |:les intérestz de ce prince:| autant que la seu-
reté des armées et la fidélité deue aux alliez le pourront permettre.
On doit d’autant plus prendre soing de |:empescher la ruine dudit prince que
l’on sçait qu’en Suède il y [a] haine mortelle contre luy:|. Quelques-uns de
leur |:conseil ont opiné:| que les armées entrans dans son païs |:on doit tout
mettre à feu et à sang:|, et quoyque l’abaissement d’un ennemy puissant soit
le prétexte |:d’un si violent conseil, la religion en est la véritable cause:|.
Nous croyons que la Royne n’aura pas oublié de commander à monsieur de
Turenne |:de ne pas adhérer à la passion de noz alliez en cella, et:| s’il n’y
avoit autre moien de |:destourner leurs mauvaises volontez:|, il semble qu’on
pourroit leur déclarer en ce cas nettement que Leurs Majestez ne veulent
|:pas ruiner monsieur de Bavière et bien moins la religion catholique:| et leur
donner |:crainte de les laisser agir tous seulz s’ilz ne se rendent capables de
quelque modération:|.
Nous avons enfin obligé le comte de Trautmansdorff à demeurer d’accord
que le Roy et la Royne escrivans de leur main propre à l’Empereur, et luy
donnant de la ‚Majesté‘ il fera response aussy de sa main avec le mesme tiltre.
Nous vous supplions d’envoier une lettre du Roy escrite de la main de Sa
Majesté, où le mot ‚vous‘ ne se trouve point, comme il n’est pas dans la lettre
de la Royne dont nous vous renvoyons une copie. Nous estimons que Leurs
Majestez auront entière satisfaction de cet ajustement, |:n’ayans point eu en-
cor conoissance que les empereurs escrivans à noz roys leur ayent donné jus-
ques icy de la ‚Majesté‘:|. Le comte de Trautmansdorff avoit insisté qu’en
mesme temps que son maistre escriroit une lettre de sa main, il en pust en-
voier un[!] autre du style de la chancellerie où le titre de ‚Majesté‘ ne seroit
pas, mais nous avons rejetté ceste proposition et l’affaire a passé sans cela
|:par l’entremise de messieurs les médiateurs qui s’y sont fort bien compor-
tez :|.
Nous ne devons pas attendre le retour du courrier pour vous dire que la nou-
velle de l’accommodement de messieurs les Barberins a esté d’un grand esclat
dans ceste assemblée et faict donner de grandes louanges à Leurs Majestez,
chacun reconnoissant combien leur protection est puissante et assurée à ceux
qui y ont recours. Les médiateurs en ont tesmoigné de la joie et Monsieur le
Nonce en particullier que nous avons veu pour nous en resjouir avec luy, et
luy avons dict que nous espérions que Sa Saincteté ayant connu la justice des
demandes qui luy ont esté faictes par Leurs Majestez se rendra aussy facile sur
les autres poincts comme elle a jugé raisonable de leur accorder celuy-cy.
Militärisches. Beauregard benötigt Geld für den Truppenunterhalt. Die Erstat-
tung unserer Auslagen ist noch nicht erfolgt.
2 Ass. Nat. 276 fol. 236–238: Französische Triplik auf die spanische Duplik, 1646 Oktober 14.
Weitere Kopien: AE , CP All. 62 fol. 71–73’, datiert auf den 13. Oktober 1646; AE , CP
All. 67 fol. 93–94; AE , CP All. 78 fol. 134–135’. Druck einer it. ÜS: Siri VIII
S. 897–899, datiert auf den 13. Oktober.
3 Brief Königin Annas, Kopie [fehlt].