Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
156. Mazarin an d’Avaux Fontainebleau 1646 September 14
Fontainebleau 1646 September 14
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 93–94 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 61 fol.
357–358; AE , CP All. 77 fol. 355–357.
Verspäteter Eingang von nr. 141. Erhöhte spanische Verhandlungsbereitschaft angesichts Frank-
reichs politischer und militärischer Erfolge; innenpolitische Ruhe Frankreichs. Gerücht über an-
gebliche Zugeständnisse d’Avaux’ in bezug auf Portugal und Katalonien; schriftliches Dementi
erforderlich.
Quelque ordre que vous ayez donné
Vgl. [ nr. 132 Anm. 2 ] .
tard, venant de recevoir tout présentement celle du 3 e du courant, et sur le
point qu’il faut envoyer à Paris les dépesches pour l’ordinaire de Flandres qui
part cette nuit.
Vostre letre ne m’oblige pas à vous faire une grande response, mais bien à
vous remercier comme je fais de tout mon cœur des bonnes nouvelles que
vous continuez à me donner, et à la vérité celle |:de la déclaration des pléni-
potentiaires d’Espagne à messieurs les médiateurs est très considérable, puis-
que ne s’estant pas estonnez du refus que monsieur Contarini leur a fait de
vous raporter leur response, il y a sujet de croire qu’ilz sont disposez à nous
contenter entièrement, à quoy ilz se verront d’autant plus contrains que la
paix s’avance dans l’Empire, que noz affaires y sont en l’estat que nous pou-
vons désirer, que noz progrez dans la Flandre continuent non sans grande
apparence de venir à bout de Dunquerque, que les espérances qu’ilz avoient
conceues de conclurre avec les Hollandois en les séparant de nous dimi-
nuent :|, que l’entreprise de Lérida s’achemine heureusement, venant d’arriver
tout à cette heure un courrier de monsieur le conte de Harcour, qui donnant
avis du renfort qui luy est arrivé de 4000 hommes de pied, outre les assistan-
ces extraordinaires des Catalans, tesmoigne n’avoir aucune apréhension des
préparatifs que les ennemis font pour le secours de cette place.
Nostre armée navale sera sortie à présent avec des troupes pour profiter de la
conjoncture autant qu’il sera possible, celle des ennemis ayant fait sa retraite
en Espaigne. Et enfin la France est dans le plus grand calme qu’elle ait jamais
esté, le plus grand jusqu’au plus petit contribuant tout ce qu’on peut désirer
d’eux pour conclurre une paix glorieuse.
Les ennemis ont tousjours recours aux artifices, et voyant qu’il ne leur reste
autre moyen pour nous faire du mal que celuy-là, ils ne font point scrupule de
le prattiquer par toute sorte de voyes. Pour cet effet |:on m’escrit de Bruxelles
d’une conversation que vous avez eue avec Trautmansdorff pour tous les
points de la paix, dans laquelle ilz[!] vous font avancer des choses touchant la
Catalongne et le Portugal, desquelles je respondray bien que vous ne luy avez
jamais parlé aux termes qu’il publie:|; mais comme ce seroit |:un grand mal-
heur que les peuples de ces pays-là le creussent, j’estime aussy nécessaire que
pendant que de ce costé on escrit en sorte à Barcelonne que ce que les enne-
mis voudront débiter là-dessus ne puisse faire aucunne impression sur leur
esprit, vous en parlassiez hautement au lieu où vous estes, vous plaignant que
ledit Trautmansdorff ayt avancé ce à quoy vous n’avez jamais pensé. Il seroit
peut-estre à propos que vous fissiez un escrit par le moyen duquel un chacun
peut recognestre que ce que les Espagnolz publient à l’esgard du Portugal et
de Catalongne est une pure calomnie et une invention pour donner aux Cata-
lans de la mesfiance de nous:|. Je n’ay peu encore avoir |:le papier que l’on
fait courre, mais on m’asseure de Bruxelles que l’on me le fera recouvrer:|, et
en ce cas je vous le fairay tenir; il y a pourtant grande apparence que vous
l’aurez desjà veu.