Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
218. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1645 September 23
Fontainebleau 1645 September 23
Kopien: AE , CP All. 48 fol. 302–303’ = Druckvorlage; AE , CP All. 52 fol. 496–497; AE , CP
All. 56 fol. 64–66’. Konzept Briennes: AE , CP All. 56 fol. 67–67’. Druck: Nég. secr. II, 2 S.
149–150; Gärtner VI S. 237–244.
Aufschub der Antwort auf nr. 185. Widerspruch zwischen den Neutralitätsverhandlungen
Schwedens mit Kursachsen und den schwedischen Einwendungen gegen entsprechende Ver-
handlungen Frankreichs mit Bayern, militärische Vorteile Schwedens aus einem Abkommen
mit Bayern; Anweisungen Mazarins zu den Verhandlungen mit Bayern in nr. 219. Militärische
Nachrichten. Bevorstehende Anreise der Gesandten der Generalstaaten. Beschwerden der
Spanier über Contarini, Zurückhaltung Grémonvilles mit seinen Klagen über den Venezianer.
Zufriedenheit wegen des Verlaufs des Besuches Oxenstiernas und wegen des Ausgleiches der
Reichsstände. Reise La Thuilleries nach Kopenhagen und Verhandlungen mit Dänemark.
Nachrichten vom Friedensschluß des Kaisers mit Rákóczy. Aushebungen, Quartiere für
Hessen-Kassel. Geringe Bedeutung der Vorschläge Contarinis wegen der fehlenden Abstim-
mung mit Spanien.
Vostre lettre du 9 de ce mois me fut rendue le 20 et par elle j’appris que
vous attendiés la response à celle du 12 e d’aoust laquelle je croyois qui vous
seroit faicte. Mais il me semble que l’on prend encore un peu de temps pour
en délibérer, y ayant présentement une affaire qui semble plus pressée et
mesme de plus de conséquence que celle-là. C’est de sçavoir pourquoy les
Suédois sans nostre participation traictent de neutralité avec Saxe et qu’ils
croient que nous n’en devons pas consentir une avec Bavière. Ce n’est pas
une raison de mise que l’un est protestant et l’autre catholique et que l’un
est un prince fin sur la foy duquel on ne sçauroit s’asseurer puisqu’on
pourroit prendre de telles précautions de sa parole qu’il ne resteroit nul
scrupule qu’il ne l’exécutast fidellement et la foy de Saxe n’a pas paru plus
constante qui s’est retiré du bon parti après avoir tesmoigné de vouloir
suivre une résolution généreuse à procurer la liberté de sa patrie. Et quand
mesmes Bavières pourroit entrer en négotiation du consentement de
l’Empereur avec cette intention de rompre le traicté dans le renouveau, il
nous semble qu’il ne lairroit pas d’estre avantageux et plus aux Suédois qu’à
la France, puisque nous contentans des quartiers dans la Suabe et dans la
Franconie il auroit plus de peine à refaire ses trouppes et nous aurions
beaucoup plus de facilité à remettre les nostres que si nous sommes
contraints de repasser le Rhin à quoy nous sommes exposés et par la disette
du pais qui ne donne plus moien d’y subsister et par le dépérissement de
nos forces quelque soin que nous prenions de les raffraischir. Cette affaire
de Bavières occupe de sorte monsieur le cardinal Mazarin que tout hier il
travailla à peser les raysons du ouy ou du non. Et je croy que vous en verrés
quelque chose avec cette despêche .
Pour vous prouver combien il la considère et qu’il pénètre à proffiter des
ouvertures qui ont esté faittes de la part de ce duc il n’a pas creu devoir
attendre la response que vous nous ferés en celle qui vous a esté portée par
Bergerac bien que c’estoit mon sentiment et que je luy disois que vous
estiés entrés en négotiation avec les Suédois desquels il falloit attendre les
résolutions d’autant plus que se portans à déférer aux nostres nous aurions
ce que nous souhaittons sans qu’ils pussent comprendre que sans leur
consentement nous serions pour nous y porter et qu’au cas du refus il estoit
bon de sçavoir leurs raisons pour les combattre par les solides dont son
esprit estoit plein. Le raisonnement de Son Eminence est autre. Il dit et
avec grande considération que si les Suédois ont donné les mains au traitté
sur les instances que vous leur en avés faittes, que vostre discrétion leur
cèlera la seconde despêche qui vous est faitte et qu’aussy s’ils ont pris une
négative qu’il est inutile de différer à leur faire connoistre la nécessité qu’il
y a qu’ils s’en rétractent et leur faire valoir leur propre conduicte qu’il ne
faut pas leur reprocher, mais la louant en prendre une pareille.
Aufgabe der Belagerung Heilbronns durch Turenne; Mazarin hat im Conseil die
Notwendigkeit betont, für unsere Truppen jenseits des Rheins Winterquartiere
zu finden. Dazu sei ein Abkommen mit Bayern erforderlich, das solche
anbiete.
Ce que dessus est seulement pour vous informer de ce qui se passe et non
pour vous prescrire d’agir qu’en conformité des premiers ordres si par une
apostille à cette lettre, par une de Sa Majesté ou un mémoire il ne vous est
mandé quelque chose de plus précis.
Je reviens à vostre despêche et je passe légèrement dessus le premier point,
puisque les advis que j’ay de monsieur Brasset, c’est que les députés de
Messieurs les Estatz estoient sur les termes de partir et ainsy les Espagnols
n’auront plus cette excuse de leur absence pour différer d’entrer en
négotiation avec vous, laquelle à la vérité estoit assés soustenable après les
déclarations expresses que vous aviés faittes de ne vouloir traitter sans eux,
sur l’explication que j’avois demandée des intentions des Espagnols, sur les
ouvertures qui avoient esté faictes par le Contarini je n’ay rien à dire. Il me
suffit d’en avoir esté informé affin que quand il sera fait response à vostre
lettre du 30 d’aoust je puisse dire ce qui est de sa pensée, mais à l’avance je
dois ce me semble vous mander que si monsieur de Grémonville pesche en
bon lieu ses avis les Espagnols n’ont nulle confiance avec Contarini et ils
ont fait faire une tentative pour le retirer de la médiation, mais le prince au
lieu de respondre à la demande s’est beaucoup estendu sur les louanges de
ce ministre et excusé sa manière pressante d’agir et la liberté de ses paroles
qu’il attribue à son naturel et à la passion de se rendre utile au traitté
général, pressant vivement les parties de se mettre à la raison.
Et ledit sieur de Grémonville nous aiant donné cette connoissance, nous
avons loué la prudente résolution qu’il a prise de ne point faire connoistre à
ceux du sénat que vous vous plaignés aussy de la conduitte de leur ministre
lequel sans doute sera averti ou par le sénat ou quelque confident du collège
des intentions des Espagnols, ce qui le rendra plus attaché aux intérests de
cette couronne.
Nous avons esté très satisfaits ayant sceu que le baron Oxenstiern estoit
parti avec beaucoup de contentement d’auprès de Vostre Altesse et de
messieurs vos collègues et que les Suédois ayants obtenu ce qu’ils ont
demandé avec tant d’instance que les collèges des princes et villes se
séparassent, qu’ils ne contrediront pas à leur réunion si le bien public le
requiert, jugeans que la nécessité du traitté les obligera à le faire et de se
rendre auprès de vous.
La paix d’entre les couronnes du septentrion a esté conclue et les deux
nations en ont tesmoigné beaucoup de joye et ont fait sonner bien haut les
obligations qu’ils en avoient à Sa Majesté. L’une proffite beaucoup et l’autre
se préserve de sa dernière ruine du consentement et à la prière mesme du
chancelier. Monsieur de La Tuillerie qui est allé à Coppenhagen pour faire
faire les ratiffications et délaissemens stipulés entrera en quelque traitté
avec ce roy et essaiera de le destacher de l’Empereur et le réunir au bon
party. Il luy est mandé de marcher avec tant de retenue qu’il ne donne
point de jalousie à ceux-mesmes qui ont requis qu’il le tentast, mais que
pour un léger soupçon qu’ils pourroient aussy en prendre ne pas perdre une
occasion si importante s’il la trouvoit en disposition.
Les avis de Vienne et de Constantinople ne s’accordent pas, les uns portent
l’accommodement du Transilvain avec l’Empereur et avec tant de circon-
stance qu’il est malaisé de n’y ajouster pas de foy, d’autant plus que la
légèreté de ce prince donne sujet de tout craindre et qu’il pourroit faire
parade d’un ordre du Grand-Seigneur duquel s’il n’est vassal, au moins
est-il tributaire, de désarmer. Mais les autres asseurent que bien qu’on luy
ayt envoié on luy a bien fait connoistre qu’on se soucioit fort peu qu’il y
déférast et les ministres qui sont de par delà asseurent qu’il continuera de
faire la guerre et qu’il garde constamment l’alliance et le parti qu’il a
embrassé. Si quelque chose luy pouvoit servir de prétexte, c’est que les
Suédois n’ont point effectué ce qu’ils luy ont promis, mais pourtant je
douterois qu’il fust suffisant pour le porter à une telle infidélité et que
monsieur de Croissy n’eust point pénétré son dessein duquel je n’ay point
eu de lettres depuis celles qui me furent envoiées par vous et qui vous
avoient esté remises par le gentilhomme que vous luy avez despêché,
chargé de lettres de ratiffication et de change qui sont bien considérables
envers ce prince avare tel qu’on dépeint à celuy-là.
Die Schwierigkeiten, die Bönninghausen von seiten Hessen-Kassels gemacht
werden, sind sehr bedauerlich und unvernünftig; schließlich ist unsere Stärke
zugleich auch ein Schutz für das Land der Landgräfin. Ihre Winterquartiere in
Ostfriesland mit Zustimmung der Generalstaaten zu erhalten, erscheint fast
unmöglich.
Aiant cy-dessus esté dit qu’il y avoit lieu de douter que le Contareni eust le
secret des Espagnols, il semble qu’il n’y a pas lieu de faire aucune réflexion
sur ce qu’il avance et pour la Catalogne et pour la démolition de quelques-
unes des places que nous occupons. Seulement je me tiens obligé d’advertir
vos prudences d’aller extrêmement réservés sur l’une et l’autre de ces
propositions, l’une pouvant donner du dégoust à ces peuples sans avancer le
traicté et l’autre laisser croire audit Contareni que nous sommes pour nous
relascher de bien des choses, nonobstant ce que vous monstrés une
résolution contraire. C’est un homme agissant qui essaie de pénéter vostre
secret, je ne dis pas pour le révéler aux Espagnols, mais pour en tirer cet
avantage que lorsqu’il auroit porté les autres à faire des ouvertures qui
approcheroient de ce dont vous auriés tesmoigné vous pouvoir contenter,
vous presser de joindre et se prévaloir de cette connoissance, celle qu’on a
de vos suffisances fait qu’on est sans crainte.