Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
178. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1646 März 17
Münster 1646 März 17
Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 75 fol. 436–437’ = Druckvorlage.
Meinung zum Tauschplan. Einstellung und Absichten Longuevilles.
Est-il possible qu’on ayt peu juger par quelqu’un de mes escrits que je n’aye
pas aprouvé le parti d’eschange? Il faudroit estre aveugle pour n’en cognoistre
pas l’avantage et mauvais François pour ne le désirer pas. Je l’ay tousjours
creu si grand que j’ay apréhendé comme la mort tout ce qui pouvoit empes-
cher d’en venir à bout, et s’il vous souvient de tous les mémoires que j’ay
envoyés depuis quatre mois il y en a fort peu qui n’en fassent mention. A la
vérité dans les moyens d’y parvenir et de le traiter je me suis rencontré dans
un sentiment différend de celluy de Son Eminence. Si je croyois que cela luy
déplust je n’aurois jamais cette hardiesse, si j’en avois escrit à quelqu’autre que
Son Eminence je serois blasmable, mais j’ay creu que ceux qui ont pouvoir de
résoudre et de comender et qui sont asseurés d’estre fidellement obéys ne sont
pas faschés d’estre quelquefois contredits par leurs serviteurs quand ceux-cy
n’ont pas intention de leur résister ny de faire les habiles, mais seulement
d’agiter les quaestions à cause que de la dispute et de l’agitation naissent les
meilleurs conseils.
Je confesse que j’avois creu qu’il estoit périlleux de faire ouverture de ce parti
à monsieur le prince d’Orenge et j’avoue maintenant que je m’estois trompé
en cela, et que Son Eminence a sceu si bien prendre les voyes de luy en faire
parler qu’il n’en est réussi que de très bons effects. Pleust à Dieu que je me
fusse aussy bien trompé dans le jugement que j’avois fait de Messieurs les
Estats qui font aujourd’huy trop publiquement cognoistre quels sont leurs
sentiments sur cette affaire. J’ay tousjours creu qu’aussitost qu’ils en auroient
cognoissance ils ne manqueroient pas comme bons marchands de mettre en
avant que nous ne pouvons pas traiter de la part qui leur doit demeurer par le
partage de l’année 1635 et qu’ils tascheroient en nous donnant jalousie ou
autrement de nous y contraindre ou d’exiger de nous que nous ne penserions
plus à l’eschange. Il semble que désormais cette promesse est le seul remède
qu’on peut aporter aux apréhensions et deffiances dont ils sont possédés. En-
cor faudra-t-il de beaucoup d’adresse pour s’en servir utilement et Dieu
veuille qu’avec cela on puisse aprivoiser des esprits qui sont bien efarouchés
et qui ne sçavent de qui se fier en cette ocasion. Pourveu qu’on les puisse
ranimer et les disposer à mettre leur armée en campagne, nous n’aurons pas
beaucoup perdu. Trautmensdorf a dit icy confidemment à diverses personnes
qu’il ne sçavoit pas sur quoy se fundoi[en]t les François pour praetendre le
mariage de l’infante et l’eschange des Pays-Bas 〈et〉 que cela ne se fairoit
jamais. Encor que les Espagnols souhaitassent d’estre déchargés de la Flandre
et de ravoir la Cataloigne, il n’est pas croyable sans estre réduits à la dernière
extrémité qu’ils voulussent jamais contribuer à un si notable acroissement de
puissance pour la France, qui la mettroit en estat de subsister à l’avenir par ses
propres forces contre tous ses voysins et de n’avoir plus besoin d’achepter de
nouveau toutes les années comm’elle fait si chèrement la fidélité de ses alliés.
Pour y forcer le roy d’Espagne il faudroit que monsieur le mareschal de La
Mote
Philippe comte de La Mothe-Houdancourt (1605–1657), duc de Cardone, 1642 maréchal de
France und bis 1644 Vizekönig von Katalonien ( NBG XXIX Sp. 247–250). Zu Lérida s.
[ nr. 103 Anm. 5 ] .
ledit roy nous voyant en posture de passer plus avant seroit forcé de racheter
l’Espagne par les Pays-Bas sans s’arrester aux considérations qui l’en empes-
chent maintenant. Je croirois bien et il me semble de l’avoir compris de quel-
que discours de Trautmensdorf que ledit roy pour le bien de la paix pourroit
faire passer les Pays-Bas en une autre main, mais non pas en celle du Roy, et
je ne sçay s’il n’y avoit point quelque pensée de l’archiduc Léopolde moyen-
nant le mariage de Mademoiselle. Ce que je voy de pyre dans la grande émo-
tion où sont les Provinces-Unies est que les ennemis ont cogneu en cette oca-
sion ce que peut le soupçon et la crainte parmy des peuples qui n’ont point de
gratitude et qui ont beaucoup de
souhaiter en attendant qu’on remédie au reste est qu’ils mettent leur armée en
campagne. Car il y en a d’assez malicieux parmy eux pour ne vouloir pas
profiter du mauvais estat où sont les Espagnols dans la Flandre pourveu qu’en
ne faisant rien ils arrestent aussy nos progrèz.
Longueville ist sehr für den Tauschplan und scheint mir Mazarin ergeben und
wohlgesinnt, auch wenn ich ihn nicht zu einem gemeinsamen Gutachten über das
spanische Angebot überreden konnte.
Monsieur de Longueville m’a parlé depuis peu comme s’il apréhendoit des
brouilleries en France dans quelque temps. Je n’ay sceu pourtant le faire bien
expliquer. Il y a quelque temps qu’il paroissoit disposé à demeurer icy tant
qu’on voudroit. Maintenant il dit qu’après deux ans il praetend de s’en re-
tourner . Je vous conjure qu’on ne témoigne rien de tout cecy.