Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
11. Mazarin an Longueville Paris 1645 Dezember 2
Paris 1645 Dezember 2
Kopie: AE , CP All. 53 fol. 341–343 = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 45 fol.
207–208. Druck (Auszug): Mazarin , Lettres II S. 264–265.
Verspäteter Eingang von nr. 261. Anträge Beauforts: spanisches Projekt einer Verbindung Erz-
herzog Leopolds mit Mademoiselle, samt Abtretung der Niederlande. Notwendigkeit schleuniger
Sicherung der französischen Eroberungen angesichts der spanischen Konzessionsbereitschaft.
Empfehlung, die Mediatoren von der französischen Ausdauer und Beharrlichkeit zu über-
zeugen .
Nr. 261 erhielt ich leider erst heute morgen. Antwort mit nächster Post.
Je vous diray seulement en toute confiance pour vous seul, s’il vous plaist, une
penseé que je sçay que les ennemis ont, dans laquelle vous reconnoistrez d’ a-
bord la malignité de leurs intentions.
Il y a environ quinze ou seize mois qu’un gentilhomme nommé Beaufort
trouver monsieur Des Hameaux à Venise pour luy proposer le mariage de
l’archiduc Léopold
Ehg. Leopold Wilhelm (1614–1662), Bruder Ks. Ferdinands III., ksl. Generalleutnant, 1625
Bf. von Passau und Straßburg, 1626 Titularbischof von Halberstadt, 1637 Bf. von Olmütz,
Hoch- und Deutschmeister ( ADB XVIII S. 402–404 ).
France, on pût les rendre maistres des Pay-Bas dans le temps que le roy d’ Es-
pagne sembloit avoir résolu d’envoyer ledit archiduc Léopold au gouverne-
ment desdits pays, comme autrefois l’archiduc Albert
Ehg. Albert (1559–1621), Sohn Ks. Maximilians II. und Marias von Österreich, 1596 Gene-
ralstatthalter der Span. Niederlande ( ADB I S. 290–292 ).
gnols ayent fait depuis arrester prisonnier à Vienne ledit Beaufort qui estoit
allé, disoit-il, traitter l’affaire avec l’archiduc, et qu’il y soit tousjours gardé
fort estroitement avec pensée de le chastier, j’ay pourtant avis que l’on a parlé
à la cour d’Espagne de proposer ledit mariage, et de céder la Flandre en sa
faveur, espérant avec le temps qu’ils en pouroient tirer de grands avantages
par les correspondances qu’il leur donneroit moyen d’entretenir dans ce
royaume.
En quoy il se voit qu’ils sont peu informez de l’assiète de touttes choses,
puisque monsieur le duc d’Orléans
Roy, et de la grandeur de l’Estat qu’il n’y a rien qui le puisse esbranler là-
dessus . L’intention des ennemis pourtant ne peut estre plus méchante, puis-
que lorsqu’il semble qu’ils veulent proposer des choses qui paroissent avanta-
geuses à ce royaume, ils ne visent en effet qu’à nous faire du mal. J’ay jugé à
propos de vous donner cet avis à part en toute confidence, afin que si les
ennemis en font quelque proposition vous ne soiez pas surpris.
Je vous supplie aussy de prendre vos mesures dans la conduite des affaires sur
les asseurances très certaines que nous avons, et qui nous sont confirmées tous
les jours de plus en plus que les Espagnols sont résolus de sortir d’affaires à
quelque prix que ce puisse estre par telle sorte d’accommodement qu’ils pour-
ront . C’est pourquoy je persiste encore plus à ce que je vous manday derniè-
rement qu’il faut tascher quand mesme nous consentirions à la suspension de
nous asseurer dès à cette heure deffinitivement d’une partie de nos conquestes.
En quoy je ne doute nullement que vous ne rencontriez toutte sorte de facili-
té , si une fois les Espagnols sont désespérez de l’accord particulier des Suédois
avec l’Empereur, et de celuy de Messieurs les Estats avec eux.
Je crois aussy que l’on tirera un grand avantage si vous pouvez bien persuader
les médiateurs que la crainte que l’assemblée ne se sépare, ne sera jamais ca-
pable de nous faire haster mal à propos, et il seroit mesme fort bon que vous
leur témoignassiez qu’en vostre particulier vous n’avez point de peine de la
durée de l’assemblée, et que vous estes prest d’y estre dix ans s’il est besoin
sans aucune inquiétude, et avec plus de plaisir incomparablement que vous
n’en auriez d’en sortir promptement, si pour cela il falloit consentir à quelque
chose de bas dans l’estat florissant des affaires de ce royaume, et à mon avis
cela contribuera beaucoup à vous en faire bientost sortir comme je le désire
avec plus de passion que vous ne sçauriez vous imaginer.