Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
248. Longueville an Mazarin Münster 1645 Oktober 28
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Münster 1645 Oktober 28
Ausfertigung: AE , CP All. 45 fol. 89–90’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 53 fol.
143–145’.
Affaire Hersent: Vorsprache Boulengers bei Chigi, Drohung mit der Ablehnung der päpstlichen
Friedensvermittlung und mit der Überprüfung des letzten Konklaves, Bekräftigung der
Einmütigkeit des Hofes; Verteidigung des Papstes durch Chigi, Andeutungen über die
Urheberschaft Panzirolos bei den antifranzösischen Unternehmungen.
Après avoir considéré quels moyens seroient les plus propres pour |:faire
sçavoir au nonce:| ce qu’il vous a pieu de me mander
luy parlois moy-mesme il croiroit:| que ce ne seroit pas |:sans ordre:|, que
tout ce que |:j’avois à luy dire pour luy donner appréhension:| du
ressentiment |:où peut porter la conduicte du pape:| seroit pris |:de luy pour des
menaces:| et qu’ainsi |:je ne ferois pas l’effect:| que je désirois. J’ay cru y devoir
|:envoyer Boulanger qui:| estant revenu depuis ma lettre escritte
voulu manquer de vous informer de ce qu’il |:y avoit faict:|.
Il a |:commencé par le récit de ce qui s’est passé en l’affaire d’Hersent et:|
luy a fait connoistre à quelles |:extrémitez on estoit pour se porter arrestant
toutes les affaires bénéficiales:| qui intéressent assez sensiblement |:la cour
de Rome, excluant le pape de la médiation:| qui touche extrêmement |:son
honneur et renouvellant la poursuite des deffaultz de son élection qui:| va
jusques à |:débattre sa dignité:| et qu’il falloit qu’il sceust que sans |:vostre
authorité l’animosité qu’a conceu la France de toutes ces offenses estoit
telle:| qu’il n’y a pas une de toutes ces choses ny de celles qui ont esté
cy-devant faittes |:par nos roys:| dans la mésintelligence qu’ilz ont |:eue
avec les papes:| dont on ne se fust servy en ceste occasion |:et que si
bientost de Rome on n’y apporte les remèdes et promptz et nécessaires que
vous ne serés plus en pouvoir de l’empescher:| comme |:vous avez faict
jusques icy:|. Que je ne pouvois |:luy celer qu’en France on est sur le poinct
d’en délibérer:|.
Cela |:luy a imprimé une craincte et un estonnement:| au-delà de ce que je
|:l’estimois capable et:| j’ay bien veu que d’avoir pris la |:voye de luy faire
donner secrettement ces advis et en le priant de n’estre pas allégué avoit
produit ce que j’en avois attendu, luy:| ayant fait dire que ce que |:je faisois
en cela estoit pour descharger ma conscience des malheurs qui en pour-
roient arriver:|.
Ensuitte |:Boulanger luy a dict qu’il estoit obligé de destromper le pape que
tous ces moyens ne:| faisoient que le descrier et que pour vous:|, Monsieur,
|:ilz vous servoient au lieu de vous nuire et:| qu’il n’y avoit personne |:en
France à qui on s’addressast pour former une cabale contre vous:| qui ne
fist la mesme chose qu’a fait |:monsieur le duc d’Orléans, l’abbé de La
Rivière et dont l’entremetteur ne se trouvast logé dans la Bastille ainsi que
Hersent, que:| la cour et le royaume estoient plus unis que jamais ilz ne
l’avoient esté et dans une assiette plus asseurée fondée sur la confiance que
chacun prenoit en vous et sur l’estime qu’on avoit de vostre conduicte, que
vos actions estoient si esclatantes et si désintéressées que l’envye ny la
mesdisance n’y pouvoient mordre, qu’ainsi tout ce qui s’entreprendroit
contre vous soit auprès de la Reyne, de Monsieur et de tous les grands du
royaume seroit inutile et que ce qu’on voudroit faire réussir en France il
falloit que ce fust par vostre seul moyen.
|:Cela luy a faict une forte impression et a dict qu’il en escriroit au pape,
qu’il luy avoit desjà mandé que de la France dépendoit la paix et:| que Sa
|:Saincteté ne:| pouvoit nous y amener que par des moyens doux et
obligeans. |:Il a faict:| des protestations d’estime et d’affection pour vous
|:et ensuite a voulu excuser le pape:| et par un long discours dans lequel |:il
a parlé de la mésintelligence qui a esté entre vous et le cardinal Panzirole:|
qu’il est |:logé dans le palais du pape et a sa principale confiance:| il a
semblé que c’estoit faire tacitement connoistre que si il se passoit quelque
chose |:contre les intérestz de la France, cela:| pouvoit venir de luy qui
ayant esté nonce en Espagne y avoit toute son affection. Il:| a voulu faire
voir n’estre pas |:bien à Rome et qu’il n’attend qu’à estre chaque:| jour
|:rappellé et dict que s’il y avoit quelqu’un auprès de Sa Saincteté:| pour
pouvoir agir pour les intérestz de |:la France, qu’il croid qu’il ne se laisseroit
pas tant emporter à ceux qui ont affection pour l’Espagne. Il:| ne paroist
pas fort bien |:informé du secret de Rome et:| veu son |:humeur c’est tout
ce qui s’en pouvoit tirer:|.
Ceste lettre vous est escritte avec tant de haste qu’il est impossible qu’il n’y
ayt en toutes façons beaucoup de fautes. Je vous supplie très humblement,
Monsieur, de les vouloir excuser, de me commander ce que vous aurez
agréable qu’on adjoute à ce que j’ay desjà fait …