Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
242. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 Oktober 21
Münster 1645 Oktober 21
Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 45 fol. 66–73 = Druckvorlage. Ausfertigung ( unvollstän-
dig ): AE , CP All. 56 fol. 148–150. Kopien: AE , CP All. 48 fol. 510–514’; AE , CP All. 53 fol.
116–120’. Druck: Neg. secr. II, 2 S. 183–187; Gärtner VI S. 519–538.
Postangelegenheiten. Begrüßung des Heiratsvertrages mit dem König von Polen und des
geplanten Bündnisses mit Dänemark. Mißbilligung der spanischen Antwort auf den Vorschlag
eines Waffenstillstandes im Mittelmeer durch Chigi, Befolgung der Instruktionen für die
Verhandlungen mit Spanien. Verhandlungen Longuevilles mit den schwedischen Gesandten: 1.
Beschluß der Unterstützung der reichsständischen Bemühungen um die Zulassung der exclusi;
2. Abordnung der Osnabrücker Stände nach Münster zur mündlichen Erläuterung ihrer
Entscheidungen, Prüfung der kaiserlichen Responsion auf die Proposition II durch einen Ausschuß;
3. Aufschub der Entscheidungen zur Satisfaktion der Kronen, wahrscheinliche Forderungen
Schwedens nach Pommern, Wismar und Schlesien, Unterstützung der Reichsstände für ihre
Forderungen; Erwartung der Osnabrücker Stände einer Forderung der Kronen nach dem
Normaljahr 1618, Bereitschaft der Schweden dazu bis zur Sicherstellung ihrer Satisfaktion;
Annahme der venezianischen Vermittlung durch Schweden unter der Bedingung der Entsen-
dung eines eigenen venezianischen Gesandten nach Osnabrück; Zustimmung zu einer Waffen-
ruhe mit Bayern unter der Voraussetzung einer eventuellen Beteiligung Schwedens, Bereitschaft
zur Ermahnung Torstensons zu Aktionen gegen den Kaiser. Stocken der Verhandlungen mit
Bayern, Vereinigung der Truppen Bayerns und des Erzherzogs Leopold Wilhelm, eventuelle
Absicht des bayerischen Kurfürsten zur Abtretung eines Teils seiner Armee an den Kaiser im
Fall eines Abkommens mit Frankreich. Verhandlungsofferten Kurkölns für Hessen-Kassel.
Aushebungen. Verstummen der Gerüchte von Separatverhandlungen der Spanier mit den
Generalstaaten seit der militärischen Zusammenarbeit des Prinzen von Oranien mit den
französischen Truppen in Flandern, übertriebene Presseberichte darüber. Erwartung eines
schwedischen Gesandten in Paris zur Dankabstattung für die Vermittlerdienste La Thuilleries.
Aushändigung der kaiserlichen Replik auf die Proposition II durch die Mediatoren vor der
Erstellung des reichsständischen Conclusums, Aufschub der Präzisierung der Satisfaktion und
der Friedenssicherung bis nach dem Besuch der schwedischen Gesandten in Münster, Forderung
der Zulassung der exclusi; keine Aussagen zu der französischen Bereitschaft zu einem
Separatschluß mit Spanien wegen des Türkenkrieges; Anlaß zu Hoffnungen in der Frage der
exclusi; Ankündigung Trauttmansdorffs. Drängen Chigis auf den Ausgleich Frankreichs mit
den Barberinis. Fernbleiben der Mediatoren von Zeremonien. Visite Nassaus und Volmars bei
Longueville.
Vous trouverez icy la response aux deux mémoires du dernier de septembre
et à celuy du 7 e du présent mois ensemble à vostre lettre du mesme jour.
Nous obmettrons néantmoins les pointz où il a esté respondu tant par les
despêches précédentes que par la lettre du 14 e de ce mois que nous
d’Avaux et Servien vous avons escrit en l’absence de monsieur le duc de
Longueville qui aiant conféré avec messieurs les plénipotentiaires de Suède
au voiage qu’il a fait à Osnabrug, cette mesme despêche vous informera de
ce qui y a esté négotié.
En premier lieu Monsieur nous vous rendons grâces de ce qu’il vous a pieu
nous envoyer copie du contract de mariage du roy de Poulongne avec
madame la princesse Marie, où les termes sont si bien pesez et considérez,
soit pour les avantages de la France ou pour le contentement de noz alliez
qu’il ne s’y peut rien désirer de plus. Cette alliance et celle que l’on projette
de |:renouveller avec le roy de Dannemark:| font bien voir la prudence de
la Reyne et la sage conduitte que Sa Majesté tient dans les affaires
puisqu’elle n’espargne ny soins ny libéralitez pour aquérir l’amitié de |:ces
roys:| qui ne peut estre que fort utile et de laquelle on se peut prévaloir en
diverses occasions.
Les médiateurs n’ont ozé faire ouverture de la response des Espagnolz
faicte à monsieur le nunce Bagny touchant la proposition d’une trêve sur la
mer méditerranée dont vous nous avés envoyé copie. Mais un de nous aiant
parlé en particulier à monsieur le nonce, il a dit qu’on avoit eu tort de faire
voir cet escrit, tant il le juge absurde et peu raisonnable. Nous ne
manquerons pas de le monstrer où nous trouverons estre à propos comme il
nous est ordonné.
Dans le mémoire qui |:parle de Catalogne et des propos de mariage qui
nous ont esté tenus par les médiateurs:|, tout y est appuyé de si fortes
raisons que nous n’avons qu’à suivre et nous conformer entièrement à ce
qui nous y est prescrit, ce que nous ferons sans faute quand il en sera tems
et que les occasions s’en présenteront.
Au voiage que moy duc de Longueville ay fait à Osnabrug vers messieurs
les plénipotentiaires de Suède il a esté parlé de diverses choses dont
l’admission des députez de Hesse et des autres exclus de l’assemblée des
estatz de l’Empire a esté le premier. Il fut résolu que les couronnes
seconderoient avec toute fermeté les bonnes intentions des estatz qui sont à
Osnabrug, qui ont donné parolle auxdicts sieurs plénipotentiaires d’ admet-
tre lesditz princes et mesmes de ne point recevoir le député d’Austriche
pour directeur du collège des princes parmy eux qu’il n’eust promis
d’appeller les députez des princes susditz aux délibérations, que si les estatz
qui sont à Munster viennent à retarder les affaires et cessent d’y travailler
par cette considération, qu’ils cesseront de mesme et n’avanceront rien de
leur costé qu’il n’en soit fait autant par ceux de Munster. Ils ont de plus
envoyé les députez de Saxen-Weimar
Dr. Georg Achaz Heher (1601–1667), nürnbergischer Konsulent und sachsen-gothaischer Rat
( ADB XI S. 291f. ).
de vive voix ausdits estatz de Munster sur une lettre qu’il leur avoit [!]
escritte touchant ladicte admission et pour leur faire sçavoir les résolutions
prises à Osnabrug et les porter autant qu’ils le pourroient à en prendre de
semblables. Ce qui aiant esté exécuté par lesdicts députez de Saxen-Wimar
et Lauembourg aura causé comme il est vraysemblable um peu plus de
dispostition, qui paroist maintenant à l’admission des exclus ainsy qu’il sera
dit sur la fin de cette lettre.
Les mesmes estatz d’Osnabrug résolurent de dire aux commissaires impé-
riaux qu’ils devoient nous communiquer la response de l’Empereur, ce
qu’ils ont fait aussy depuis par la voye des médiateurs.
Et d’autant que lesditz Impériaux n’obmettent aucun soin |:pour essayer de
contenter et de se rendre favorables les estatz:| estimans que s’ils avoient
gagné ce point ils pourroient |:en cas de refus des offices qu’ilz feroient
estre assistez de leurs forces:| lesditzs estatz d’Osnabrug |:ont choisy quatre
personnages d’entre eux:| estimez des plus habiles et des plus clairvoians
Lampadius (Braunschweig-Lüneburg), Ölhafen (fränkische Grafen), Markus Otto ( Straß-
burg ) und der Gesandte Sachsen-Altenburgs, Wolfgang Konrad Thumbshirn (1604–1667),
sachsen-altenburgischer Hof- und Justizrat ( Walther S. 54–57); zu dem Auftrag dieser vier
Gesandten vgl. Meiern I S. 739 f.
|:pour examiner à fondz la response des Impériaux et en descouvrir
l’artifice et le desseing qui est de tromper les estatz en leur donnant de
belles apparences et puis leur manquer de foy quand ilz seront destituez du
secours des couronnes:| affin que ces quatre députez estant bien préparez
et instruitz de tout ce qui est à représenter sur ce sujet |:le puissent faire
efficacement envers le reste de l’assemblée quand on viendra à délibérer:|
sur laditte |:response, ce qui estant un secret parmy lesditzs estatz:|, ils nous
ont fort prié |:qu’il n’en soit point parlé pour ne pas exposer à l’envie des
autres ceux qui ont esté nommez pour cet effect:|.
Le troisiesme point et le plus important duquel j’estois chargé de conférer
avec ces messieurs estoit de |:nous ouvrir ensemble des satisfactions et
seuretez qui sont à demander tant de leur part que de la nostre:|.
Sur ce sujet il y peut tomber plusieurs doutes, si ayant |:à spécifier et venir
au détail:| de ce que |:l’on prétend, on demandera seulement ce à quoy on
se veut arrester sans s’en départir après en aucune façon ou bien si les
demandes doibvent estre faictes beaucoup plus grandes pour se restreindre
ensuite et avoir moings:|.
Une autre difficulté est si avec |:la demande que l’on fera pour estre
satisfaict, il faut joindre celle de la seureté:| ou si elle doit estre séparée. Et
enfin si l’on doit |:mettre par escript les demandes ou si l’on en doibt parler
de vive voix:|. Il fut remis de se résoudre sur toutes ces choses à une
entrevue qui se doit bientost faire à Munster entre les plénipotentiaires de
France et de Suède pour agir ensuitte de concert.
Cependant ce que je pus descouvrir de l’intention des Suèdois fut qu’ils
|:pourroient demander pour leur satisfaction toute la Poméranie avec le
port de Wismar:|, puis qu’ils demanderoient séparément et pour |: asseuran-
ce de ce qui seroit convenu la Silésie:| en quoy ils semblent estre |:excessif
et vouloir suivre la maxime qui veut que l’on demande beaucoup pour avoir
moings:|. Ils dirent aussy que |:les estatz s’interposoient pour leur faire
avoir leur satisfaction:|. Ils ne se serviroient que de la parole, sans en rien
mettre par escrit, mais que si ce moien leur manquoit ils seroient con-
traintz d’avoir recours à l’escriture puisqu’ils n’ont point de médiateurs.
Il me fut encores dit une chose que messieurs mes collègues et moy avons
jugé digne de considération que le dessein des estatz de l’Empire qui sont à
Osnabrug estoit de sçavoir des plénipotentiaires des couronnes s’ils |: ap-
prouvent que lorsqu’ilz donneront leurs advis sur la response de l’ Empe-
reur :| ils déclarent qu’ils estiment juste et raisonnable que |:toutes choses
soient restablies en Allemagne comme elles estoient en l’année 1618:| et
s’ils doivent y demeurer fermes. En quoy il semble y avoir quelque
avantage pour nous et qu’il s’y peut aussy trouver de l’inconvénient.
|:L’advantage seroit de presser par là le duc de Bavière de s’attacher avec
nous:| en le menassant de la chose |:qui luy est la plus sensible qui est de
luy faire perdre l’électorat qu’il ne peut conserver que par nostre moyen:|.
D’ailleurs il sera malaisé de |:faire une response:| qui puisse |:contenter
lesditz estatz:| où il faudra |:s’engager à promettre:| ce qui seroit |:contre
nostre propre utilité et nos intérestz:|. Le tempérament que les Suédois
veulent suivre en cela me fut dit par le baron Oxenstiern |:comme un grand
secret:| qui est de demeurer fermes à demander |:la restitution de toutes
choses comme elles estoient en ladicte année:| jusques à ce qu’ils soient
|:asseurés de leur satisfaction:|, et puis qu’ils pourront |:se relascher après et
prendre quelque autre expédient:|. Leur raison est que |:si le traicté vient à
rompre:| il vaut mieux que ce soit |:sur un article, concernant le général de
l’Allemagne:| ce qui nous rendroit les estatz de l’Empire bien affectionnez
|:que si c’estoit sur un poinct:| où il fut question de |:nos intérestz
particuliers qui vinst à les animer contre nous:|.
Une autre affaire dont j’avois à entretenir lesditz sieurs plénipotentiaires de
Suède estoit que l’ambassadeur de Venize offroit de faire l’office dé média-
teur à Osnabrug comme à Munster pourveu qu’il fût agréé d’eux comme il
avoit eu parlé des Impériaux qu’ils l’approuveroient.
Ils déclarèrent que la couronne de Suède aiant desjà accepté la médiation de
cette République et l’aiant fait sçavoir à Venize et à Munster mesmes qu’ils
sont tousjours dans la mesme intention, à condition néantmoins qu’il y aura
un ambassadeur à Osnabrug disant avoir ordre exprez de ne point accepter
autrement laditte médiation.
Nous vinsmes enfin à parler de |:la suspension avec le duc de Bavière:| que
je ne leur représentay point comme une affaire où il y eût à hésiter et qui
pût recevoir difficulté |:de craincte qu’ilz ne vinssent à en former quel-
qu ’une:|. Mais je leur dis |:qu’elle estoit à souhaicter:| et leur fis connestre
|:les advantages qu’eux et tout le party en recevroient:| prenant ensuitte
sujet de leur dire qu’encores que |:la suspension faicte avec la Saxe ne fust
pas de si grande utilité:|, eux néantmoins l’avoient |:conclue sans en donner
mesme aucune participation à la France:|, que nous aurions pu |:en faire de
mesme suivans l’exemple:| de personnes |:prudentes et bien advisées
comme ilz estoient:|, mais que nous avions voulu leur faire sçavoir jusques
aux |:premières ouvertures:| pour conserver l’union qui se doit et qui nous
estoit recommandée par noz instructions et par les ordres que nous
recevions tous les jours de la cour, que je désirois avec passion |:que le duc
de Bavière continuast dans la mesme volonté:|, mais que je n’en avois pas
grande espérance et que s’il y arrivoit jamais de |:nous en faire les
propositions, nous ferions tout ce qui seroit possible pour l’y engager et
faire en sorte qu’il ne s’en pust desdire:|, ce que je leur disois à dessein que
|:se faisant quelque chose avec ledit prince ilz le trouvassent moins
estrange:|. Ils respondirent qu’ils n’avoient aucun ordre sur cet affaire,
qu’ils en escriroient en Suède et en donneroient avis au mareschal Torsten-
son , qu’ils approuvoient nostre dessein et que si nous |:faisions une
suspension:|, ce devoit estre à condition |:qu’eux y pussent entrer et qu’il
fust convenu d’un temps dans lequel ilz seroient obligez de se déclarer et
que pendant ledit temps le duc de Bavière ne pust rien faire contre eux, et
que soit dans ce traicté soit dans un autre:|, ils avoient à désirer deux choses
de nous, l’une que |:ledit duc fust obligé de favoriser leur satisfaction:| et
l’autre que ses |:troupes ne pussent estre employées contre eux:|. En
parlant de cette affaire monsieur Salvius vint à dire que dans le traicté que
le feu sieur de Charnacé avoit fait avec le roy de Suède |:pour recevoir à
neutralité monsieur de Bavière et la ligue catholique:|, toutes les fois qu’ils
y voudroient entrer le roy de Suède |:avoit faict quelque difficulté de
donner la qualité d’électeur audit duc:|, mais qu’enfin elle |:luy avoit esté
donnée par ledit traicté:| ce que je remarquay pour nous en servir lorsqu’il
en sera temps et que |:l’on viendra à parler dudict électorat:|.
Je pris encores occasion de leur dire |:sur le sujet dudict duc:| que monsieur
le mareschal Torstenson aiant désiré que l’on tînt ses forces occupées sans
qu’elles se pussent emploier contre luy, on avoit mis toutes choses au
hazard pour ce faire, et mesmes souffert des pertes notables qu’il avoit fallu
réparer avec des sommes immenses. Et cependant que ledit sieur Torsten-
son quoyque fortiffié des trouppes du général major Königsmarch occupoit
si peu les ennemis, que l’Empereur avoit envoié un grand secours audit duc
de Bavière qui nous |:obligeroit à repasser le Rhin et à nous employer
ailleurs:|, et qu’il arriveroit de là que les ennemis estant délivrez de la
crainte des nostres, retourneroient tous ensemble sur l’armée suédoise, ce
qui pourroit causer un grand changement au bon estat où se trouvent
aujourd’huy les affaires des deux couronnes, ce que lesditz sieurs plénipo-
tentiaires reconneurent estre véritable et promirent qu’ils en escriroient
avec grande instance audit sieur Torstenson et qu’ils espéroient que nous
verrions bientost des effetz contraires et que l’armée suédoise agiroit de
sorte que l’Empereur seroit assés empesché de luy résister avec toutes ses
forces bien loing de pouvoir envoier du secours au-dehors.
Le reste de l’entretien que j’eus avec lesditz sieurs plénipotentiaires fut en
les conviant à une vraye et parfaitte union et correspondance, leur faisant
voir la |:différence de nostre conduicte envers eux et de celle qu’ilz avoient
tenue avec nous:| et leur faisant remarquer les |:manquemens qu’ilz avoient
faictz en cela en leur spécifiant l’un après l’autre:| ce que je leur disois
fortement, mais monstrant que c’estoit plustost pour |:estreindre une plus
forte union entre nous:| que pour leur en faire des reproches, j’adjoustay
que nous estions résolus de continuer à bien vivre avec eux plus que jamais
et les suppliay de faire le mesme en nostre endroit, les ayant laissé à ce qu’il
m’a paru en très bonne disposition.
Mais il est arrivé qu’après avoir porté |:nos alliez à consentir à l’affaire du
duc de Bavières à quoy ilz estoient auparavant si contraires, les Bavarois se
sont refroidis et ne nous disent plus mot. Et ce conseiller:| dont il est parlé
par la dernière despêche et |:qui devroit estre arrivé ne paroist point
encore:|. Vous aurés sceu d’ailleurs comme l’armée du Roy a esté obligée
de se retirer et qu’elle est maintenant en seureté dont nous avons beaucoup
de joye veu les grandes forces qui luy tomboient sur les bras. On nous
avertit en mesme temps que l’archiduc Léopold avec une grande partie de
son armée a joint celle du duc de Bavières et que des deux il y en a fait une
à qui il fait porter le nom d’armée de l’Empire, ce qui nous met en doute |:si
monsieur de Bavière pourra cy-après disposer aussi absolument de ses
troupes comme il a faict par le passée:|, et nous ne pouvons pas mesmes
bien juger |:s’il a désiré que l’archiduc Léopold y vinst en personne ou si
cela s’est fait en partye contre son gré:| dont nous espérons néantmoins
nous esclaircir au plus tost.
Ce que dessus et tout ce que nous voions nous confirme en ce que nous
vous avons desjà mandé que le principal |:but du duc de Bavière est de
conserver ses quartiers au-deçà du Rhin sans nous en faire part:|. Il pourroit
estre aussy que |:monsieur de Bavière:| se voudra servir de |:la jonction et
présence de l’archiduc:| pour avoir moyen lorsqu’il s’en retournera si|:son
traicté est advancé avec nous de faire passer une partye de ses trouppes
soubz le nom dudict archiduc:| et ainsy |:traicter avec deux grands
avantages, l’un de nous tenir au-delà du Rhin, l’autre d’assister l’Empereur
d’une partie de ses forces sans violer la condition:| sans laquelle nous luy
|:avons souvent déclaré ne pouvoir traicter qui est de n’assister l’Empereur
directement ny indirectement contre la France ny contre ses alliez:|. Nous
y prendrons garde le plus soigneusement qu’il se pourra, |:si le traicté
s’avance:| nous ne sçaurions y faire de jugement certain sinon que |:s’il ne
continue le traicté particulier avec la France:| au moins |:il pressera le
traicté général et voudra s’y rendre utile et nécessaire pour nos intérestz
affin de nous obliger d’appuyer les siens. Si l’on faict quelque chose avec ce
prince on n’oubliera pas un article pour la liberté des prisonniers:| et on
aura un soin particulier |:des sieurs Rose et Smitberg:|.
Nous sommes bien en peine de voir ce que vous nous mandez sur la
difficulté des quartiers d’Ostfrise pour madame la Langrave, parce que d’un
costé nous la voyons en résolution de les deffendre par les armes à toute
extrémité, de l’autre si elle est obligée de les quitter ce ne peut estre que
|:aux despens du Roy et avec des sommes immenses:|. Les députez de
maditte dame nous ont dit qu’on leur a fait |:une proposition d’ accommo-
dement de la part de monsieur de Cologne
s’ilz pouvoient passer outre. Nous leur avons respondu qu’il n’y avoit point
de danger de |:sçavoir à quelles conditions:| sur l’asseurance qu’ils nous ont
donnée de ne rien faire sans nostre consentement. Ilz nous ont déclaré que
|:toutes les recherches qu’on leur avoit faictes d’accommodement avoient
esté à desseing de les séparer d’avec nous et de réunir tous les Allemans
contre les estrangers:|, mais ils tesmoignent ne vouloir pour rien du monde
|:se départir de la cause commune:|.
Zur Beschleunigung der Aushebungen sollten die damit befaßten Residenten,
Beauregard in Kassel, Meulles in Hamburg und Brasset in den Niederlanden,
ausreichende Vollmachten haben und über genügend Geld verfügen.
Nous avons esté pendant quelque temps en très grande peine |:des bruictz
qui ont couru d’un accommodement particulier entre les Espagnolz et
Messieurs les Estatz:| et n’avons rien obmis pour en découvrir la vérité. A
présent |:ilz sont un peu cessez et chacun juge que:| la grande assistance
que l’armée du Roy a donné à monsieur le prince d’Orange |:est venue fort
à propos pour dissiper telles pratiques:|. Mais nous eussions bien souhaitté
que pour ne diminuer le gré et le ressentiment que ledit sieur prince en doit
avoir la Gazette de Paris du [ Lücke ] eust parlé de cette action avec plus de
retenue, car dans les prospéritez qu’il plaist à Dieu de donner à la France de
tous costez, ce qui est plus nécessaire est de faire parestre beaucoup de
modération pour n’augmenter pas l’envie et la jalousie que n’est desjà que
trop grande.
Nous voulons croire que si le sieur de Cérizantes fait quelque compliment à
la Reyne pour la médiation du traitté fait avec le roy de Dannemarch, que
ce ne sera qu’en attendant que de la Suède on envoie un ambassadeur
exprès, veu mesmes qu’il a esté ainsy arresté dans le traitté. Quand nous
verrons icy les plénipotentiaires de Suède nous ne laisserons pas de leur en
parler par occasion et croyons bien que monsieur de La Thuillerie estant en
Suède n’oubliera pas de faire exécutter cette bonne résolution qu’il a fait
prendre.
Les médiateurs nous ont veu deux fois cette semaine, la première a esté
pour nous donner de la part des Impériaux la response à noz propositions .
Et comme cette communication s’est faitte à l’instance des princes et estatz
de l’Empire, aussy pour les obliger n’avons-nous pas manqué de dire aux
médiateurs que nous recevions cette response, présupposant que c’estoit du
consentement des estatz et en leur réservant nommément le droit de
suffrage. Ilz nous déclarèrent que les estatz ont désiré que la response fut
donnée aux couronnes affin d’apprendre noz sentimens avant que d’en dire
leur avis et que pour le suffrage ils feroient entendre nostre intention et ne
doutoient point que celle des Impériaux n’y fût conforme. Ilz nous
pressèrent ensuitte comme ils ont desjà fait plusieurs fois d’esclaircir deux
articles de noz propositions, |:touchant la satisfaction de la France et la
seureté du traicté:| sur quoy nous respondismes que messieurs les plénipo-
tentiaires de Suède doivent venir icy au premier jour pour y prendre
résolution avec nous et qu’après cela nous leur parlerons plus clairement
puisque les diligences qu’ils font sur ce sujet de la part des Impériaux et du
consentement des estatz de l’Empire nous donnent lieu de le pouvoir faire.
Mais nous leur fismes bien cognestre qu’il estoit préalable d’admettre au
conseil des princes les députez de madame la Langrave et les autres qu’ils
ont voulu exclurre, et que les difficultez qu’on y apporte sont capables de
retarder les affaires, veu mesmes que les Hessiens parlent de se retirer de
l’assemblée si l’on y persiste. Ils ne laissèrent pas de rendre la chose fort
douteuse et presque impossible. Nostre résistance donna sujet au sieur
Contareny de nous dire qu’il voyoit bien que les affaires de l’Empire ne
s’accommoderoient jamais qu’avec des longueurs extraordinaires, et il nous
demanda précisément |:si au moings à cause de la guerre du Turc nous
voudrions faire la paix avec l’Espagne sans l’Empire:|. Nostre response fut
que l’intention de Leurs Majestez a esté jusques icy de traitter |:en mesme
temps avec l’Empereur et avec le roy d’Espagne:|, que nous ne sçavions pas
si la |:considération de la guerre du Turc et les conditions qu’on nous
proposeroit:| pourroient faire changer de pensée, mais qu’il estoit aupara-
vant nécessaire de sçavoir si |:les Espagnolz eux-mesmes estoient résolus de
traicter sans l’Empereur:| et que nous le supplions comme nous avions
desjà fait cy-devant |:de nous faire point d’ouvertures sans estre asseuré de
leurs sentimens:|. Monsieur Contareny répliqua que |:les Espagnolz di-
soient la mesme chose et que si chacun prétend que ceux de l’autre party
doivent parler les premiers, ce ne seroit pas le moyen d’entrer en négoti-
ation :|, néantmoins luy aiant fait comprendre que |:l’intérest de noz alliez:|
nous obligeoit |:d’y aller plus retenus que les Espagnolz, il se chargea avec
monsieur le nonce d’en sçavoir leur intention, et cependant ils nous
prièrent d’en escrire à la cour affin que si les affaires se réduisent à ce
point-là nous leur puissions dire si l’on y veut entendre.
En la seconde visite ils nous firent response sur le sujet des députez de
madame la Langrave et des autres princes exclus et tesmoignèrent que les
Impériaux mettroient encores l’affaire en délibération, ce qui nous donne
lieu d’espérer un peu davantage que par le passé. Ilz nous dirent ensuitte
qu’ils venoient nous demander une chose qui nous donneroit aussy bien
qu’à eux meilleure opinion que nous n’avions encores eu des intentions de
l’Empereur pour la paix. C’estoit un passeport pour le comte de Trautmans-
dorff
Maximilian Gf. von Trauttmansdorff (1584–1650), 1609 Reichshofrat, Obersthofmeister
Ferdinands III.; er hatte bereits 1635 die Verhandlungen mit Sachsen geführt ( Wurzbach
XLVII S. 76–79; ADB XXXVIII S. 531–536 ).
rent fort l’envoy d’une personne de cette considération qui est le premier
ministre de l’Empereur, et ils croyent |:qu’il n’a pas seulement le secret de
son maistre mais celuy du roy d’Espagne mesme:|.
Monsieur le nonce nous a renouvellé depuis peu un discours qu’il nous fit il
y a quelque temps |:en faveur des Barberins et nous a voulu persuader que
tous les amys et serviteurs de la France pour voir son party plus puissant et
plus considéré dans la cour de Rome qu’il n’est à présent, souhaictent que
leur réconciliation se fasse bientost, qu’ilz ont douze ou quinze cardinaux
de leurs créatures qui sont demeurés fermes dans leur amitié et dont ilz
peuvent disposer, qui n’est pas une acquisition à mespriser, qu’encor que le
pape se porte bien il est entré dans la 74 e année et que cela oblige de songer
plustost à acquérir du crédit dans le conclave prochain qu’à punir les fautes
du passé:|. Nous voyons presque tous ceux qui aiment le service de Leurs
Majestez |:dans le mesme sentiment:| et si nous estions asseurez qu’il n’y
eust point |:d’autres obstacles à cette résolution que ceux qui paroissent,
nous prendrions la liberté de dire que c’est aussi le nostre:|.
Le dimanche 8 e de ce mois il se fit une procession générale en cette ville qui
donna commencement à des prières ordonnées par le pape à cause de la
guerre du Turc, en laquelle procession les médiateurs ne se trouvèrent
point, non plus que les commissaires impériaux et n’y eust d’ambassadeurs
qui y assistassent que nous et celuy de Savoye, la mesme chose estant
arrivée en d’autres occasions soit de cérémonies d’églize ou d’entrée
d’amabassadeurs et principalement depuis que le comte de Peñarande est à
Munster il semble que ce soit pour favoriser les Espagnolz affin que leur
absence soit moins remarquée dans les cérémonies publiques. Ce que nous
avons estimé ne devoir pas dissimuler plus longtemps et en avons fait
plainte aux médiateurs disant que nous trouvions moins estrange ce que
faisoient les Impériaux estant en guerre avec eux et leur maistre de la
mesme maison du roy d’Espagne, encore que lesditz Impériaux se trouvent
tousjours aux entrées des ambassadeurs des électeurs, ayans envoié depuis
deux jours au-devant de ceux de l’électeur de Trèves
aussy, mais que nous avions peine à comprendre quel estoit le motif qui
portoit les médiateurs à en user de la sorte |:et que cela continuant, nous
aurions sujet de croire que ce ne seroit pas sans quelque ordre, adressant
nostre parole à monsieur le nonce principalement, parce que monsieur
Contarini a quelque raison d’éviter les occasions de disputer la préséance
avec les électeurs. Ledict sieur nonce fut un peu surpris et se deffendit
d’assez mauvaises raisons:|.
Nous vous donnons cet advis affin que si on le juge à propos on puisse faire
la mesme plainte au nonce et à l’ambassadeur de Venize qui sont à la cour
ou que s’ilz vous en parlent vous ayez de quoy leur respondre.
A l’heure mesme monsieur le comte de Nassau et le docteur Volmar
viennent de faire la première visite à moy duc de Longueville. Vous sçaurez
une autre fois les particularitez et suffit de vous dire que toutes choses s’y
sont bien passées. Il est temps de finir cette longue lettre …