Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
186. Mazarin an d’Avaux Fontainebleau 1646 Oktober 4
Fontainebleau 1646 Oktober 4
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 96–96’ = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 62
fol. 29–29’. Kopie: AE , CP All. 78 fol. 75–76.
Empfang von nr. 168 durch Herbigny. Verweis auf nr. 185. Zweifel Spaniens am Friedenswillen
Frankreichs. Übereinstimmung zwischen La Gardie und Salvius.
Le sieur d’Eubigny m’a rendu vostre dépesche du 23 e du passé, et quoyqu’il
ait pris la peine de la deschiffrer luy-mesme, je n’ay encore eu le temps que de
passer légèrement la veue dessus, et non pas d’y faire une longue response ne
voulant point retarder ce courrier qui devoit partir il y a trois jours, et que
l’accablement d’affaires que j’ay eu cette sepmaine, m’a empesché d’expédier
plustôt.
Je remets donc à y respondre par le gentilhomme
sitost qu’on aura veu la dépesche qu’il m’a rendue il y a deux heures, et que je
n’ay pas jugé à propos de faire deschiffrer pour ne pas retarder le départ de ce
courrier.
Cependant je vous remercie des bonnes nouvelles que vous me donnez, et je
m’asseure que vous vous |:confirmerez bien dans la pensée de la prompte
conclusion de la paix lorsque vous aurez veu:| le contenu de la dépesche du
Roy , que j’ay faite par pièce et par morceaux, et où je me suis plus attaché à
la substance qu’à aucune autre chose. Je vous prie de faire cas des avis que
vous y trouverez, parce que quand ils ne viendroient pas de personnes bien
informées, estans d’endroits si différens ils sont trop conformes pour en dou-
ter , et dans la bonne opinion que vous tesmoignez avoir de moy, je m’asseure
|:que vous aurez sujet de louer ma constance de ne m’estre jusques icy laissé
chatouiller de toutes ces belles propositions qui m’ont esté faittes de la part
des Espagnolz pour me faire l’arbitre de la paix, envoyant icy en telle façon
que j’eusse désiré pour la conclurre.
Les Espagnolz ne peuvent se persuader que je sois disposé à la paix. Cette
croyance ne nous apporte aucun préjudice, ayant inféré par-là que nous pou-
vions nous en passer et que nous croyons la continuation de la guerre avanta-
geuse pour nous:| de façon que |:croyant encores à présent la mesme chose:|,
je vous asseure |:qu’ilz seront ravis d’en estre destrompez aux despens mes-
mes de tout ce qui leur pourroit couster le reste de cette campagne.
Je voy que les sentimens de monsieur l’ambassadeur de La Garde sont tous
conformes à ceux de monsieur Salvius:|; c’est pourquoy il ne faut pas douter
|:que la reyne de Suède ne désire avec passion de voir promptement arrestées
les conditions de la paix:|. J’ay escrit à la haste un mot là dessus à monsieur le
duc de Longueville , et j’aurois encor diverses choses à vous mander |:des
entretiens que j’ay eus avec ledit ambassadeur:|, mais le temps me presse, je
suis bien las et vous trouverez bon que je m’aille un peu reposer.