Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
126. La Barde an Longueville, d’Avaux und Servien Osnabrück 1646 Februar 22
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Osnabrück 1646 Februar 22
Kopie: AE , CP All. 63 fol. 400–401’ = Druckvorlage.
Kompromißvorschlag der Stände bez. des Modus consultandi. Eigenmächtigkeiten des Vertreters
Österreichs. Schreiben der Stände von Osnabrück an die Stände von Münster in der Frage der
Deputation an die Franzosen. Bevorstehende Abreise Trauttmansdorffs nach Münster. Spanisch-
holländische Verhandlungen.
J’ay veu ce matin monsieur Oxentiern pour le faire souvenir de ce qui avoit
esté arresté avec monsieur d’Avaux , particullièrement touchant la délibéra-
tion des estatz sur la seconde classe incontinant après que la première seroit
expédiée sans qu’il se fasse aucune relation et correlation que lorsqu’ilz au-
ront délibéré sur toutte la réplicque. Sur quoy il m’a dict qu’aiant parlé aux
députez d’Altembourg et de Brunzvic ilz ont proposé de faire leur relation et
correlation sur le poinct de l’amnistie, celuy des droictz de l’Empire et le
commerce, après quoy ilz présenteroient leurs conclusions sur ces trois arti-
cles à messieurs les plénipotentiaires de l’Empereur, et des couronnes pour
commancer à en traitter; que cependant et sans attendre qu’ilz en soient
convenus, ilz passeroient à la seconde classe pour l’examiner et délibérer sur
les satiffactions, à quoy ilz travailleroient le matin, et que l’après-dînée seroit
employée à traiter de leurs griefs avec les catholicques lorsqu’ilz auront nom-
mé des députez pour cela. Je me suis chargé de donner compte à Vostre Al-
tesse et à vous Messieurs de cette proposition, et en attendant que nous aions
vostre response j’ay convié monsieur Oxentiern d’insister tousjours à ce que
les estatz délibèrent sur toutte la réplicque sans discontinuation, ce qu’il m’a
promis de faire. Cet expédient néantmoins ne luy déplaîtz pas et il estime que
vous en serez contents. Hier au matin les estatz aiant voulu voir de quelle
sorte le député d’Austriche qui a icy le directoire avoit couché sur le papier
leurs conclusions, ilz trouvèrent pour le poinct de l’amnistie qu’il avoit mis,
que selon la pluralité des suffrages elle doibt commencer en l’an 1630 pour les
choses politicques, et pour les ecclésiastiques en 1627, fundant cette opinion
sur vingt raisons desduictes dans son protocolle, en quoy il a procédé comp-
tant les suffrages tant de l’assemblée de Munster que de celle-cy, de sorte
qu’agissant de cette sorte, les relations et correlations qui se doibvent faire
comme je croy pour voir comment les affaires passent à la pluralité des voix
dans les deux assemblées seroient inutiles puisque ce député les faict luy-
mesme de son autorité particullière. Les protestans se sont fort scandalisez de
ce procéder, et ont dict que l’assemblée de Munster et celle-cy n’est point une
diète, que les estatz n’ont poinct esté convocquez par l’Empereur, mais
conviez par les couronnes de se trouver en l’un et en l’autre lieu pour traiter
de la paix, qu’ainsy les choses ne peuvent passer dans la forme ordinaire,
qu’eux protestants estant comme l’une des parties, et les catolicques l’autre, il
ne fault pas regarder la pluralité des voix, mais les raisons des uns et des
autres pour les accorder par le traicté de paix. En ce cas il semble que les
protestans ne se souci[e]ront plus de faire aulcunes relations et correlations,
mais qu’ilz donneront leurs avis sur les réplicques à messieurs les plénipoten-
tiaires de l’Empereur et des couronnes sans se soucier des estatz de Munster;
c’est l’opinion de monsieur Oxentiern, comme aussy de monsieur Schefer qui
m’a confirmé tout ce que dessus. Je luy ay parlé de la lettre que les estatz d’icy
doibvent escrire à ceux de Munster touchant la députation qu’ilz ont résolue
de faire à Vostre Altesse et à vous Messieurs affin qu’elle soit escrite et en-
voyée au plus tost après que j’en auray veu le project. Ilz disent que le député
d’Austriche déprave touttes leurs résolutions et qu’ilz ont trouvé qu’il avoit
escrit la première fois aux estatz de Munster autrement que ceux d’icy
n’avoient délibéré.
Monsieur de Trantmansdorff s’en va dans deux jours à Munster pour quelque
temps, comme m’a dict monsieur Oxentiern. Il luy a faict demander et à
monsieur Salvius audience pour les voir avant que de partir. Ilz croyent qu’il
fera ce qu’il pourra pour adjuster les affaires avec Vostre Altesse et vous Mes-
sieurs , mais ilz s’assurent que vous ne ferez rien avec luy au préjudice de l’ al-
liance . Il m’a demandé sy l’on traitoit avec les Espagnolz et m’a dict qu’il
avoit nouvelle de Holande que Messieurs les Estatz n’ont pas approuvé que
leurs ambassadeurs aient commencé à traiter nonobstant quelque motz qu’ilz
trouvent estre à leurs désaventages dans le plein pouvoir des plénipotentiaires
d’Espagne.