Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
262. de La Barde an Longueville, d’Avaux und Servien Osnabrück 1645 November 17
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Osnabrück 1645 November 17
Kopie: AE , CP All. 49 fol. 47–49 = Druckvorlage.
Abreise Salvius’ nach Münster; Visite bei Oxenstierna: sein vorläufiges Verbleiben in Osna-
brück aus Krankheitsgründen, Aufschub der Erstellung der Replik bis zum Abschluß der
Stellungnahme der Reichsstände zur kaiserlichen Responsion auf die Proposition II und bis zur
Ankunft Trauttmansdorffs; Drängen de La Bardes auf beschleunigte reichsständische Beratun-
gen und Ablehnung des in der französischen Proposition II ausgelassenen Religionsartikels;
Befriedigung Oxenstiernas über die Gewährung der Pässe für Mediatstände von seiten der
kaiserlichen Gesandten, Verzicht auf weitere Forderungen dieser Art; Zurückhaltung der
Schweden bei der Verkündigung der Forderung auf Pommern.
Vostre dépesche du 9 me fut rendue un peu aprez que monsieur Salvius fut
party d’icy. Aussytost que j’eus appris sa résolution par un des gentilhom-
mes de monsieur Oxenstiern, qui me l’envoya dire une heure seulement
avant son partement, je les envoyay prier l’un et l’autre que je peusse leur
parler. Mais ilz s’en excusèrent sur ce qu’ilz avoient à conférer ensemble sur
le suject du voyage de monsieur Salvius et luy me vint veoir en passant pour
s’en aller à Munster sans que je peusse pour la haste qu’il avoit luy dire
autre chose qu’un mot de compliment sur son voyage.
Je croyois partir aussy hier comme luy. Mais je songeay depuis qu’il valloit
mieux que je visse monsieur Oxenstern pour m’esclaircir pourquoy il avoit
changé de résolution. Je l’ay donc veu ce matin et l’ay trouvé fort enrhumé,
sy bien qu’il y a apparence que rien autre chose que l’estat de sa santé ne l’a
empesché de faire ce voyage. Pour en estre néantmoins plus certain je luy
ay dit que j’avois aussy projetté de m’en aller à Munster, sy ce n’estoit que
luy y voulust aller bientost, auquel cas j’attendrois son partement, sçachant
bien que Vostre Altesse et vous Messieurs seriez très ayses que les affaires
qui y seroient concertées receussent par sa présence toute la fermeté
nécessaire à quoy j’ay ajousté tout ce que j’ay peu pour luy persuader de
venir à Munster. Aprez y avoir un peu pensé il m’a prié de différer pour
deux jours d’y aller dans lesquels il espère se trouver mieux, et en ce cas il
fera le voyage auquel il me semble qu’il est assez bien disposé si son rume
diminue.
Il m’a dit toutesfois qu’il estimoit que l’on ne pouvoit se résoudre
entièrement pour la réplique aux responses des Impériaux, que les estatz de
deçà n’eussent achevé de mettre leurs sentimens par escrit et qu’ils ne les
eussent communiquez à ceux de Munster, et mesmes que les couronnes ne
les eussent veuz, cela leur pouvoit beaucoup servir. En second lieu il croit
qu’il faudroit attandre que le comte de Trautmansdorff fust icy. Pour ce
dernier je luy ay dit que je ne croiois pas, que cela fust nécessaire, et que
c’estoit sur ce qui seroit contenu dans les répliques des couronnes, qu’il
escherroit après de négotier avec Trautmandorff au cas qu’il eust le pouvoir
de les contenter, il révoquoit mesme en doubte sy les estatz d’icy forme-
roient leurs sentimens avant l’arrivée de Trautmandorff, ce que je luy ay dit
qu’ilz devoient faire, et qu’il les en falloit presser parce qu’ilz n’agiroient
peut-estre pas en sy grande liberté, ce ministre de l’Empereur estant présent
que maintenant, veu particullièrement qu’il est homme adroit et capable de
les rendre par ses artiffices plus circonspectz à l’esgard de son maistre.
Il m’a parlé ensuite de l’article VII de leur proposition disant qu’il avoit esté
concerté qu’il y en auroit un semblable dans celles de France, dont
néantmoins on s’estoit après excusé, et après cela il m’a leu l’article, lequel
je luy ay dit nettement que l’on avoit eu raison de ne point insérer dans les
propositions de France, parce que c’eust attaché la conclusion de la paix à
une affaire sy difficile à accommoder, qu’il sera malaysé pour ne dire
impossible d’en venir à bout, bien croiois-je que la France contribueroit
volontiers tout ce qui pourroit pour faciliter dans les estatz à Munster et icy
qu’ilz s’accordassent et fissent une amiable composition (comme ilz par-
lent ) sur ce sujet, mais que je n’estimois pas que les couronnes se deussent
ou charger de la faire elles-mesmes, ou s’engager à ne conclurre la paix que
quand toutes ces choses seroient ajustées. Il a cette matière fort à coeur
dont monsieur Salvius parlera selon mon opinion à Vostre Altesse et à vous
Messieurs, mais la conclusion de nostre discours a esté enfin que lorsqu’il y
auroit des choses concertées entre les plénipotentiaires de l’une et l’autre
coronne, elles ne seroient plus sujettes à changement.
Quant à ce que monsieur Volmar a dit à Vostre Altesse que l’on
accorderoit aux instances de ces messieurs des passeportz aux estatz
médiatz pour lesquels ils en ont demandé, et le reste, lorsque je luy en ay
donné part et luy ay fait connoistre le soin qu’elle a de ce qui regarde leur
contentement, il m’a tesmoigné qu’ils luy en avoient très grande obligation
ajoustant qu’il me disoit en confiance, que quand ilz auront receus ces
passeportz ilz n’en demanderont plus d’autres des plénipotentiaires Impé-
riaux , le sauf-conduit général de l’Empereur estant suffisant pour leurs
confédérez et adhérens, mais qu’il leur importe de tirer par ce moien des
Impériaux la véritable explication de ce sauf-conduit général de l’ Empe-
reur , que néantmoins s’il se rencontroit cy-après quelque scrupuleux qui
voulust avoir des passeportz des plénipotentiaires Impériaux, la chose seroit
communiquée à Vostre Altesse et à vous Messieurs pour selon vostre avis
en faire les instances. Avec tout cella il demeure ferme à soustenir qu’il
estoit juste de ne passer point outre à la réplique, que les Impériaux ne leur
eussent donné satisfaction sur ce poinct, estant de très grande conséquence
de souffrir qu’ilz expliquent à leur fantaisie les choses desjà résolues et
accordées.
Il n’y a point de doubte que ces messieurs sont bien déterminez à avoir la
Poméranie pour leur récompence, néantmoins il semble qu’ilz ne sont pas
sy promps à s’en déclarer tout à fait comme nous faisons de l’Alsace, à cause
que cette première appartient à un prince d’Allemagne, chacun convient
bien qu’il leur faut et satisfaction et seureté, mais quand on vient à
spéciffier cette province, non seulement les autres, mais eux-mesmes
semblent hésiter. Monsieur Oxenstiern m’en a parlé et me semble de cette
sorte et comme estimant nécessaire pour cela que la France les ayde,
comme il a adjousté que la Suède aydera aussy la France pour ce qui est de
ses intérestz.
Entschuldigen Sie die Länge des Schreibens.