Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
99. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 August 6
Münster 1646 August 6
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 24–33 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 33’: 1646
August 14. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61 fol. 236–241’. Kopien: AE , CP All. 66 fol.
221–225’; AE , CP All. 77 fol. 208–210’. Druck: Mém. et Nég. III S. 173–182; Nég. secr.
III S. 264–266.
Postalisches. Unterredung mit den niederländischen Gesandten über die Länge eines Waffenstill-
stands für Katalonien. Unterredung mit den bayrischen Gesandten: französische Verteidigung
Oxenstiernas; gegenseitige Vorwürfe. Interessenkonflikt zwischen Portugal und den Generalstaa-
ten . Wahrscheinlich Vollmacht Peñarandas, langen Waffenstillstand für Katalonien zu schließen.
Bitte Karls von Lothringen um Vermittlung zwischen ihm und Frankreich von den niederländi-
schen Gesandten abgelehnt. Vorschlag der Generalstaaten bezüglich eines Tausches von Katalo-
nien gegen Teile der Spanischen Niederlande abgelehnt.
Le mémoire du Roy du 27 e du mois passé ne contenant quasy qu’une res-
ponse à la dépesche du 16 , nous en toucherons seulement certains poincts et
rendrons compte ensuite de nos dernières conférences.
Nous avons bien observé ce qui a esté très prudemment ordonné de prendre
garde qu’en offrant de faire pour la Catalogne une trefve de la durée de celle
de Messieurs les Estatz |:ilz n’en fissent une si courte que nous n’eussions pas
subject d’en estre contens:|. C’est une précaution nécessaire, veu l’animosité
des Espagnolz, |:la jalousie de noz alliez et le peu d’asseurance qu’il y a en
ceux qui traictent icy leurs affaires:|, mais il est d’ailleurs assez difficile de
|:changer l’offre que nous avons faicte et dangereux:| de venir à un plus
grand esclaircissement. Nous essaierons de prévenir cet inconvénient dont il a
esté très à propos que nous fussions advertis, et desjà en la dernière conféren-
ce que nous avons eu avec les ambassadeurs de Holande, comme ils sont ve-
nus à parler de la Catalogne, nous avons persisté à y vouloir une trefve aussy
longue que sera la leur, |:présupposans qu’ilz n’en feront pas une plus courte
que de quinze ou vingt ans; nous y coulasmes ce mot:| que nous répéterons
en quelque autre pareille occasion afin d’avoir lieu de pouvoir |:expliquer
nostre première déclaration:|, en cas qu’ilz vinssent à se |:contenter d’une
petite trefve:|.
La résolution que l’on a prise de faire connoistre |:au duc de Bavière par la
voye de Monsieur le Nonce:| le suject que l’on a de se |:plaindre de sa
conduitte en ces dernières rencontres:| sera fort utile. Nous avons icy parlé à
ses députez en la mesme sorte. Ilz se sont plaints les premiers que monsieur
Oxenstiern ne |:tient plus le mesme langage dans leurs affaires qu’il faisoit
estant à Muster:|, qu’il avoit dict aux plénipotentiaires de l’Empereur qui
sont à Osnabrug qu’il faut rendre l’un et l’autre Palatinat, et que pour la
dignité électorale elle doit estre alternative dans les deux maisons, sur quoy ils
nous ont prié d’escrire aux plénipotentiaires de Suède.
Il leur fut respondu que l’on ne sçavoit pas de quelle façon monsieur Oxen-
stiern avoit parlé depuis son retour à Osnabrug, mais que lorsqu’il a esté en
ceste ville ils avoient pu connoistre |:comme noz offices auprès de luy avoient
esté puissans et efficaces, puisque au faict de l’électorat il s’estoit déclaré au
comte de Trautmansdorff et aux médiateurs selon:| ce que désire leur mais-
tre , que nous continuerions et espérions de |:le ramener au mesme poinct,
pourveu que monsieur de Bavières fît de son costé ce qui dépendoit de luy
pour la satiffaction des couronnes:|, qu’il estoit certain que ledict sieur
Oxenstiern estoit party de Munster avec peu de contentement, que la
croiance que l’armée suédoise deut recevoir quelque échec avoit entièrement
faict changer de procédure aux Impériaux, que nous ne leur pouvions pas
celer que nous |:n’estions pas demeurez satisfaicts ny d’eux ny de monsieur
l’eslecteur de Bavières:|, encor que des Impériaux nous le trouvions moins
estrange, puisqu’on sçait qu’ils défèrent tout aux Espagnols, ausquels ils se
sont de nouveau attachez par diverses alliances, mais que |:monsieur de Ba-
vières suive leurs mouvemens:| et conspire dans le mesme dessein, luy qui a
|:tant d’intérest de faire la paix promptement, qui faict proffession de désirer
l’amitié de la France et qui est trop clairvoyant pour ne pas cognoistre ce qu’il
doit raisonablement craindre de la maison d’Austriche:|, c’est ce qui nous
estonnoit, et de quoy nous leur faisions plainte, et que pour avoir |:trop usé
de bonne foy et différé de faire passer le Rhin à nostre armée nous avions mis
celle de noz alliez en péril:|. Nous le faisions pour |:n’interrompre pas les
traictez qui estoient si avancez pour donner lieu ou à la conclusion de la paix
ou à une suspension généralle:| et pour empescher que |:les armées estans
joinctes ne se jettassent dans la Bavière:|, mais leur maistre se servant de ceste
occasion avoit donné touttes ses forces à l’Empereur pour ruiner noz amys et
remettre les choses dans la première confusion. Nous leur fismes ensuite re-
proche que depuis |:deux mois ilz ont parlé foiblement pour nostre satisfac-
tion , qu’ilz ont blasmé en divers lieux noz demandes et nous y ont esté
contraires:|. Et pour fin nous leur dismes que nous ne nous arresterions plus
aux apparences, mais aux véritables effects, et que l’armée du Roy aiant esté
obligée de passer le Rhein, sy on ne venoit à conclurre le traicté, il faudroit
voir à qui le sort des armes seroit favorable.
|:L’excuse qu’ilz nous donnèrent fust:| que l’on avoit ruiné entièrement
l’électeur de Cologne en luy ostant Paderborn et autres lieux occupez depuis
peu par les Suédois. Ilz ne se plaignoient pas moins du traictement qui luy a
esté faict par l’armée de monsieur le maréchal de Turenne, et disoient que leur
maistre n’avoit pas deu abandonner son frère dans une nécessité sy pressante,
et que les affaires estans encor incertaines il ne pouvoit estre blasmé d’avoir
|:joinct ses forces contre ceux que l’on sçait notoirement ne tendre qu’à la
ruine de sa maison et de la religion catholique en Allemagne:|.
Pour ce qui regarde le différend des Portugais et des Holandois, il eust esté à
souhaiter que le roy de Portugal ayant un sy puissant ennemy en teste ne se
fût point brouillé avec ses amys, |:mais les choses:| estans venues au poinct
où elles sont entr’eux, nostre opinion est que |:quand il accordoit aux Hol-
landois une partie de ce qu’ilz désirent, ilz ne luy seroient pas moins ennemis
et essayeroient de le despouiller du reste, tenans pour perdu tout ce qu’ilz ne
luy pourront oster et n’ayans autre règle de leurs actions que le seul intérest:|.
Sy ce prince se pouvoit |:establir entièrement dans les Indes:|, il leur seroit
peut-estre plus considérable, |:et pour s’accommoder après avec luy et en re-
tirer quelque avantage, ilz seroient obligez d’appuyer ses intérestz contre le
roy d’Espagne:|.
L’advis que |:le comte de Penaranda a pouvoir d’accorder une trêve de sept
ou huict ans pour la Cathalogne est:| bien véritable. Car encor que ceux qui
nous parlent des affaires d’Espagne |:mettent tousjours en doutte cette trefve
et disent qu’en tout cas elle ne sera jamais accordée que pour fort peu de
temps:|, on voit néantmoins apparemment qu’ilz |:la pourront faire plus lon-
gue :|, mais il a tousjours esté constamment déclaré de nostre part que nostre
intention est de faire une trefve de la mesme durée que celle de Messieurs les
Estatz |:afin de ne séparer point noz intérestz et que s’il faut rentrer en
guerre, nous le puissions faire conjoinctement avec eux:| et nous essayerons
de faire connoistre à leurs députez que le |:dessein des Espagnolz est directe-
ment opposé au nostre et ne tend qu’à nous diviser, soit présentement dans le
traicté ou à l’advenir lorsque le temps de leur trefve sera expiré:|.
Les sieurs Paw, Riperda et Clam qui restent icy de la légation de Holande
nous parlèrent ces jours passés de deux choses. L’une fut qu’un certain dépu-
té
Antoine Rousselot d’Hédival (s. [ nr. 21 Anm. 1 ] ).
commission du duc Charles:| les estoit venu voir pour leur dire que |:ledict
duc s’asseurant de leur amitié:| qu’il avoit tousjours recherchée, s’addressoit à
eux comme à des |:amis et alliez de la France:| pour obtenir par leur moyen
un plus favorable traictement des François qui le vouloient exclurre du traic-
té , qu’il avoit des choses à |:proposer de la part de ce prince fort avantageuses
à la cause commune, si on voulloit entrer avec luy dans quelque accomode-
ment :|. Ces messieurs nous ont rapporté que leur response avoit esté que
|:le duc Charles portant les armes:| contr’eux et estant encores à l’heure
présente avec les Espagnolz qui sont leurs ennemys, ils s’estonnoient qu’il
s’addressât à eux. Le député dénia que son maistre eust faict aucune hostilité
contre Messieurs les Estatz, et ceux-cy luy répliquans qu’encor l’année der-
nière il n’y avoit eu que les Lorrains qui se fussent opposez à leurs entre-
prises , et empesché le passage du Canal, il repartit assez plaisamment: „Vous
|:n’avez jamais demandé ce passage au duc mon maistre, et il ne vous l’eust
pas refusé:|.“
Pour conclusion ils dirent à cet agent que s’il avoit |:quelque chose à désirer,
il se devoit addresser à la France mesme:|, et parce qu’en se séparant d’avec
eux il avoit dict qu’il les verroit cy-après, et leur feroit des ouvertures consi-
dérables , ils avoient attendu quelque temps pour |:apprendre à une seconde
visitte dudit depputté quelque chose de plus particullier, mais que:| n’estant
pas retourné ils n’avoient voulu différer davantage à nous donner cet advis.
Nous les en remerciasmes et de la façon dont ils avoient respondu, adjoutans
que nous leur dirions en confiance que le |:bruict estoit que le duc Charles
estoit entré en pourparler avec Son Altesse Royalle
Gaston d’Orléans (s. [ nr. 3 Anm. 4 ] ); dieser war mit Hg. Karl verschwägert (s. nr. 198
Anm. 9).
effect, s’il avoit à proposer quelque chose, il estoit plus à propos que ce fust à
elle ou à la cour que non pas à Muster:|, que sy néantmoins ce |:députté
retournoit chez eulx, et qu’il leur fist quelques ouvertures, ilz pourroient l’ es-
couter sans nous engager:| et que nous verrions après avec eux sy ce qu’il
diroit mériteroit qu’on y fist réflexion. Nous n’avons pas esté faschez que
|:cet homme se soit adressé aux Hollandois, estimans qu’ilz ont assez de fa-
miliarité avec les Espagnolz pour leur donner part de cette nouvelle:|, et qu’il
est du service du Roy |:d’entretenir le soubçon et la meffiance que lesdicts
Espagnolz peuvent avoir de ce prince:|.
L’autre affaire dont ces messieurs nous parlèrent concerne le traicté avec
Espagne, mais ce fut de façon qu’ils y procédèrent plutost |:en médiateurs et
comme voulans descouvrir noz sentiments que pour nous faire sçavoir ceux
de noz parties:|. Ils nous demandèrent sy les armées estans en action nous
serions capables d’entendre au traicté. Il leur fut déclaré qu’il n’y avoit
aucun temps, auquel nous ne fussions disposez non seulement d’escouter,
mais de traicter et de conclurre. Ils se mirent aussytost à parler de la Cata-
logne , disant comme cy-devant, que c’estoit le poinct le plus malaisé à ajus-
ter , que sy nous demeurions en nostre première proposition, ils ne croyoient
pas que la paix se pût jamais faire, que les Espagnolz |:souhaittoient sur
toutes choses de conserver l’Espagne entière:| et qu’ils aymeroient mieux
céder quelque autre chose dans le Pays-Bas que |:de laisser la Catalogne:|.
„Et sy au lieu de |:ce que vous tenez dans cette principauté, ilz vous don-
noient Cambray, le Cambrésis et le reste de l’Artois, n’y voudriez-vous
point entendre:|?“
Nous respondismes que sy les Espagnolz estimoient beaucoup la Catalogne,
elle n’estoit pas en moindre considération à la France, que le conseil du Roy
estoit très persuadé que la paix ne seroit jamais asseurée entres les deux cou-
ronnes sy nous ne retenions ceste province, parce que les Espagnols pouvans
par le moien de la Flandre susciter aisément la guerre en France, la Catalogne
nous donneroit la mesme facilité de faire la guerre en Espagne, que le mutuel
respect de ces deux grandes puissances seroit le ciment et l’assurance de la
tranquillité publique, et que cela estoit sy constant dans l’esprit de ceux qui
avoient part au gouvernement que le jour mesme que nous leur parlions, nous
avions eu ordre et pouvoir de la cour, si le roy d’Espagne vouloit céder Tor-
tose et Tarragonne (nous ne faisions point mention de Lérida comme le
contant estre à nous), d’offrir une récompense au double sur les places que
l’on tient au Pays-Bas, et que nous en ferions juges ces messieurs.
Ceste pensée leur |:fut confirmée de sorte que nous ne douttons pas qu’ilz ne
croyent véritablement que le but et la visée du conseil tend à conserver la
Catalogne:| qu’ils advouèrent estre plus importante à la France qu’aucune
autre acquisition, mais ils revenoient tousjours à leur premier mot que nous
eussions |:à prendre des places dans le Païs-Bas en eschange, et nous à rejetter
cella bien loing et à tesmoigner d’en faire peu de cas:|, en quoy |:nous persis-
tasmes jusques à la fin sinon:| qu’il fut dict une fois seulement et par occasion
que |:les Espagnolz seroient trop heureux de laisser la Franche-Comté outre
tout ce qu’ilz avoient dict, si on leur voulloit accorder ce parti, ce qui n’ arri-
veroit jamais:|. Quand ces messieurs eussent |:parlé avec ordre des ministres
d’Espagne, nous eussions faict paroistre la mesme froideur pour cet es-
change :|, mais ce qui nous obligeoit encor plus |:à estre retenuz est qu’ilz
avançoient ces choses d’eux mesmes:| à ce qu’ils disoient et |:sans aucune
charge des parties:| que d’abord ils nous déclarèrent n’avoir pas veu depuis
un long temps. On peut néantmoins prendre quelque conjecture que ce |: dis-
cours n’a pas esté sans fondement:| de ce que |:les Bavarois 〈nous〉 ont
rapporté:| avoir appris du comte de Penaranda qu’il estoit |:prest de traicter
avec la France:|, et que s’il n’avoit |:faict une offre assez grande, il l’ augmen-
teroit et que l’on céderoit encore d’autres places dans le Païs-Bas, pourveu que
l’on rendît la Cathalogne au roy son maistre, et qu’il ne fust faict aucune
mention du Portugal:|. Nous ne devons pas aussy omettre de dire que |:les
Hollandois proposans de donner au Roy Cambray et le reste de l’Artois:|
disoient qu’il faudroit en ce cas que |:nous rendissions Courtray, Armentière,
Menene et les autres places:| plus avancées dans le pays et qui sont sur la
Lise.