Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
209. Mazarin an Longueville Paris 1645 September 9
Paris 1645 September 9
Kopie: AE , CP All. 52 fol. 435–439 = Druckvorlage. Druck eines Auszuges: Mazarin , Lettres
II S. 224–225.
Empfangsbestätigung. Bereitschaft zu einem Abkommen mit Bayern; Gründe für die Notwen-
digkeit der Information der schwedischen Gesandten: Gefahr des schwedischen Eingehens auf
kaiserliche Separatangebote, Möglichkeiten einer schwedisch-kaiserlichen Koalition gegen
Frankreich, bereits erfolgte Information der Schweden; geringer Wert des bayerischen Angebo-
tes der Zusammenarbeit gegen Friedensunwillige, Vorzug einer Waffenruhe. Militärisches.
Separatschreiben d’Avaux’.
Le sieur de La Chesnaye est arrivé il y a deux jours. Tout ce que l’on a pu
faire jusqu’à aujourd’huy c’est de déchiffrer vos dépesches et avoir achevé
de les lire, de sorte que m’ayant esté impossible de les bien considérer et en
entretenir la Reyne, Son Altesse Royale et Monsieur le Prince ont esté
obligé d’en remettre la réponce à la première occasion.
Je vous diray seulement par avance à la haste après m’estre remis aux
mémoires qui ont esté envoyez par le sieur de Bergerac par lesquels vous
aurez veu l’inclination de Sa Majesté à conclure quelque acommodement
avec le duc de Bavières, premièrement que je tiens très dangereuse quand
elle seroit possible la pensée de cacher aux Suédois la négociation que nous
avons avec les ministres de ce prince. Je sçay bien que la conclusion en sera
rendue plus difficile, néantmoins nous ne pouvons pas nous en deffendre,
puisque non seulement les traittez d’alliance nous y obligent, mais nostre
propre intérest. Il est bien vray qu’ils n’en ont pas usé envers nous avec tant
de scrupule qu’ils ont conclu un traitté avec l’électeur de Brandebourg,
qu’ils ont offert plusieurs choses à celuy de Saxe pour en faire un autre sans
nous les communiquer et qu’ils ont rompu la guerre avec Dannemark, nous
laissans exposez à toutes les forces de l’Empire sans nous en dire un seul
mot, mais il seroit périlleux de leur rendre la pareille ny de leur donner
jamais aucun sujet de plainte semblable pour ne leur fournir pas un prétexte
en quelque façon plausible d’adhérer aux grandes offres que la maison
d’Austriche leur a tousjours fait pour les porter à s’accommoder séparé-
ment . Vous voyez bien de quel préjudice cela nous seroit, puisque mesme le
duc de Bavière que nous aurions pensé de gagner à quoy qu’il se fût obligé
ne manqueroit pas de nous eschapper quand il nous verroit sans alliez.
Il est sans doute que la France est dans un estat de gloire et de puissance
beaucoup au-dessus de la Suède et il semblera à quelques-uns un paradoxe
de dire que c’est au supérieur à souffrir du plus foible, mais dans ce
rencontre et en plusieurs autres que j’ay remarqué souvent c’est une vérité
très bien fondée. Toute la hayne de la maison d’Austriche est contre nous.
Il n’y a rien qu’ils ne sacrifient gayement pour se vanger de cette couronne.
Nous pouvons bien leur continuer la guerre avec nos alliez, mais nous ne
nous joindrons pas avec la maison d’Austriche pour ruiner la Suède ouy
bien elle avec nos ennemis contre la France selon les sujects et prétextes
qu’ils s’en forgeroient et les avantages qu’ils en pouroient retirer, et
quoyque la justice seroit entière de nostre costé à cause de la conduicte
qu’ils ont tenue envers nous, tout en effet rejailliroit à nostre préjudice pour
la facilité et l’avantage que nos alliez auroient de se joindre à nos ennemis
pour nous faire du mal.
Quand ce raisonnement ne seroit pas aussy fort qu’il l’est par tant de
respects si vous prenez la peine de l’examiner, il est certain que la seule
raison que les Suédois auront desjà pénétré cette négociation, nous doit
tousjours obliger à ne leur en faire pas finesse. Le duc de Bavière a voulu
que le mareschal de Gramont passast à Munik quand il est revenu à l’armée,
il luy en a parlé et à l’électrice et donné passeport pour dépescher un
gentilhomme exprès en cette cour en toute diligence. Il en a escrit icy au
nonce. Polelm et Cérisantes qui sont assez alerts à semblables praticques en
ont desjà eu connoissance, ce seroit bien à contretemps que l’on le voudroit
dissimuler, et cela pourroit produire des effets très pernicieux.
En second lieu il ne me semble pas que l’on doive faire aucun cas de cette
obligation qu’offre de duc de Bavières de se déclarer contre celuy qui ne
voudra pas la paix parce que dans l’exécution, supposé mesme que ce fût le
plus ingénu et le plus sincère de tous les hommes, comme il est un des plus
rusez et des plus adroits, il seroit malaisé qu’il pût discerner à quel des
partis il tient, qu’elle ne se conclud, et comme c’est la nécessité plustost que
son inclination qui l’auroit fait ranger du nostre, il n’y auroit pas lieu sans
se vouloir tromper soy-mesme d’espérer aucun avantage de cette condition,
particulièrement, si dans le progrez du temps il reconnoissoit qu’il luy fût
avantageux de déclarer que c’est la France qui s’éloigne des conditions
raisonnables pour la paix ou la couronne de Suède qui seroit la mesme
chose. Je croirois donc qu’il faut dans la suitte de cette affaire tenir bon à la
suspension d’armes, et comme il est fort bien remarqué dans la dépesche
commune, c’est le moyen le plus propre pour deux princes qui sont en
guerre que celuy de la neutralité, je la voudrois seulement. Et comme il
accompagne de deux conditions l’une du partage des quartiers d’hiver et
l’autre de quelques asseurances réelles pour la seureté de ce que ledict duc
aura promis, comme seroit quelque bonne place, et en cette sorte demeu-
rant attaché à nous par l’espérance de bien ajuster ses intérestz par nostre
moyen et par son engagement et les seuretez qu’il nous en auroit données,
il semble qu’il nous seroit avantageux qu’armé comme il est il pressât
l’Empereur de consentir à la paix à des conditions bonnes pour nous et
pour nos alliez, et comme dans la conclusion de la paix nous ne ferons pas
de difficulté de nous engager en sa faveur pour tout ce qui peut regarder
l’asseurance de ses Estats et le bien de ses affaires, aussy on le pouroit
obliger à en faire de mesme pour ce qui regarderoit l’Alsace et ce que la
France retiendroit dans l’Empire pour sa satisfaction. Brienne wird Sie in der
nächsten Woche weiter informieren. – Vorbereitung der Belagerung von Heil-
bronn .
Monsieur d’Avaux m’a escrit une lettre particulière sur le sujet de la
négociation de monsieur de Bavière fort succinte, pourtant je crois que
vous le sçavez, mais s’il ne vous en avoit pas donné connoissance je vous
prie d’en rien témoigner.