Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
247. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 Oktober 28
Münster 1645 Oktober 28
Ausfertigung: AE , CP All. 56 fol. 162–174’ = Druckvorlage. Duplikat für Mazarin: AE , CP
All. 45 fol. 80–83. Kopien: AE , CP All. 48 fol. 532–535; ebenda fol. 540–542; AE , CP All. 53
fol. 148–152. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 189–191; Gärtner VI S. 586–595.
Erste Visite der Kaiserlichen: Titelstreit als Vorwand zur Hinnahme ihrer vorangegangenen
Visite bei Peñaranda, Unumgänglichkeit der Kontaktaufnahme in Hinsicht auf die Ankunft
Trauttmansdorffs; Gewährung des Altesse-Titels durch Volmar; Zurückhaltung bei Aussagen
über die französische Unterstützung der Anliegen Bayerns, Betonung der hessen-kasselischen
Satisfaktionsforderung; Ablehnung der Behandlung der Anliegen des Herzogs von Lothringen,
vermutliche Bereitschaft des Kaisers zum Entgegenkommen in der Satisfaktionsfrage und bei
den geistlichen Gütern. Aufschub der Stellungnahme zur kaiserlichen Responsion auf die Propo-
sition II, bevorstehende Konferenz mit den schwedischen Gesandten. Andauerndes Schweigen der
bayerischen Gesandten; eventuelle Notwendigkeit zur Festlegung in der Frage der Kurwürde.
Aushebungen. Behandlung der kurmainzischen Gesandten. Klage bei den Mediatoren über die
spanischen Versuche zu Separatverhandlungen. Visite bei den Gesandten Kurtriers, Rückkehr
Antouilles. Affaire Hersent: Empfehlung der Beschneidung der französischen Geldmittel für die
Kurie, Ablehnung der päpstlichen Mediation nur als letztes Mittel.
Nous remismes il y a huict jours à vous mander par cet ordinaire ce qui s’est
passé en la visite que les plénipotentiaires de l’Empereur nous ont faicte.
Vous aurez desjà sceu les difficultez qui avoient empesché que nous ne nous
pussions voir depuis l’arrivée de moy duc de Longueville, et comme |:eux
ayans cependant visitté le comte de Piñaranda qui estoit arrivé le dernier:|
nous fusmes bien aises de faire paroistre dans le public que |:le commerce
entre nous se rompoit pour d’autres raisons:| qui regardoient la différence
des titres parce que sy nous eussions |:rompu sur la visitte de Piñaranda:| il
ne fut point resté |:de voye d’accommodement:|. Maintenant nous aians
faict sçavoir qu’ilz avoient receu de nouveaux ordres et qu’ilz estoient
disposés de faire ce qu’ilz refusoient alors, nous avons esté très aises qu’ilz
nous ayent |:eux-mesmes donné le moien de restablir les entreveues,
principallement sur le point de l’arrivée du comte de Transmantdorsn:|. Il
nous eût esté désavantageux de |:n’avoir point de comunication avec un
ministre:| de ceste considération pendant qu’il l’auroit eue |:ordinaire avec
les plénipotentiaires de Suède:|, d’autant que tous les advis nous appren-
nent qu’il doit estre chef de la légation impérialle, tant à Munster qu’à
Osnabrug:|.
La première chose qu’ilz firent fut d’envoier demander l’audience par deux
gentilshommes avec le titre d’Altesse au premier de nous, et estans venus le
lendemain après que le comte de Nassau eut faict son compliment en
françois sans user d’aucun titre, son collègue prit la parole ainsy qu’il a
accoustumé et dans une longue harangue latine, suivie d’un discours italien
donna tousjours le titre d’Altesse et d’Excellence selon qu’il addressa sa
parole. Il est à remarquer qu’il parla par ordre de l’Empereur au nom du
comte de Nassau et au sien, et qu’outre qu’il est en pareille autorité que
ledict comte tous les ministres de l’assemblée luy donnent la main et le titre
d’Excellence et luy font les mesmes honneurs qu’à son collègue. Nous
rendismes la visite aux Impériaux quatre jours après où les mesmes choses
furent observées, et en l’une et l’autre de ces conférences |:ilz mirent sur le
tapis presque tous les poinctz les plus inportans de la négotiation pour
tascher de descouvrir noz sentimentz:|.
Ilz parlèrent d’abord de |:l’affaire de la maison Palatine et insinuèrent:|
assés adroictement que |:le duc de Bavières se promettoit de ne nous avoir
pas contraires:| ce qui nous obligea de respondre avec |:beaucoup de
retenue:| pour ne mettre pas entre leurs mains de quoy nous pouvoir
|:nuire ou auprès du duc de Bavière ou auprès de noz alliez et des
protestans d’Allemagne:|. Nostre response fut en substance que |:ce diffé-
rend estoit une des principalles causes de la:| guerre qui est en Allemagne
depuis vingt-sept ans et que |:s’il n’est terminé de tout point:| il n’est pas
possible d’espérer une paix qui soit durable. Que pour nous nous serions
tousjours disposez |:d’y apporter plustost de la facilité que de l’aigreur:|
pourveu que ce pût estre avec |:la satisfaction des parties intéressées et celle
de noz alliez:|. On ajousta plusieurs autres discours sur ce suject où nous
eusmes ce bonheur que parlans tous trois à diverses reprises ils virent que
nous nous expliquions avec beaucoup de liberté et de conformité.
Ils essaièrent de réduire à rien la |:satisfaction de madame la Langrave:|,
disans qu’il s’en faloit tenir |:au traicté cy-devant projetté entre l’Empereur
et elle:| par l’entremise de l’électeur de Mayence
sy fortement ses intérestz et opposasmes tant de raisons aux leurs, principa-
lement |:sur le subject de Marbourg:| qu’ils connurent bien |:que pour faire
la paix:| il |:falloit luy donner quelque contentement:| et ne s’arrester pas
sur les maximes générales qu’ilz allèguent tousjours de ne toucher point
aux choses jugées.
Ilz prirent suject de nous dire que nous |:demandions bien la satisfaction de
noz amis:|, mais que nous ne voulions pas |:faire raison à ceux de
l’Empereur en reffusant le restablissement du duc de Lorraine:|. Nous
repartismes promptement tous d’une voix que la chose estoit bien différen-
te parce que |:madame la Langrave n’a faict aucun traicté avec l’Empereur:|
par lequel |:elle aye renoncé à l’alliance du Roy:| et que par tous ceux |:qu’a
faict le duc Charles:| et particulièrement |:par le dernier faict à Paris et
confirmé luy estant dans ses Estatz il a expressément renoncé à l’alliance de
la maison d’Austriche:|. Que ce seroit monstrer |:peu de disposition à la
paix si l’Empereur y vouloit mesler un intérest dont il est si plainement
desgagé:|. Ce qui nous parut le meilleur est qu’après nostre réplique nous
ne les trouvasmes pas du tout sy fermes qu’on nous l’avoit voulu faire
croire.
Nous reconnusmes aussy par leurs discours |:qu’ilz ne seroient pas tout à
faict si difficilles sur le subject de nostre satisfaction qu’ilz l’ont tesmoigné
par la réponce à noz propositions:|. Ce n’est pas qu’ils n’ayent dict qu’ilz
avoient |:plustost à nous demander la restitution des trois Eveschez qu’à
nous accorder aucune chose:|, mais après avoir |:rejetté cette prétention et
establi la nostre:| ainsy qu’il convient ilz n’y ont pas tesmoigné une trop
grande résistance. Nous avons maintenu avec la mesme fermeté |:qu’il
falloit satisfaire la couronne de Suède:|.
L’article de tous où |:ilz se monstrèrent les plus facilles:| fut celuy |:des
biens ecclésiastiques:| puisqu’ilz nous dirent |:confidemment qu’ilz ne
s’esloigneroient de les laisser encore pour cinquante ou soixante ans à ceux
qui les posseddent:|. Nous croions que vous jugerés à propos de tenir ces
choses secrettes.
Nous voions par vostre dépesche du 14 e de ce mois que vous attendez nos
sentimens sur les responses de l’Empereur à noz propositions, et nous
n’aurions différé de vous en escrire, n’estoit que comme vous remarqués
très prudemment, nous avons jugé nécessaire d’y joindre ceux des Suédois
et des autres alliez dont nous n’avons peu estre informés jusques à ceste
heure. Ils doivent se trouver icy dans peu de jours pour en conférer tous
ensemble et former de concert la résolution de ce qu’il faudra répliquer. Ce
que nous n’entendons pas faire par escrit quoyque messieurs les plénipo-
tentiaires de Suède y seront obligez à faute de médiateurs.
Nous ne vous parlons point de |:l’affaire de Bavière parce que ses ministres
sont tousjours dans le silence:| en quoy il faict paroistre bien clairement
|:qu’il ne s’est avancé qu’à mesure qu’il a eu suject de craindre:|. Sy nous
voions jour |:à rentrer en négotiation avec eux nous ne perdrons point de
temps:|. Mais comme le dernier mémoire de la cour |:nous ordonne des
restrinctions sur le faict de l’eslectorat:| et que c’est le seul poinct |:qui peut
obliger ledict duc de Bavière à faire un traicté particullier avec la France,
nous apréhendons de ne pouvoir rien conclure sans luy donner formelle-
ment l’asseurance entière qu’il désire:|.
Beauregard, Brasset und La Thuillerie brauchen für die Durchführung der
Werbungen dringend Geld.
Nous proffiterons des bons advis qu’il vous a pieu nous donner et verrons
|:si en menaçant les ministres de l’eslecteur de Mayence de quelque
ressentiment contre leur maistre:| nous pourrons les obliger |:à une
meilleure conduicte:| à faute de quoy nous escrirons |:au sieur viscomte de
Courval de faire ce qu’il pourra contre luy:| et le tout par l’advis |:de
monsieur de Vautorte:| affin que rien ne puisse estre faict au delà de vostre
intention.
Dès que nous avons eu connoissance des practiques que les Espagnolz ont
faict en Holande pour y introduire une négotiation particulière, nous
n’avons pas manqué d’en faire plainte aux médiateurs et de leur faire
remarquer que lesdicts Espagnolz au lieu de demeurer dans les voies qui
peuvent faciliter la paix recourent tousjours à des moiens qui sont plus
propres à l’esloigner qu’à l’avancer et qui blessent mesme les médiateurs.
Nous sommes bien aises d’avoir rencontré en cela dans les intentions de la
Royne et d’avoir poussé l’affaire sy vivement que les |:plénipotentiaires
d’Espagne ont chargé les médiateurs de les en justiffier auprès de nous:| ce
qu’ils ont faict avec d’assez |:mauvaises raisons:|. Il n’y a point de doute que
sy l’affaire s’avançoit comme il est porté par le mémoire, il seroit grand
besoing |:d’avoir en Holande un ministre du Roy et l’un de nous s’i
transportera très volontiers:| pour y servir Sa Majesté |:si l’occasion le
requiert:|. Mais grâces à Dieu nous n’y voions pas |:présentement les
mesmes subjects d’appréhention que nous eussions peu avoir il y a quelques
jours:|, veu mesme le procédé si franc et sy obligeant de |:monsieur le
prince d’Orange:| qui nous est confirmé tous les jours de plus en plus et
auquel nous apprenons par les dernières lettres |:du sieur Brasset que celluy
de Messieurs les Estatz est entièrement conforme:|.
Nous avons visité les ambassadeurs de l’électeur de Trèves ce qui a esté faict
dans l’ordre, c’est-à-dire immédiatement après monsieur le nonce et les
plénipotentiaires de l’Empereur. Parmy les complimens nous avons jetté
quelque discours d’affaires |:où nous les avons trouvez bien disposés:|. Et
présentement le sieur d’Anctouille vient d’arriver qui nous rapporte que
|:leurs maistre est dans tous les sentimens que l’on peut souhaitter :|.
Nous avons veu la relation de l’affaire du sieur Hersent avec grand
estonnement de l’entreprise du pape qui sans avoir esgard au devoir de père
commun et à la qualité de médiateur dans le traicté de la paix cherche à
mettre de la division en France. C’est un grand avantage qu’au lieu de
l’effect que les ennemis en attendoient, cela a faict esclater l’union qui est
dans la maison Royale et nous ne manquerons pas d’en parler icy comme il
nous est ordonné et aux termes que la chose le mérite. Ce qui nous paroît
plus dangereux dans ce dessein qui a esté descouvert est que le pape ne s’est
pas contenté de tesmoigner sa mauvaise volonté contre la France par de très
mauvaises voies, mais qu’il a eu l’artifice de couvrir d’un spécieux prétexte
dans l’intention secrète d’esloigner la paix mesme, ne se souciant pas de
priver la chrestienté d’un sy grand bien pourveu qu’il jette du désordre dans
le royaume et que la guerre se continue à l’avantage des ennemis.
Et d’autant que la Reyne nous faict l’honneur d’en vouloir avoir nostre
advis, nous croions qu’il seroit très préjudiciable à l’Estat de laisser un tel
procédé sans ressentiment parce que la tolérance de tant de choses que le
pape a faict jusques à présent contre les intérestz du Roy et le bien du
royaume luy a donné l’asseurance d’en venir à une action sy extraordinaire
que celle-cy. Pour cet effect nous estimons que de tous les moiens dont noz
roys ont usé cy-devant pour réprimer les entreprises des papes, il n’y en a
point qui puisse estre légitimement emploié en ce rencontre. Nous ne les
spéciffierons pas sachans bien que messieurs du conseil sont mieux ins-
truicts que nous de ce qui se peut faire, mais |:à un homme avare comme est
le pappe et à l’entrée de son pontificat:| il semble qu’un des plus sensibles
|:sera celluy qui touchera la bourse et que mesme en examinant ce qui s’est
passé dans son eslection sous prétexte de travailler à la justiffication de ceux
qui y ont agy de la part du Roy, l’on pourroit luy faire appréhender plus
grande déclaration de la France contre luy en cas que de son costé au lieu
de refformer sa conduicte:| il voulût se porter à quelque nouvelle entre-
prise . Entre ces moiens nous ne faisons point de doute qu’il ne doive estre
excluz de la médiation dont il s’est privé luy-mesme par une sy grande
partialité, mais selon nostre sentiment il seroit plus utile que ceste exclu-
sion suivît les autres ressentimens que de commencer par là pour ne luy
donner pas lieu de publier que ce que nous aurions faict en cela, ne seroit
pas tant pour nous venger de luy que pour troubler la négotiation de la
paix. Une autre raison est qu’il dépend de nous de |:donner si peu de
communication des affaires à son ministre, que nous le rendrions insensi-
blement inutille quand il nous plaira et cependant nous le tiendrons dans la
crainte d’une exclusion plus formelle dont on pourra mesme tirer quelque
proffict:|.