Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
16. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 Dezember 9

2

Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien


3
Paris 1645 Dezember 9

4
Kopien: AE , CP All. 53 fol. 383–387 = Druckvorlage; AE , CP All. 49 fol. 232–236’; AE , CP
5
All. 49 fol. 237–239’; AE , CP All. 56 fol. 344–348’. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 56
6
fol. 349–350’. Druck: Nég. secr. II,2 S. 228–230, datiert: 1645 Dezember 11; Gärtner VII
7
S. 126–138, datiert ebenso.

8
Abwendung der Ansprüche Hessen-Kassels auf Kirchengüter. Fragwürdigkeit der kaiserlichen
9
Vorschläge zur Beilegung der bayerisch-pfälzischen Streitfrage. Ergründung der Absichten Bay-
10
erns . Einnahme Triers; Ankunft d’Anctovilles mit dem Vertrag zwischen Turenne und dem Kur-
11
fürsten ; Artikel dieses Vertrages. Mißbilligung des Vorgehens der Generalstaaten gegen die ka-
12
tholische Religion in Hulst; Beschluß hierüber nach Abwägung aller Aspekte, Tendenz zu vorläu-
13
figer Nachsicht. Befriedigung über die Zulassung Hessen-Kassels und Magdeburgs zum Fürsten-
14
rat . Umgang mit den Protestanten. Unannehmbarkeit der Bedingung für die Zulassung Badens
15
und Nassau-Saarbrückens. Zweck der Reise Salvius’ nach Münster. Zum Gespräch mit Salvius:
16
Gründe gegen eine Annullierung des Prager Friedens; enge Verbindung zwischen Schweden und
17
Protestanten; Geringschätzung des eventuellen Verzichts der Schweden auf die Forderung nach
18
Pässen für die Mediatstände; Ablehnung der Entschädigung Brandenburgs durch Kirchengüter;
19
voraussichtliche Ansprüche Brandenburgs auf Jülich; Aussicht auf Unterstützung der französischen
20
Satisfaktion seitens der Schweden, auf Widerstand seitens des Reichs; Hoffnung auf Abänderung
21
des Gutachtens der Osnabrücker Stände; Nachteil schriftlicher Verhandlungen; Billigung der
22
Forderungen für Portugal; Zweifel am Erfolg Croissys bei der Pforte; Absichten Rákóczys. Hoff-
23
nung auf Erhöhung der beschlossenen Geldüberweisung nach Münster: Bitte um eine Aufstellung
24
über die Ausgaben. Billigung der Zahlungen an Kongreßdeputierte. Abberufung d’Aiguebonnes
25
aus Piemont, Audienzverbot des savoyischen Gesandten in Paris. Verlust Mardycks.

26
Le 7 e du courant vostre lettre du 25 e du passé me fut rendue; le mesme jour
27
qui se trouva celuy du conseil je l’y portay, et Sa Majesté se donna la patience
28
de l’entendre lire du commencement à la fin. Elle considéra que vous agissiez
29
avec grande prudence laissant à Madame la Langrave la liberté de demander
30
beaucoup pour sa satisfaction, mais elle craint que Madame la Landgrave ne
31
se porte à désirer d’estre mise en possession de quelques biens ecclésiastiques,
32
et c’est ce qu’elle désire que vous considériez et les moyens qu’il faudra tenir
33
pour luy en lever le désir lequel pourroit estre appuyé ou du moins ne seroit
34
pas contredit par les Impériaux affin de descharger autant

38
34 qu’ilz pourront] aus Konzept und Pariser Kopie ( All. 56) ersetzt für: qu’elle pourroit in
39
den übrigen Kopien.
qu’ilz pourront son
35
cousin [de] Darmstat

40
Georg II. (1605–1661), 1626 Lgf. von Hessen-Darmstadt; er hatte, obwohl streng lutherisch,
41
eine vermittelnde Stellung in der konfessionellen Auseinandersetzung zwischen Ks. und Reichs-
42
ständen eingenommen ( Frohnweiler ).
de diverses restitutions, et en la personne d’un protes-
36
tant obliger ceux de la mesme profession, à quoy ilz se porteroient volon-
37
tiers , et pour en tirer cet advantage et bienfaire à un prince de cette confession

[p. 55] [scan. 137]


1
qui est tousjours demeuré attaché à leur service. Ce qui se publie des ouvertu-
2
res faites par l’Empereur au député du prince palatin

40
Karl I. Ludwig (1617–1680), 1632 Pgf., 1649 Kf. von der Pfalz ( Hauck ).
peut estre fait à dessein
3
de faire cesser à présent sa plainte sans estre résoluz de luy tenir parolle et ce
4
qu’on adjouste du desdomagement qui sera fait au duc de Bavières peut aussy
5
estre fait pour le destacher entièrement de la France en esloignant sy fort ses
6
Estatz de nous et les enclavans en sorte dans les leurs qu’il eust obligation de
7
demeurer tousjours en leur dépendance. Mais ce prince descouvrira aysément
8
leur artifice et le peu de seureté qu’il y auroit pour sa maison de partager les
9
Estatz de dessus l’Ems avec eux sy la France ne conservoit de grands avanta-
10
ges dans l’Empire, et ce prince doibt estre offensé sy sans sa participation, on
11
l’engage à la restitution du Haut-Palatinat, à jouir alternativement de l’ électo-
12
rat avec l’autre ou à en créer une huictiesme place pour luy qui ne sçauroit
13
subsister sans une neufviesme, pour éviter le partage aux élections sy l’on ne
14
prive de ce droit le roy de Bohême. Toutes ces ouvertures vous en font à
15
entrer en conférence avec ses députez et à pénétrer s’il est d’accord avec l’ Em-
16
pereur , ou sy il songe à garentir sa maison par une alliance qu’il contractera
17
avec cette couronne, les intérestz de laquelle il ne sçauroit favoriser qu’il n’ as-
18
sure sa condition qu’il rendroit incertaine sy par une générosité fausse il de-
19
meuroit lié aux Espagnolz, et c’est ce que vous pénétrerez bientost.

20
Vous avez appris avec admiration la prise de Trèves et le dépit qu’en ont
21
tesmoigné les Espagnolz accroist de beaucoup la satisfaction qui nous en res-
22
te , qui se va augmentant par un traitté

41
Vertrag vom 29. XI. 1645 ( Abmeier S. 36; Ausfertigung: AE , CP Trèves 2 fol. 352–353).
conclu entre cet électeur et monsieur
23
le mareschal de Turenne avec la participation de monsieur d’Antouille lequel
24
arriva en cette ville jeudy dernier

42
Am 7. XII. 1645.
, et m’estant entretenu avec luy je ne juge
25
pas qu’il y puisse avoir grande difficulté à ratiffier ledit traitté, puisque la
26
seureté de la place capitale de son archevesché et celle de son païs se trouve-
27
ront affermies, et par une garnison de six cens hommes dans la ville, dont le
28
tiers sera payé secrettement par le Roy et logez dans un réduit qui deffend le
29
poste qu’il fait desjà construire, et par une milice de plus de six mil hommes
30
qu’il forme pour avec l’assistance des forces de France empescher que l’armée
31
de l’Empereur, celle d’Espagne ny celle de Lorraine n’y puisse prendre de
32
quartiers, et les garnisons que nous avons en son voisinage aident à persuader
33
qu’il sera aisé de le garentir. Et pour les autres conditions qu’il propose, elles
34
n’ont paru de sy légère conséquence, réduites à demander la souveraineté de
35
quelques places et villages qu’il a acheptez du duc de Lorraine et de quelques-
36
uns qu’il possède dans le Luxembourg, que je n’ay pas jugé qu’ilz deussent
37
causer de la difficulté puisque ou par la paix, la Lorraine et le Luxembourg
38
nous demeureront, et en ce cas nous l’aurons gratiffié du nostre, mais

39
38 de choses] aus Konzept und Pariser Kopie ( All. 56) statt: des choses in der Druckvorlage.
de choses

[p. 56] [scan. 138]


1
de petite considération,

32
1 ou] aus Konzept und Pariser Kopie ( All. 56) statt: en in der Druckvorlage.
ou retourneront à leurs premiers maistres, avec les-
2
quelz il aura à démesler ses affaires qui sont en une partie fondées sur un
3
contract d’engagement qui porte cet establissement de souveraineté jusques à
4
la restitution, et souvent telles conditions ayans esté establies, celle-cy ne m’a
5
pas surpris, ny qu’il mette soubs la protection de cette couronne sa maison et
6
cet hospital philippique

35
Nicht ermittelt.
dont il vous avoit fait parler. Et pour ce qui est de
7
Philipsbourg il demande une apparence de supériorité qui ne luy devroit pas
8
estre refusée n’estoit que nous songeons à en conserver la propriété et c’est ce
9
seul article qui mérite d’estre examiné, duquel la résolution en estant prise je
10
ne manqueray de vous en tenir informez.

11
Il se peut dire que voz sentimens sont en tout conformes aux nostres et c’est
12
vous louer quand il s’agit de les expliquer sur le sensible desplaisir que nous
13
avons ressenty du mauvais traittement fait à la religion catholique par les con-
14
ditions de la capitulation d’Hulst et cela s’augmente par la rigueur dont les
15
Estatz ont usé en ordonnant que sans avoir esgard à ce qui a esté convenu
16
d’un exercice secret et d’un séjour de trois ans pour les ecclésiastiques par un
17
arrest ilz ont ordonné qu’ilz en videront sur l’heure de la signification, et pour
18
justiffier que monsieur le prince d’Orange n’a point de part dans une sy bru-
19
tale délibération, cet arrest qui l’offence a esté pris le mesme jour qu’il est
20
arrivé à La Haye

36
Am 28. XI. 1645 (Brasset an Longueville, d’Avaux und Servien, Den Haag 1645 November
37
28, Kopie: AE , CP Holl. 34 fol. 342–342’); zum Beschluß der Generalstaaten s. Knüttel
38
S. 222; s. auch Waddington II S. 98.
. Il prie qu’on dissimule et qu’on attende du temps un remè-
21
de à ce mal, qu’il blasme et par principe d’humanité et de religion et de bon
22
politique. Il est remis à délibérer de ce qui est à faire sur ce poinct qu’on ayt
23
entendu monsieur d’Estrades et qu’on ayt examiné les lettres de Brasset

39
Brasset an Brienne, Den Haag 1645 November 27, Duplikat für Mazarin: AE , CP Holl. 32
40
fol. 220–224’. D’Estrades wurde nach Abschluß des ndl. Feldzuges zur Berichterstattung in
41
Paris erwartet.
, les-
24
quelles portent que bien que par le 5 e article du traité de 1635 que vous cottez
25
en vostre lettre, il soit dit que la religion sera conservée en tous les lieux qui
26
seront priz par les armes de Messieurs les Estatz, qu’il n’y ayt point eu de
27
réversalles par escrit, que Messieurs les Estatz avancent d’en avoir une de
28
monsieur le cardinal de Richelieu

42
Armand Du Plessis (1585–1642), duc de Richelieu, 1624–1642 Erster Minister Frk.s.
et que le premier lieu où l’on

33
28 eust] aus Konzept und Pariser Kopie ( All. 56) statt: l’eust in den übrigen Kopien.
eust deu faire
29
valloir la force du traitté eust esté Bréda

43
Breda kapitulierte am 10. X. 1637 nach monatelanger Belagerung durch die Truppen des
44
Pz.en von Oranien ( Waddington I S. 295–297).
, et qu’on ne s’avisa jamais de le
30
demander, d’où ilz

34
30 concluent] aus AE , CP All. 56 und All. 49 statt: conclurent in der Druckvorlage.
concluent à leur avantage, et que[l]ques-uns bien cognois-
31
sans les affaires de la Hollande font souvenir que plusieurs de leurs villes ont

[p. 57] [scan. 139]


1
protesté contre le traitté, et qu’il est de la prudence du conseil de Sa Majesté
2
d’user de dissimulation, et de compatir à la foyblesse d’un peuple qui suit les
3
mouvemens de leurs prédicans, et espérer du temps et quand l’authorité sera
4
en la main des plus sages, la réparation à cette contravention. On est entre
5
deux précipices et il sera difficile de se garentir de l’un sans tumber dans
6
l’autre, et telle résolution qui sera prise vous en serez sur l’heure advertis, afin
7
que ce que vous direz soit conforme à ce que nous aurons délibéré de suivre.
8
Vous avez porté les affaires au poinct que l’on pouvoit désirer puisque Ma-
9
dame la Landgrave est admise dans l’assemblée des princes et qu’à Magde-
10
bourg la scéance luy ayt esté accordée comme à un prince séculier avec cette
11
réversalle qu’elle a donnée de ne prétendre point que ce qui sera fait en sa
12
faveur puisse estre tiré en conséquence en une diette impériale, d’où il est
13
conclu que cette assemblée n’est point de la nature des diettes, et que tous les
14
princes ont droict d’intervenir et de donner leurs suffrages sur les conditions
15
de la paix. Voyant que la conduitte des Espagnolz vous force à en avoir une
16
toutte particulière et délicate pour les protestans, on remet à vostre discrétion
17
ce qui est à faire et on loue vostre circonspection. La restriction apposée à
18
Bade, et à Nassau-Sarbruk est rude, il vaudroit mieux qu’ilz se privassent de
19
leur droict que d’y consentir. Vous aurez peine à emporter des commissaires
20
impériaux qu’ilz se relaschent; ce qui doibt estre entrepriz, ou conseillé aux
21
intéressez est remis à vostre discrétion. Je m’estonnerois davantage sur le
22
traitté de Prague qu’on leur veut faire approuver, n’estoit que j’auray lieu de le
23
faire lorsque je parleray du mesme traitté sur ce qui vous a esté dit à l’ encon-
24
tre par monsieur Salvius. Au lieu que son collègue et luy, selon ce qu’ilz vous
25
avoient promis devoient se rendre à Munster, celuy-cy seul y est arrivé, et au
26
lieu de vous porter la responce qu’ilz ont projetté de faire aux Impériaux, ç’a
27
esté une excuse de n’y avoir pas satisfait fondée sur ce qu’ilz attendent les
28
intentions de leur reyne. Sy elle sera receue des Impériaux je m’en remetz, et à
29
luy-mesme s’il est fondé en raison quand il veut demander la révocation d’un
30
traitté par les subséquens. Il se peut modiffier en plusieurs poinctz, mais il
31
demeure comme une chose qui a esté, et je doutte mesme qu’il fust utile de le
32
faire quand cela deppendroit de vous. J’emprunt[e]ray de vous-mesmes les
33
raisons que j’en donneray. Il paroist trop de liaison entre la Suède et les pro-
34
testantz , et les uns et les autres vous en cachent le motif, et on ne descouvre
35
pas la chose que par surprise, cela sans doute a sa raison en l’uniformité de
36
leurs confessions et à la passion qu’ilz ont d’en avancer la publication, ce qui
37
ne se peut faire qu’en diminuant le party catholique, lequel on désireroit for-
38
tiffier pourveu qu’il se desgageast de la maison d’Austriche. Par ce traitté
39
quelques avantages sont consentiz en la faveur des mesmes protestantz que
40
nous aurons peine et honte de convenir, et c’est la seule modération d’esprit
41
que j’ay remarquée en monsieur Salvius de n’avoir point rejetté cette raison.
42
Pour promettre qu’ilz ne s’oppiniastreront pas à demander des saufs-conduitz
43
pour les villes et estatz qui ne relèvent pas immédiatement de l’Empire et
44
qu’ilz s’en relascheront à la prière des députez des princes qui sont à Osna-

[p. 58] [scan. 140]


1
bruk , je mets cela à peu de compte, outre qu’il y en a peu qui veuillent compa-
2
roistre aux assemblées, en les favorisant ilz offensent leurs princes. Monsieur
3
Salvius n’a pu cacher comme il vise à la destruction de la religion catholique
4
puisqu’il voudroit que ce fût aux despens de l’Eglise que l’électeur de Brande-
5
bourg receust la rescompense qui luy sera deue estant privé de la Pomméra-
6
nie qu’ilz veullent avoir. Vous avez admirablement bien respondu, et c’est
7
beaucoup qu’ilz retranchent cette addition de leur demande; j’avois peur
8
avant que j’en eusse esté esclaircy qu’ilz la prétendissent sur les Estatz de
9
Juilliers pour ce qu’une partie d’iceux appartient au duc de Neubourg catho-
10
lique et dont le filz est beau-frère du roy de Pologne

37
Wolfgang Wilhelm (1578–1653), 1614 Pgf. zu Neuburg (gen. duc de Neubourg ). Sein Sohn
38
Philipp Wilhelm (1615–1690), 1685 Kf. von der Pfalz, war mit Anna Katharina Konstantia
39
(1619–1651), der Schwester des polnischen Kg.s Wladislaw IV. Sigismund, verheiratet ( Isen-
40
burg
NF I T 30).
. Je m’imagine de plus
11
que sy l’électeur de Brandebourg consent à la perte de la Pomméranie, et à
12
prendre rescompense, qu’il fera quelque ouverture de la recevoir sur ladite
13
succession qu’il prétend luy estre ouverte de droict. Ce que j’ay à dire sur ce
14
sujet est réduit à vous ouvrir ce qui m’est tumbé dans l’imagination sans autre
15
fondement que pour sçavoir que l’électeur de Brandebourg a dessein de rom-
16
pre l’accord provisionel

41
Der auf 25 Jahre abgeschlossene Düsseldorfer Provisionalvertrag (9. III. 1629) regelte vorläu-
42
fig die rechtlich noch ungelöste Frage der Jülich-Klevischen Sukzession. Brandenburg über-
43
nahm die Verwaltung des Hgt.s Kleve, der Gft.en Mark und Ravensberg, Pfalz-Neuburg ver-
44
waltete das Hgt. Jülich, die Gft. Berg und das Ft. Ravenstein ( Opgenoorth S. 67–69).
et de rentrer dans tous les héritages qui ont appar-
17
tenu à ceux de Juilliers. Pour estre assistez de nous pour obtenir la Pomméra-
18
nie je ne doutte point qu’ilz ne pressent pour nous faire conserver la Haute et
19
Basse-Alsace et Philipsbourg. Sur nostre commun sujet permettez-moy de
20
vous dire que nous sommes libres à offrir et qu’il est à souhaitter que les
21
Allemands le soient à donner, mais je me crains bien que vous y trouverez
22
beaucoup de résistance. Il seroit advantageux à noz prétentions de faire chan-
23
ger l’avis donné par les députez des princes sur la responce de l’Empereur aux
24
demandes des couronnes, et les Suédois vous y servant adroittement et loyal-
25
lement auront [ac]comply l’office de bons amis. Je ne doutte point que mon-
26
sieur de La Barde n’en vienne à bout assisté de ceux-là et du crédit que vous
27
avez avec nombre des députez qui composent cette assemblée.

28
Tant de fois il a esté agité sy il falloit continuer de traitter par escrit qu’il est
29
inutile d’en faire plus de mention. Sy vous ne pouvez éviter de donner la
30
response à la response que par escriture, prenez au moins telle précaution que
31
cette facilité de plaire aux autres qui le désirent ne leur acquière un droict
32
pour continuer. Outre la longueur du traitté tant d’inconvéniens y restent
33
attachez que vous devez les éviter. Ce que vous avez résolu de faire en faveur
34
du roy de Portugal est approuvé et ce que vous voulez faire aussy pour la
35
liberté du prince Edouard. Mais je seray trompé sy les Espagnolz y acquies-
36
cent et sy l’Empereur ne se porte à refuser voz demandes sur leurs instances.

[p. 59] [scan. 141]


1
Quant à monsieur de Croissy je doutte qu’il réussisse à ce qu’il a entrepris et
2
les Suédois estans négligens ou paresseux d’envoyer à la Porte donnent matiè-
3
re de les y calomnier. J’oze mesme dire que le prince de Transilvanie n’a point
4
de

34
4 dessein] wie AE , CP All. 49 fol. 232–236’; übrige Fassungen: désir
dessein de rentrer en guerre. Monsieur de La Haye

35
Jean de La Haye-Vantelet, 1639–1661 frz. Ges. in Konstantinopel ( Bittner-Gross S. 243;
36
Rouillard S. 153–156; Tongas S. 39–42).
en fait le mesme juge-
5
ment en se souvenant de tout ce qui avoit esté dit par le visir

37
Großwesir Muhammad, am 17. XII. 1645 abgesetzt ( Hammer-Purgstall S. 930).
à son résident

38
Reti ( Hudita II S. 122).
.
6
Ce prince désire donner de la jalousie à l’Empereur pour augmenter sa condi-
7
tion . Sy l’on estoit assuré qu’il romproit du soir au matin et qu’il ne conclu-
8
roit un traitté que pour rentrer en rupture, il faudroit se résoudre à luy donner
9
de l’argent; mais il ne fait démonstration de faire la guerre que pour en avoir,
10
et sur un léger avantage et sur le moindre prétexte il quitte les armes. Pour-
11
tant il faut attendre des nouvelles de monsieur de La Haye et de monsieur de
12
Croissy devant que de déterminer si résolument que je fais, et selon ce qui
13
m’est escrit j’en auray au premier jour puisque les courriers commencent à
14
marcher. Au 30 e de septembre monsieur de La Haye avoit receu des lettres de
15
monsieur de Croissy sur le sujet de la paix conclue entre l’Empereur et le
16
Transilvain

39
Die Verhandlungen zwischen Ks. und Siebenbürgen 1645 hatten zu Friedenspräliminarien ge-
40
führt , die vom Ks. am 8. VIII. und von Rákóczy am 22. VIII. unterzeichnet worden waren.
41
Ratifiziert wurden sie im sog. Frieden von Linz am 16. XII. 1645 (Druck: Du Mont VI, 1
42
S. 329–331; Depner S. 174–177).
qui ne faisoient nulle mention de son voyage.

17
Il fut résolu au conseil tenu lundy que l’on feroit remettre une somme de cent
18
mil livres à Munster. J’ay remonstré que c’estoit peu et ne suis pas hors d’ es-
19
pérance de la faire augmenter. S’il vous plaisoit nous envoyer un mémoire des
20
despenses de gros en gros, comme à dire ce qui a esté desboursé pour ap-
21
poinctemens et en parties secrettes dont on ne désire pas le menu, cela facilite-
22
roit à faire remettre de plus grandes sommes, messieurs des finances se def-
23
fendans de le faire sur ce qu’ilz allèguent que celuy qui est de par delà ne peut
24
estre consommé. J’oze vous le conseiller, et j’adjouste que les deux mil escus
25
que vous avés baillez au comte de Vigestein ont esté très bien employez et que
26
Sa Majesté voudroit bien que plusieurs députez voulussent en prendre; celuy
27
qui le reçoit soubz l’asseurance qu’il servira se peut contenter de moins que
28
celuy qui le demande pour rescompense du service rendu; en quelque sorte
29
que vous le distribuerez il sera tousjours advantageusement desboursé. L’avis
30
apporté de divers endroits que madame de Savoye avoit déclaré le Belletia
31
pour son ministre a fait prendre résolution à la Reyne de mander à monsieur
32
d’Ayguebonne

43
Rostaing Antoine marquis d’Aiguebonne (gest. 1656), 1641 frz. Ges. in Savoyen, dann bis
44
1646 Kommandant von Turin ( DBF I Sp. 899).
de sortir de sa cour et de venir en celle-cy. La lettre qui luy
33
est envoyée fait bien sentir sans toutesfois s’en pleindre d’où procède cette

[p. 60] [scan. 142]


1
résolution, et que celle de Son Altesse ne peut estre tolérée. On y a adjousté
2
un mot, que l’on ne laissera de considérer la maison, et que les avantages que
3
l’on y procurera seront donnez à la considération des princes. Nous faisons
4
comme les amoureux qui font les colères et qui ont grande envie qu’on les
5
prie de revenir, et c’est un grand avantage pour Madame qu’au lieu de luy
6
faire sentir par quelque mauvais traittement combien son procéder déplaist
7
qu’on se contente de l’humilier. Son ambassadeur ne le sera pas peu puisque
8
tous les ministres de Sa Majesté ont deffence de luy donner audience.

9
Betroffenheit über den erfolgreichen feindlichen Überfall auf Mardyck

38
Die Festung Mardyck in der Gft. Flandern, die am 10. VII. 1645 eingenommen worden war,
39
wurde in der Nacht vom 3. auf den 4. XII. 1645 von einem vom Gouverneur von Dünkir-
40
chen ausgesandten span. Korps überrascht und zurückerobert ( Chéruel II S. 85).
. Die Fe-
10
stung ist allerdings schwer zu halten, und ihr Verlust wird dem Plan der Ein-
11
nahme Dünkirchens nicht schaden.

12
Mais comme nous avions fait esclatter la prise, la perte donnera lieu aux
13
ennemis de faire une belle gazette.

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