Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
47. Longueville an Mazarin Münster 1645 Dezember 30

12
–/ 47 / [ 61 ]

13

Longueville an Mazarin


14
Münster 1645 Dezember 30

15
Ausfertigung: AE , CP All. 45 fol. 373–377’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 53 fol.
16
543–549.

17
Dank für nr. 18 und 25. Endliche Überzeugung der Mediatoren von der Übereinstimmung zwi-
18
schen Paris und Münster. Spaltungsversuche Trauttmansdorffs, trotz gegenteiliger Beteuerungen;
19
Unzugänglichkeit Oxenstiernas und Salvius’; Hoffnung auf die guten Dienste der Bayern. Zu-
20
rückhaltung Trauttmansdorffs. Schürung der Furcht der Spanier vor einer Verständigung Frank-
21
reichs mit dem Kaiser. Positive Zusicherungen der bayerischen Gesandten. Trauttmansdorff über
22
das Elsaß. Gespräch mit Chigi über die Differenzen mit dem Papst; Mittel und Wege zu ihrer
23
Beilegung. Gutwilligkeit Chigis, sein mangelnder Rückhalt in Rom. Dementi der Gerüchte einer
24
italienischen Liga durch Contarini. Weisungen Contarinis. Erhebung des Kanzlers Oxenstierna
25
in den Grafenstand.

26
Nr. 46 antwortet auf nrs. 18 und 25. Bewunderung und Dankbarkeit für Maza-
27
rins Weitblick in allen Verhandlungsfragen.

28
Les médiateurs avoyent cru au commencement, par ce qu’ils apprenoyent de
29
Paris, que les dispositions y estoyent autres que nous les disions icy. Mais la
30
sorte dont il vous a plu de parler a remédié à tous les manquemens qui s’ estoy-
31
ent faits par d’autres, et nous en ressentons le fruit.

32
J’ay |:veu les médiateurs qui m’ont dict que Trautmansdorf ne trouvoit pas
33
avec les Suédois ce qu’il avoit espéré, non plus qu’avec les estatz de l’ Em-
34
pire :|. Et comme il a veu la menée que |:Saavedra a voulu introduire avec

[p. 190] [scan. 272]


1
Rosenham descouverte:|, il a affecté parlant à |:nous et aux Suédois, mesme
2
aux estatz de l’Empire:|, de dire qu’il ne vouloit travailler qu’à une bonne
3
paix, et générale, et point à la division. Mais en parlant de cette sorte, il n’a
4
pas laissé de vouloir faire croire au mesme temps aux Suédois que nous nous
5
estions ouverts aux médiateurs de nostre satisfaction, pour les porter à s’ ou-
6
vrir de la leur, ce qu’ils n’ont pas voulu faire. Et nous voyons combien nous a
7
esté utile de mener Rosenham avec nous chez monsieur Contarini, pour justi-
8
fier ce que nous avions dit, et jusques où nous avions parlé, ce que les média-
9
teurs ont aussi déclaré nettement. Ainsi Trautmansdorf fait voir que si il se
10
retient de parler de division, ce n’est que de peur de n’estre pas receu, mais
11
qu’il tente toutes les voyes pour y parvenir, ayant encore déclaré aux Suédois
12
qu’il n’y avoit rien de plus pour nostre satisfaction que ce qu’il nous avoit
13
offert, et qu’elle ne nous estoit point deue, et envoya demander à monsieur
14
Oxenstiern qu’il le pût voir auparavant qu’il vînt icy, et luy dit en cette visite
15
qu’il avoit désiré de le voir pour le prier que la Suède ne s’engageast pas avec
16
nous pour nostre satisfaction de l’Alsace, qui estoit une chose impossible.

17
Monsieur Oxenstiern nous a dit franchement tous les discours que Traut-
18
mansdorf luy a tenus, et nous a promis toute fidélité et fermeté. Son collègue
19
en a fait de mesme à monsieur de La Barde. Je croy certainement qu’ils la
20
garderont, |:mais il y a à craindre que Trautmansdorf voyant qu’on est sur ses
21
gardes pour éviter cette désunion, ne lairra pas:| de vouloir que les Suédois et
22
les estats de l’Empire |:soient assurés de leur costé auparavant nous pour nous
23
faire presser par eux de diminuer de nos demandes:|. Nous nous servirons de
24
|:ceux du duc de Bavière pour pousser nos intérestz le plus que nous pour-
25
rons :|, puisqu’ils peuvent bien s’assurer que les nostres |:demeurans en ar-
26
rière , les leurs en iront beaucoup plus mal:|.

27
Trautmansdorf fait connoistre que sa conduite est plus prudente que celle des
28
Espagnols, qui sans fondement d’estre receus, font des offres aux Hollandais
29
et au prince d’Orange. Mais |:il paroist en luy la mesme intention et la mesme
30
mauvaise volonté contre nous:|. Ce que j’ay fait esclater |:la pratique de Ro-
31
senham :| et ce que j’ay dit de plus, que tout ce qu’on offriroit à nos alliez par
32
un traité particulier |:que nous leur ferions avoir par le général ou nous n’ au-
33
rions jamais la paix

42
S. nrs. 26, 28 (Gespräch mit Lisola).
, tient Trautmansdorf dans cette grande retenue et l’ em-
34
barasse fort:|.

35
J’ay tenu aussi quelques discours qui |:donnent craincte aux Espagnolz que
36
nous ne soyons pour nous accommoder avec l’Empereur sans eux:|.

37
Pour les |:ambassadeurs de Bavière, nous en estions demeuré fort mal satis-
38
faictz le jour que:| ils nous vinrent voir, quoyque ce fût pour nous |: remer-
39
cier de tous les advis que nous leur avons donnés qu’ilz:| ont trouvé fort
40
véritables, et sans lesquels les |:médiateurs eussent faict la proposition de l’ al-
41
ternative pour l’électorat

43
S. nr. 28 S. 106.
, mais:| les estant allé voir hier, j’en ay tiré que |:ilz

[p. 191] [scan. 273]


1
se porteront entièrement à la satisfaction de la France, qu’ilz favoriseroient
2
celle de la couronne de Suède et de nos alliez, et qu’ilz travailleront auprès de
3
leurs amis pour les y porter:|. Je les ay assuré que nous aurons le mesme soin
4
de leurs intérests. Ainsi |:sans escrire, ce qui eust esté fort dangereux, ainsi
5
que vous avez bien jugé, Monsieur, ilz se sont engagés à tout ce qui s’en pou-
6
voit désirer:|.

7
Ce qui m’a plu davantage, c’est qu’ils m’ont parlé de cette sorte |:après avoir
8
receu lettres de leur maistre, et que je ne les voy pas trop asseurés des Impé-
9
riaux . Lesdicts ambassadeurs m’ont dict qu’en parlant de l’Alsace pour la sa-
10
tisfaction de la France à Trautmansdorf, il ne leur avoit point dict que l’ Em-
11
pereur ne la donneroit jamais, mais que l’archiduchesse d’Inspruk n’y donne-
12
roit jamais son consentement:|.

13
Le nonce m’est venu voir pour me parler encore de la mésintelligence de
14
Rome avec la France. Il m’a dit ce qu’on luy avoit mandé pour la justification
15
du pape sur les plaintes qu’on fait de luy, comme aussi toutes les grâces que
16
Sa Sainteté a accordé depuis son pontificat. Cela seroit trop ennuyeux à vous
17
escrire. Je m’arresteray donc seulement sur ce qui est d’essentiel, qui est que
18
les lettres qu’il a receues sont du cardinal Pamphilio

41
Camillo Pamfili (1622–1666), 1644–1647 Kardinal, Neffe Papst Innozenz’ X. ( Gauchat
42
S. 27; Pastor XIV,1 S. 28, 31ff.).
, que monsieur Contarini
19
a pareille opinion que luy, que tout s’accommodera.

20
Le sentiment |:du nonce est que si on ne peut s’ajuster avec Panzirole, à quoy
21
il y a peu d’espérance, il croid:| qu’il faut travailler à |:le perdre. Que le
22
cardinal-nepveu ne l’ayme pas trop:|, et que bien que ce soit une personne
23
|:jeune et de peu de mérite, que cela fera que d’autant plus ardemment ceux
24
qui l’approchent travailleront à la ruine de Panzirole parce que ce seroit eux
25
qui gouverneroient. Qu’il y a monsieur Vay

43
Nicht zu ermitteln.
qui est maistre de chambre du
26
cardinal-neveu qu’il croid:| y pouvoir servir estant homme d’esprit, et que
27
pourveu que |:monsieur l’abbé de Saint-Nicolas avec les lumières qui luy se-
28
ront :| données sur les lieux procède avec douceur, |:mais néantmoins avec
29
fermeté, qu’il espère qu’il viendra à bout de tout:| y ayant la patience qu’il
30
faut pour les affaires de Rome, qui ne se font qu’avec le temps. Que pour
31
l’affaire des Barberins si on |:pouvoit radoucir les espritz des ducz de Parme
32
et de Modène, et que la république de Venise fist les offices nécessaires, qu’il
33
ne doubtoit pas que le Grand-Duc:| ne suivît l’exemple des autres, et que |:le
34
pape ne vinst à raison et:| qu’aymant le repos il ne fût bien aise d’estre |: por-
35
té par les autres à s’accommoder:|.

36
Je luy ay encore fait connoistre, qu’on estoit tellement embarqué dans ces
37
affaires, qu’on les pousseroit jusques au bout, et que nous avions en France
38
tant de semences de différens avec le pape, que si une fois elles venoyent à
39
renaistre, il n’y auroit jamais de fin. Qu’il avoit fallu que vous, Monsieur,
40
vous fussiez caché de tout le monde, pour faire rendre les premiers devoirs au

[p. 192] [scan. 274]


1
pape, et que si une fois vous vous retiriez de la connoissance de cette affaire,
2
et que vous la laissassiez aller, je le pouvois assurer, qu’on iroit si viste et si
3
avant, qu’aprez il n’y auroit plus de remède, vous seul y ayant apporté jusques
4
icy du tempérament. Que le pape peut estre fort heureux, s’il veut en prendre
5
les véritables voyes, que non seulement il fera la paix dans la chrestienté, mais
6
unira ensuite les maisons de France et d’Austriche contre le Turc pour le bien
7
de la religion, et sera aimé et honnoré de tous, au lieu que si il continue son
8
mesme procédé, il ne se parlera que des défauts de son élection, de son ingra-
9
titude envers ses bienfaicteurs, de son avarice, et aura tant d’embarras, qu’il
10
passera son pontificat tousjours en trouble, avec honte et blasme de s’estre
11
attiré de si mauvaises affaires, et sera esclave de celuy, à qui il s’attachera. Que
12
l’appréhension d’un tel désordre, préjudiciable à la religion, m’avoit contraint
13
de luy en faire parler, et m’obligeoit de luy en dire avec tant de liberté mes
14
sentimens. Il a fort bien pris tout cela et |:va à ce qu’on peut juger dans toutes
15
les intentions qu’on sçauroit désirer, mais il a peu de correspondance:| consi-
16
dérable à Rome |:qu’avec le cardinal Sacchetti

39
Giulio Sacchetti (1587–1663), 1626 Kardinal ( Gauchat S. 20; Sacchetti ). Er war Frk.s
40
Favorit beim letzten Konklave gewesen.
:|, avec qui, Monsieur, vous
17
|:l’avés plus grande. Il agira en ce qu’il pourra:| et selon qu’on luy en ouvrira
18
les moyens. |:Il a dict confidemment à monsieur Servien que les Espagnolz et
19
Impériaux avoient:| fait grande instance |:au pape d’envoyer icy un légat:|.
20
Je croy que cela |:ayde à nous rendre celuy-cy plus favorable:|.

21
Monsieur Contarini sans que le discours l’y attirât est venu à me faire des
22
justifications de cette ligue dont on parle en Italie, qu’il ne croit point du tout
23
que le pape ny les autres princes y songeassent, et qu’il pouvoit assurer que
24
jamais la République ne seroit dans des sentimens semblables, disant luy-
25
mesme tout ce que j’eusse pu respondre du désir que la France avoit tesmoi-
26
gné du repos de l’Italie. Ce que je croy qu’il faisoit non seulement pour oster
27
l’opinion qu’on avoit de cette ligue, mais pour |:retenir de pousser les progrès
28
des armes de Leurs Majestez dans le Milanois:| dont nous connoissons qu’ils
29
sont en grande appréhension.

30
Le |:sieur Promontorio m’est venu dire qu’il avoit appris chez monsieur Con-
31
tarini qu’il avoit ordre de la République de partir d’icy et s’en retourner à
32
Venise dès qu’il verra que la paix n’est point en estat de se faire:| et cepen-
33
dant d’apporter tous ses soins pour la procurer, ainsi que la médiation l’y
34
oblige. Si la chose est vraye elle donneroit quelque |:juste soupçon de la ligue
35
dont il est parlé cy-dessus, et que la République y a part:|.

36
La reyne de Suède a fait monsieur le chancelier Oxenstiern comte

41
Am 19. XI. 1645 war Oxenstierna zum Gf.en von Södermore ernannt worden ( Dunsdorfs
42
S. 2); s. auch La Barde an Mazarin, Osnabrück 1645 Dezember 28, Ausfertigung: AE , CP
43
All. 45 fol. 351–352.
, dont le
37
fils a beaucoup de joye et le comte de Trautmandorf mesme luy en a fait
38
compliment. On l’appelle à cette heure comte. Je ne vous mande point, Mon-

[p. 193] [scan. 275]


1
sieur , ce que nous faisons avec luy, n’y ayant encore rien de résolu, de sorte
2
que de peur de vous escrire une chose incertaine, j’ayme mieux le remettre,
3
lorsque nous pourrons vous informer de tout certainement …

Dokumente