Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
142. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1646 September 4
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[Münster] 1646 September 4
Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 77 fol. 339–340’ – Druckvorlage.
Klage der Verbündeten über ein Schriftstück mit angeblichen Äußerungen d’Avaux’; Dementi
erforderlich. Rückkehr Nederhorsts. Belange des Großherzogs von Toskana. Mitteilung an Ser-
viens Gattin.
Je vous envoye un escrit dont nos alliez font de grandes plaintes et surtout les
Portugais. Je ne puis croire que monsieur d’Avaux se soit laissé aller si avant
que porte cest escrit ny que l’envie qu’il a
faire dire du bien de luy à tout le monde comme d’un grand pacificateur luy
ayt fait si fort oublier son devoir. Je sçay que les ennemis se sont desjà servis
de l’endroit où il est parlé du dessein que nous avons de porter la guerre en
Italie la paix de l’Empyre estant faite pour avancer la conclusion de cette ligue
des princes italiens contre nous dont il a esté tant parlé.
Il n’est pas possible aussy que monsieur d’Avaux ayt promis que le Roy ay-
dera le roy d’Espagne à recouvrir la Cataloigne et le Portugal moyennant
Cambray et la Franche-Comté, cette proposition estant bien contraire à nos
ordres. Si les Portugais qui en sont offensés au dernier point ou quelques
autres envoyoient malicieusement cest escrit en Cataloigne, il y fairoit de très
mauvais effects. Vous aviez raison de m’escrire dernièrement que c’est aux
conférences de monsieur d’Avaux qu’il falloit prendre garde.
Il me semble qu’il seroit très nécessaire que monsieur d’Avaux fist un désaveu
par escrit du contenu de cette escriture pour praevenir le mal qu’elle nous
pourroit faire. J’ay dit nettement aux Portugais quand ils m’en ont fait plainte
que si monsieur d’Avaux en parla en ces termes, ç’a esté contre les instruc-
tions et les ordres de la Reyne, et que c’est à luy d’en rendre compte à Sa
Majesté.
Niderorst est revenu de La Haye et croid d’y avoir laissé les affaires publiques
en assez bon estat, excepté pour la guerre où il ne faut plus rien espérer de
monsieur le prince d’Orenge. On ne sçait assez estimer l’affection et le zèle
que Niderost témoigne pour le bien public et pour l’intérest de la France. Il
croid qu’il sera très nécessaire d’agir vigoureusement dans les provinces lors
qu’on y délibérera de la trêve, ce qui doit estre dans fort peu de temps.
Il y a icy un agent
Ridolfi (s. [ nr. 14 Anm. 15 ] ).
cour de l’Empereur. Sa principale charge, à ce qui m’a paru, est de faire que
son maistre soit nommé de la part de la France dans le traité de paix, comm’il
fust fait en celluy de Vervins
les plaintes que nous fairrons des assistances qu’il est contraint de donner aux
Espagnols pour la deffense de l’Estat de Milan, luy pust faire obtenir quelque
modération des sommes immenses qu’on exige de luy depuis que la guerre
dure. Cest agent me dit aujourd’huy que son maistre auroit une très sensible
obligation à Son Eminence si par son assistance il pouvoit estre soulagé de
cette vexation.
J’ay répondu que nostre instance ne pourroit peut-estre pas luy procurer ce
soulagement s’il ne s’ayde luy-mesme, ayant très bien remarqué qu’il ne vou-
droit pas y paroistre, mais que dans la proposition que nous avons faite d’une
ligue dans l’Italie pour garentir à l’avenir la paix qui sera praesentement faite,
il treuvera indirectement ce qu’il désire, pourveu qu’on y adjouste que l’ ob-
ligation praesente, en laquelle entreront les princes d’Italie de se déclarer
contre celluy qui violera la paix, déroge à toutes les praecédentes; cette clause
nous estant nécessaire pour nous dégager de la guerre de Gênes envers la
maison de Savoye, pourroit produire deux bons effets en mesme temps, et le
Grand-Duc s’imginant que ce sera seulement pour l’amour de luy qu’on l’ au-
roit insérée, en demeuroit très obligé à la France. Je croy mesme que l’ espé-
rance qu’on luy donnera de le favoriser en cela pourroit faire obtenir de luy
d’autres choses, car j’ay remarqué aux discours de son ministre qu’il a cette
affaire fort à cœur. Mandez-moy, je vous prie, si Son Eminence aprouvera
cette pensée; cependant je tiendray la chose en haleyne jusqu’à ce que je
sçache sa volunté, et si on a intention à la cour d’obliger ou de mortifier le
Grand-Duc.
Je vous prie de dire à ma femme, quand elle sera arrivée à Paris , ce qu’elle
devra faire pour ses compliments en cas que la cour y soit. Surtout je vous
conjure de luy mesnager l’honneur de faire la révérence à Son Eminence.
1 Schriftstück mit angeblichen Äußerungen d’Avaux’ [fehlt]