Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
71. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für [Ludwig XIV.] Münster 1646 Juli 16
Münster 1646 Juli 16
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 526–539 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 539’: 1646
Juli 25. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61 fol. 146–154’. Kopie: AE , CP All. 77 fol.
105–109’. Druck: Mém. et Nég. III S. 135–147; Nég. secr. III S. 253–255.
Zu nr. 41. Vermittlung zwischen Frankreich und Spanien von den Generalstaaten angeboten;
Hauptfragen: Eroberungen in den Niederlanden, Katalonien, Portugal. Französisches Eintreten
für Katalonien. Unterredungen mit Oxenstierna: französisches Drängen auf Frieden; Mäßigung
der schwedischen Satisfaktionsforderungen (Vorder- und Hinterpommern, Wismar, Walfisch,
Bremen und Verden) gewünscht. Klage Oxenstiernas über die Verzögerung der Truppenvereini-
gung . Gerücht über französisch-bayrische Waffenruhe dementiert. Schwedisches Einverständnis
mit Schaffung einer achten Kur und Restitution der Unterpfalz. La Gardie auf dem Wege nach
Frankreich. Falls gleichzeitige Anwesenheit mit Ulfeldt unvermeidlich, gegebenenfalls Bevorzu-
gung des Schweden.
Il n’y a rien à respondre au mémoire du Roy du 30 du mois passé sinon que
nous le suivrons exactement et aurons un soing particulier de nous conduire
au |:faict de la Catalogne et du Portugal:| avec les précautions qui nous sont
très prudemment ordonnées. Reste à supplier très humblement qu’il |:ne soit
rien pénétré par delà des intentions de la Reyne:|, parce que cela nous |: oste-
roit le moyen de servir utillement Sa Majesté et ruineroit tout nostre tra-
vail :|.
Pour ce qui nous est mandé d’examiner s’il seroit à propos de |:escrire une
lettre estudiée à Messieurs les Estatz:|, nous avons jugé après les remonstran-
ces qui leur ont esté faictes par monsieur de La Thuilerie que l’on doit différer
et attendre une autre occasion qui se présentera peut-estre, lorsqu’on |:nous
parlera de ce prétendu neuvième article:|, comme nous sommes advertis que
l’on veut faire. Cependant la dernière |:conduitte de leurs ambassadeurs:|,
dont nous avons desjà donné advis par la précedente dépesche, ne donne pas
lieu de faire présentement ceste |:nouvelle plainte:|.
Ilz nous vinrent trouver ces jours passez, disans qu’ils avoient encor déclaré
bien expressément aux ministres d’Espagne qu’ils ne pouvoient rien conclurre
ny arrester dans leurs affaires que celles de la France ne fussent accommodées
en mesme temps, que de là ilz avoient pris occasion d’adjouter, qu’encor qu’il
y eût plusieurs |:grands différens entre les deux couronnes:|, il s’y pouvoit
trouver néantmoins |:du tempéramment, s’offrans de s’interposer et d’i ren-
dre tous bons offices:|; que les Espagnolz avoient respondu que leur dessein
avoit |:tousjours esté de faire la paix avec la France, si elle pouvoit obtenir à
des conditions tolérables:|, et que sy messieurs les ambassadeurs des Provin-
ces -Unies |:s’i vouloient entremettre:|, ils espéroient leur faire voir |:qu’il ne
tiendroit pas à eux qu’elle ne se conclût:|. Après ce préambule lesdicts sieurs
ambassadeurs nous dirent qu’estans assurez |:par la bouche des ministres de
l’une et l’autre couronne de leur disposition à la paix, il leur avoit semblé que
pour commencer ce bon œuvre avec apparence de succez:| ils devoient
sçavoir quelles |:estoient respectivement les intentions des parties:|; qu’il y
avoit |:trois poincts principaux à adjuster:| desquels sy on estoit convenu le
reste seroit assez facile. Le premier poinct estoit, ce qui devroit |:demeurer à
la France des conquestes du Païs-Bas:|, le second |:les affaires de Catalogne:|
et le troisième celles de |:Portugal:|.
Ils s’arrestèrent sur le faict de |:la Catalogne seullement:| et demandèrent sy
les |:Catalans interviendroient au traicté ou si le Roy traicteroit pour eux:|.
On leur respondit que |:les affaires d’Italie:| n’estoient pas de moindre consi-
dération que celles dont ilz avoient parlé, et qu’il estoit à propos de convenir
sur tous les autres poincts autant ou plus que |:sur celluy de la Catalogne:|;
que nous leur dirions néantmoins pour |:l’esclaircissement par eux désiré:|
que la Catalogne avoit esté autrefois un membre de la couronne de France
Die Gf.en von Barcelona, die über die Spanische Mark, das spätere Katalonien, herrschten,
waren im 9. Jh. Vasallen der fränkischen Krone gewesen. Bis zum 11. Jh. lockerte sich diese
Lehensbeziehung bis zur faktischen Unabhängigkeit der Gf.en. Durch die Heirat des Gf.en
Raimund Berengar IV. (1131–1162) von Barcelona mit Petronila (1136–1174), Erbtochter
von Aragón, waren im folgenden die Kg.e von Aragón zugleich Gf.en von Barcelona. Im
Vertrag von Corbeil 1258 verzichtete Kg. Ludwig IX. von Frk. auf alle lehensrechtlichen
Ansprüche über Herrschaften der Spanischen Mark gegen die Abtretung von Rechten im Lan-
guedoc durch Kg. Jakob I. von Aragón (1207–1276; 1213 Kg.). Die Gft. Barcelona wurde
staatsrechtlich in das Kg.reich Aragón integriert ( Engels , Abhängigkeit; Engels , Corbeil).
Zum frz. Anspruch auf die Gft. s. die Aufzeichnung der Kronrechte von 1642 in APW I,1
S. 165–167, sowie Engels , Corbeil S. 120f.; zum katalonischen Aufstand s. [ nr. 2 Anm. 5 ] .
qu’elle en avoit esté distraicte et unie à celle d’Arragon, où, ayant esté mal-
traictée et ses privilèges violez, elle s’estoit pendant ceste guerre retirée de
l’obéissance du roy d’Espagne et avoit eu recours à son ancien seigneur, que
l’on avoit en France faict grande difficulté de recevoir les Catalans, mais qu’ a-
près leurs instantes prières, eux ayans faict volontairement touttes les soumis-
sions de vrays sujects, reconnu le Roy pour souverain et presté le serment de
fidélité, ils avoient enfin esté admis; que Sa Majesté leur avoit promis sa pro-
tection , et n’estoit pas moins obligée à les conserver que le reste des provinces
annexées de plus long temps à sa couronne; que néantmoins la Royne pour
tesmoigner le désir de la paix, éviter tout ce qui peut esloigner un sy grand
bien, et ne pas exiger du roy d’Espagne une renonciation expresse de ses
droicts sur ce pays avoit consenty de ne faire qu’une trefve pour ce regard de
la mesme durée de celle qui seroit arrestée avec Messieurs les Estats. Nous
|:représentions ausdicts ambassadeurs qu’il y auroit infidélité d’abandonner
ces peuples ausquelz on doit protection:|; que sy les Espagnolz vouloient en-
tendre sérieusement à la paix, ils ne devoient pas s’imaginer que nous fussions
pour subir ceste infamie de manquer à ceux qui auroient recours à la France,
ny pour quitter légèrement les avantages que Dieu nous avoit mis en main,
n’estans pas en estat d’appréhender que l’Espagne nous y contraigne par la
force, et n’ayans rien à craindre, mais beaucoup à espérer dans la continuation
de la guerre. |:Nous rendions grâces à ces messieurs de leur entremise, tenans
à bonheur que noz affaires eussent à passer par leurs mains:| et ne doutans
pas qu’ils ne souhaitassent les avantages du Roy, plutost que de ceux qui jus-
ques icy ont esté noz ennemis communs. „Mais afin“, disions nous, „que |:la
peine que vous prenez puisse produire un bon effect il fault s’il vous plaist
bastir sur ce fondement:| que nous voulons bien faire la paix avec les Espa-
gnolz et non pas l’achepter“. Ils répliquèrent que |:les ministres d’Espagne
disoient que leur maistre feroit plustost la guerre encore vingt ans que de
consentir à une trefve pour la Catalogne:|, attendu que la trefve estant expi-
rée ce seroit attirer la guerre dans le cœur de l’Espagne, au lieu qu’elle est à
présent dans ses Estatz plus esloignez.
Il fut aisé de respondre que la guerre estoit dans l’Espagne mesme, puisque
nous y tenions Lérida assiégé, qu’elle cesseroit par une trefve qui dureroit
autant de temps que celle de Messieurs les Estatz et laquelle venant à expirer
pourroit estre de nouveau prolongée. Mais nous ajoustasmes qu’il y |:avoit un
moyen encor plus asseuré de mettre l’Espagne en repos qui estoit de nous
cedder Tortose, Tarragone, Lérida
cupent encor dans ceste principauté, et que nous offrions de |:récompenser
les places qui nous seroient cédées en leur en rendant d’autres dans les Païs-
Bas dont nous ferions juges Messieurs les Estatz:|.
Ceste ouverture estoit faicte |:afin de donner à penser aux Espagnolz que le
dessein de la France est de s’establir plustost du costé de l’Espagne que de la
Flandre, et pour oster à Messieurs les Estatz l’opinion de cet eschange qu’ilz
ont si fort tesmoigné de craindre:|. Et sur ce propos un d’entr’eux s’avança de
dire que les peuples de l’obéissance du roy d’Espagne dans le Pays-Bas |: es-
toient esbranslez, et demanda s’ilz venoient à un souslèvement, ce que nous
ferions. „Entre nous:|, on |:suivra en ce cas le traicté et chacun aura son par-
tage “:|, dismes-nous; et s’il y a |:quelque pièce dont on aye peine à s’ accor-
der , propre à séparer les deux Estatz, on y pourroit loger le duc Charles:|, ce
que nous leur mettions en avant |:avec le mesme dessein de leur oster la ja-
lousie et le soupçon, à quoy ilz sont enclins de leur naturel:| et entretenus par
l’artifice des Espagnols. La conclusion de |:cette conférence:| fut qu’ils nous
avoient dict |:ces choses d’eux mesmes et pour s’instruire de noz intentions,
qu’ilz essayeroient de sçavoir celles des Espagnolz pour voir ensuitte s’il y
auroit moyen de venir à un accomodement:|.
Parmy ces discours le sieur |:Paw:| dict plus d’une fois qu’il se pouvoit |:faire
des eschanges:| et que souvent il avoit ouy |:souhaitter à feu monsieur le
cardinal de Richelieu une province du roy d’Espagne comme bienséante à la
France:|, luy ayantz demandé „Quelle?“, il respondit:|:„La Franche- Com-
té .“:| Nous dismes qu’à la vérité ce |:païs estoit contigu à la France, mais de
nulle importance et sans rejetter entièrement cette pensée nous tesmoignâmes
de n’i faire pas grande réflection:|.
Il y a encor eu depuis une autre |:conférence où ilz rapportèrent:| qu’après
avoir longtemps parlé |:avec les ministres d’Espagne ilz n’avoient rien peu
tirer d’eulx:|; qu’à la vérité ils avoient connu que pour ce qui regarde |:le
Païs-Bas:| on se pourroit |:accomoder assez facillement:|; que la grande diffi-
culté leur |:paroissoit estre sur la Catalogne:|; que nous en parlions |:comme
d’une province de France:| et le comte de Penaranda comme |:si elle estoit
encor de l’Espagne:|; que ceste affaire leur estoit sensible sur touttes les autres
et qu’il y auroit grande peine à |:faire consentir une trêve pour ce païs ou qu’il
faudroit qu’elle fust bien courte:|. Nous respondismes à messieurs les ambas-
sadeurs qu’ils nous parloient |:incertainement des affaires du Païs-Bas:| et ne
nous disoient rien du |:tout de celles de Portugal, où la difficulté n’estoit pas
moindre, ny de l’Italie:|, où il y en avoit de très importantes à décider. Ils
dirent qu’il falloit |:traicter une affaire après l’autre, que celle de la Catalogne
estant la plus malaisée, si on y prenoit quelque bon expédient, il seroit plus
facille de terminer le reste:|, et demandèrent ensuite, de combien de temps
nous voudrions |:que fust cette trêve. „De trente ans comme la vostre“:|,
respondismes-nous, et sur ce qu’ils répliquèrent qu’ils n’estoient point encor
|:convenus du temps:|, nous dismes que nous la demandions d’égale durée à
celle dont ils demeureroient d’accord. Ils n’oublièrent rien à nous |:tourner en
toutes façons:| et dirent que sy nous voulions avoir |:une longue trêve pour la
Catalogne, il la faudroit faire partout ailleurs et non pas la paix en un lieu et
la trêve en un autre:|. Il fut respondu que la mesme chose nous avoit souvent
esté répresentée par les médiateurs, et que nous l’avions tousjours rejettée; que
nostre intention estoit de faire la paix et de mettre en repos la chrestienté;
qu’il seroit bien à désirer qu’elle se fît partout, mais parce qu’il paroissoit plus
de difficulté en Catalogne et Portugal, Leurs Majestez consentoient qu’il n’y
fust faict qu’une trefve, en quoy estoit évidente leur grande modération et
l’extrême désir qu’elles avoient de la paix.
Ces messieurs |:n’eurent rien à nous répliquer sinon qu’ilz nous voyoient gran-
dement esloignez les uns des autres:|; que |:pour un an de trêve en Catalogne,
ilz croyoient que les Espagnolz y pourroient entendre, afin que pendant ce
temps on prist quelque expédient sur cette affaire:|, et se séparèrent de nous
|:sans jetter aucun propos d’eschange comme:| ils avoient faict l’autre fois. On
n’oublia pas de leur dire que sy Lérida estoit pris et Orbitello, nous entendions
les comprendre dans nostre proposition comme le reste de nos conquestes, et
de pouvoir changer et augmenter les demandes selon le succez de la campagne.
Nous leur remonstrasmes aussy que les Espagnolz suivant leurs procédures
ordinaires faisoient les difficiles touttes les fois que nous tesmoignions avoir
disposition à la paix; que la prise de Courtray et l’espreuve qu’ils venoient tout
fraischement de faire des forces de la France les devroit avoir rendu plus do-
ciles ; qu’ils se laissoient tousjours |:esblouir de l’espérance d’un traicté parti-
cullier avec Messieurs les Estatz:|; qu’il falloit les |:désabuser et leur faire
cognoistre vivement la vanité de cette pensée, rien n’estant plus capable de les
porter à ce que eux et nous en pouvions désirer:|.
Dans les conférences que nous avons eu avec monsieur Oxenstiern nous luy
avons souvent représenté que |:les couronnes peuvent avec beaucoup de
gloire faire à présant[!] la paix:|, que quand elles auroient |:quelque succez en
la campagne prochaine:|, elles en tireroient fort peu d’utilité, et qu’un |: mau-
vais événement changeroit entièrement la face des affaires:|. Nous luy avons
faict voir que la prospérité de la couronne de Suède avoit des envieux, que le
|:marquis de Brandebourg
Entweder Christian, Mgf. von Brandenburg-Kulmbach-Bayreuth (1581–1655) ( Stamm-
tafeln I T. 65), oder Albrecht V. (1620–1667), seit 1639 Mgf. von Brandenburg-Ansbach
( ebd. T. 66; NDB I S. 163f. ; Beyer ); beide hatten als Vertreter der Nebenlinien durch Kur-
brandenburg Anspruch auf Pommern ( APW II C 3 S. 46 und 242).
de |:la Poméranie:|, que |:Messieurs les Estats voyent mal volontiers leur es-
tablissement sur la mer Baltique et sur les rivières de l’Elbe et du Véser:|. Et
comme nous l’avons veu en peine |:des levées qui se font en Pologne, nous ne
nous sommes pas tropt [!] estudiez à luy oster cette crainte non plus que celle
du roy de Danemarck qui n’a pas tout à faict désarmé:|. Enfin nous luy avons
tellement emply l’esprit de ces considérations qu’il a tesmoigné |:les approu-
ver et désirer la paix:|. Pour l’y confirmer davantage nous avons dict que |:la
France estant espuisée ne seroit plus en estat de faire la guerre en Allemagne
avec la mesme vigueur que du passé ny de fournir à ses alliez les secours et
assistances d’hommes et d’argent:| qu’elle leur a donné jusques icy. De ces
discours généraux nous sommes tombez aux particuliers des affaires, et quoy-
que nous ayons trouvé de la difficulté en son esprit quasy sur tous les poinctz,
nous l’avons pourtant |:assés bien disposé:|, ce nous semble, pour ceux |:qui
regardent les affaires communes de l’Empire:|, mais quand il a falu venir au
poinct de |:la satisfaction de la couronne de Suède, nous l’i avons trouvé mer-
veilleusement arresté:|. Ils prétendent retenir l’une et l’autre Poméranie; ils
demandent dans le Mechlebourg le port de Weismar et tout son bailliage avec
un fort voisin appellé Walficher
Walfisch, Festung vor Wismar (vgl. [ nr. 36 Anm. 7 ] ).
Werden font aussy partie de leurs demandes, et veulent changer la nature du
bien d’Eglise et posséder le tout comme uny à perpétuité à la couronne de
Suède, qui le relèvera néantmoins de l’Empire avec session dans les diètes et
autant de voix qu’il y en a dans ces principautez qui sont quatre voix en tout.
Ils persistent de plus que les princes intéressez, et à qui ces lieux appartien-
nent , y donnent leur consentement.
Ce que nous luy pusmes dire sur ce suject fut que nous souhaitions que |:la
Suède eût un entier contentement, sachans bien que plus elle seroit establie
dans l’Allemagne, plus nous y trouverions de seureté:|, comme au réciproque
rien ne |:les pouvoit asseurer davantage que si nous estions en estat de les
pouvoir secourir, quand on les y voudroit troubler:|, mais que nous pouvions
dire en amys et bons alliez que nous ne voyons pas qu’il y eût |:moien d’ ob-
tenir le consentement des princes intéressez ny que l’Empereur s’i deust obli-
ger :|. Nous luy représentions comme la France en usoit à |:l’esgard des archi-
ducz d’Inspruc:| ce que nous laissions pour |:avoir leur cession:| sur le reste
et les grandes récompenses que nous leur offrions volontairement pour ce qui
nous demeuroit; que l’affaire ayant esté |:agitée dans le conseil on avoit esté
d’advis d’user de cette modération jugeant qu’une acquisition faicte de cette
sorte seroit plus asseurée:|. Nous luy mettions en considération sy pour avoir
le |:consentement de Brandebourg:| il ne seroit pas meilleur de luy |:remettre
une partie de la Poméranie:| ou au lieu de ceste |:portion luy donner l’ arche-
vesché de Bremen et l’évesché de Verden:|. Il parut estre un peu |:touché de
noz raisons, mais il ne s’est point encor déclaré:| et ne sçavons ce qui |:s’en
doit espérer:| estanz bien résolus de le |:modérer autant que nous pour-
rons :|.
Ledict sieur Oxenstiern nous fit de grandes plaintes de ce que monsieur de
Turenne n’avoit pas |:joinct l’armée suédoise au temps qui avoit esté concer-
té :|. Nous nous estonnions autant que luy que ceste |:jonction n’eust pas esté
faicte:|, l’assurans que monsieur de Turenne n’avoit jamais eu l’ordre de la
cour |:de ne passer pas le Rhin:|, et qu’il luy avoit tousjours esté mandé de ne
rien |:entreprendre au delà que de concert et avec le consentement des géné-
raux suédois:|; que nous luy avions escrit et conseillé de |:faire ladicte jonc-
tion , toute autre considération cessante:|, encor que l’on fust obligé en quel-
que façon de retenir l’armée |:delà le Rhin à cause du péril où estoit celle de
Flandre et du manquement de Messieurs les Estatz:| qui n’ayans pas mis la
leur en campagne avoient donné moyen aux ennemys de faire un amas ex-
traordinaire de touttes leurs forces en dégarnissant les places qu’ils avoient du
costé de la Holande.
Il adjousta à ceste plainte que le bruict estoit grand que nous avions |:faict
une suspention d’armes avec le duc de Bavières, et que c’estoit ce qui avoit
empesché monsieur de Turenne de passer:|. Nous respondismes que ce bruict
n’estoit pas véritable, et que sy nous eussions faict |:une suspention, elle leur
eust esté communiquée:|; qu’ils en eussent les premiers |:ressenti les fruicts et
les advantages:|, parce que nous ne l’aurions jamais accordée qu’à condition
que |:monsieur de Bavières ne pourroit aider de ses trouppes l’Empereur ny
faire aucune hostilité contre noz alliez:|, mais qu’il n’avoit pas seulement esté
|:parlé de cette suspension:|, laquelle nous eussions bien |:volontiers accor-
dée en cette sorte:|, la jugeans |:très utille à la cause comune:|; que nous
estimions qu’on avoit faict |:faute de n’accepter pas la suspention généralle:|,
lorsqu’elle avoit esté proposée |:par les Impériaux:|; qu’il se pouvoit souvenir
qu’il n’avoit pas |:tenu à nous, et quand il se feroit de semblables ouvertu-
res :|, nous les priions de les vouloir mieux considérer et de ne les |:rejetter
pas si facillement:|.
Nous trouvasmes ledict sieur Oxenstiern assez |:mal disposé en l’affaire du
prince Palatin:|, mais après luy avoir représenté ce que |:monsieur de Ba-
vières avoit faict au poinct de la satisfaction des couronnes:|, et combien il
estoit important de ne |:le poinct mescontenter pour achever le traicté:|, il fut
résolu que les couronnes |:consentiroient à ce que le premier électorat de-
meurât à ce prince et à sa postérité:|, qu’il en fust |:créé un huictiesme pour le
prince Palatin auquel le Bas-Palatinat seroit restitué tout entier:| et que l’on
feroit |:quelques offices pour essaier de luy conserver portion du Hault- Pala-
tinat , le surplus demeurant au duc de Bavi[è]res pour le payement de sa
debte:|.
Pour achever ceste relation des affaires de la Suède, nous avons creu devoir
adjouster que monsieur le comte de La Garde estant en chemin pour aller en
France, il nous semble très important au service du Roy qu’il soit receu avec
touttes les carresses, honneurs et demonstrations d’amitié qu’il sera possible.
On nous assure qu’il est entièrement bien dans l’esprit de la royne qui se
tiendra obligée du bon traictement qui luy sera faict et qui tesmoigne estre en
soucy et avoir grande passion que ceste ambassade aye de l’esclat. Nous
croyons mesme qu’elle a augmenté les présens qui ont esté faicts a monsieur
de La Thuilerie au delà de l’ordinaire pour procurer par cet exemple à son
ambassadeur une semblable gratification.
Ce qui nous |:met un peu en peine est qu’on escrit que le grand maistre de
Dannemark
Corfitz (Cornificius) Gf. Ulfeldt (1606–1664), seit 1643 dän. Reichshofmeister, hielt sich als
ao. Ges. 1646/1647 in Den Haag und Paris auf ( DBL XXIV S. 462–474; DBA 1293,
452–459 und 462). Er war im Juni 1646 von Kopenhagen aufgebrochen, begab sich aber
entgegen seiner Instruktion und der Erwartung des frz. Hofes zuerst nach Den Haag, wo er im
August 1646 eintraf und im Februar 1647 einen Handelsvertrag abschloß; erst im März 1647
reiste er nach Paris ( Lorents S. 48–52, 72–81).
tion et de mérite, nous souhaiterions qu’il pust estre |:promptement expédié
avant que l’ambassadeur suédois y arrive:|, estant à craindre que |:l’un ou
l’autre ne soit désobligé par un traictement inégal:|, mais en tout cas nous ne
hésitons point à prendre party en faveur de ceux qui sont sy estroictement
unis avec la France, et jugeons bien nécessaire que ledict sieur comte de La
Garde soit traicté favorablement en touttes choses et reporte en Suède des
marques de la libéralité du Roy.