Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
185. Lionne an Servien Paris 1646 März 24
Paris 1646 März 24
Ausfertigung: AE , CP All. 75 fol. 445–445’ – Druckvorlage
Ungewiß, ob unter den rechtzeitig angekommenen Teilen der Sendung vom 24. März
(s. nr. 199) oder unter den noch nachträglich eingetroffenen (s. nr. 220); vgl. [ nr. 181 Anm. 1 ] .
Wohlgefallen Mazarins an nr. 166. Abweichende Meinung über die Absichten des Prinzen von
Oranien. Schwierige Situation Serviens. Zurückhaltung d’Avaux’ gegenüber Longueville. Enga-
gement in den englischen Angelegenheiten. Benachrichtigung der Katalanen. Übereinstimmung
in der Waffenstillstandsfrage. Verbindungen Herzog Karls in Frankreich.
|:J’ay leu à Son Eminence vostre long mémoire du 10 e du courant auquel:| je
puis vous asseurer qu’il a pris très grand plaisir; et vous ne debvés pas appré-
hender que |:ny la longueur le chocque ny:| quoy que ce soit |:de vos senti-
mens sur les affaires encores qu’ilz fussent contraires aux siens:|, n’ayant
pour but que la vérité et le service du Roy. C’est ce qu’il m’a commandé
de vous escrire de sa part, et de vous remercier de tous les soings que vous
prenez.
|:Son Eminence n’est pas de vostre advis en la pluspart des choses que vous
luy mandez sur le subjet de monsieur le prince d’Orange:| et particulière-
ment |:du désir ou du dessein que vous croyez qu’il a de se rendre maistre des
provinces de Hollande et Zélande:|. Les raisons dont il a combattu cela se-
roient trop longues à vous desduire, mais elles me semblent convainquantes.
Il void bien l’impossibilité qu’il y a |:pour luy de se rendre souverain, la peine
qu’il auroit de tirer des peuples aultrement que soubz le tiltre de deffendre
leur liberté ce qu’:| il fault nécessairement |:pour la subsistance de cent mil
hommes qu’ilz entretiennent et qu’ilz payent tous les sept jours:|. Enfin il est
certain que |:Anvers est le but le plus hault de toutes ses prétentions:|.
|:Son Eminence vous compatit dans la manière de vivre où vous estes obligé
et la contraincte que vous apporte l’incompatibilité et les ombrages de mon-
sieur d’Avaux. Mais:| c’est une chose à présent sans remède, et apparemment
vous estes près du bout de la carrière.
Il me semble de remarquer que |:monsieur d’Avaux n’en use pas avec mon-
sieur de Longueville comme vous faictes. Car vous luy ouvrez tous vos senti-
mens :| ainsi que je le juge par |:les lettres qu’il escript à part, qui sont le plus
souvent conformes aux vostres, mais monsieur d’Avaux se fait honneur de
tout ce qu’il peult descouvrir et le mande à Son Eminence dans ses lettres:|,
et je m’asseure que |:s’il en rend compte à monsieur de Longueville ce n’est
qu’après que l’ordinaire est party:|.
On ne s’engagera à rien de plus qu’on a faict par le passé pour |:les affaires
d’Angleterre tant que nous aurons la guerre ailleurs:|. Vous aurés sceu l’ordre
qui fut donné pour |:la prison de Romainville qui vouloit desbaucher de nos
soldatz:|. Son Eminence n’approuveroit pas |:d’engager les Espagnolz par un
article du traicté de paix à assister le roy d’Angleterre:|. Comme c’est une
affaire |:que la France peult faire seule indubitablement:|, il ne faudroit pas
|:appeller noz ennemis à cette gloire et à la meilleure partie du mérite envers
ce roy-là:|.
On avoit desjà dépesché en Cataloigne sur l’offre des Espagnolz.
|:Son Eminence a treuvé excellent le discours que vous faictes contre la trêve,
mais inutile parce qu’il n’est addressé qu’à elle et que:| elle en est plus per-
suadée que vous ne le sçauriés estre. Elle eust bien désiré que |:vous l’eussiez
faict insérer dans la dépesche commune et vous prie de le procurer:| en sem-
blables rencontres.
|:Son Eminence vous remercie de l’advis que vous luy avez donné du discours
que vous a faict Contarini sur le subjet du duc Charles et d’un tiers party:|,
quoyquil soit tout à faict sans fondement. |:Monsieur d’Avaux ne luy en a
rien mandé ny monsieur de Longueville:|. Je ne sçay si |:il luy en aura faict
parler par La Croisette:|.