Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
143. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1646 März 3
Münster 1646 März 3
Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 319–325’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 75 fol.
333–334.
Berücksichtigung der Memoranden Mazarins. Vollmacht Peñarandas zum Friedensschluß. An-
passung der Waffenstillstandsforderung für Portugal an die Realisierungschancen für das Tausch-
projekt . Erwartung des Ergebnisses der Mission d’Estrades’. Unterstützung der Interessen Portu-
gals . Entkräftung der Drohungen der Feinde mit Auflösung des Kongresses. Eingehen auf Conta-
rinis Andeutungen bez. einer Heirat gefährlich. Dank für die Information über die Instruktion
d’Estrades’. Propositionsentwurf zur Beförderung des Tauschprojekts durch das spanische Angebot
hinfällig. Rechtfertigung der Mission Saint-Romains. Keine Einwände gegen Verhandlungen in
Paris über einen Separatvertrag mit Bayern. Vorteile einer Waffenruhe im Reich. Günstige Wir-
kung von Mazarins Beschwerde bei Nani über Contarini erwartet. Beschwerden bei Contarini
über den Papst.
Sy nous ne respondons pas tousjours sy exactement ny sy amplement à tous
les poinctz contenus aux mémoires de Son Eminence , c’est que nous n’avons
pour la pluspart du temps qu’à suivre les bons et prudens advertissemens
qu’elle nous donne et à estimer infiniment comme nous faisons le travail et
l’application avec laquelle il luy plaît conduire nostre négotiation. Aux en-
droictz où nous serions en doute de quelque chose ou que l’estat des affaires
de deçà nous y fît appréhender quelque difficulté, nous ne manquerons pas
d’en donner compte à Son Eminence et prendrons la liberté de luy dire noz
sentimens puisqu’elle tesmoigne l’avoir agréable.
|:L’advis du pouvoir plus ample envoyé à Pennaranda:| est bien véritable
puisqu’il a produict l’effect qu’on aura veu par nostre dernière dépesche . Et
rien ne nous en faict |:espérer une bonne suite que les mesmes advis que Son
Eminence reçoit d’Espagne de l’extrémité de leurs affaires:|.
Sy l’on peut parvenir à |:l’eschange des Pays-Bas et de la comté de Bourgoi-
gne contre la Cataloigne et le Roussillon:|, nous croyons pour |:le Portugal:|
que comme on n’est point |:obligé de ce costé-là:| on pourroit encor donner
ce contentement |:au roy d’Espagne, et qu’il suffiroit d’en sortir avec réputa-
tion moyennant une trêve de trois ou quatre ans:| qui auroit pour fondement
|:la guerre du Turc. Mais en cas que les Espagnolz prétendent ne laisser que
le Roussillon et ce que nous tenons dans les Pays-Bas:|, il semble que sy on se
résolvoit de |:rendre la Cataloigne, il faudroit s’affermir à obtenir pour le
Portugal une trêve aussi longue que pour les Provinces-Unyes avec liberté de
les assister lorsqu’elle seroit expirée ou au moings sans estre obligez à ne le
pas faire:|.
Nous attendrons avec impatience que |:monsieur d’Estrades ayt esclaircy Son
Eminence des véritables intentions de monsieur le prince d’Orange et de Mes-
sieurs les Estatz:|. Car auparavant qu’il fût parti de la cour nous avons eu
divers advis que leur disposition |:n’est pas trop bonne:| et qu’il y en a
parmy eux qui passent jusqu’à |:ne vouloir pas qu’on mette en campagne
cette année:|.
Nous travaillons pour |:les affaires du roy de Portugal:| avec la mesme fer-
meté que pour |:celles de France:|. Et nous pouvons bien assurer Son Emi-
nence que sy les Espagnols se promettent qu’on n’insistera pas beaucoup sur
ce suject, ilz ne peuvent avoir conceu ceste espérance sur noz discours ny sur
nostre conduite, ayans encor soustenu depuis quelques jours à messieurs les
médiateurs que |:l’on ne fera point de paix sans y comprendre ledict roy:|.
Ilz nous objectèrent que |:noz traictez ne nous obligeoient pas si avant et que
les Espagnolz en avoient une copie:|. Mais nous respondismes que nous sui-
vons noz instructions leur demandans s’ilz estoient bien assurez qu’il n’y eût
point |:d’articles secretz ou de promesses verballes:|, et que tout cela cessant,
|:la raison d’Estat nous oblige à n’abandonner jamais un prince qui a mesmes
amys et mesmes ennemys que la France:|. Cela fut dict sur l’instance que
nous réitérions pour le sauf-conduict des ambassadeurs de Portugal et pour la
liberté du prince Edouard. Nous ne manquerons pas de |:porter tousjours
hautement leurs intérestz, estant un moyen pour en tirer avantage s’il se faut
relascher:|, comme Son Eminence a remarqué très prudemment.
Nous avons fort considéré les discours que Son Eminence a |:tenus au nonce
et à l’ambassadeur de Venise:| touchant quelques |:menaces que les ennemys
ont faictes de la séparation de l’assemblée:| et nous nous en servirons utile-
ment par deçà, où il ne se peut rien dire plus honnestement ny plus efficace-
ment sinon que |:si la paix se faict, c’est ce que la France demande, et si elle
ne se faict pas, c’est ce qui luy est advantageux:|.
Il eût esté difficile et un peu périlleux d’entrer bien avant en matière avec
|:monsieur Contarini sur l’ouverture qu’il fit en passant:| et comme entre les
dentz de ce qui |:touche le mariage de l’infante:| parce que nous avons desjà
esprouvé qu’il |:advance beaucoup de choses sans charge et sans adveu pour
descouvrir les intentions des uns et des autres:|, et nous estimons que |: mon-
sieur le nonce et luy:| connoissent assez que quand ilz nous pourront |:parler
du mariage avec l’eschange des Pays-Bas, ilz nous y trouveront bien dispo-
sez :|.
Nous ne sçaurions assez remercier Son Eminence de la part qu’il luy plaît
nous faire de |:l’instruction donnée à monsieur d’Estrades:| qui est accompa-
gnée de toutte la prudence et de touttes les circonspections |:requises en une
affaire délicate comme est celle-là:|, ne doutans point que sy les difficultez
qui s’y rencontrent, peuvent estre surmontées, elles ne le soient par l’addresse
et le bonheur avec laquelle Son Eminence faict réussir les grandes choses
qu’elle entreprend. Pour ce qui est de tesmoigner |:le desseing de s’establir en
Catalogne moyennant la cession de la Navarre:|, outre ce qui en est judicieu-
sement remarqué dans le mémoire , la proposition |:faicte par les Espagnolz
oste le moyen d’en parler:| aux termes dont nous avons escrit et mesmes
nous |:n’agirons pas:| présentement en la manière que Son Eminence
aprouve jusqu’à ce que nous ayons receu les ordres de la Royne sur ladicte
proposition. Nous dirons seulement en passant que |:en cédant la partye de la
Navarre que le roy d’Espagne tient:| nous n’avons pas entendu que |:le Roy
se privast de la qualité de roy de Navarre, puisqu’il jouit de la partye qui est
deçà les Pyrénées qu’on appelle la basse Navarre et que la Cataloigne et le
Roussillon y estans joinctz:| comme ilz l’ont esté cy-devant à |:l’Arragon:|
composeroient |:un royaume fort considérable:|. Et d’ailleurs Son Eminence
remarquera s’il luy plaît que ceste proposition |:n’estoit pas faicte à desseing
d’estre exécutée, mais pour réduire plustost les Espagnolz à faire celle que
nous désirons:|.
Monsieur de La Tuilerie nous a mandé la mesme chose qu’il a faict à la cour
de |:la fidélité des Suédois
S. [ nr. 112 Anm. 3 ] .
de ses nouvelles lorsque nous avons envoie monsieur de Saint-Romain à
Stocholm, nous |:avons eu d’autres subjectz de luy faire faire ce voyage:|.
Son Eminence aura sceu que dès lors de son passage à Osnabrug les plénipo-
tentiaires de Suède |:furent mortiffiez de cet envoy plustost que d’en avoir pu
prendre vanité et que cela a commencé de les ramener dans le bon chemin:|.
Celuy de nous qui a esté le dernier à Osnabrug leur a faict connoistre qu’on
n’avoit |:aucune jalousie d’eux:|, mais seulement qu’on ne |:pouvoit souffrir
qu’ilz voulussent conduire les choses à leur mode sans avoir esgard au concert
faict entre nous:|.
Nous ne trouvons point de difficulté d’entendre aux |:propositions que pour-
roit faire le duc de Bavière pour un traicté particulier:|, et qu’il vaut mieux
que l’affaire se |:manie directement entre Son Eminence et luy que par nous
avec ses plénipotentiaires:| ausquelz il nous paroît qu’il n’a pas |:une assez
entière confiance pour cela:|. Mais auparavant que de sçavoir quelles seront
lesdictes |:propositions:| il nous est malaisé d’en dire nostre sentiment, pou-
vant y en avoir de telles qu’on en pourroit |:tirer présentement advantage
pour la France sans manquer aux alliez:|. Le prétexte que |:monsieur de Ba-
vière :| a pris pour |:interrompre le traicté commencé avec nous:| a esté
qu’on demandoit |:des choses hors de son pouvoir:|. Nous sommes demeu-
rez en ces termes qui donnent moyen à Son Eminence de le faire |:parler le
premier afin qu’il déclare ce qu’il peut et ce qu’il veut faire dans les obliga-
tions où il dict estre envers l’Empereur:|. Le seul moyen de |:traicter au-
jourd ’huy seurement avec luy seroit que la suspension d’armes fust générale
dans tout l’Empire:| comme il nous a faict faire instance depuis peu par |:ses
plénipotentiaires:|. Le comte de Trautmansdorff l’a aussy proposé aux Sué-
dois qui eussent |:peut-estre mieux faict d’y entendre avant que leur armée se
retirast des pays héréditaires:|, ce qui donne suject aux |:Impériaux de parler
desjà plus hault:|. On nous a donné advis que les Espagnolz sont |:en
craincte de cette suspension dans l’Empire:| et que le voyage que Brun fit
l’autre jour à Osnabrug lorsque Trautmansdorff y estoit encores fut en partie
pour luy donner advis de la proposition du roy d’Espagne et en partie pour
|:le dissuader de cette suspension:| qui donneroit moyen à |:la France de
jetter toutes ses forces dans les Pays-Bas:|. Son Eminence aura veu que nous
en avons desjà |:parlé à nos alliez qui ne l’ont pas entièrement rejetté[e]:|.
Mais sy nous estions assurez de |:la satisfaction de la France:| nous ne dou-
terions pas de |:les en presser vivement:| selon le sentiment de Son Eminence
appuié de sy solides raisons qu’il n’y a rien à y opposer.
Nous sommes extrêmement aises de voir que Son Eminence ayt pris le soing
de |:faire voir à l’ambassadeur de Venise tous les sujetz de plaincte qu’on a de
monsieur Contarini:| et luy avoir néantmoins laissé la porte ouverte pour
|:establir confiance avec nous:|. Mais à la vérité nous nous appercevons qu’il
|:n’est pas secret et qu’il est un peu trop prompt à donner son jugement:|
Son Eminence a dict tant d’autres bonnes choses au mesme |:ambassadeur:|
que nous ne doutons point d’en recueillir icy le fruict |:et en serions comme
asseurez s’il plaisoit à Dieu d’inspirer à tous ceux qui ont part aux affaires:|
de tenir un mesme langage aux |:ministres des princes estrangers:|.
Nous avons diverses fois faict plainte à monsieur Contarini de la conduicte
du pape envers la France:|. Il nous a tesmoigné que la République en avoit
beaucoup de desplaisir et avoit envoyé un ambassadeur extraordinaire à
Rome pour y apporter quelque remède. Nous tascherons le plus adroictement
qu’il nous sera possible de luy faire comprendre que |:la paix générale ne se
puisse faire sans que Sa Sainteté donne quelque satisfaction à Leurs Majes-
tez :| sur les poinctz de justice qu’elles prétendent spécialement sur le faict de
la maison barberine.