Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
122. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 August 20
Münster 1646 August 20
Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 289–292’ = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE , CP
All. 66 fol. 268–271’, ohne PS. Kopie: AE , CP All. 77 fol. 280–285’.
Zur Reaktion auf nr. 92 in nr. 108. Einigung mit den Kaiserlichen bevorstehend. Beharren
Trauttmansdorffs auf einem Einschluß Lothringens. Unterredung mit Pauw und Clant: Drängen
Lothringens auf Ausstellung eines Passes; eventuell Einstellung der niederländischen Vermittlung
zwischen Frankreich und Spanien. Zum Vorantreiben des Friedensschlusses empfehlenswert,
Bayern mit Hilfe Bagnos einzuschalten. Dauer des Waffenstillstands für Katalonien. Ankunft
Ridolfis; Bericht über Einfluß Terranovas auf den Kaiser. Beilage; Hoffnung auf Mäßigung der
schwedischen Forderungen. Dank für das Vertrauen Mazarins.
PS: Beschleunigung der Briefzustellung.
Freude über die günstige Aufnahme von nr. 92.
Je commence par ce dernier article de vostre despêche du 10. (laquelle m’a
remply de joie en toutes ses parties) d’autant qu’outre la douceur que j’y ay
trouvée, il a pleu à Dieu qui cognoist ma gratitude et le zèle que j’ay pour
vostre service, me descouvrir présentement des choses qui seront encores plus
agréables à Vostre Eminence que laditte lettre du 30. de l’autre mois.
Ce que je vous faisois espérer je vous le confirme à présent, Monseigneur,
avec grand plaisir et ne doute point que |:dans huict jours vous n’en ayez un
courrier de nostre part, si les Espagnolz ne retardent encore la résolution du
comte de Trautmansdorf: Philipsbourg, le passage libre pour les troupes et
autres choses qu’on voudra envoyer:|, les trois villages du territoire de Bri-
sach , l’acceptation de la somme offerte pour le consentement des Archiducs,
des cent cinquante mil reichsdalles par an paiables à l’Empereur pendant trois
années, des dix mil hommes de pied en cas de guerre ouverte contre le Turc,
lesquelles trouppes seront aussy entretenues trois ans, la satisfaction de Ma-
dame la Landgrave tant en l’affaire de Marpurg qu’en argent, |:et enfin la
conclusion de tout ce que nous avons traicté:| jusques icy avec les Impé-
riaux .
Néantmoins ilz feront encores difficulté sur le secours d’hommes qu’ilz pré-
tendent convertir en une assistence d’argent, |:mais si j’en suis cru, nous nous
en tiendrons à nostre offre pour plusieurs raisons:|.
Ilz demandent aussy que le duc Charles soit compris dans le traitté, et de cela
ilz en veulent faire un point principal. Je persévère en l’opinion que j’ay eue que
ny l’Empereur ny l’Empire ne voudra pas rompre là-dessus; il me semble qu’en
la dernière conférence que j’eus avec le comte de Trautmansdorff il estoit dans
ce sentiment, |:mais aujourd’huy il a tesmoigné aux médiateurs plus de fer-
meté :|, et prétend qu’on doit donner passeport aux députez dudit duc, ou qu’à
tout le moins nous ne pouvons refuser de l’entendre luy Trautmansdorff qui
traittera pour le duc Charles. Je n’ay rien obmis de tout ce qui se pouvoit mettre
en œuvre sans affectation pour |:sçavoir quelle ouverture il voudroit faire:|, et
j’ay trouvé qu’il |:ne s’en est laissé entendre en façon quelconque:|. Au
contraire il a dit que l’Empereur ne peut |:demander autre chose que le resta-
blissement de ce prince en tous ses Estatz:|, et que c’est à la France |:d’en
excepter quelque partye:| ou d’apposer des conditions à la restitution qu’elle
fera. Par là, Monseigneur, il paroist comme j’ay desjà escrit à Vostre Eminence
que l’on |:est disposé pour la Lorraine à faire un traicté avantageux au Roy:|,
mais n’ayant pu pénétrer |:quel seroit cet advantage:|, et me restant trop peu
de temps pour méditer comme il faut sur |:la question très importante que
Vostre Eminence propose:|, je ne puis encores en parler avec fondement.
Peut-estre que si nous persistons icy à ne vouloir traitter ny avec les députez
du duc Charles ny avec les Impériaux agissans pour luy, il se contentera d’un
passeport pour envoyer de ses ministres à la cour avec plein pouvoir, pourveu
qu’on y entre aussytost en négotiation avec eux, et que cette affaire se termine
en mesme temps que touttes les autres de l’Empire et d’Espagne. L’on m’en a
parlé de la sorte, comptant pour avantage à la France que le traitté de Lor-
raine ne dépende point de celuy-cy, et que le duc Charles n’ayt point obliga-
tion de son restablissement à la maison d’Austriche.
Monsieur Pau et monsieur Klant qui restent icy seuls de l’ambassade de Mes-
sieurs les Estatz me vinrent visiter il y a quelques jours pour me dire que ce
Lorrain
Rousselot d’Hédival (s. [ nr. 21 Anm. 1 ] ).
passeport du Roy, après quoy il nous proposeroit de bonnes conditions de
paix. Je m’enquis s’il ne s’en estoit point expliqué à eux, et aiant sceu qu’il
n’avoit emploié que des termes généraux, je réiteray la response que nous leur
avons cy-devant faitte sur ce sujet, que s’il venoit au destail et faisoit quelque
offre considérable, nous verrions avec eux si elle mériteroit qu’on y fist ré-
flexion .
Ilz me tesmoignèrent aussy quelque doute s’ilz devoient continuer leur entre-
mise pour pacifier la France et l’Espagne, puisqu’ilz apprenoient que les mé-
diateurs en avoient proposé quelques moiens aux plénipotentiaires de l’une et
l’autre couronne. Je leur dis que j’en donnerois compte à messieurs mes collè-
gues , que nous avons tousjours extrêmement agréé le soin qu’ilz prennent de
chercher des voies d’accommodement entre les Espagnolz et nous, et que je
ne voiois rien qui les deust destourner d’un si bon dessein.
Mon opinion fondée sur beaucoup d’apparences est que non seulement Peña-
randa a consulté le marquis de Castel Rodrigo sur la proposition des média-
teurs , mais qu’il en a escrit aussy à l’Empereur et au duc de Terranova. |:En ce
cas, Monseigneur, il seroit fort utile de faire agir monsieur de Bavière, et que
monsieur le nonce Bagni luy mandast:| que Vostre Eminence luy a déclaré
précisément que si les deux dernières conférences que nous avons eues avec
les médiateurs ne produisent la paix d’Espagne et celle d’Allemagne, il n’y
faut plus penser, et que mesmes Vostre Eminence |:n’approuve pas que nous
nous soyons tant relaschez à l’esgard des Espagnolz:|. Si vous aviez agréable,
Monseigneur, d’en tesmoigner confidemment |:quelque mescontentement
audit Sieur Nonce et à l’ambassadeur de Venise, et que nul de ceux qui sont
dans les affaires ne tinst autre langage, j’estime que cela n’advanceroit pas peu
la conclusion des traictéz, et serviroit d’un bon remède:| contre la vaine espé-
rance que les Espagnolz conçoivent de gagner encores quelque chose par leur
patience.
|:Le comte de Trautmansdorf a parlé encore aujourd’huy aux médiateurs de
sept ou huict ans de trêve pour la Catalogne. Contarini me l’a dict avec obli-
gation de m’en taire:|, en quoy j’avoue que ce m’est grand contentement de
cognoistre que le désir de plaire à Vostre Eminence dont à la vérité je suis
tout plein ne me fit pas dernièrement donner une plus favorable explication
qu’il ne falloit aux discours de ce ministre, bien que la pluspart du temps il ne
parle qu’à demy sur telles matières. J’ay receu cette proposition |:de huict
ans:| avec tant de froideur et de mespris que |:Contarini est très persuadé
que:| nous n’accepterons point pour la Catalongne de trêve plus courte que
celle qui se fera pour la Hollande, mais ce que j’en estime davantage, Monsei-
gneur , c’est qu’il |:approuve nos raisons et condamne librement les Espa-
gnolz sur ce sujet.
Le résident du Grand-Duc à Vienne
Ridolfi (s. [ nr. 14 Anm. 15 ] ).
maistre:|. J’ay sceu de luy que le duc de Terranova s’est tout à fait insinué en
la bonne grâce de l’Empereur depuis l’absence du comte de Trautmansdorff,
et qu’il n’ayme pas celuy-cy. Que s’il ne retourne à Vienne il court fortune de
tout perdre. Que Terranova a fait le mariage de l’Archiduchesse contre l’avis
du père Chirogra
Diego de Quiroga (1574–1649), span. Diplomat und zunächst Militär, seit 1598 OFMCap,
war seit 1628 Beichtvater der Infantin Maria Anna (s. [ nr. 9 Anm. 1 ] ), der späteren Gemahlin
Ks. Ferdinands III. Quiroga wirkte 1631–1649 als Vertrauensmann des span. Hofes in Wien
und wurde 1648 zum Beichtvater der Infantin Maria Theresa ernannt ( DHEE III S. 2039;
LThK III 371; Carrocera ) .
aisné de l’Empereur. Qu’on ne croit pas à la cour impériale que ce second
mariage soit encores fait. Que les dames et autres domestiques de l’ Impéra-
trice défunte sont retenues à Vienne pour accompagner l’Archiduchesse qui
passera bientost en Espagne et ainsy espargner beaucoup de despenses. Que le
duc de Terranova désire de s’en retourner par mesme moien et avoir la
conduitte de cette princesse, mais qu’on ne croit pas qu’il puisse obtenir
congé sitost. Et en dernier lieu que l’Empereur et tous ses principaux minis-
tres sont très disposez à la paix et la souhaittent avec des impatiences vérita-
bles , mais qu’il ne sçait si les Espagnolz y ont la mesme inclination, sur quoy
je n’ay pu le faire parler davantage.
J’envoye cy-joint à Vostre Eminence l’extrait d’une lettre que j’ay receue ce
matin de monsieur Salvius en response d’une des miennes
siste à retenir la Poméranie entière, |:elle ne veut pas finir la guerre, mais
j’espère de convaincre:| monsieur Salvius sur cette modération que je luy ay
conseillée, car l’une des deux Poméranies, le port de Wismar, l’archevesché de
Brême et l’évesché de Werden |:c’est plus qu’on ne laisse à la France et plus
que les Suédois n’avoient espéré:|. Il me semble aussy par les termes de laditte
lettre que ledit sieur Salvius me veut communiquer quelque moyen pour sor-
tir de cette difficulté.
Je vous fais encores un coup, Monseigneur, mes très humbles remerciemens
de l’affection et de la confiance dont il vous plaist m’honorer si large-
ment …
PS: Je viens d’escrire à Paris qu’on soit plus diligent à rendre les lettres qui
sont pour Vostre Eminence et pour cet effet je ne les adresseray plus à mon-
sieur Heufft, affin qu’il ne se perde point de temps.