Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
106. La Barde an Longueville, d’Avaux und Servien Osnabrück 1646 Februar 5
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Osnabrück 1646 Februar 5
Kopie: AE , CP All. 63 fol. 311–311’ = Druckvorlage.
Beunruhigung der Schweden über die Mission Saint-Romains. Baldige Abreise Trauttmansdorffs
nach Münster. Drängen Oxenstiernas auf französische Diversion. Schwedisch-brandenburgische
Verhandlungen in der Pommernfrage. Beginn der Beratungen der Stände über die Repliken;
Reihenfolge der Verhandlungsgegenstände. Kritik Trauttmansdorffs an der Langsamkeit der
Katholiken.
Le voyage que monsieur de Saint-Romain va faire en Suède met ces mes-
sieurs -cy dans une grande perplexité, nous les vismes hier luy et moy fort en
peine, quel en pouvoit estre le sujet. J’estime que sy en demeurant d’accord de
mon admission à leurs conférences avec les Impériaux ilz eussent creu le pou-
voir destourner, volontiers ilz se fussent portez à donner ce contentement à
Vostre Altesse et à vous Messieurs. Ilz sondèrent assez monsieur de Saint-
Romain sur ce poinct, mais comme ilz n’en purent rien tirer qui leur donnast
cette espérence, ils ne se descouvrirent pas davantage. Monsieur Oxenstiern
paroist beaucoup plus inquiet que son collègue, il pria monsieur de Saint-
Romain de souper avec luy, et l’entretint fort longtemps après souper, mais
de choses à ce qu’il m’a dit qui marquoient plustost la peine où il estoit et le
désir de sçavoir sy l’on pourroit empescher son voyage, que considérables
d’elles mesmes.
Il luy eschappa néantmoins de dire que cette année il ne passeroit point de
secours de Suède en Allemagne, il luy a dit aussy que monsieur de Trautman-
dorff leur avoit fait entendre qu’il avoit un pouvoir particullier, et une ins-
truction de l’Empereur sur leur sujet, et qu’eux avoient respondu, que pour le
pouvoir particullier, il n’estoit point nécessaire, mais que pour l’instruction,
elle pourroit estre telle qu’il y auroit lieu de s’en servir. Monsieur Oxenstiern
nous dit en l’audience que nous eusmes de ces messieurs que monsieur de
Trautmandorff n’ayant pas trouvé moien de les séduire pendant son séjour
d’icy, s’en va à Munster dans peu, affin de veoir s’il trouvera mieux son
compte avec Vostre Altesse et vous Messieurs, sur quoy il luy a esté respondu,
qu’il ne faut pas se mettre en peine de tout ce qu’il voudra entreprendre là au
préjudice de l’alliance laquelle y sera constamment et fidellement gardée
comme elle a esté jusques icy.
Monsieur Salvius dit en sortant de chez monsieur Oxenstiern à monsieur de
Saint-Romain qu’il n’yroit point en Suède, un des gens de monsieur Oxen-
stiern hier au soir le reconduisant céans, luy demanda s’il ne feroit point un
tour à Munster devant son voyage, enfin ces messieurs en sont en une ex-
tresme peine.
Oxenstierna drängt auf Vorbereitung einer kräftigen französischen Diversion.
Saint-Romain hat auf die positiven Berichte d’Avaugours aus Paris verwiesen.
Monsieur Oxenstiern et monsieur Salvius s’en allèrent aussytost que nous
les eusmes quittez chez messieurs les ambassadeurs de Brandebourg pour
leur parler de la Poméranie, touchant laquelle ilz avoient donné un long
escrit à ces messieurs, qui tendoit à leur faire cognoistre que monsieur l’ élec-
teur de Brandebourg ne consentira jamais à ce que la Poméranie demeure à
la coronne de Suède, en quoy messieurs les ambassadeurs persistent tous-
jours et mesme monsieur Oxenstiern nous a dit que monsieur le comte de
Witgenstein asseure que la France ne désapprouve pas au moins leur résis-
tance .
Les estatz de l’Empire devoient commencer aujourd’huy à parler des répli-
ques . Monsieur Oxenstiern nous dit hier que le député de Bavière faisoit in-
stance que l’on commenceast cette affaire par les satisfactions des coronnes,
ce que ces messieurs icy n’approuvent point, et ne croyent pas que les estatz
veuillent l’entamer par là, mais suivant l’ordre qui a esté concerté à Munster
entre Vostre Altesse et vous Messieurs et monsieur Oxenstiern. J’ay veu et
veoy tous les jours quelques-uns de ces messieurs des estatz que je trouve bien
persuadez de la gratitude qu’ilz doivent tesmoigner à la France, et de tout ce
qui les oblige à reconnoistre qu’il luy est deub satisfaction; ilz ne prennent pas
d’intérest en ce qui regarde la Lorraine.
Monsieur de Trautmandorff accuse les catholiques de longueur en ce qu’ilz
n’ont pas encores donné leurs griefz, et rejette sur eux la perte du temps qui
se fait jusques-là mesme qu’il dit qu’il reçoist plustost responce de Lintz
les choses qu’il y escrit que de Munster. Quelques-uns de ces messieurs les
députez m’ont dit qu’il leur donne espérence que dans Pasque cette diette sera
finie …