Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
245. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 Oktober 28
Paris 1645 Oktober 28
Kopien: AE , CP All. 56 fol. 158–159 = Druckvorlage; AE , CP All. 48 fol. 536–536’; ebenda
fol. 537–538; AE , CP All. 53 fol. 137–138. Konzept Briennes: AE , CP All. 56 fol. 160–160’.
Druck: Nég. secr. II, 2 S. 187–188; Gärtner VI S. 581–585.
Empfangsbestätigung. Ankündigung weiterer Instruktionen. Anteil Bayerns an der Entsendung
Trauttmansdorffs. Anweisung zur Forderung unterstützender militärischer Operationen bei
den schwedischen Gesandten. Austausch der Ratifikationen des Vertrages von Brömsebro,
Aushebungen. Bedauern über die Nutzlosigkeit der Mission Croissys, falsche Einschätzung der
Abhängigkeit Rákóczys von der Pforte, ausreichende Finanzmittel für den Fall der Aufhebung
des Vertrages mit dem Kaiser. Gesandtschaftsfinanzen. Passforderung der portugiesischen
Vertreter. Zurückweisung dieser Forderungen durch die Kaiserlichen.
J’escris à tous trois bien que la lettre que j’ay receue ne soit signée que de
deux qui est en datte du 19 e du présent, celle-là remettoit à faire response à
deux amples dépesches qui vous ont esté envoyées parce que Son Altesse de
Longueville estoit absent de Munster et celle-cy sera plus courte qu’elle ne
debvroit estre parce qu’elle vous promettra l’envoy d’un extraordinaire et
ce dans le mardy ou mercredy de la sepmaine prochaine.
On prent ce temps pour vous envoyer les dernières intentions de Sa
Majesté sur les affaires généralles à quoy on se trouve convié et obligé par
une vive instance faicte par monsieur le nonce, sur une très pressante du
duc de Bavières, si c’est de bon qu’il parle vous en serez les juges et s’il a le
pouvoir comme il se vante vous le connoistrez bientost. Il veut qu’on se
persuade que c’est luy qui a donné lieu à l’envoy du plus confident ministre
de l’Empereur à l’assemblée et il infère que la présence de celuy-là lèvera
tout prétexte aux Espagnols de marcher retenus, puisque communiquant
avec luy il les esclaircira des dernières intentions de son maistre et qu’ayant
délibéré en commun chacun en pourra advancer le service et ce qui est
nécessaire pour parvenir à un accommodement. Ce qui nous presse et ce
qui nous blesse c’est que les forces de l’Empereur ayant encouragé celles de
Bavières et les ayant fortiffiées nous sommes au poinct que nous avions
appréhendé et nostre trop grande déférence pour les Suédois pourroit nous
estre esgallement inutile. Vous sçaurez bien le leur faire entendre et les
presser de ce qu’il leur convient faire pour rendre aux armes de France la
pareille assistance qu’ilz en ont eue à la cause commune ce qui se doibt
attendre des leurs.
Vous aurez sans doutte esté advertis par monsieur de La Thuillerie que les
ratiffications du traitté dont il a esté le médiateur ont esté réciproquement
délivrées, et qu’on travaille à en exécuter les conditions, qu’il attendoit les
ordres de Sa Majesté pour prendre en service plusieurs qui s’offroient. Au
premier jour nous sçaurons le nom et le nombre de ceux qui y seront
entrez.
Je doubte que le voyage qui a esté entrepris par monsieur de la Croisie
produise aucun effect. Je loue son zèle et c’est la seule excuse qu’on luy peut
donner. Autrefois j’avois creu que les commandements de la Porte n’ es-
toient pas si pressants qu’ilz deussent obliger le Transilvain à faire la paix.
Le vizir s’en estoit laissé entendre de cette sorte à monsieur de La Haye,
mais qu’aprez qu’ilz ont eu effect qu’ilz en donnent de contraires, c’est ce
que j’aurois peyne à imaginer et d’autant plus que le Grand-Seigneur estant
entré en rupture avec la République ne voudra s’attirer une guerre dans la
Hongrie. Je sçay bien que l’Empereur n’a pas la puissance de la faire, mais le
Grand-Seigneur n’a pas assez de connoissance des affaires de la chrestienté
pour en juger comme nous. S’il arrive que je me sois mescompté et que ce
prince recommence la guerre, il ne sera pas impossible de satisfaire aux
conditions du traitté et de faire remettre à Dantzic la somme qui y aura esté
prise pour employer à la levée des gens que nous prétendons faire en
Dannemark. L’argent qu’il a touché a toujours esté bien employé l’ayant
empesché de conclurre avec l’Empereur pendant un an.
Quelques-uns de ces messieurs qui servent le Roy sous voz commande-
ments et qui avoient accoustumé d’estre payez par voz ordres m’ont faict
entendre que vous en attendiez un de Sa Majesté pour les faire satisfaire. Il
y auroit peu d’apparence qu’ilz fussent moins bien traictez qu’ilz ne
l’auroient esté par le passé. Il vous plaira de le faire faire si vous avez du
fondz. Je sollicite messieurs des finances d’en faire remettre dont vous
puissiez disposer. Ilz sont plains de bonne volonté, mais un peu lents à la
mettre en pratticque. Je les solliciteray quand vous me l’ordonnerez qui
espère dans le dix ou douze du prochain de vous faire sçavoir la prise de
Hulst , desjà monsieur le prince d’Orange s’est engagé d’y laisser le libre
exercice de la religion catholique et il s’est aussy déclaré de blasmer la trop
grande lenteur de Messieurs les Estats à faire partir leurs députez. J’ay sujet
de croire que vous les aurez avant cette lettre et qu’ilz partent bien
intentionnez et pour leur Estat et pour cette couronne.
Les ministres de ceux de Portugal qui sont auprez de vous persuadent ceux
qui résident en cette cour qu’il est temps de demander les sauf-conduits
pour ceux de leur roy afin qu’ilz puissent comparoistre en l’assemblée
comme ministres d’un roy qui est en guerre contre l’Espagne. Je leur ay
respondu qu’ilz affectoient un refus et qu’il ne failloit que voir la responce
donnée aux demandes des députez des couronnes sur un article inséré en
icelles avec beaucoup d’adresse pour faire déclarer les Impériaux de leur
intention. Sur cette response j’en eus une du secrétaire qui me surprist
qu’ilz s’y estoient toujours attendus, ce qui m’obligea à luy dire que cela
s’accordoit peu avec les asseurances qu’ilz advançoient avoir eues des
ministres impériaux et dont si souvent ilz m’avoient entretenu. Il changea
de couleur et non point son discours. Je vous en informe afin de vous
préparer à ce que vous aurez à dire à ceux qui sont de par delà ou afin que
vous esclaircissiez si on leur impose pour plus hardiment nous imposer à
nous.