Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
173. Saint-Romain an Longueville, d’Avaux und Servien [Münster] 1646 September 25
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[Münster] 1646 September 25
Kopie: AE , CP All. 66 fol. 459 – Druckvorlage.
Empfangsbestätigung. Unterredung mit Contarini: Warnung vor Abreise Trauttmansdorffs;
Waffenstillstand empfohlen. Unzufriedenheit der Mediatoren mit Peñaranda.
Je receus hier au soir fort tard la despesche dont il vous a plu m’honorer. Ce
matin j’ai veu monsieur Contareni et l’ai informé du succès de vostre négotia-
tion ainsi que vous m’ordonniez. Il m’a dit que si l’ordinaire que vous atten-
diez de Stockholm ne vous avoit pas donné moien de conclurre à Osnabrug,
et qu’il fallust despescher en Suède, le comte de Trautmansdorff prendroit ce
délai pour un refus et s’en iroit. Mondit sieur Contareni escrivit hier au long à
monsieur Genevrini
le comte de Trautmansdorff à cette résolution, et lui manda qu’il ne voioit
point de moien de l’en destourner, qu’en faisant une suspension d’armes en
attendant le retour de celui que vous pourriez envoier en Suède. Il m’a fort
parlé ce matin de cet expédient et m’a chargé de vous en escrire, et de vous
faire souvenir que les ambassadeurs de Suède vous avoient autrefois tesmoi-
gné qu’ils ne s’esloigneroient point d’une trêve lorsque les choses seroient
proches d’un conclusion et en l’estat auquel il dit qu’elles sont maintenant.
Je lui ai fait la chose difficile, remonstrant que les Suédois prendroient cette
proposition pour un artifice du comte de Trautmansdorff afin de gagner
temps pour remettre les affaires de son maistre et leur faire perdre et à nous
aussi l’occasion de prendre de bons quartiers pour tout l’hiver.
Monsieur Contareni a fait reflexion là-dessus, et m’a dit qu’on nous pourroit
laisser de bons quartiers deça le Danube, que le comte de Trautmansdorff
seroit raisonnable aux conditions et qu’il avoit tout pouvoir. Comme je ne
respondois rien, il m’a dit qu’il s’en alloit le voir, et qu’au sortir de là il me
feroit savoir des ses nouvelles s’il se passoit quelque chose en sa visite qui
méritast vous estre escrit.
Il y a bien apparence que cette proposition de trêves vient de monsieur de
Trautmansdorff qui sçait la prospérité de confédérez qui ont passé le Danube
et pris toutes les places sur cette rivière jusques à Ingolstadt, mais cela n’ em-
pesche pas qu’elle ne fust peut-estre fort à propos pour le bien de la paix; les
progrès, qu’on a sujet d’espérer, augmenteront peut-estre les difficultez que
vous trouvez à Osnabrug, et si la trêve se faisoit pour tout l’hiver, et qu’on
nous laissast de bons quartiers deçà le Danube, chacun y trouveroit son
compte. Les Suédois ne cherchent que cela, et le Roi auroit de plus moien de
disposer d’une partie de son armée d’Allemagne, et de l’emploier ailleurs plus
utilement.
Monsieur Contareni asseure que les Hollandois sont résolus à la trêve, et
peut-estre n’est-ce pas sans mystère que le comte de Peñaranda s’est servi de
leur entremise et qu’ils ont fait le voiage d’Osnabrug. Je vous ai mandé que les
médiateurs devoient le visiter, mais il ne leur a rien dit de particulier touchant
la commission des Hollandois ni touchant les derniers ordres qu’il a receus
d’Espagne. Ils en sont revenus fort mal édifiez. Monsieur le Nunce m’a dit
que leur conférence avoit esté fort froide et pleine de plaintes, particulière-
ment de la part de monsieur Contareni qui reprocha à Peñaranda les mauvais
offices qu’il leur a rendu et au comte de Trautmansdorff en Espagne et à
Vienne.