Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
256. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 November 11
Paris 1645 November 11
Kopien: AE , CP All. 54 fol. 312–315 = Druckvorlage; AE , CP All 56 fol. 224–228. Konzept
Briennes: AE , CP All. 56 fol. 229–230. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 202–206; Gärtner VI S.
686–696.
Ankündigung der Zusatzinstruktion; Begründung seines Schreibens; Friedensbereitschaft Frank-
reichs . Begrüßung der Aufnahme der Visiten mit den kaiserlichen Gesandten, eventuelle
Nachahmung der Haltung der Kaiserlichen in der Titelfrage durch Contarini; Lob der
Ausführungen zur Pfalzfrage und der Zurückweisung der kaiserlichen Bemerkungen zu
Lothringen, Aufforderung zur Verdeutlichung der Haltung der Gesandten zur Frage der
Satisfaktion Hessen-Kassels, wahrscheinliche kaiserliche Bereitschaft zur Satisfaktion der
Kronen; Anweisung zur Umsicht bei dem Problem des Besitzes geistlicher Güter durch
Protestanten; Erwartung der Stellungnahme der Gesandten zur kaiserlichen Responsion auf die
Proposition II. Betonung der Vollmacht der Gesandten zur Zusicherung des französischen
Beistandes für Bayern in der Frage der Kurwürde. Aushebungen. Kurfürst von Mainz.
Erfolglose spanische Werbungen um den Prinzen von Oranien. Militärische Unterstützung des
Kurfürsten von Trier, Entsendung Vautortes zu ihm, Erwartung der Ergebnisse der Mission
Antouilles. Schutz Frankreichs für Antonio Barberini entgegen den Wünschen des Papstes,
Zustimmung zur Fortsetzung der päpstlichen Friedensvermittlung, Zuverlässigkeit Chigis.
Militärische Nachrichten. Postsachen.
Bien que je vous envoie un mémoire qui doit estre attaché à vostre
instruction comme en faisant part je ne lairray de faire response à vostre
lettre du 28 du passé. Je m’en pourrois dispenser et c’est le sens de ce
proeme puisque le sujet qui vous tient de par delà estant pour y conclurre la
paix quand il vous est prescrit ce que vous avés à demander et ce dont vous
vous pouvés relascher, toute autre chose est inutile, néantmoins je ne puis
pas prendre party sçachant que les propositions que vous aurés à faire
veulent du temps pour estre résolues et que pendant celluy-là vous auriés
peine de n’estre pas informés de plusieurs particularités qui peuvent mesme
ayder à vostre conduitte. Avant que de les déduire je ne puis m’empescher
de vous prier de considérer le zèle de Sa Majesté au bien de la paix et par
combien de différens expédiens elle peut se contenter se relaschant
volontiers des premiers et meilleurs et se contentant des moindres affin que
le public trouve son repos et que celuy dont la chrestienté jouira face
appréhender au Turc la continuation de la guerre et que la crainte d’estre
assailly par tous luy fasse se désister d’en attaquer l’un de ses potentatz et
que l’union qui sera entre tant de couronnes puisse aussy servir à maintenir
celle d’Angleterre qui se voit esbranslée et par un exemple très mauvais
qu’un Estat royal puisse devenir un estat populaire. Si les Espagnols sont
tant soit peu touchés des maux que souffre l’Europe et de ceux mesmes
qu’ils ressentent cette paix si désirée sera bientost conclue ou du moins une
trefve à longues années pendant laquelle il sera aisé de prendre des
expédiens que présentement on rejette parce que la hayne, la rage et le
ressentiment sont les conseillers prédominans et que lors la raison, la
justice et la crainte mesme de retomber dans les premiers maux dont la
mémoire ne sera pas perdue, seront ceux qui seront suivis. Enfin que
peut-on désirer de la France qui veut la paix, qui s’accommode à une trefve
et dans l’un et l’autre de ces partis se contente non seulement de perdre
l’espérance de s’aggrandir mais se contente de garder bien moins qu’elle a
droit de demander et qui en l’un des cas veut bien contribuer à la
subsistance de l’un de ses alliés affin de l’induire d’y entendre et qui desjà se
va constituant en de nouvelles despenses si l’un d’eux est forcé de rentrer
dans la guerre la trefve expirée que seul il désire à cause qu’en la paix mille
et mille inconvéniens peuvent causer la perte de leur Estat et de leur
liberté? Cella soit dit à la gloire de Sa Majesté et de ceux qui ont eu part à
luy faire prendre de si promtes résolutions, et estant temps de se prévaloir
de celuy qui reste avant le partement de l’ordinaire j’entre en matière et
selon l’ordre de vostre lettre j’y feray response.
Elle commence par nous informer que vous avés rendu la visite aux
comissaires Impériaux, que le premier de vous a eu le tiltre dont il avoit
esté traitté en la leur, et qu’avec beaucoup d’adresse vous aviés laissé
entendre que c’estoit cette difficulté seule qui avoit interrompu vos
conférences et vos visites affin de ne point vous priver de l’avantage qui
estoit à pendre lors de l’arrivée du comte de Trautmansdorff lequel se
pouvant souvent trouver avec les Suédois auroit pu les disposer à diverses
choses qu’il est bon d’empescher et que c’eust esté un notable désavantage
de se priver d’entrer en conférence avec luy ce qui eust esté infaillible si
vous n’eussiés couvert la faute selon nous qui avoit esté commise par les
Impériaux visitant le comte de Peñaranda avant que d’avoir esté chez
monsieur le duc de Longueville puisqu’il ne s’estoit rendu à Munster que
depuis Vostre Altesse.
Avant que d’entrer en un autre point je dois vous dire que l’ambassadeur de
Venise m’a fait entendre que Contarini avoit blasmé le comte de Nassau
d’avoir affecté de parler sans donner titre luy ayant remonstré que son
collègue parlant pour les deux l’ayant fait il devoit luy en avoir donné
l’exemple. Adroittement il m’a voulu insinuer que ledit Contarini n’attend
que cella pour suivre l’exemple estably sans néantmoins me le promettre
me faisant entendre qu’il n’en avoit pas l’ordre. Je luy ay respondu
fortement et franchement ce que je devois qui m’estois oublié de vous dire
que vostre manière d’agir avoit esté approuvée, comme aussy la retenue et
la fermeté avec laquelle vous aviés répondu à ce qu’ilz avoient avancé au
sujet de la maison Palatine, car quand ilz publieroient vostre response, et
ceux de cette maison et le duc de Bavières en demeureront obligés, estant
certain que la paix ne sçauroit estre asseurée que le différend qui est entre
ses maisons ne soit assoupy qui a duré depuis tant d’années qu’il se peut
dire que c’est un des premiers sujets de la présente guerre. Ilz ont rejetté les
intérestz de madame la Landgrave non tant à mon sens pour la hayne que
pour prendre prétexte de parler de ceux du duc de Lorraine mais que
prudemment vous leur aviés résisté et destruisant une opinion qui peut
estre douteuse, sçavoir si les choses jugées peuvent entrer de nouveau en
traicté et faisant connoistre la disparité des intérestz et de ses princes et des
couronnes de France et impériale l’une ayant autant de justice d’empescher
que son droit sur la Lorraine en soit mis en question que l’autre en auroit
peu d’insister sur leur première maxime.
J’ay remarqué que vous tranchés pour Marbourg ce qui me fait juger que
vous doutés sur ses autres prétentions et qu’il sera bon que vous nous
expliquiés affin que quand ses ministres nous en parleront ilz trouvent nos
responses toutes conformes.
Puisqu’ilz n’ont pas trop insisté qu’il ne nous devoit point estre fait de
desdommagement pour les pertes souffertes et qu’ilz n’ont parlé que
légèrement des prétentions qu’ilz ont sur les trois Eveschés il y a lieu
d’assentir à vostre jugement et de croire qu’il passe pour estably qu’il faut
laisser quelque chose à la France et à la Suède, le plus et le moins c’est ce
qui reste en question, et à cella par le susdit mémoire Sa Majesté s’explique
si nettement de ses intentions qu’il n’y a plus de lieu d’en parler. Qu’ils
donnent les mains à laisser en celles des protestans les biens ecclésiastiques
qu’ilz possèdent, cella ne m’a pas surpris, c’est l’ordinaire de ceux de cette
maison de faire les catholiques zélés mais d’abandonner aisément les droitz
de l’Eglise quand il s’agit de leur intérest. Le traitté de Prague pouvoit estre
mis en avant pour justifier ce que je dis lorsque mesme ils sont résolus
d’estendre parlant de soixante ans au lieu que dans celuy-là le terme estoit
moindre si ma mémoire ne me trompe, à laquelle j’ayme mieux me fier que
feuilleter mes papiers. C’est une chose à quoy il se falloit préparer et il sera
de vos prudences de si bien establir cette condition et de l’expliquer si
nettement que ledit temps révolu il n’y ayt point de difficulté à la
restitution, ou que celle qu’on y apportera ne soit point le sujet d’une
nouvelle guerre.
Nous attendrons ce que vous nous promettés sur les propositions délivrées
par les impériaux qui font sonner bien haut un consentement donné à
l’establissement d’une trefve comme si celle qu’ilz disent vouloir consentir
en estoit une longue ou bien qu’elle ne peut estre entendue devoir durer
que pendant que l’on traittera ayant en outre diverses restrictions, comme
engageant toutes affaires postposées de vaquer à celle du traicté.
Sur ce qui regarde Bavières permettés-moy de vous demander que vous
ayés à vous expliquer ou de nous dire que vous n’ayés pas pris le sentiment
du conseil. On propose bien divers partis pour l’électorat, mais tous en
assurent le titre, le rang et la dignité à Bavières qu’on souhaiteroit bien
estre seul de sa maison affin de ne point accroistre le nombre, mais si les
Suédois appuians le Palatin n’y veulent consentir on entre en ouverture
d’en créer un huitième et il n’est pas décidé si ce sera le Palatin ou Bavières
qui sera celuy-là. Ainsy on croid que vous avez pouvoir d’assurer Bavières
que Sa Majesté l’aydera et protégera à deffendre et à conserver ce titre
pourveu que de son costé il appuie nos intérestz selon qu’il est plus au long
porté par ledit mémoire auquel on vous remet ayant esté dressé après un
exact examen de ce qui est à faire pour cella.
Die in den Niederlanden geworbenen Truppen werden im kommenden Jahr in
Deutschland eingesetzt. Mittlerweile ist die Geldüberweisung für die Werbun-
gen La Thuilleries in Dänemark erfolgt. Der Graf von Nassau-Dillenburg kann
zu den gleichen Bedingungen, wie sie Bönninghausen zugestanden wurden,
Aushebungen veranstalten.
Ce qui regarde la conduitte qu’il faudra tenir avec l’électeur de Mayence est
remis à vostre jugement et monsieur le vicomte de Courval ou monsieur de
Vautorte auront comme ils ont desjà eu les ordres de la cour de se
conformer aux vostres. Il a esté vériffié que quelques chanoines mal
affectionnés et un secrétaire de cet électeur en langue italienne nommé
Octavio Octaviani avoient imposé diverses choses audit vicomte et depuis
ce temps-là je n’ay point ouÿ parler de luy. Mais le baron de Reyfemberg
neveu dudit électeur continue tousjours dans le désir de servir et est en
l’estat de donner des preuves de son affection à cette couronne.
Pour les traittés particuliers poursuivis avec beaucoup de chaleur par les
Espagnols envers Messieurs les Estatz et monsieur le prince d’Orange, nous
avons tout sujet de nous louer de la netteté de leur procédé. Un capucin a
escrit à cette Altesse et est entré à luy offrir des Estatz pour son particulier
ce qu’il a rejeté et prenant bien en respondant à sa lettre de ce qu’il falloit
faire pour pacifier les princes a déclaré que c’est à Munster où cella se doit
ajuster, comme il a usé de grande confiance envoiant le double de sa lettre
avant que de l’avoir fait voir aux provinces et qu’il peut désirer que pour un
temps cella demeure dans le secret, il vous plaira de le luy garder .
Ce que vous avés mandé de l’électeur de Trève a aydé à faire prendre une
bonne résolution à son avantage qui sera de l’assyster si la nécessité du
service oblige nos trouppes de prendre leurs quartiers entre le Rhin et la
Moselle, et bien que cella se pust excuser sur ce que les pays sont occupés
par les Espagnols, néantmoins on pourra passer à luy faire grâce. Le mesme
monsieur de Vautorte dont j’ay cy-dessus parlé a eu commandement d’aller
le trouver. Je ne doute point qu’il n’ayt observé ce que je luy ay mandé
d’essayer de sçavoir ce que le gentilhomme que vous y avés envoyé avoit
négotié avec luy, affin de confirmer ce qui aura esté avancé par celuy-là
duquel vous nous faittes sçavoir le retour et les bonnes dispositions de cet
électeur sans entrer en aucune particularité, ce qu’il vous plairra de faire
pour la première dépêche et ce qu l’on presse de vous ouvrir provient de
l’estime qu’on fait de vos personnes et de vos suffisances.
Reste à parler du pape lequel a dépêché un courrier extraordinaire pour
faire sçavoir à son nonce qu’il croit que la France prenant en protection les
Barberins qui s’en sont déclarés serviteurs ayant mis les armes de la
couronne sur les portes de leur palais ne voudra pas protéger le cardinal
Antoine lequel a encouru les censures et peines de droit pour s’estre
absenté de Rome sans en avoir eu la permission . Il n’a pas esté difficile de
respondre, la feuille qu’on cotte sert d’excuse à l’accusé et la juste crainte
qu’il a eu d’estre arresté ne peut estre rejetté. Le peu de démonstration qu’il
a fait contre le cardinal de Valencey tombé dans la mesme faute luy a aussy
esté représenté. La force qu’il a voulu faire sur cet accident en a donné pour
luy reprocher sa conduitte et sans qu’une légère indisposition de gravelle ou
de bile dont monsieur le duc d’Orléans a esté attaqué monsieur le nonce
eust esté mandé dès avant-hier et eust sceu les intentions de la Reyne, ce
qui a esté remis à lundy par cette seule considération. Entrés dans la vostre,
on ne voudra pas luy lever la médiation ou à mieux parler à son ministre et
pour n’y avoir peu ou point de péril qu’elle luy demeure que pour ne
donner lieu aux ennemis de publier que nous recherchons ce prétexte pour
interrompre le cours de la négotiation dans laquelle mesme il y a lieu
d’espérer que Chigy vous sera favorable et la déclaration qu’il a faitte
d’estre serviteur de la maison Barberine en conseillant de la recevoir en
France ainsy que vous nous l’avés mandé par vostre précédente, me paroist
une déclaration formelle qu’il est serviteur de cette couronne et qu’il n’a
nulle liaison particulière avec le pape envers lequel pourtant il conservera
les apparences et avec raison puisque son avancement et sa fortune sont en
ses mains.
Einnahme von Hulst . Vous n’aurés point par cet ordinaire de mémoire du
Roy parce qu’on a résolu de vous dépêcher un extraordinaire dans 3 ou 4
jours.