Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
61. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1646 Juli 9
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Münster 1646 Juli 9
Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 123–125’ = Druckvorlage. Konzept Serviens: AE , CP All.
77 fol. 94–95’. Kopie: AE , CP All. 77 fol. 73–73’. Druck: Mém. et Nég. III S. 111–114;
Nég. secr. III S. 246.
Geheimhaltung der Anweisungen erforderlich. Hoffnung auf Zugeständnisse der Spanier.
Schlechter Gesundheitszustand des Prinzen von Oranien. Bündnistreue von den niederländischen
Gesandten beteuert. Spanische Verhandlungsbereitschaft. Französische Friedensbedingungen.
Nous sommes obligez de faire sçavoir par ce mémoire particulier à Son Emi-
nence qu’il importe extrêmement, sy on veut que nous tirions par deçà quel-
que avantage |:de la fermeté:| que nous avons tesmoignée jusqu’icy, |:qu’on
n’ayt aucune cognoissance par delà des derniers ordres qui nous ont esté:|
envoyez par la dépesche du premier de ce moys . Sy les |:Espagnolz ont le
moindre vent que nous ayons pouvoir de nous relascher tant pour la Catalo-
gne que pour le Portugal:| ils s’y rendront |:plus difficiles, mais pourveu
qu’ilz ne descouvrent rien des:| intentions de Leurs Majestez nous pourrons
peut-estre sortir plus avantageusement de |:ces deux poincts:|, et nous avons
quelque espérance qu’ils s’avanceront plus qu’ils n’ont encores faict lorsqu’ils
verront la paix de l’Empire sur le poinct d’estre conclue, sy l’armée de Mes-
sieurs les Estats agit vigoreusement en mesme temps.
Il est bien vray qu’on nous |:donne de mauvaises nouvelles de la santé de
monsieur le prince d’Orange:|, mais Messieurs les Estats assurent que |:quand
sa mort arriveroit, ilz ne laisseroient pas de:| mettre leur armée en campagne et
de faire leur devoir. S’ils tiennent leur parole, nous ne faisons |:point de doute
que nous n’ayons bientost le compte du Roy advantageusement:|.
Dans une visite que leurs députez nous ont rendue ce matin ils nous ont au-
tant donné |:de satisfaction:| que nous avons eu cy-devant de suject de nous
plaindre de leur procedé. Après nous avoir faict compliment sur la prise de
Courtray et justiffié par diverses raisons |:les manquemens passez:|, ils nous
ont promis de voir bientost monsieur Contariny pour luy faire connoistre en
bons termes qu’ils sont bien esloignez de condamner les prétentions de la
France, et qu’au contraire ils sont obligez d’appuier et procurer de tout leur
pouvoir son entière satisfaction. Après cela ils nous ont assuré qu’en une
|:conférence qu’ils eurent sabmedy dernier avec les députés d’Espagne:| ils
leur déclarèrent nettement qu’ils ne devoient pas s’attendre de rien faire en
particulier avec eux, et que l’unique moien d’avancer les affaires estoit de
traicter en mesme temps avec les plénipotentiaires de Sa Majesté sans quoy on
perdroit le temps inutilement. Les Espagnolz respondirent qu’ils estoient tous
prests d’entrer en négotiation avec nous, que leur intention et leurs ordres
estoient de faire un traicté général, qu’ils les prioient de |:vouloir estre juges
des différens:| qu’ils avoient avec nous et qu’ils s’en |:remettroient très vo-
lontiers à leur jugement:|. Nous avons respondu que nous n’avons garde de
|:refuser l’entremise de nos alliez et d’en passer par leur advis:|, qu’il y avoit
suject de prendre à |:bon augure l’ouverture des Espagnols qui:| ne voulans
pas de leur mouvement accepter l’offre que nous leur avons cy-devant faicte,
cherchoient d’y estre condamnez par le jugement d’autruy; qu’il ne tiendroit
qu’à eux que nous |:ne sortissions d’affaires en 24 heures:| en laissant au Roy
par une paix le comté de Roussillon avec Rozes et tout ce que Sa Majesté
possède dans les Pays-Bas y compris la ville de Courtray, et faisant la trefve
pour la Catalogne et le Portugal de la durée de celle de Messieurs les Estatz. Il
nous a paru qu’ils treuvent |:nostre demande assez juste excepté pour le Por-
tugal , pour la longueur de la trêve de Catalogne,
Espagnolz n’en voudront faire aucune:|. Peu de jours nous |:feront voir si
cette négotiation produira:| quelque bon effect, nous n’avons point encor
parlé des moyens de |:terminer les affaires d’Italie, l’expédient contenu au:|
mémoire du premier de ce mois nous paroist sy excellent
tout nostre possible pour le faire |:accepter:|. La principalle difficulté sans
doute se |:rencontrera sur les places de la Toscane:|, s’il plaist à Dieu que
Orbitello tombe entre les mains du Roy, nous n’oublierons rien pour la
surmonter.