Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
261. Longueville an Mazarin Münster 1645 November 16
Münster 1645 November 16
Ausfertigung: AE , CP All 45 fol. 139–142 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 53 fol.
224–229.
Empfangsbestätigung. Konferenz mit den bayerischen Gesandten: Kritik an ihrem Zurückwei-
chen in den Verhandlungen über den Waffenstillstand; Zusage des Beistandes des Kurfürsten bei
der Durchsetzung der französischen Satisfaktion, Betonung der Abhängigkeit der französischen
Hilfe für die bayerischen Belange vom Einsatz des Kurfürsten für die Interessen Frankreichs;
Absicht des Kurfürsten auf die Schaffung einer achten Kur. Information der schwedischen
Gesandten über die eventuelle Absicht Trauttmansdorffs auf einen Ausgleich des Kaisers mit
den Reichsständen vor den Verhandlungen mit den Kronen. Entwurf der Stellungnahme der
Reichsstände in Osnabrück zur kaiserlichen Responsion auf die Proposition II, Entgegenkommen
der Kaiserlichen gegenüber den Reichsständen in den von den Franzosen abgelehnten Forderun-
gen . Persönlichkeit Volmars. Schwedische Satisfaktionsforderung. Gelder für Wittgenstein und
für reichsständische Gesandte. Konferenz mit den Mediatoren; Nachteile durch Äußerungen
von Angehörigen des Hofes gegenüber den Vertretern Venedigs und der Kurie in Paris.
Schreiben der Gesandten zum Verhalten der Generalstaaten; Forderung Seelands nach der
Beistandsverpflichtung Frankreichs im Fall des Auslaufens eines niederländisch-spanischen
Waffenstillstandes. Neigung Contarinis zu Spanien.
J’ay receu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire du 4 e de ce
mois, qui m’a donné beaucoup de joye, voyant par ce qu’il vous plaist me
mander |:sur l’affaire du duc de Bavière:| qu’en la conférence que nous
avons eue avec |:ses ambassadeurs:| nous avions aussi ponctuellement suyvi
vos ordres que si nous les eussions desjà receus. Je vous puis asseurer que
nous les avons rendus honteux de nous faire des propositions si esloignées
des premières, que nous avons fort bien soustenu que les conditions que
nous avons demandées estoient raisonnables et que puisque |:le duc de
Bavière dit que l’armée est à l’Empereur et ne dépend pas de luy:| nous
avions juste sujet de |:luy demander de plus grandes seuretez:|. Ilz nous
parlèrent de |:donner un projet de ce que nous désirions de luy. Nous leur
dismes:| qu’il falloit auparavant qu’ilz nous esclaircissent, avec qui nous
avions à traiter ou avec un prince absolu qui a une armée et qui peut tenir
ce qu’il promet, ou un prince assujetti qui ne peut disposer de rien et qui en
cas de contravention au traité n’auroit à nous payer que d’excuses. Cela
joint à |:l’appréhension qu’on leur donnoit:| que bientost on auroit une
armée qui feroit venir à des conditions plus esgalles, que celles qu’ilz
proposoient |:nous fit cognoistre qu’ilz:| entroient dans une grande craincte
que la suite de ce discours ne fust une entière rupture:|, nostre |:dessein:|
n’estant pas |:d’en venir là:| nous començasmes |:à les mettre sur le poinct
du traicté général:| où nous sçavions |:qu’ilz nous contenteroient:| pour
avoir moyen de |:nous radoucir:|. Ce fust de sorte, ainsi que vous verrez par
nostre despesche commune |:qu’ilz se séparèrent fort satisfaictz:|. Ilz
prièrent fort de s’ouvrir pour la satisfaction et que nous verrions ce qu’ilz
feroient et comme nous voulusmes |:essayer de descouvrir leurs sentimens:|
pour sçavoir si |:monsieur de Bavière avoit assurance de l’Empereur quelle
devoit estre nostre satisfaction:|, en quoy nous jugions nécessaire de |:les
faire parler:|, ilz nous dirent qu’il ne leur avoit rien mandé qui spécifiast |:à
quoy l’Empereur estoit pour se porter:| mais qu’il espéroit que ce seroit |:à
chose raissonnable. Nous n’en pusmes tirer davantage:| et ce fust sur cela
que leur disant que nous |:n’estions point engagez à l’électorat:| pour les
raisons contenues en ma dernière lettre , que ce seroit leur conduicte qui
régleroit la nostre et qu’ilz auroient parolles pour parolles et effects pour
effects, nous avons cru que de |:leur parler de la sorte cela obligeroit leur
maistre pour estre assisté de la France de s’employer avec plus de soing
pour nos intérestz:| en quoy il est sans doute |:qu’il est fort puissant:| et
tous les jugemens qu’il vous plaist de faire sont si prudens et asseurez, que
toutte la connoissance qu’on peut avoir sur les lieux ne peut aller au-delà.
Nous avons reconnu que lesdits |:ambassadeurs ne sont pas fort asseurez si
l’Empereur ne:| seroit pas pour consentir à |:l’alternative pour l’électorat et
que le but du duc de Bavière est d’amener les choses à faire un 8 e électeur:|,
sans quoy il ne juge pas pouvoir trouver sa seureté entière.
L’advis que Trautmensdorff |:a desseing de contenter les estatz de l’ Empi-
re :| et qu’il essayera ce |:moyen avant que venir aux couronnes:| se
confirme de tous costez et l’ayant donné aux Suédois ilz m’en remercièrent
fort et me mandèrent avoir desjà |:cognu cette invention et qu’on commen-
ce d’en jetter des fondemens:|.
Nous vous envoyons ce qu’ont fait les estatz de l’Empire qui sont à
Osnabruck sur la responce des Impériaux . Dans le peu de loisir que nous
avons eu de le considérer, nous avons trouvé qu’ilz ne pouvoient pas mieux
parler sur les choses qui nous regardent. Ce n’est encore que le projet
dressé par les quatres qui avoient este députez pour y travailler . Ce ne sera
pas |:sans peine qu’on disposera chacun d’eux à la satisfaction des couron-
nes . Les Impériaux:| ne font que prendre garde sur quoy de |:leurs griefs
nous serons froidz pour leur accorder:| et leur imprimer par là |:le
soubçon:| qu’à cause |:des Huguenots:| de France nous sommes |:contre les
protestans d’Allemagne et que pour les destruire:| nous n’avons pas
seulement |:liaison avec tous les autres catholiques:|.
J’ay veu Wolmar qui m’a tesmoigné grand désir de la paix et vouloir
souvent conférer avec nous. |:Il a esté jusqu’icy maistre de la négotiation:|
ainsi que sont tous les docteurs en Allemagne. |:Nous verrons quelle part il
s’y conservera:|:quand Trautmensdorff sera icy qui est arrivé à Francfort le
11 e du courant. Par toutes les villes où il a passé on luy a fait tous les
honneurs immaginables qui monstrent l’oppinion qu’on a de son crédit.
Pour ce qui est de |:la Moravie, si les Suédois la demandent:| ce ne sera
qu’en intention de |:la donner en récompense de la Poméranie et le bruit
que faict l’électeur de Brandebourg est:| principalement |:pour venir s’il
peut au mariage de Suède. Monsieur Contarini a:| fait fort esclatter cela et
croyoit que c’estoit ce qui |:retenoit les Suédois de venir:| pour sçavoir de
|:la cour de Suède:| comme quoy ilz auroient à |:coucher leurs prétentions
sur la Poméranie:|. Nous en serons esclaircis monsieur Salvius venant
d’arriver.
J’ay veu le comte de Wigenstein qui rend grâces très humbles de |:la
pension de son frère:| et ayant désiré pour faire enterrer celuy qui est mort
mille risdalles seulement, n’ayant pas moyen de le faire sans cela. Nous les
luy avons fait donner de l’argent que nous avons icy. Il sera bien à propos
qu’il vous plaise |:nous en faire envoyer:| estant dans ces deux ou trois
|:mois où il faudra libéralement en employer pour gaigner des gens si nous
voulons que ce soit utilement:|. Si nous avons à estre blasmés, c’est d’avoir
esté jusques icy |:trop retenus à en donner:|.
Nostre despesche commune vous informera de la conférance que nous
avons eue avec |:les médiateurs, et que nous appréhendons que changeans:|
comme |:ilz font le sens des choses nous n’en ayons bien de la peine dans la
négotiation:|. J’ay cru qu’en parlant de cela nous avions un sujet fort propre
de faire connoistre dans nostre despesche le préjudice qu’apporte de
|:s’ouvrir au nonce et à l’ambassadeur de Venise qui sont à Paris:|, voulant
espérer que cela servira pour |:empescher Monsieur le Prince et tout autre
de leur rien dire et qu’il n’y ayt que:| vous Monsieur |:de qui ilz sçachent
les choses et de:| nous qui tiendrons exactement le langage que vous
ordonnerez.
Sur l’advis que nous eusmes de |:l’article adjousté à l’instruction des
députez de Messieurs les Estatz:| nous escrivismes fortement là-dessus et
aussitost nous apprismes que |:monsieur le prince d’Orange asseuroit qu’il
avoit esté mis sans son sceu:| et qu’il n’y demeureroit pas, mais que |:les
plénipotentiaires de Messieurs les Estatz ne traicteroient pas avec les
Espagnolz s’ilz n’estoient recognus pour ambassadeurs. Monsieur Contarini
sçait les articles:| que depuis peu |:la Zélande:| a demandé qui fussent
|:adjoustez à l’instruction de Messieurs les Estatz:| par lesquels ilz |:nous
veulent obliger de rompre la paix s’il tient au roy d’Espagne que leur trêve
ne soit pas continuée:| et en nous les disant il parla hautement que |:cela
venoit de monsieur le prince d’Orange:| chacun sçachant que |:la province
de Zélande est la seule qui dépend de luy:| et qu’ainsi ce qu’elle fait en cela
n’est que |:par son mouvement:| pour non seulement |:retarder l’envoy des
députez à Munster mais pour rompre tout traicté de paix:|.
Ce que je puis juger par le |:procéder de monsieur Contarini c’est qu’il a
beaucoup plus d’attachement avec les Espagnolz qu’avec les Impériaux et:|
qu’il ne seroit pas bien aise que |:la paix de l’Empire se fist laissant celle
d’Espagne en arrière:|. Je vous suis Monsieur extrêmement obligé de ce que
vous avez la bonté de me tesmoigner de la joye de ce qu’ont fait les
Impériaux et de vouloir employer vos offices pour faire suyvre cest exemple
aux médiateurs. Je ressens autant que je dois cest honneur-là …