Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
32. Saint-Romain an Mazarin Münster 1646 Juni 25
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Münster 1646 Juni 25
Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 80–81’ = Druckvorlage. Druck (Auszug): Hudita , Réper-
toire S. 123.
Rückkehr aus Stockholm. Frieden und dauerhaftes Bündnis mit Frankreich von Schweden ange-
strebt . Notwendigkeit des Friedens für Schweden. Brief Königin Christinas. Beliebtheit Chanuts
am schwedischen Hof. Empfangsbestätigung.
Je viens d’arriver de Suède, et mon premier soin est de saluer Vostre Emi-
nence et lui rendre mes très humbles respects. Je ne me suis point donné
l’honneur de lui escrire de Stockholm, monsieur Chanut informoit Vostre
Eminence de toutes choses si exactement qu’il ne me restoit rien à dire de
considérable et je n’osois pas, Monseigneur, vous interrompre pour un simple
compliment. J’espère que vous serez content de la conduitte que nous avons
tenue monsieur Chanut et moi. Les ordres et les avis qu’il a receus de Vostre
Eminence nous ont grandement servi, et j’ose asseurer que monsieur le chan-
celier Oxenstiern est demeuré bien satisfait de nostre procédé. C’est un minis-
tre plein de bonnes intentions et très digne du soin que Vostre Eminence
prend de lui.
La Suède est très résolue de demeurer unie avec la France pour la paix et pour
la guerre. Le désir qu’ils ont de faire durer l’alliance
paix et de la rendre perpétuelle en est une preuve certaine. Monsieur de La
Garde et monsieur le chancellier m’en ont parlé ouvertement à mon départ,
et nous avons bien remarqué en autres rencontres, monsieur Chanut et moi,
que cela est souhaitté et considéré d’un chacun d’eux comme un grand appui
de leur Estat. J’oserois encore asseurer que ces messieurs sont assez bien dis-
posez pour la paix, et s’ils ne la désirent pas avec impatience, ils ne s’y oppo-
seront point s’ils y trouvent leur compte. La Suède est fort espuisée d’hommes
et d’argent, toutes ses forces sont en Allemagne, et s’il lui arrivoit un malheur,
comme la perte d’une bataille, à quoi elle est tous les jours exposée, ses voi-
sins , qui n’attendent que l’occasion de lui courre sus, n’en perdroient pas une
si favorable, et cet Estat despourveu d’hommes et d’argent comme il est, cour-
roit alors quelque fortune.
C’est pourquoi les Suédois qui sont sages, et qui ont cette opinion des princes
voisins, seront bien aises de se délivrer de ce hazard et de s’affermir par la
paix dans toutes leurs conquestes.
Vostre Eminence aura ci-jointe une lettre de la reine de Suède, qu’elle trou-
vera , je m’asseure, dans les termes convenables, mais quelque tesmoignage
qu’elle porte de la faveur et bienvueillance de Sa Majesté en vostre endroit,
elle ne sçauroit, Monseigneur, représenter toute l’estime qu’elle fait de vostre
personne, elle en parle avec affection et prend un singulier plaisir d’en ouïr
parler.
Je suis encore obligé de vous dire, Monseigneur, que monsieur Chanut est
parfaittement bien auprès de cette princesse, et dans toute la cour il est aimé
et estimé d’un chacun, et Vostre Eminence aura certainement toute satisfac-
tion de l’avoir emploié. Après cela, Monseigneur, je rendrai grâces très hum-
bles à Vostre Eminence pour la lettre dont il lui a plu m’honorer, que j’ai
trouvée ici à mon retour …