Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
188. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 Oktober 8
Münster 1646 Oktober 8
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 217–222’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsalvermerken fol.
225A’, 227’ und 233’ der Beilagen: 1646 Oktober 16. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 62
fol. 62–66’. Kopien: AE , CP All. 67 fol. 67–70; AE , CP All. 78 fol. 104–107, jeweils ohne
Schlußabsatz. Druck: Mém. et Nég. III S. 263–270; Nég. secr. III S. 340–341, jeweils ohne
Schlußabsatz.
Empfangsbestätigung. Vermittlung durch die Generalstaaten ohne Wissen der Mediatoren von
Spanien befürwortet. Differenzen zwischen den spanischen Bevollmächtigten und Contarini in
der Portugalfrage. Verweis auf Beilagen. Kaiserliches Angebot an die Schweden: Vorpommern;
Kondominium für Wismar; Bremen und Verden; Zustimmung des Kurfürsten von Brandenburg.
Anfrage in Stockholm. Waffenstillstand geplant. Rechtfertigung der Bevollmächtigten gegenüber
den Klagen der bayrischen Bevollmächtigten. Baldige Weiterreise Roncallis nach Frankreich;
polnische Interessen. Wahrung der Interessen Basels. Beilage.
Nous avons receu vostre lettre avec celle de la Royne du 29 du mois passé,
ensemble la copie d’une lettre du duc de Bavières et de l’escrit présenté au
Roy par les Catalans. Les |:Espagnolz continuent de traitter avec nous par
l’entremise des ambassadeurs de Messieurs les Estatz et tesmoignent désirer
sans que nous en puissions comprendre le subject que cella ne soit pas sceu
par les médiateurs:|.
Il peut bien estre que les ministres d’Espagne ayent |:quelque dégoust d’eulx
à cause que monsieur Contarini a tousjours fort insisté qu’il falloit faire une
trêve pour le Portugal:| jugeant bien que sy la |:liberté demeure au roy
d’Espagne d’y faire la guerre, la République ne pourra estre si puissament
secourue:|; et comme ce point est extrêmement |:sensible aux Espagnolz:| et
qu’ils ont trouvé en cella |:les Hollandois plus favorables à leur intention:|,
ils ont mieux aymé s’addresser à eux, joinct le dessein qu’ils peuvent avoir
|:d’establir par ce moyen une liaison plus grande avec Messieurs les Estatz:|
et qu’ils croyent aussy peut-estre |:d’obtenir plustost et plus efficacement
la paix de la France par leur entremise:|. Mais il est estrange d’ailleurs
qu’ilz ayent plus |:de confience en leurs propres ennemis qu’aux média-
teurs :|, veu mesmes que l’un d’eux est |:ministre d’un prince qui paroist
leur estre favorable:|. Nous remarquons de plus qu’il est comme impossible
que lesdictz |:sieurs médiateurs n’ayent cognoissance de ce qui se passe:|
de quoy touttesfois ils ne |:tesmoignent aucune jalousie et l’ont souffert
jusques icy sans aucune plainte:|. Touttes ces choses nous donnent |:un
grand désir de descouvrir la véritable raison de cette procédure que nous
n’avons encor pu pénétrer:|. Nous aurons l’œil ouvert pour éviter les pièges
que l’on nous pourroit tendre, et nous empescher s’il se peut d’en recevoir
aucun préjudice.
Pour faire voir ce qui s’est passé nous envoyons la copie de deux escrits , l’un
|:donné par les ambassadeurs de Messieurs les Estatz pour response à celluy
qui fut mis entre leurs mains:| lorsqu’ils nous vinrent trouver à Osnabrug, et
qui a esté porté à la cour par le sieur de Farceaux; l’autre contient ce que
|:nous y avons répliqué:|. Et on a mis en marge quelques observations sur les
poinctz qui nous ont semblé mériter esclaircissement.
Voyant que ce qui retarde la conclusion du traicté dans l’Empire est la satis-
faction de la couronne de Suède, nous cherchons toutte sorte d’expédiens
pour la faciliter. Messieurs Oxenstiern et Salvius s’estoient plaints à nous
qu’on ne leur avoit jamais faict une proposition nette et bien expresse qui soit
obligatoire. Pour lever ce prétexte nous avons faict en sorte que les Impériaux
leur ont faict une offre formelle
donner advis par le sieur de Saint-Romain qui a esté exprez à Osnabrug .
Ceste offre est de leur laisser la Poméranie antérieure et la conseigneurie de
Wismar en leur donnant pour l’un et pour l’autre l’investiture de l’Empereur,
l’omologation dans les estatz de l’Empire et leur garantie ensemble [le]
consentement de l’électeur de Brandebourg; item de laisser l’archevesché de
Bremen et [l’]évesché de Verden pour en disposer à perpétuité par la cou-
ronne de Suède, à la charge de ne changer point l’estat et la forme de posséder
ces biens ecclésiastics qui a esté gardée jusques à présent. Cet office que nous
leur avons rendu a esté receu d’eux avec agréement; ilz ont promis de le faire
sçavoir à leur royne et de renouveller leurs instances pour avoir des ordres
favorables, mais ils ont tousjours persisté à dire qu’ils n’en avoient aucun de
se relascher quoyque les Impériaux ayent une opinion contraire, et que pour
|:les obliger à s’en descouvrir nous leur eussions faict entendre:| que nous
n’avions pas dict |:aux parties qu’ilz n’eussent point d’ordre afin de:| pouvoir
tirer d’eux ceste dernière déclaration. Ilz ont aussy promis de faire bientost
partir un officier d’armée qui est à ceste heure auprès d’eux, et d’escrire par
luy à monsieur Wrangel de la suspension d’armes. Nous y envoierons le sieur
de Croissy avec instruction de prier de nostre part monsieur le maréchal de
Turenne d’accorder s’il se peut une suspension généralle, |:mais au cas que les
Suédois s’i rendissent tropt difficilles d’en arrester une particulière avec mon-
sieur de Bavières à condition néantmoings qu’il sera au choix des Suédois d’y
estre compris:|, nous croyons qu’il y aura du temps assez pour escrire de la
cour audict sieur mareschal et pour luy donner les ordres que la Royne aura
agréables et jugera nécessaires.
Les députez de Bavières se plaignent grandement de ce qui se faict au-
jourd ’huy contre leur maistre après tant de bons offices qu’il a rendu aux
couronnes. Ils disent qu’il a pu occuper partie des places que nous tenons
auprès du Rhein, et qu’il ne l’a pas voulu faire; que pour avoir recherché par
tous moyens l’amitié de la France, il est hay des princes de son party, qui luy
reprochent ce qu’il a faict pour nous, et la belle récompense qu’il en reçoit
aujourd’huy. Il leur a esté respondu que c’est au grand desplaisir de Leurs
Majestés que les choses sont réduictes en cet estat; |:qu’on l’avoit esvité au-
tant qu’on avoit peu et mis toutes choses au hazard pour ne tomber pas dans
cet inconvénient:| qui a esté préveu et prédict plusieurs fois; qu’il n’avoit tenu
qu’à leur maistre d’estre le plus heureux prince de l’Alemagne, pouvant de-
meurer armé et attendre en toutte seureté l’événement de la guerre |:en faisant
une suspension particulière qui tant de fois luy avoit esté offerte:|; que quand
les grandes armées sont engagées dans un dessein, il n’est pas bien aisé de les
retenir après quand on veut; que le seul remède que nous voiions, estoit de
faire une suspension généralle, à quoy nous travaillerions de tout nostre pou-
voir |:ou de convenir d’une particulière aux conditions dont il a cy-devant
esté parlé entre nous:|. Ils ne rejettèrent pas ceste offre, ny ne l’acceptèrent
pas aussy, disans qu’ils n’avoient point d’ordre de leur maistre, ce que nous
croyons aisément.
Nous leur déclarasmes que dans le traicté nous porterions leurs intérestz avec
plus de vigueur que nous n’avions jamais faict, et que nous l’avions dict net-
tement aux Suédois et au député mesme du prince Palatin, ce qui n’addoucit
que fort peu leur ressentiment qui paroissoit bien grand.
Le sieur Roncalis qui doit partir d’icy dans trois ou quatre jours pour aller
en France, nous a dict qu’il avoit ordre d’y parler de quatre choses princi-
pallement , la première d’exhorter à la paix à cause du grand besoing qu’en a
la chrestienté et le roy de Pologne en particulier pour avoir irrité un sy puis-
sant ennemy qui ne manquera pas de s’en ressentir. En second lieu il doit
recommander fortement les intérestz de monsieur le duc de Neubourg
Pgf. Wolfgang Wilhelm (1578–1653), 1613 zum Katholizismus konvertiert, seit 1614 Hg.
von Pfalz-Neuburg ( DBA 1391,375; Fries-Kurze ). 1647 kam es zu neuen Auseinanderset-
zungen zwischen Pfalz-Neuburg und Kurbrandenburg im jülich-klevischen Erbfolgestreit
(s. [ nr. 22 Anm. 10 ] ; Opgenoorth I S. 164–168).
pour lequel le roy son maistre a grande passion, disant qu’il entrera en
guerre avec l’électeur de Brandebourg sy celuy-cy la faict audict duc. Il a
dict aussy que ce roy luy conseillera de |:se mettre soubz la protection de la
France comme a faict l’archevesque de Trèves:|. La troisiesme chose dont
il nous a parlé, est de |:de n’ayder pas la couronne de Suède en la prétention
de retenir toute la Pommeranie:|. Et la quatriesme est que, sur ce qui a esté
représenté au roy de Pologne de la part de |:la Reyne pour l’exacte ob-
servation de la trêve avec la Suède:| ledict roy a faict une déclaration dont
ledict sieur Roncalis est porteur que son intention n’est pas de venir |:à
aucune rupture:| et nous croyons qu’il |:désireroit avoir les offices et l’ inter-
position de la France pour obtenir une pareille déclaration de la reyne de
Suède:|.
Quand les plénipotentiaires de Suède |:estoient icy les seulz recherchez et
qu’on nous laissoit en arrière:|, nous eussions esté bien aises d’avoir |:en main
cette dernière proposition:| pour faire valoir le moien que nous |:eussions eu
de les délivrer de la crainte des Polonois:|. Mais en l’estat où nous sommes à
présent, nous avons jugé qu’il |:estoit utille de les laisser dans cette apréhen-
tion pour les rendre plus traictables:| et sommes bien aises que le temps que
|:ce résident employera pour aller à la cour et y faire cette demande se puisse
escouller avant que les Suédois en sachent rien:|. Nous avons sceu depuis peu
le maréchal Horn a esté envoie en Livonie , afin que dans ceste province il se
trouvast un homme de commandement, au cas qu’il y eust quelque mouve-
ment du costé de la Pologne.
Et quant aux autres poincts nous avons dict au sieur Roncalis qu’il n’y a
aucun prince en la chrestienté qui désire la paix avec plus de passion que
Leurs Majestez, qui ont tesmoigné ce désir de sorte que personne dans ceste
assemblée n’en doute plus; que nous estimons qu’elles auront grand esgard
aux recommendations qui leur seront faictes de la part du roy de Pologne,
et quelles contribueront volontiers à l’accommodement des différens qui
sont entre l’électeur de Brandebourg et le duc de Neubourg, et que pour la
difficulté qui se trouvoit aujourd’huy au faict de la Poméranie, elle venoit
de la conduicte qu’avoient tenue les Impériaux qui avoient donné espérance
de la laisser toutte entière en un temps où ilz croyoient pouvoir par ce
moien séparer noz alliez d’avec nous, et que nous ne laissions pas pourtant
en gardant une fidélité entière à nosdictz alliez d’essaier à les faire conten-
ter de moins, et de nous emploier en faveur des Impériaux en une chose
qu’ils avoient faicte pour nous procurer du mal, et qui nuisoit à présent à
eux-mesmes.
Les députés de Messieurs des Ligues en la dernière assemblée tenue à Bade
nous ont escrit
poursuittes qui se font en la chambre impérialle de Spire contre la ville de
Basle
Vgl. [ nr. 86 Anm. 16 ] .
liberté. Nous vous supplions, Monsieur, de le vouloir représenter, à ce qu’il
plaise à Leurs Majestez escrire au gouverneur de Spire
justice
Vautorte (s. [ nr. 75 Anm. 4 ] ).
escrirons cependant à l’un et à l’autre, comme nous avons faict espérer par la
response que nous avons faicte auxdictz Sieurs des Cantons. C’est une
affaire qui est juste et quand les Suisses s’addresseroient à l’Empereur pour
faire cesser ces poursuittes, il l’ordonneroit aussy selon que le docteur Wol-
mar luy-mesme nous en a assuré, mais il est glorieux au Roy qu’ils ayent
plutost recours à Sa Majesté.
Pour faire mieux comprendre ce qui s’est faict avec messieurs les plénipoten-
tiaires de Suède, nous vous envoyons la relation que le sieur de Saint-Romain
en a faict par nostre ordre.
1 Ass. Nat. 276 fol. 226–227: Responsion der spanischen Gesandten auf die französischen
Poincts plus importans, [Münster] 1646 Oktober 1, Kopie. Weitere Kopien: AE , CP All. 78
fol. 54–55’; ebd. fol. 56–57; AE , CP All. 62 fol. 45–46; Druck einer it. ÜS, datiert auf den
8. Oktober: Siri VIII S. 887–889.
2 Ass. Nat. 276 fol. 228–233: Replik der französischen Gesandten auf die spanische Respon-
sion , [Münster] 1646 Oktober 3, Kopie. Weitere Kopien: AE , CP All. 62 fol. 47–50; AE , CP
All. 67 fol. 24–26; AE , CP All. 78 fol. 58–60’. Druck einer it. ÜS: Siri VIII S. 889–895.
Abweichender Vorentwurf: AE , CP All. 67 fol. 27–30.
3 Ass. Nat. 276 fol. 223–225’: Memorandum Saint-Romains anläßlich seiner Rückkehr aus
Osnabrück, [Münster 1646 Oktober 7], Ausfertigung (nicht unterzeichnet) = Druckvorlage;
Kopien: AE , CP All. 67 fol. 37–37’
25. September 1646.
Nach Unterredung der französischen Gesandten mit den Mediatoren kaiserliches Angebot an
Schweden: Bremen; Verden; Kondominium für Wismar; Vorpommern mit Zustimmung Kur-
brandenburgs . Überbringung des Angebots durch Saint-Romain. Schwedische Reaktion. Un-
terredung mit Salvius: Ratschlag an Frankreich, sich nachdrücklich in Stockholm für das kai-
serlich -schwedische Abkommen einzusetzen; Friedenswille Johan Oxenstiernas aus persönlichen
Gründen. Aussicht auf Waffenruhe; baldige Entsendung des schwedischen Kommissars Brandt
zu Wrangel; Notwendigkeit einer Waffenruhe. Unterrichtung Contarinis von Saint-Romains
Osnabrück-Reise.
Messeigneurs les ambassadeurs du Roi aians rendu compte à messieurs les médiateurs de
leur voiage d’Osnabrugk et fait considérer que les plénipotentiaires de Suède se plai-
gnoient avec raison que le comte de Trautmansdorff ne leur avoit jusques là fait aucune
offre formelle pour la satisfaction de leur couronne et s’estoit contenté de proposer pour
cela la Poméranie et quelques autres Estats sans se déterminer à rien de certain. Messieurs
les médiateurs se chargèrent d’en faire remonstrance, et deux jours après monsieur Conta-
reni vint offrir de la part des Impériaux l’archevesché de Bremen et l’évesché de Ferden à
perpétuité, la cosseigneurie de la ville de Wismar, la Poméranie antérieure avec le consen-
tement de l’électeur de Brandenbourg et la garantie de l’Empereur et des estats de l’ Em-
pire pour le tout. Monsieur Contareni promit encore que les Impériaux n’obmettroient
rien pour procurer aussi le consentement du duc de Meckelbourg touchant la cosseigneu-
rie de Wismar.
Messeigneurs les ambassadeurs m’envoièrent à Osnabrugk pour informer les Suédois de
ce que dessus et savoir si depuis leur séparation ils n’avoient point receu d’ordre de
Suède qui leur donnast lieu de condurre sur cette proposition. Ces messieurs receurent
cette offre avec grand’joie et firent cas de ce qu’on leur laissoit les éveschez à perpétuité
et plus encore de ce que les Impériaux estoient entrez en négo〈tiation〉 avec l’électeur de
Brandenbourg pour se charger de son desd〈ommagement〉. Ils dirent seulement que la
Suède ne pouvoit part〈ager〉 avec personne la ville de Wismar à cause du vois〈inage〉
des Danois, ni se passer de celle de Stettin, et qu’il falloit contenter l’armée de Suède, mais
au reste ils semblèrent acquiescer à tout; leur résolution néantmoins fut d’attendre la res-
ponse de Suède, où ils promirent 〈d’escrire〉 encore favorablement pour y disposer les
esprits à la paix. Je leur dis alors, selon l’ordre que j’en avois, que Messieurs les Estats
continuoient à presser vivement nostre accommodement avec les Espagnols et leur fis
voir, que s’il se faisoit 〈avant〉 que leur response fust venue, cela porteroit grand préju-
dice aux affaires d’Allemagne. Ils en demeurèrent d’accord et m’asseurèrent qu’ils estoient
très disposez de leur costé à avancer les affaires, qu’ils n’avoient point besoin d’estre d’ a-
vantage sollicitez pour cela, et qu’il falloit tourner nos offices du costé de Suède, et ils me
demandèrent si messeigneurs les ambassadeurs n’avoient pas escrit à la reine et tesmoignè-
rent que leurs lettres et leurs instances seroient grandement considérées.
Monsieur Salvius me tesmoigna séparément grande affection à la paix et alléga plusieurs
raisons pour lesquelles il estimoit que nous devions agir vigoureusement à la cour de
Suède, dont la principale est que cela autoriseroit ceux qui désirent la paix et leur donne-
roit moien d’amener les autres à leur avis. Il dist qu’il avoit escrit en particulier à la reine,
que nostre traitté estant fait avec les Impériaux il y avoit péril de traîner l’ accommode-
ment de Suède, et qu’il estoit nécessaire de se résoudre promptement.
Monsieur Oxenstiern paroît aussi fort bien disposé; il m’asseura qu’il avoit escrit favora-
blement nos raisons et nos remonstrances à monsieur son père, et l’opinion de monsieur
Salvius est qu’il a grand désir et grand intérest de retourner bientost en Suède.
Oxenstierna möchte nach dem Tod seines Vaters Kanzler werden und hat weitere private
Gründe, bald nach Schweden zurückkehren zu wollen.
Quant à la suspension d’armes, ils persistent dans la résolution qui a esté prise sur ce sujet
avec messeigneurs les ambassadeurs, et le commissaire Brandt
sieur le mareschal Vranghel pour cette affaire, devoit pa〈rtir〉 dans un jour ou deux, et
ces messieurs ne doutent point que la chose ne réussisse. Ils m’ont dit qu’aians autrefois
demandé à monsieur Torstensohn son avis touchant une suspension d’armes, il leur avoit
respondu qu’elle seroit fort à propos lorsque l’on verroit toutes choses disposées à une
conclusion, parce que si on publioit d’abord la 〈paix〉 en leur armée, et que l’on n’eust
pas en mesme temps de quoi contenter la soldatesque, ce qui seroit presque impossible, ils
se tiendroient unis en un corps, et ne se lairroient pas séparer aisément, au lieu que pen-
dant une suspension d’armes on auroit moien de les préparer à la paix et de prendre son
temps et ses mesures pour les séparer.
Comme j’eus rendu compte de mon voiage à messeigneurs les ambassadeurs, ils m’ ordon-
nèrent d’en informer monsieur Contareni sans tesmoigner que cette proposition est agrée
aux ambassadeurs de Suède, ni qu’ils fussent capables de se relascher de leurs anciennes
prétentions. Cela le mit en fort mauvaise humeur contre les Suédois, il pa〈rla〉 long-
temps contr’eux et conclud: „Je vois bien que nous n’aurons point de paix.“
Je respondis: „Nous l’aurons, Monsieur, s’il plaît à Dieu, mais il en coustera plus aux
Impériaux qu’ils ne viennent d’offrir.“
„Comment!“ reprit-il. „Pensez-vous qu’on donnera toute la Poméranie aux Suédois? Cela
ne sera jamais.“
Je répliquai: „Ils la prétendent tousjours, et si on les pouvoit porter à se contenter de
Stettin avec l’antérieure Poméranie, on feroit un grand service aux Impériaux.“
Monsieur Contareni fut quelque temps sans respondre et puis me demanda brusquement:
„Les ambassadeurs de Suède ont-ils pouvoir de condurre si on leur donne encore
Stettin?“
Ma response fut que je ne le croiois pas, et qu’ils prétendoient que le comte de Traut-
mansdorff leur avoit offert toute la Poméranie. Cela fit encore crier monsieur Contareni
contr’eux; il dist que tantost ils se plaignent qu’on ne leur a fait aucune offre formelle, et
tantost ils prétendent qu’on leur a offert toute la Poméranie avec l’archevesché de Bre-
men , l’évesché de Ferden et la ville de Wismar. Je respondis que les ambassadeurs de
Suède ne prétendent pas qu’on leur aie fait une offre formelle de toute la Poméranie, de la
ville de Wismar, de Bremen et Ferden, mais ils maintiennent que lorsuqe le comte de
Trautmansdorff leur en a fait parler, son intention estoit de leur en faire l’offre formelle
s’ils eussent voulu l’escouter, et qu’il n’est pas raisonnable qu’il se prévale aujourd’hui de
l’accommodement qu’il a fait avec nous pour leur faire perdre et leur accorder moins qu’il
n’a eu intention de faire.
Sur ce que les ambassadeurs de Suède m’avoient tesmoigné qu’ils seroient bien aises que
les ministres de l’Empereur qui sont à Osnabrugk, leur fissent les mesmes offres que je
leur avois faittes, monsieur Contareni me dist que le comte de Lemberg en avoit ordre
et qu’il n’y manqueroit pas.