Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
127. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Februar 23
Paris 1646 Februar 23
Kopien: AE , CP All. 63 fol. 402–414 = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 280–285’. Konzept
Lionnes, datiert: 1646 Februar 24: AE , CP All. 59 fol. 263–273. Druck: Mém. et Nég. I
S. 353–379; Nég. secr. III S. 75–81; Gärtner VIII S. 284–310. Regest, datiert: 1646 Februar 24:
Mazarin , Lettres II S. 723–724.
Positive Versicherungen La Thuilleries hinsichtlich Aufrichtigkeit und Bündnistreue der Schwe-
den . Vor- und Nachteile der Mission Saint-Romains. Nützlichkeit der Reise d’Avaux’ nach Os-
nabrück . Geringe Friedensneigung der Schweden. Interesse Frankreichs an einem Waffenstill-
stand im Reich oder einer Waffenruhe mit Bayern. Erwartung spanischer Angebote. Gründe Spa-
niens , Frieden um jeden Preis zu suchen. Tauschprojekt. Alternative zum Tauschprojekt. Unab-
dingbarkeit eines Waffenstillstands für Katalonien und für Portugal. Eventuelle Lösung der
Frage des 9. Artikels. Äußerungen des Prinzen von Oranien. Absicht Peñarandas, die Gesandten
der Generalstaaten durch Geldzahlungen zu gewinnen. Ungünstige Entwicklung in England. Be-
mühungen Chigis um die Wahrung des Einvernehmens zwischen Bayern und dem Haus Öster-
reich . Interesse der Spanier am Tod des Kurfürsten. Zahlungen an Trauttmansdorffs Sohn. Ge-
schenke für die schwedischen Gesandten. Direkte Verhandlungen mit den Kaiserlichen als Kom-
promiß in der Auseinandersetzung um die Zulassung La Bardes. Rat zur Hervorhebung der üb-
len Lage der Spanier. Neutralitätsangebot Triers an Spanien. Ratifikation des Vertrags mit Trier
und Abänderung des 1. Artikels. Krankheit Piccolominis. Unzuverlässigkeit Karls von Lothrin-
gen . Bitte um Vorschläge hinsichtlich seiner Behandlung im Frieden. Widersprüchliche Anträge
des Residenten von Parma. Ankunft Kardinal Barberinis erwartet. Noch keine Anzeichen für
eine Verständigung mit dem Papst. Hinweis auf Beilagen 2 und 3.
J’ay receu Messieurs vostre despêche du 10 e du courant, et ay un extrême
déplaisir d’apprendre que tant s’en faut que les Suédois songent à réparer le
tort qu’ilz ont de nous à exclurre monsieur de La Barde de leurs conférences,
quoyqu’ilz soient formellement obligez par un traitté public de l’y admettre,
qu’au contraire ilz nous donnent tous les jours de nouveaux sujetz de mescon-
tentement et de soupçonner leur fidélité. Il est vray que je me metz l’esprit en
repos là-dessus quand je fais réflexion en quelz termes monsieur de La Thuil-
lerie
S. [ nr. 109 Anm. 11 ] .
asseure de l’affection qu’elle et tout son conseil, tant le connestable de la
Garde et ses amis et adhérens que le chancellier Oxenstiern et les siens, ont
unanimement pour cette couronne, et de la fermeté avec laquelle ils tesmoi-
gnent avoir résolu de conserver ensemble une estroitte intelligence sans vou-
loir jamais escouter aucune proposition des ennemis qui tende à les séparer de
nous, quelques avantages qu’ilz pussent y rencontrer, ne pouvant m’imaginer
que ledit sieur de La Thuillerie qui est si adroit et si sensé n’ait bientost cognu
au vray si ces protestations n’estoient que sur les lèvres et non pas dans le
cœur. Enfin je dissipe une bonne partie de mes ombrages quand je considère
que la réputation des Suédois n’y est pas seulement engagée, mais qu’il est de
leur bien et de leur intérest particulier de garder religieusement l’union qu’ilz
ont avec cette couronne.
Vous aurez veu par ma précédente dépesche ce que je vous marquay tou-
chant le voiage de monsieur de Saint-Romain à la cour de Suède. Je demeure
d’accord qu’attendu tant de sujetz de plainte différens que les ministres de
Suède nous donnent chaque jour injustement, que reconnoissans qu’ilz sont
capables de s’enorgueillir à tel point des recherches de noz ennemis que leur
hauteur nous deviendroit à la fin insuportable et voiant de plus le péril auquel
nous serions tousjours exposez que lesdits ministres se laissans flatter à de
belles propositions que noz ennemis leur feroient sans doute continuellement
pour les séparer de nous, s’y accoustumeroient en sorte et se les rendroient si
familières qu’ilz pourroient s’y engager insensiblement et les persuader mes-
mes aux supérieurs dont ilz dépendent; tout bien considéré, et que d’ailleurs
monsieur de La Thuillerie estoit sur le point de s’en revenir, j’estime avec
vous que la présence de monsieur de Saint-Romain à Stocholm pendant quel-
que temps pourra dissiper tous les nuages qui nous troublent, servira à raffer-
mir la bonne intelligence et à faire envoier à Osnaburg tous les ordres que
nous pouvons désirer.
Ce qui seulement nous doit donner um peu de peine et à quoy il faut essayer
de remédier le mieux qu’il se pourra, c’est que selon mon sentiment nous ne
pouvons pas recevoir tant de préjudice des différens qu’il y a entre vous autres
Messieurs et les ministres de Suède comme de la connoissance qu’en auront
eu les ennemis, rien n’estant plus capable de les encourager à renforcer leurs
batteries auprès d’eux qu’un semblable desconcert lorsqu’ils l’auront sceu et
quand mesmes tous leurs soins ne produiroient aucun des effetz qu’ils se pro-
mettent , cella ne laissera pas de nuire à la conclusion de la paix puisqu’il est
certain qu’il ne faut point s’y attendre tant que noz parties auront le moindre
rayon d’espérance de pouvoir faire un accommodement particulier avec noz
alliez.
C’est aussy une des plus fortes raisons qu’il me semble qu’on doit dire aux
ministres de Suède parce que s’ils n’ont pas envie de nous faire une infidélité
complète, ce que je ne puis me persuader, ou de continuer la guerre, il est
indubitable que pour terminer les affaires promptement rien n’est si nécessai-
re que de destromper les ministres des ennemis et Trautmansdorff le premier
de l’attente d’un accommodement particulier à quelques conditions qu’ils le
puissent offrir; et j’oserois bien respondre de ma vie que si les ministres de
Suède et ceux de Holande faisoient cette protestation en bonne forme comme
leur devoir et leur intérest mesme les y obligent, trois semaines ne se passe-
roient pas après cella que l’on n’eust ajusté du moins tous les pointz princi-
paux qui sont nécessaires pour faire bientost jouir la chrestienté du repos
dont elle a tant de besoin.
Mais pour revenir à l’envoy du sieur de Saint-Romain, je considère encores
qu’il est impossible qu’il n’aye despleu à messieurs Oxenstiern et Salvius
comme aiant pour but d’aller descrier leur conduitte, si ce n’est peut-estre
qu’entre eux ils ayent esté de différens sentimens. Il est donc à croire qu’ils
auront tasché en mesme temps de chercher avec soin toute sorte de raisons
pour appuyer ce qu’ils ont fait et se faire avouer; et en ce cas ou leur procédé
sera approuvé en Suède et nous aurons le déplaisir de le voir soustenir avec
peu de réputation pour la France qui s’est engagée si avant au contraire, ou
leurs supérieurs les blasmeront, et eux estans mortifiez de la sorte il sera ex-
trêmement à craindre qu’ils ne recherchent d’autres occasions de s’en vanger
dans la suitte du traitté; et assés malaisé que vous autres Messieurs puissiez
bien restablir la confiance et l’union qui est si nécessaire pour le bien de la
cause commune dans une négotiation si importante comme est celle de la
paix générale. Néantmoins je ne vous mande tout cecy que parce que j’estime
à propos de songer de bonne heure aux inconvéniens qui peuvent arriver affin
d’avoir le temps d’y apporter toutes les précautions et les remèdes qui peu-
vent les divertir, à quoy je vous prie de tenir la main.
Le voiage de monsieur d’Avaux à Osnaburg a esté résolu très prudemment
sur le prétexte de la proposition que les médiateurs ont faitte d’une suspen-
sion d’armes en Allemagne. Car en effet il y a grand lieu de soupçonner quel-
que chose à nostre désavantage de l’instance que font les estatz d’Osnabrug
que leurs griefz et les intérestz de l’Empire en général soient vuidez et termi-
nez avant que l’on parle de la satisfaction des couronnes, d’autant plus qu’elle
est secondée de Trautmansdorff et que les ministres de Suède qui par tant de
raisons doivent s’y emploier avec fermeté s’ilz n’y ont donné leur consente-
ment n’y font qu’une résistence bien foible. Mais j’espère et de l’ancienne
amitié et crédit que monsieur d’Avaux a près de monsieur Salvius et de sa
prudence et de son courage qu’il reconnestra le fondz de leur âme, que toutes
choses reprendront le train qui se doit et que nous n’aurons Dieu mercy eu
d’autre mal que l’appréhension.
Je vous feray part à propos de ce que dessus de ce que l’on me mande depuis
peu de Poloigne qu’on y est asseuré que les Suédois n’y veullent point la paix.
J’ay un autre avis de Suède qui ne le dit pas si précisément, mais bien qu’au
cas qu’ils ne voyent pas jour de la faire à des conditions avantageuses pour
eux, ils ont grande inclination de continuer la guerre, connoissans qu’ilz peu-
vent la faire sans hazard et sans despense, que l’Empereur est extraordinaire-
ment foible, qu’un seul mauvais succès le peut mettre à bout, et espérans
d’avoir encores plus que par le passé à leur dévotion tous les protestans
d’Allemagne. Ce qui doit bien fortifier les soupçons que vous autres Mes-
sieurs avez desjà eus là-dessus.
Vous aurés veu par ma précédente comme nous nous sommes rencontrés en
mesme temps dans la pensée que nous ne devons guères espérer d’avantages
par les armes en Allemagne dans la conjoncture présente, supposé mesmes
que les succez nous soient favorables ou à noz alliez; et comme avant qu’avoir
receu vostre despêche j’ay songé à l’intérest que nous pouvons avoir d’ empes-
cher les accidens qui peuvent faire changer la face des affaires par le moien de
quelque suspension. Il est vray que je persisterois à désirer de voir auparavant
ajustez tous les pointz principaux qui regardent la satisfaction des couron-
nes .
Monsieur le duc de Bavières a fait de son costé la mesme réflexion ainsy que
vous verrez dans la dernière lettre qu’il a escritte au nonce dont je vous envoie
la copie, et je sçay d’ailleurs qu’il n’y a rien au monde qu’il souhaitte avec tant
de passion au cas qu’il ne se puisse faire d’accommodement entre cy et la
sortie des armées en campagne que de faire cesser en quelque façon les hosti-
litez pour donner temps à la conclusion de la paix sans que le traitté puisse
estre altéré par les événemens de la guerre favorables à un parti ou à l’autre.
Il me semble donc qu’il sera très à propos que si nous ne voions pas lieu
d’espérer de rien conclurre pour tout le mois d’avril que nous pensions sérieu-
sement et avec grande application à ce qui sera expédient de résoudre tou-
chant une trêve en Allemagne ou du moins convenir s’il estoit possible du
consentement des Suédois d’une suspension d’armes avec Bavières comme ils
l’ont faitte eux-mesmes avec le duc de Saxe tirant de plus une asseurance du-
dit duc en la forme qui les pourra le plus contenter que ses armes ne leur
tomberont point sur les bras ny directement ny sous prétexte de jonction ou
de secours à l’Empereur. Et outre que ce leur seroit un grand avantage de
tenir inutiles et en eschec tant de bonnes trouppes, nous y en aurions entre
autres un notable de pouvoir comme je vous l’ay desjà mandé emploier contre
les Espagnolz l’armée entière que commande monsieur le mareschal de Tu-
renne , ou pour le moins la plus grande partie qui donneroit infailliblement le
coup mortel à leurs affaires en quelque lieu qu’on la voulust faire agir puis-
qu ’elle seroit de surcroist aux autres armées que l’on a accoustumé d’y entre-
tenir et qui sont desjà suffisantes d’elles-mesmes d’y faire les progrez que l’on
voit. Je vous prie Messieurs d’examiner avec soin ce qui s’y doit faire et de
m’en mander vostre sentiment. Cependant je puis vous dire par avance que Sa
Majesté approuvera toutes les résolutions que vous prendrez sur ce sujet, la
matière aiant esté agitée dans le conseil et tous unanimement aians tesmoigné
incliner à une suspension en Allemagne, recognoissans que dans l’estat pré-
sent des affaires elle estoit avantageuse à noz intérestz et très utile à la bonne
issue de vostre négotiation, particulièrement si on pouvoit convenir au plus
tost des pointz principaux qui regardent la conclusion des affaires dans l’ Em-
pire .
Je ne puis assés m’estonner que les Espagnolz ne vous ayent encores fait faire
aucune proposition pour la paix, et si les lettres que je recevray la semaine
prochaine de vostre part ne m’apprennent nulle nouveauté là-dessus, je
conclurray qu’il faut nécessairement que l’espérance de quelque accommode-
ment particulier avec noz alliez les ayt retenus de le faire. Car je n’ay pas
seulement la confirmation de tout ce que je vous manday dernièrement des
nouveaux ordres donnés à Penneranda qui avoit jusques là manqué de pou-
voir suffisant, mais que l’on despêche de Madrid courriers sur courriers que
nous voions passer tous les jours icy à Castel Rodrigo et à Peneranda qui ont
eux deux seuls le secret et la confiance de leur maistre touchant les affaires de
la paix pour les presser de conclurre promptement en quelque manière que ce
puisse estre parce que ny ils ne peuvent donner aucune assistance considéra-
ble à la Flandre, ny ils ne sçauroient où donner de la teste pour trouver les
moiens de se deffendre dans l’Espagne mesme.
J’ay un avis d’Italie de fort bon lieu, et j’ay sceu que le nonce et l’ambassadeur
de Venize qui sont à Madrid ont tenu en substance le mesme discours à une
personne digne de foy, que si la France se vouloit contenter de retenir par la
paix ce qu’elle a occuppé dans les Pays-Bas et le Roussillon, le comte de Pe-
neranda avoit ordre d’y consentir sans perdre un seul moment de temps.
Et en outre (et j’en ay la confirmation par d’autres endroitz) que Peneranda et
Castel Rodrigo estoient si vivement sollicitez d’empescher par quelque moien
que ce soit la continuation de la guerre et que les ministres de Madrid l’ appré-
hendent à tel point qu’on leur avoit envoie ordre exprez de résoudre au-delà
du pouvoir qu’ils ont tout ce qu’ils jugeroient à propos sans en donner avis en
détail en Espagne ny attendre de sçavoir particulièrement les intentions de
leur maistre.
J’ay sceu aussy que le cardinal Borgia qui est mort depuis un mois a dicté une
lettre dans son lict pour le roy d’Espagne par laquelle il tesmoigne que le
meilleur avis qu’il puisse luy donner avant que passer à l’autre vie estoit de
luy dire librement qu’il fît la paix à toutes conditions et qu’il essayast surtout
de rentrer en ce qui avoit esté perdu en Espagne donnant plustost à la France
une récompense ailleurs qui la pust satisfaire.
On m’asseure aussy que dom Francisco de Melos
toutes les raisons qui y doivent obliger le roy d’Espagne, et enfin que tous les
grans seigneurs et ministres qui sont prez de luy aussy bien que ceux qui sont
dans des emplois esloignez en Italie et ailleurs s’accordent dans le mesme
sentiment.
Je vous prie Messieurs de faire cas de tous ces avis parce qu’outre qu’ils vien-
nent de bons lieux et que l’estat de noz ennemis nous les doit faire croire
véritables il me semble que l’on doit beaucoup considérer que plusieurs per-
sonnes de différens endroitz mandent toutes la mesme chose sans la sçavoir
l’un[e] de l’autre.
Je n’ay rien Messieurs à adjouster à ce que je vous ay mandé par mes précé-
dentes touchant le parti d’eschange de la Catalogne avec les Païs-Bas atten-
dant tousjours les nouvelles dispositions qu’aura trouvé dans l’esprit du
prince d’Orange le sieur d’Estrades. Peut-estre qu’après tant de courriers
d’Espagne qui seront arrivez le comte de Peneranda, si la raison marquée cy-
dessus ne l’a encores retenu, aura donné lieu à Contareni de pouvoir avec plus
de fondement vous faire de nouveau les propositions qu’il a jettées diverses
fois en passant sur ce sujet. Et comme la déclaration que les Suédois ont faitte
depuis peu si expressément de n’avoir point de différend avec l’Espagn 1
quoyque très désobligeante en soy nous donne pourtant cet avantage joint à
ce qu’ils nous ont dit autrefois sur le mesme propos que nous pouvons tenter
librement toutes les voies de conclurre nostre accommodement avec les Espa-
gnolz , pourveu que ce soit conjointement avec Messieurs les Estatz qui sont
les principaux et plus considérables intéressez avec la France en cette guerre-
là , il semble que nous puissions doresnavant embrasser sans scrupule toutes
les occasions qui nous peuvent faire parvenir à conclurre cette paix-là avanta-
geusement , en quoy nous trouverions doublement nostre compte puisque
nous n’aurions pas seulement assuré les choses du costé d’Espagne, mais nous
serions en estat d’obtenir tout avec facilité dans l’Allemagne et d’y estre plus
considérez que nous ne sommes par les Suédois, dont Messieurs les Estatz
sont aussy très mal satisfaitz et monsieur le prince d’Orange plus que qui que
ce soit.
Les médiateurs ont grand intérest à cet accommodement pour leur gloire par-
ticulière , mais Contareni principalement à cause du Turc, et des assistances
que la chrestienté pourroit en ce cas donner à la République. C’est pourquoy
il est à croire qu’aiant jour de le pouvoir faire il y travaillera sincèrement et à
bon escient.
Si noz espérances de pouvoir conclurre avec Espagne par le moien de l’ es-
change viennent à manquer, sur quoy nous serons bientost esclaircis, il faudra
penser d’abord à s’appliquer de bonne sorte à l’autre parti et d’essayer de
retenir noz conquestes dans les Païs-Bas et le Roussillon avec la place de Ro-
ses , faisant une trêve pour la Catalogne de la durée si on pouvoit de celle que
feront Messieurs les Estatz, si ce n’est que l’on pust dès à présent convenir, ce
qui seroit encores mieux, de la récompense que les Espagnolz nous baille-
roient ailleurs pour la Catalogne, auquel cas il suffiroit de faire une trêve de
peu de mois affin d’avoir moyen d’exécutter sans péril d’inconvénient dans
cette province-là ce qui auroit esté arresté.
Et sur ce sujet il est important de se souvenir tousjours qu’à moins que les
Espagnolz se résolussent de laisser à la France la paisible possession de la
Catalogne, à quoy sans doute ils ne consentiront pas, il ne se peut conclurre
aucune sorte d’accommodement qu’il ne faille nécessairement une trêve pour
la Catalogne ou longue comme celle de Messieurs les Estatz, si l’on ne peut
convenir d’aucun expédient pour ce païs-là, ou courte, soit que l’on face l’ es-
change proposé avec les Pays-Bas, soit que nous retenions le Roussillon et
qu’on nous donne récompense ailleurs de la seule Catalogne, auquel cas nous
aurons tousjours besoin d’une suspension d’armes de quelques mois tant pour
disposer les peuples à ce dont on sera demeuré d’accord sans que les officiers
de noz trouppes qui sont dans le païs courussent aucun risque que pour l’ exé-
cution de la chose mesme qui aura esté arrestée.
Pour le Portugal, en quelque parti que ce soit, il faudra tousjours luy procurer
une trêve la plus longue qu’il sera possible d’obtenir, nous relaschans plus ou
moins sur sa durée selon que noz affaires propres en recevront plus ou moins
d’avantage.
Touchant Messieurs les Estatz les lettres du sieur Brasset me mettent l’esprit
fort en repos asseurans positivement que tout ira bien. Si le party d’eschange
des Pays-Bas avec la Catalogne a lieu il ne sera plus question de parler du 9 e
article qui nous embarasse si fort, cette difficulté sera aussy vuidée, soit que
nous fassions tous deux la paix, soit que nous fassions tous deux la trêve, soit
que la France face la paix pour les Païs-Bas et l’Italie et seulement une trêve
en Catalogne de la durée de celle de Messieurs les Estatz après laquelle expi-
rée tous deux deussent rentrer en guerre conjointement. Il ne reste que le cas
de la paix générale de la France prenant récompense ailleurs de la Catalogne
et d’une trêve de Messieurs les Estatz auquel il eschet parler de l’article 9 e . Et
en cella on ne peut que se remettre à ce que Sa Majesté vous a desjà mandé , si
ce n’est que l’on en puisse sortir par l’expédient que les députés desdits Sieurs
Estatz vous ont proposé de convenir d’une trêve de quarante ans et de la
diviser en deux termes. Car ainsy nostre engagement estant public et tous les
princes intéressés à la paix estans esgalement obligés à la garentie de ce que
les uns et les autres auront promis, il me semble, si j’ay bien compris ce que
vous mandés là-dessus dans la despêche commune que la France peut satis-
faire lesdits Estatz sans courre aucune risque.
Je ne vous diray autre chose sur la conférence que vous avés eue avec les
députés desdits Estatz si ce n’est que je ne sçaurois assés louer la force des
raisons dont vous vous estes servis, et la vigueur et la prudence que vous avés
fait parestre dans les contestations que vous avés eues avec eux sans les des-
gouster en une matière si délicate et sur un point où ils tesmoignent mettre
tant d’attachement.
Je suis adverty que ce Noirmont duquel on vous a souvent escrit a débité pour
chose certaine d’avoir appris de la propre bouche du prince d’Orange que si
les François ne se contentoient pas de conditions raisonnables, les Estatz pas-
seroient outre à leur accommodement. Il adjouste que ledit prince jugeoit
pour une condition avantageuse à la France si le roy d’Espagne consentoit à
une suspension d’armes durant la minorité du Roy en laissant toutes choses
en l’estat qu’elles sont. Je ne puis croire que ledit sieur prince ait tenu jamais
un semblable discours, particulièrement sachant aussy bien que personne que
les brouilleries sont plus à craindre en ce royaume trois ou quatre ans après
que le Roy est entré en majorité qu’elles ne le sont dans la minorité mesme.
J’en escris à toutes fins à monsieur d’Estrades
tement audit sieur prince d’Orange.
Je suis averti de bon lieu que Peneranda est en dessein d’emploier une notable
somme d’argent à gaigner s’il est possible par ce moien les députez de Mes-
sieurs les Estatz et qu’il n’y a rien qu’il n’emploie à cella s’il croid de pouvoir
faire son coup et venir à bout de destacher Messieurs les Estatz d’avec nous,
ce qu’il est important que vous sachiez.
Une des raisons qui présentement est la plus puissante sur moy pour me faire
souhaitter de voir promptement quelque accommodement, c’est que l’estat
des affaires du roy d’Angleterre empire tous les jours par sa mauvaise
conduitte. Le parlement se va liant de son costé plus estroittement avec les
Espagnolz lesquels s’accostent au plus fort, sans se soucier beaucoup des inté-
restz de la religion catholique dont ils ont accoustumé de faire tant d’ ostenta-
tion , mais ausquels il se void le plus souvent qu’ils n’ont d’esgard qu’autant
que les leurs particuliers y sont conformes et le requièrent. C’est une estrange
chose que quand le roy et la reine de la Grande-Bretagne ont esté dans un
estat florissant ils ont tesmoigné aversion pour nostre prospérité et grande
inclination à l’Espagne, et aujourd’huy qu’ils sont réduitz aux extrémités que
chacun void, la France les sert, et l’Espagne adhère publiquement à leurs en-
nemis . Je prie Dieu ensuite que si jamais nous venons à bout de contribuer à
restablir leurs affaires nostre rétribution ne soit pas de leur voir aussytost ou-
blier nos services, et l’injure que les Espagnolz leur font, et que nous ne
soions traittés les uns et les autres comme nous l’estions avant les mouvemens
présens de l’Angleterre. Il est vray qu’à bien considérer les termes ausquels
parle icy laditte reine et la conduitte qu’elle tient j’oserois me promettre que
cella n’arrivera point. En tout cas il nous convient extrêmement de ne pas
souffrir autant qu’il sera en nous le pouvoir absolu du parlement qui prétend
l’establir en abolissant la royauté qui est une besongne desjà bien avancée, et
lequel n’a desjà que trop de correspondance avec les huguenotz de ce roiaume
qui sont frappez au mesme coin que les puritains, c’est-à-dire du désir de
destruire la monarchie.
Bemühungen Mazarins, um die Schotten für den König von England zu gewin-
nen , von seiner Gemahlin leider nicht rechtzeitig unterstützt. Il y a longtemps
que je les ay avertis l’un et l’autre que l’unique moien qu’ils avoient de sortir
d’affaires estoit de diviser leurs ennemis et d’en gaigner une partie pour s’en
servir à forcer les autres à l’obéissance, et que pour cette fin il valloit mieux
s’addresser aux Escossois parce qu’outre qu’ils déféreroient beaucoup aux
conseils de la France dont ils sont si anciens amis, ils n’avoient pas l’aversion
pour la roiauté que tesmoigne le parti des Anglois indépendans.
Je sçay de bon lieu que le nonce Chizi fait tout son possible avec les ministres
de Bavières pour tenir leur maistre attaché à la maison d’Austriche et pour luy
persuader de marcher de concert avec elle dans toute la négotiation de la paix,
et si vous autres Messieurs essayez de vous en informer des ministres de ce
prince je m’asseure que vous trouverés l’avis véritable, mais estant descouvert
il est plus aisé d’empescher que les soins particuliers qu’en prend le nonce ne
nous fassent aucun préjudice.
Les Espagnolz, à ce que l’on me mande de Bruxelles souhaittent extrêmement
la mort du duc de Bavières parce qu’ils s’imaginent qu’ils disposeroient libre-
ment de son armée, de ses Estatz et de ses biens conjointement avec l’ Empe-
reur sous prétexte de protéger ses enfans .
J’ay aussy eu avis de bonne part que les ministres d’Espagne à Munster ont
donné quelque argent au filz de Trautmansdorff
féremment toutes les affaires. La somme qu’ils luy ont fait toucher n’est pas
grande puisque on me marque qu’elle ne passe pas deux mil escus. Il sera bon
de s’en informer et seroit encores mieux si nous pouvions par quelque voie
l’engager à recevoir de nous quelque plus grande somme, mais je ne voy pas
lieu de l’espérer.
Les présens pour les ministres de Suède en l’assemblée compris Rosenhan
seront envoiez infailliblement dans deux jours, on les a achettés sur mon cré-
dit et il me semble qu’ils sont très beaux et fort nobles. Vous en userés Mes-
sieurs comme vous le jugerez à propos parce qu’ils pourroient arriver en telle
conjoncture qu’il vaudroit mieux les jetter que de les remettre à qui ils sont
destinés pour ne pas donner lieu d’adjouster la moquerie aux autres mauvais
traittemens.
J’avois oublié de vous dire sur l’admission de monsieur de La Barde dans les
conférences qu’il me semble qu’on pouvoit faire quelque estat de la proposi-
tion que vous marqués que les ministres de Suède avoient faitte de traitter les
uns et les autres directement avec les Impériaux. Et puisque Contareni mesme
en est desjà informé, il n’y avoit ce me semble nul inconvénient à pousser cet
expédient, le nonce n’eût pu raisonnablement faire difficulté de s’y trouver,
puisque le ministre de Suède n’eût point eu occasion de parler à luy, et n’eût
fait simplement qu’assister; pour les séances, il n’en est pas comme avec les
Espagnolz, et je ne voy rien qui empeschast de les régler et d’en convenir
facilement.
Je vous diray aussy plus pour ma satisfaction que pour croire nécessaire de
vous en faire souvenir que j’estimerois qu’il nous seroit très utile que vous
profitassiés de toutes les rencontres soit par le moien des médiateurs ou d’ au-
tres de faire cognoistre aux Espagnolz que nous sommes très bien informés
du mauvais estat où sont leurs affaires en Flandres et en Espagne, exaggérant
le destail de ce que je vous ay mandé là-dessus, et l’impossibilité où ils se
trouveront bientost de nous y résister, parce que comme ils sçavent en leu 1
conscience que la chose est vraye, ces discours produiront sans doute un bon
effet quand ils verront que leurs nécessités nous sont si connues, et ils ne
trouveront plus si estranges les prétentions que nous avons de ne sortir d’ af-
faires qu’à bonnes enseignes, et avec l’avantage qui est convenable à l’estat des
uns et des autres.
Il y a quelques jours que je receus lettres de Bruxelles que les ministres de
l’électeur de Trèves qui sont à Munster avoient offert par un escrit particulier
à ceux d’Espagne la neutralité de la ville de Trèves et de son Estat avec ceux
du roy d’Espagne. Il y a grande apparence que la chose est vraye puisque
monsieur de Turennes vient de me dire présentement qu’on luy escrit qu’elle
estoit conclue. Il me sembleroit pourtant fort estrange qu’il l’eust fait sans
nous en dire une seule parole après que nous l’avons servi au-delà de ce qu’il
pouvoit désirer. Il y a plus de dix ou douze jours que le sieur d’Anctouille
devoit l’aller retrouver et son départ n’a esté différé que pour trouver quelque
tempérament à un point important auquel j’ay pris garde dans le premier
article du traitté qu’on a fait avec luy et que nous devons ratifier, lequel
concerne indirectement Philisbourg en ce que nous confirmions les traittés
précédens que nous avons faitz ensemble. Or il est certain qu’il doit y avoir
grande différence quand il s’obligeoit à retirer cette place des mains de l’ Em-
pereur ou quand nous la conquérons par nos armes sans qu’il contribue du
sien quoy que ce soit.
Picolomini est tousjours malade et on marque mesme que le cerveau com-
mence à pâtir. Chacun l’attribue au déplaisir qu’il a ressenti de tant de dé-
monstrations qui se font envers le duc Charles, à qui il se void que Castel
Rodrigo cherche de complaire en tout, et à la mortiffication qu’il avoit desjà
des mauvais succès de la campagne passée, jointe au peu d’espérance qu’il a de
pouvoir rien faire de mieux à l’avenir.
Et sur le propos du duc Charles, il est bon que vous autres Messieurs sachiez
qu’après avoir fait un nouveau traitté avec les Espagnolz
che entièrement à leur service et plus avant qu’il n’avoit fait jusques icy, et
doit commander leur armée contre la France, après avoir avancé de son argent
pour des recrues non seulement de son corps mais des autres trouppes qui
doivent servir sous luy pour le remboursement duquel il prend la ville et
chasteau de Limbourg et toutes ses appartenances en engagement, il y a trois
ou quatre jours qu’une personne qui demeure icy ordinairement a receu de ses
lettres, avec charge de me proposer qu’il estoit prest de traitter avec la France
par mon moien, disant qu’il n’estoit pas encores si lié avec les Espagnolz qu’il
ne pust bientost s’en desfaire si on vouloit le traitter raisonnablement. Jugés
par là Messieurs s’il vous plaist de l’asseurance qu’on peut prendre en la foy
d’un homme qui a tant de légèreté et qui n’est jamais plus à la veille d’ aban-
donner un parti que quand il s’y engage par un nouvel acte.
Je sçay qu’il a dit à diverses personnes qu’encores que la paix vinst à se
conclurre sans qu’il y fust compris, qu’il perdist toute espérance de s’ accom-
moder avec cette couronne, et qu’il fust entièrement abandonné de celle d’ Es-
pagne , il ne perdroit pas pour cella courage parce qu’en ce cas il se promettoit
de faire une puissante armée des troupes qui seroient licentiées par tous les
princes, emploiant à cella libéralement tout l’argent qu’il a accumulé depuis
plusieurs années, avec quoy il entreprendroit de recouvrer son Estat, et de
porter la guerre au milieu de celuy-cy, faisant son compte d’y debvoir estre
assisté non seulement des mal-affectionnez de France, mais que d’autres per-
sonnes du roiaume adhéreroient sous main à son dessein, et que les Espagnolz
y concoureroient par des secours secretz d’argent et d’hommes. Mais il sera
bien trompé en tout ce calcul s’il a cru que l’on vueille icy conclurre une paix
générale sans convenir auparavant de commun concert de ce qu’il devra deve-
nir . Je vous prie pourtant Messieurs de conférer ensemble sur ce point, et de
me mander vostre avis sur ce que vous estimerez que l’on devra faire là-dessus
dans un accommodement général des affaires de la chrestienté. J’adjousteray
seulement que quand à moy il me semble qu’un prince de cette humeur, in-
constant , brouillon et hardy seroit plus à craindre dans une minorité, estant
restabli avec quelque retranchement que ce pust estre dans la Lorraine qui est
contiguë à ce roiaume où il a tant d’adhérens, que n’est à présent le roy d’ Es-
pagne avec toute sa puissance, estant certain que si quelques François sont
malintentionnés pour l’Estat ils auront tousjours plus d’aversion et de re-
mordz de se jetter entièrement entre les bras des Espagnolz qu’ils considèrent
pour ennemis naturels de la nation qu’ils n’auroient pas de se joindre avec un
prince dont la maison depuis si longtemps est regardée comme françoise.
La prison d’Hersent n’a pas encores détrompé Rome suffisamment du peu
d’espérance qu’ils devroient avoir de pouvoir semer des divisions dans cette
cour; il se voit qu’ils marchent sur le mesme pied de la négotiation qu’ils luy
avoient mise en main cet esté dernier, autant qu’ils peuvent trouver de voyes
de le faire. Cette semaine-cy il est venu un courrier au résident de Parme
avec des ordres de son maistre si ambigus et si différens selon les diverses
personnes à qui on luy a donné charge de parler qu’il est aisé à connoistre que
l’instruction en vient de plus loin, et de Rome mesme. Le prétexte du voiage
de ce courrier a esté pour donner part à Leurs Majestez et au conseil de la
promotion du cardinal Farnèse, qui arriva il y a tantost trois mois
S. [ nr. 41 Anm. 6 ] .
premières personnes a qui ce résident parla fut à de Lionnes, auquel entre
autres choses il leut une lettre de son maistre par laquelle il tesmoignoit avoi 1
receu une joie indicible d’avoir appris la résolution qu’on avoit faitte de don-
ner la protection des affaires de France en cour de Rome à monsieur le cardi-
nal d’Est qui est son beau-frère
s’estans engagez à la protection de la maison barberine qui est son ennemie,
cette charge estoit incompatible en la personne du cardinal Farnèse qui d’un
costé eût deu les soustenir comme protecteur de France, et de l’autre eût esté
obligé comme frère du duc de Parme et dans les mesmes intérestz de les per-
sécuter jusques à la mort suivant le dessein que tous deux en ont fait, dont il
disoit qu’ils ne démordront jamais.
A la Reine il s’est contenté de rendre les lettres de son maistre et du cardinal
Farnèse, et de les accompagner de quelques complimens sur cette promo-
tion .
A monsieur l’abbé de La Rivière
S. [ nr. 28 Anm. 6 ] .
res pour luy sous prétexte de le présenter à Son Altesse Royale, il a insinué
adroittement que cette affaire estoit un coup de partie pour les desseins qu’il
pouvoit avoir et pour ses intérestz.
A Monsieur il a exaggéré extrêmement de la part de son maistre le crédit qu’il
avoit à Rome, les tendresses que Sa Sainteté a pour la France et qu’il y aura
moien de tirer d’elle toutes les choses que l’on voudra, pourveu qu’on s’en
veuille laisser entendre, qu’il offre de bon cœur de contribuer ce qui dépendra
de luy et de ses soins, et enfin sa médiation pour raccommoder les affaires des
Barberins avec Sa Sainteté et de remettre la bonne intelligence qui doit estre
entre le Saint-Siège et cette couronne.
A Monsieur le Prince, il dit que si on abandonnoit les Barberins il y auroit
moien de tirer du pape tout ce qu’il avoit refusé jusqu’icy, et désigna particu-
lièrement le cardinalat de mon frère
avoit fait encores plus particulièrement à de Lionne.
Il a veu encores monsieur le duc d’Anghien, et l’a entretenu sur le mesme
sujet.
Des discours si directement opposés dont chacun de son costé a donné part à
la Reine dans le conseil, prest à le soustenir au résident, ont obligé Sa Majesté
de résoudre que Monsieur aiant près de luy monsieur le comte de Brienne
feroit appeller ledit résident et luy diroit que Leurs Majestez acceptent volon-
tiers l’offre que monsieur de Parme fait de raccommoder les affaires des Bar-
berins avec le pape, et que leur plus grande passion a tousjours esté d’ entrete-
nir l’union et la bonne correspondance avec Sa Sainteté. En suitte de quoy le
résident y a esté, et aiant voulu dire à Monsieur qu’il n’avoit jamais parlé en
particulier des Barberins, mais seulement de rajuster le pape avec la France en
luy faisant donner satisfaction pourveu qu’on les abandonnast, Son Altesse
Royale luy a soustenu le contraire et s’est emportée contre luy avec beaucoup
de raison. La Reine et Sadite Altesse Royale escriront maintenant à monsieur
de Parme en bonne forme, et avec les plaintes que mérite une pareille façon de
négotier, et Sa Majesté se déclarera comme il faut dans toutes ces affaires-cy
affin que le duc de Parme qui a despêché icy à l’instance du pape luy puisse
aussy faire connoistre que c’est en vain que l’on espère de pouvoir obliger la
France par quelque expédient que ce soit à sacrifier les Barberins, ou à faire
qu’il y aye aucune division dans la maison roiale en ce fait particulier et en
quelque autre que ce puisse estre qui regardera la dignité et le service du
Roy.
Le cardinal Barberin arrivera icy dans deux ou trois jours, et encores que je ne
sois pas de la secte des importans, et qu’il soit par conséquent malaisé que
j’ose sans leur congé me mesler de pratiquer la générosité dont ils croient
qu’il n’appartient qu’à eux de donner les préceptes, je ne laisseray pas de
l’exercer en ce rencontre en rendant tous les services dont je seray capable à
une personne qui dans un long cours d’années a mis toute son industrie à
tascher de me perdre.
Voiant que dans vostre despêche commune vous vous resjouissés de ce que
l’accommodement des affaires de Rome estoit en bon chemin, j’en ay esté
surpris ne pouvant juger avec quel fondement on vous en a envoié la nouvelle
puisqu’il est certain qu’il n’y a eu jusques icy aucune conjoncture dans la-
quelle nous aions veu le moindre jour à cella. Mais peut-estre qu’à présent
que le pape pourra estre détrompé d’attendre aucune bassesse de ce costé-cy,
et que les princes d’Italie qui ont tant d’intérest à voir tous ces desconcertz
terminez l’en presseront vivement, il se portera à la fin à ce que requiert la
raison et la justice et qui importe si fort au bien de toute la chrestienté.
Vous trouverez cy-jointe la copie d’une lettre qu’un nommé Beaufort a es-
critte au sieur Lopes
néantmoins croiant que c’est avec quelque participation des personnes dont il
parle, j’ay voulu vous l’envoier à toutes fins. Il nomme monsieur le cardinal
Bichi
ans. Je vous laisse à penser si quand Mademoiselle seroit mariée à un prince
de la maison d’Austriche aux Païs-Bas elle y seroit maistresse, et si nostre
puissance en seroit accrue et celle d’Espagne diminuée.
PS: Je vous envoie aussy quelques nouvelles de Rome pour vous divertir plus-
tost que pour autre chose.
Beilagen:
1 Maximilian von Bayern an Bagni [fehlt], vermutlich: o. O. 1646 Januar 31, it. Kopien: AE ,
CP Bav. 1 fol. 526–528, ebenda fol. 534–535:
Trauttmansdorff bemüht sich nach wie vor in
Osnabrück um Abmilderung der schwedischen Forderungen, die zweifellos auch von Frank-
reich nicht gebilligt werden können. Hier wünscht man den Frieden ebenso wie auf französi-
scher Seite, und meine Gesandten drängen die Mediatoren unablässig, beiden Parteien pas-
sende Vorschläge zu machen, acciò che si possa stringere la pace, et sopire nuovo incendio
dell’armi. Frankreich kann von mir nicht mehr Einsatz für seine Interessen erwarten, als ich
bisher stets gezeigt habe – ich erinnere auch an mein Schreiben an den Papst. Et in vero non
saprei che più haverei potuto fare fin hora e fino che la replica della corona di Francia con
titolo di sodisfattione nominasse in spetie l’Alsatia, mentre con noia ho rimostrata all’ Im-
peratore la necessità della sodisfattione ottenendone la missione, et instruttione precisa
sotto questo punto del signor conte di Tramestolf, con raccommandarla anche a tutti li
stati in Munster per i miei ambasciatori con tanta premura, e tante volte reiterati ricordi,
che me ne sono inimicato quasi per tutto, e reso odioso et sospetto, et hora senza guardar
a simili ritegni nouvamente ho ordinato ad essi miei ministri, che dimostrino a tutti che
mediante l’Alsatia si possa giungere alla pace, onde vorrei pur sapere, che altri, e maggiori
effetti la corona di Francia con ragione da me possa chiedere. Daher bitte ich auch um ein
deutlicheres Engagement Frankreichs zu meinen Gunsten in der Pfälzer Frage und um erneute
Anweisung der französischen Gesandten in Münster in diesem Sinne.
Osnabrück um Abmilderung der schwedischen Forderungen, die zweifellos auch von Frank-
reich nicht gebilligt werden können. Hier wünscht man den Frieden ebenso wie auf französi-
scher Seite, und meine Gesandten drängen die Mediatoren unablässig, beiden Parteien pas-
sende Vorschläge zu machen, acciò che si possa stringere la pace, et sopire nuovo incendio
dell’armi. Frankreich kann von mir nicht mehr Einsatz für seine Interessen erwarten, als ich
bisher stets gezeigt habe – ich erinnere auch an mein Schreiben an den Papst. Et in vero non
saprei che più haverei potuto fare fin hora e fino che la replica della corona di Francia con
titolo di sodisfattione nominasse in spetie l’Alsatia, mentre con noia ho rimostrata all’ Im-
peratore la necessità della sodisfattione ottenendone la missione, et instruttione precisa
sotto questo punto del signor conte di Tramestolf, con raccommandarla anche a tutti li
stati in Munster per i miei ambasciatori con tanta premura, e tante volte reiterati ricordi,
che me ne sono inimicato quasi per tutto, e reso odioso et sospetto, et hora senza guardar
a simili ritegni nouvamente ho ordinato ad essi miei ministri, che dimostrino a tutti che
mediante l’Alsatia si possa giungere alla pace, onde vorrei pur sapere, che altri, e maggiori
effetti la corona di Francia con ragione da me possa chiedere. Daher bitte ich auch um ein
deutlicheres Engagement Frankreichs zu meinen Gunsten in der Pfälzer Frage und um erneute
Anweisung der französischen Gesandten in Münster in diesem Sinne.
2 Beaufort an Lopez, undatierter Auszug Lionnes: AE , CP All. 60 fol. 238–239’ :
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