Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
186. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 März 24
Münster 1646 März 24
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 167–174 = Druckvorlage; Eingang in Paris nach Dorsal fol.
174’: 1646 April 4. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 60 fol. 12–16. Kopien, ohne PS: AE ,
CP All. 64 fol. 176–179’; AE , CP All. 75 fol. 456–457. Druck, ohne PS: Mém. et Nég. II
S. 60–68; Nég. secr. III S. 132–134; Gärtner VIII S. 626–635.
Einschwenken der Schweden auf die gemeinsame Linie. Erfolg des bayerischen Sonderbeauftrag-
ten beim Kaiser. Bemühen Spaniens um Verknüpfung seiner Interessen mit denen des Reichs.
Ansprüche Egmonts. Hinterlist der Spanier. Proposition der Spanier: Angebot von Damvillers,
Landrecies, Bapaume und Hesdin an Frankreich; sowie von Pinerolo gegen Schleifung Casales.
Kommentar der Franzosen. Benachrichtigung der Gesandten der Generalstaaten. Deren Verkehr
mit Noirmont. Gesuch Markgraf Friedrichs von Durlach um Unterstützung gegen Markgraf
Wilhelm von Baden. Beschwerde Straßburgs. Rücksendung des Blanko. Empfang der Unterlagen
über das Elsaß. Kompliment zur Betrauung Mazarins mit der Erziehung des Königs. Paßgesuch.
PS: Eingang von nr. 167.
Pour ne vous point ennuier et ne répéter pas plusieurs choses que nous avons
desjà cy-devant escrites, nous passerons légèrement sur voz lettres du 3, du 7
et 10 de ce mois et vous informerons seulement de ce qui s’est faict icy de
nouveau.
Soit que |:les plénipotentiaires de Suède ayent receu quelque ordre de leur
reyne:| ou que les diverses instances que nous leur avons faictes de |:prendre
une meilleure conduitte avec nous:| les y ayt obligez, nous commençons à
cognoistre qu’ils |:reprennent le bon chemin:| et qu’il a esté bien à propos de
|:s’esclaircir avec eux comme on a faict:|. Cela nous a paru dans la résolution
qui a esté prise en l’assemblée des estatz qui sont à Osnabrug |:touchant nos-
tre satiffaction:| de laquelle nous vous envoyons une copie et nous estimons
que |:lesdicts plénipotentiaires y ont aidé:|. Nous avons sceu de plus que
quand il s’est parlé du |:passeport demandé par l’Empereur pour les depput-
tez du duc Charles:| ils ont dict nettement qu’en accordant ce |:passeport, ce
seroit violler:| le traicté préliminaire par lequel |:il en a esté exclus:|.
Les |:ministres de Bavière continuent d’agir icy:| selon que nous le pouvons
désirer. Ils nous |:ont adverti:| depuis trois jours que celuy que |:leur maistre
avoit envoyé à l’Empereur est de retour et que son voyage a produict un ordre
à Transmandorf d’avancer les affaires:|, qu’ils l’avoient visité |:depuis cella
pour en presser l’exécution:|, dont nous verrions bientost des preuves par
|:quelque proposition qui nous seroit faicte:| de sa part. Ils ont ajousté qu’ilz
prévoyoient de |:grandes difficultez pour l’Alsace et qu’on pourroit plustost
se résoudre à nous donner récompense ailleurs:|.
Ceste dernière parole nous a confirmé dans l’opinion que nous avions desjà
que |:le dessein du comte de Transmandorf et des Espagnolz pourroit estre de
mesler ensemble la satiffaction que nous prétendons dans l’Empire et celle
que nous devons tirer de l’Espagne:|. Il est certain que lesdicts Espagnols
|:travaillent pour empescher que l’Allemagne ne traicte sans eulx et pour es-
sayer de joindre leurs intérestz avec ceux de l’Empire. Le docteur Brun a faict
un escrit sur ce subject
de l’Empire de prendre part aux affaires du roy d’Espagne:|. La plus forte et
celle que nous craignons le plus, est qu’ils ne |:gaignent quelques depputtez
avec de l’argent:|, le bruict estant bien grand icy que |:Penaranda en doit
distribuer une notable somme et que le roy d’Espagne ne pouvant faire une
armée assés puissante pour nous résister en campagne est résolu de ne rien
espargner pour rendre sa condition meilleure dans le traicté:|.
Quand on nous apportera les lettres du Roy pour appuier les intérestz du
comte d’Egmont, nous essayerons de luy rendre de bons offices sans rien faire
néantmoins, qu’après en avoir communiqué aux ambassadeurs de Messieurs
les Estatz, et qui ne leur soit agréable.
On n’a pas esté longtemps à descouvrir l’artifice caché soubs l’offre spécieuse
que les Espagnols ont faicte à la Royne. Aussytost que nostre courrier fut
party ils publièrent icy qu’ils en avoient esté recherchez du costé de la cour
pour s’en justifier en quelque sorte envers Messieurs les Estatz et leur faire
croire que c’estoit la France qui avoit envie d’introduire une négotiation par-
ticulière avec l’Espagne; incontinent après ils ont respandu un bruict dans
touttes les Provinces-Unies que la paix estoit comme arrestée entre les deux
couronnes, y supposant des conditions qui pouvoient donner le plus de jalou-
sie à ces peuples-là, quoyqu’ilz ne nous en ayent jamais faict parler; ce qui a
produict le mauvais effect que vous aurez sceu. Maintenant vous verrez à
quoy ceste grande déférence a abouty par la belle proposition qu’ils nous ont
faict faire .
Les médiateurs nous ont dict de leur part que la Royne ayant remis au roy
leur maistre le jugement qui luy avoit esté déféré, ils offrent en son nom
comme estans bien informez de ses intentions de céder à la France quatre
places qu’ils appellent quatre forteresses royales avec leurs bailliages, apparte-
nances et dépendances, sçavoir Dannvilliers, Landrecy, Bapaume et Hédin
la charge que le reste des conquestes sera restitué.
Que dans l’Italie on rendra de part et d’autre ce qui appartient aux princes du
païs, et sy la France veut retenir Pignerol, qu’en ce cas les fortifications de
Casal seront démolies.
Que dans le traicté de paix seront compris l’Empereur, les princes de la mai-
son d’Austriche, les électeurs, les estatz de l’Empire et le duc de Lorraine.
Que l’on mettra les clauses ordinaires dans les traictez, et entre autres que
nous demeurerons amis des amis et ennemys des ennemis avec promesse de
ne point assister directement ny indirectement de part ny d’autre [les] enne-
mis et rebelles.
Nous avons promis de respondre à ceste proposition après que nous l’aurions
communiquée à noz alliez et cependant pour ne leur laisser pas la croyance
que nous en fissions aucun estat, nous avons dict aux médiateurs par forme de
discours:
Qu’il estoit bien estrange que dans l’estat où l’on sçait que les Espagnols sont
réduicts ils fissent des ouvertures telles que l’on pourroit attendre dans le
poinct le plus florissant de leur bonne fortune; qu’ils devoient penser à faire
raison au Roy de son patrimoine et d’un royaume qu’ilz luy détiennent avec
tant d’injustice avant que de prétendre qu’il leur soit rendu aucune chose de
ce qui a esté pris sur eux par une guerre juste et déclarée; qu’il estoit malséant
à ceux qui doivent de faire des demandes, et que s’ils vouloient entendre sé-
rieusement à la paix, il leur estoit besoing de prendre de bien différentes réso-
lutions et traicter aussy bien des vieilles conquestes qu’ils ont faict autresfois
sur nous que de celles que nous avons faictes pendant ceste guerre.
Que pour l’Italie le Roy n’ayant pas intention de s’y agrandir, lorsque nous
ferions nostre response on conviendroit facilement des conditions qui seront
trouvées raisonnables pour la seureté publique de ceste province-là. Nous re-
mismes aussy les autres poincts à la première conférence nous contentans de
toucher en passant les difficultez que nous y trouvions.
La seule chose que nous |:estimons en cette proposition est qu’elle nous
donne moyen d’entrer dans les affaires d’Italie, à quoy nous tascherons d’ en-
gager noz parties et de comencer par là le traicté, suivant noz instructions:|.
Nous vous informerons par le premier ordinaire de la response que nous
aurons faicte aux médiateurs |:après l’avoir exactement concertée entre
nous:|.
Cependant nous en avons donné part aux ambassadeurs de Messieurs les Es-
tatz et nous en sommes servis pour les désabuser tousjours davantage des faux
bruicts qui ont couru en leur pays, estant chose bien absurde que ceux que
l’on disoit sy résolus à donner au Roy tous les Pays-Bas, prétendent de faire la
paix avec Sa Majesté en luy donnant quatre meschantes places et [de] ravoir
par ce moyen tout ce qu’on a pris sur eux. Ces messieurs receurent fort bien
ceste communication et avec beaucoup de remerciement et d’assurances d’une
pareille sincérité de leur part en tout ce qui leur pourroit estre proposé. Ilz
nous dirent qu’ils estoient fort importunés par |:les visittes de Noirmont:| et
que mesme soubs prétexte de |:manger de la viande avec eux:| il venoit quel-
quefois familièrement |:se mettre à leur table:|. L’un d’eux ajousta que les
Espagnols n’ont point |:quitté le dessein de nous séparer, et que ce Noirmont
leur avoit dict que s’ilz ne se hastoient de traicter, on seroit obligé du costé
d’Espagne de prendre un conseil de désespoir et de s’accommoder avec la
France:|.
Le marquis de Bade-Durlach a icy envoié un gentilhomme
Friedrich V. von Baden-Durlach (1594–1659), 1622 Mgf. ( ADB VII S. 457–460 ). Sein Ges.
konnte nicht ermittelt werden.
pressé d’escrire à la cour en faveur de son maistre, à ce qu’il soit mis en pos-
session de ses Estatz qui sont à ceste heure en l’obéissance du Roy
les promesses qui luy ont tousjours esté faictes de la restablir quand il y auroit
lieu et veu sa fermeté dans le bon party; et que le marquis Guillaume son
cousin qui prétend de retenir les mesmes Estatz a tousjours esté affectionné
au party contraire, ayant encor à présent ses enfans au service de l’Empereur
Wilhelm von Baden-Baden (1593–1677), 1622 Mgf. ( ADB XLII S. 697–699 ). Von seinen
Söhnen ist hier gemeint: Leopold Wilhelm (1626–1671), 1664 ksl. Generalfeldmarschall
( ADB XVIII S. 369f. ).
Nous avons eu suject de revoir ce qu’il vous a pleu nous escrire de ceste af-
faire par vostre lettre du 22 e juillet dernier passé et de considérer quelques
papiers que vous nous avez envoyé avec ceste lettre. Il nous semble, Mon-
sieur , puisque l’on a désiré d’avoir sur ce nostre advis, qu’il est bien à propos
que ceux qui |:favorisent nostre parti reçoivent de nous un traictement diffé-
rend d’avec ceux qui y sont contraires:|. Il est vray que le marquis Guillaume
se défend |:sur la foy d’une capitulation qu’il a faicte:| avec monsieur d’ Er-
lach
Johann Ludwig von Erlach (1595–1650), Generalmajor der Weimarer Armee unter frz. Ober-
befehl und Gouverneur von Breisach ( NDB IV S. 592 ; Gonzenbach ). Die Kapitulation
zwischen ihm und dem Mgf.en von Baden-Baden war am 11. IV. 1645 anläßlich der Über-
gabe des badischen Ortes Stollhofen an Frk. erfolgt ( ebenda II S. 440f.).
en faveur du marquis Fédéric tout ce qui se peut sans contrevenir à ladicte
capitulation:| et qu’il peut estre restitué dans ses |:revenus et possessions:|
en retenant néantmoins |:la ville de Stolhuven ès mains du Roy pour estre
rendue en faisant la paix à celluy à qui elle se trouvera appartenir:|. Mais sy
cela est approuvé, il faudra s’il vous plaît prendre garde que ledict sieur mar-
quis de Durlach |:qui est protestant ne fasse des changemens dans sesdicts
Estatz qui puissent porter préjudice à la religion catholique:|, estant vray que
nos alliez en Alemagne |:manquent souvent sur ce point aux traictez que:|
nous avons avec eux et que nous en recevons tous les jours |:des plainctes et
des reproches:| sur lesquelles nous avons |:peine à nous deffendre:|. Il sera
d’autant plus facile à l’y |:obliger:| que nous avons remarqué dans |:un de ses
mémoires qu’il l’a offert:|. Nous croyons que ce gentilhomme du marquis de
Durlach ira à Paris et qu’il vous rendra un mot de lettre que nous luy avons
donné
plions de le traicter favorablement.
Nous avons encor une recommandation à vous faire en faveur de messieurs de
la ville de Strasbourg, qui ont un député auprès de vous et se plaignent du
général-major Schinbech
Schönbeck, ein Obrist der Weimarer Truppen im Elsaß. Bereits Ende 1645 hatte die Stadt
Straßburg sich schriftlich über die Ansprüche der im Winterquartier in städtischen Dörfern
liegenden Regimenter Schönbecks beklagt. Den erneuten Beschwerden zufolge hatte Schönbeck
Anfang März 1646 einige Häuser in Brand stecken lassen, da man seinen Geldforderungen
nicht sofort nachgekommen war ( Mazarin , Lettres I S. 970f., II S. 1054; Scherlen
S. 441f.).
faction de donner bonne opinion de nous aux voisins de l’Alsace:|, et nous
estimons utile au service du Roy de faire cesser le suject de ceste plainte au-
tant qu’il sera possible.
Nous avions oublié par nostre dernière lettre d’accuser la réception du blanc
signé de la Royne duquel nous ne nous sommes point servis. Nous vous le
renvoyons biffé en sorte qu’il ne peut plus de rien servir. Nous avons aussy
receu la charte et la description de l’Alsace et attendons |:ce que vous nous
faictes espérer pour nostre instruction plus ample:|.
Nous vous remercions de la nouvelle que vous nous avez donnée que la
Royne a faict de monsieur le cardinal Mazarin pour luy confier le principal
soin de l’éducation du Roy. Tout le monde reconnoît que rien ne se pouvoit
faire de mieux pour le bien de Sa Majesté et de l’Estat et nous pouvons ajous-
ter véritablement que nous en recevrons icy de l’avantage dans le traicté de la
paix, voyans combien tous noz alliés sont resjouis de ceste résolution. Ils es-
pèrent que Son Eminence formera le Roy aux bonnes et constantes maximes
pour la conduite de son royaume qui font aujourd’huy sy glorieusement pros-
pérer leurs affaires et les nostres.
Bitte um einen Paß für einen spanischen Edelmann, der Graf Nassau den Orden
vom Goldenen Vlies überbringen soll.
PS: Ankunft Saladins mit nr. 167. Antwort über ihn selbst.
1 Conclusa des Fürstenrats in Osnabrück über die Satisfaktion Schwedens, Frankreichs, der
Miliz und Hessen-Kassels, [Osnabrück] 1646 März 12, 13 und 14, frz. Übersetzung, Kopie:
AE , CP All. 59 fol. 384–385 .
2 Blanko der Königin [fehlt].