Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
206. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 September 9
Paris 1645 September 9
Kopien: AE , CP All. 52 fol. 446–449’ = Druckvorlage; AE , CP All. 48 fol. 233–236; AE , CP
All. 56 fol. 33–38. Konzept Briennes: AE , CP All. 56 fol. 39–41. Druck: Nég. secr. II, 2 S.
141–144; Gärtner VI S. 98–111.
Empfangsbestätigung. Verhandlungen mit Bayern: weiterbestehendes Interesse an einem
Abkommen bei Zustimmung der Verbündeten, Vorteil der Trennung des Kurfürsten vom
Kaiser, Bevollmächtigung der Gesandten zu einem Abschluß, maßvolle Bedingungen Frank-
reichs ; Verbreitung der Nachricht von den Verhandlungen durch den Kurfürsten; Notwendig-
keit der Information der schwedischen Gesandten. Zustimmung zur beabsichtigten Behandlung
des Problems Lothringen. Pension für den Bruder Wittgensteins. Dementierung einer französi-
schen Absicht zur Bewahrung der Kurwürde Maximilians nur auf Lebenszeit, achte Kur;
Entschädigung für die bayerischen Kriegskosten. Türkenkrieg. Gefahr der Verlegung der
reichsständischen Beratungen bei Fortdauer des Streites der Stände. Schweden: Vernachlässi-
gung des allgemeinen Wohls zugunsten eigener Vorteile; Lösung der böhmischen und pfälzi-
schen Fragen auf dem Kongreß; Festhalten an einer Entschädigung für die Kriegskosten
Frankreichs, Schwierigkeiten mit dem Besitz geistlicher Güter durch Protestanten, Erwartung
des Nachgebens des Kaisers bei der Abtretung Pommerns, aber Widerstand gegen die Forderung
auf Wismar. Militärische Angelegenheiten. Drohung mit dem Beginn der Verhandlungen mit
Spanien bei weiterem Ausbleiben der Gesandten der Generalstaaten. Spanische Versuche zur
Abberufung Contarinis. Lit de Justice. Militärische Erfolge in Flandern. Abreise Chanuts nach
Schweden. Anreise der polnischen Gesandten. Keine Abberufung Bellezias.
Empfang der nr. 192 und Ihres Schreibens vom 26. August
In einem kurzen Schreiben vom 26. August aus Münster hatten die Gesandten Brienne auf das
baldige Eintreffen von nr. 197 und 198 hingewiesen (Ausfertigung: AE , CP All. 55 fol. 325;
Druck: Nég. secr. II, 2 S. 126, datiert auf 25. August); da La Chesnaye mit nr. 197 und 198
am 6. September in Paris eintraf (vgl. Eingang von nr. 197), kamen nr. 192 und das Schreiben
vom 26. August am 4. September an.
Zwei Tage später überbrachte La Chesnaye nr. 197 und 198; er wurde zwei
Tage in Brüssel aufgehalten. Pour estre succinct et faire responce à une
dépesche de si grande importance et qui contient divers chefs je commen-
ceray par le mémoire sur le contenu duquel il y a peu de choses à dire, soit
parce que nos sentimens et les vostres s’accordent que pour ce que par
celuy porté par Bergerac vous aurez esté entièrement esclairciz des
intentions de Sa Majesté laquelle continue à désirer d’avancer aultant qu’il
se pourra un traicté avec le duc de Bavières et le favoriser pourveu que les
alliez y consentent et qu’ilz soient renduz capables des grands advantages
qu’en recevra le public et pour le présent et pour l’avenir, et que la cause
commune ne peult point en recevoir que leurs armes pourront remporter
qui esgalle celuy de rompre l’union et la trop grande dépendance que cet
électeur, et à son exemple plusieurs princes catholicques ont eue avec
l’Empereur et sa maison à laquelle celle de Bavières feroit de l’ombre sy
Dieu permettoit et que ledict électeur s’attachast avec cette couronne et que
pour le bien de paix il fallust créer un huictième électeur qui en seroit
encores. Il est remis à voz prudences de prendre vostre pair sur ledict
mémoire porté par Bergerac et d’agir en ce rencontre avec un plain pouvoir
jusques à conclurre sans attendre nul nouvel ordre, ny sur le traicté en
général, ny sur aulcune des conditions, Sa Majesté sçachant très bien que
vous tirerez proffit de l’estat présent des affaires. On peult dire que la
fortune ne nous eslève pas et que nous évitons de demander des conditions
qui seroient insuportables ou honteuses au duc de Bavières, et vous avez
rencontré ce que nous voulons avoir et ce que nous avons voulu éviter de
demander, mais c’est une condition essentielle et la fondamentalle de ce
traicté que ledict duc ne puisse directement ny indirectement assister
l’Empereur et qu’il soit obligé d’appuyer les intérestz de cette couronne qui
s’intéressera aux siens selon ce qu’il agira et il n’en a point de si solide pour
la conservation de sa maison que de rendre la France puissante en
Allemagne et de s’establir en des lieux desquelz elle puisse rendre la main,
et joignant leurs communes forces empescher que quelque puissance qui
s’eslève dans l’Empire dans la suite des temps ne puisse opprimer la
sienne.
Le secret qui vous est demandé par les députez dudict duc s’observe peu de
la part de leurs maistre. Il a pris soin d’informer diverses personnes de ce
qu’il a dict au mareschal de Grammont, et quand il dict qu’il doibt
demeurer armé et qu’il fera la guerre à qui ne vouldra la paix il promet et
demeure en sa liberté. Cette liberté mauvaise en la main de qui que ce peult
estre est très dangereuse en celle d’un prince lequel depuis longues années a
passé pour habille et pour religieux d’observer la parolle quand l’occasion
de proffiter s’est présentée, et qui a tousjours cherché des biais pour
justiffier ses actions, se prévallant des moindres sillabes qui ont peu souffrir
une double interprétation.
Je m’estendrois davantage sur l’examen de vostre mémoire, n’estoit que
cela est remis à une autre fois sy tant est qu’il le faille faire, et que sur celluy
que vous avez receu vous ne puissiez pas adjuster toutes choses. Je feray une
remarque que j’ay recueillée des discours de monsieur le cardinal Mazarin
lequel ou pour avoir mieux pénétré la délicatesse dudict mémoire que je
n’ay pas faict ou pour s’estre souvenu de quelque chose du passé, improuve
avec beaucoup de raison de rien avancer avec ledict duc que ce ne soit du
sceu et du consentement des Suédois, desquelz l’exemple en cas pareil ne
doibt pas estre suivy, qui sans nostre participation ont essayé d’establir
leurs conditions avec Saxe.
Auf nr. 192 und 197: On approuve vostre résolution, cela ce me semble
convient très bien au faict des Eveschez. Ce nous seroit un advantage
considérable de les posséder en tous droictz de souveraineté, mais le
demandant sy nous esloignions les princes de l’Empire de nous pour leur
laisser concevoir que nous en voulons le démembrement, oultre qu’il n’est
pas asseuré de réussir en nostre tentative, nous ferions une grande perte et
nous nous y serions exposez pour peu de chose. Celuy qui est maistre des
murailles des villes en est bien le souverain bien qu’un aultre en ayt le tiltre,
mais il y a quelque nécessité de ne point consentir qu’on y change la face
des affaires, et c’est vostre sentiment et ce ne sera pas peu faire sy l’on y
conserve un parlement.
De vostre soin et de la bonne disposition que vous remarquez aux députez
de Brandebourg, il y a lieu de croire que vous l’y maintiendrez. Et pour
vous en faciliter le moyen vous recevrez avec cette dépesche le brevet de la
pension que vous avez demandée pour le frère du comte de Wigenstein, et
sy luy-mesme en eust voulu accepter une on la luy auroit bien volontiers
offerte. Pour les députez de Bavière on se persuade qu’estans ministres d’un
prince prudent il les aura choisiz plains de capacité et de zèle à son service,
et qu’ainsy pour l’intérest de leur maistre qu’ilz entreront dans les nostres,
et vous n’avanceriez pas ce que vous dictes à leur subjet sy vous ne les aviez
bien pénétrez et cela n’est pas une chose de légère conséquence. Eulx et le
duc doibvent bien examiner les advis qu’ilz reçoivent de France et de quelle
main ilz leur sont présentez, peu de personnes sçavent ce que Sa Majesté a
résolu à son advantage, et j’ozerois bien affirmer que nul de ceux qui sont
en part des affaires se soit avancé de dire que l’électorat ne luy doibt estre
conservé qu’à vie. C’est une ouverture qui fut faicte aultresfois et qui se
réveille par les ministres des princes protestans qui croyent luy accorder
non seulement ce qu’il peult prétendre mais beaucoup au-delà. La véritable
règle que l’on observera avec luy s’establira et se formera sur sa conduicte.
Sy de bonne foy il a appuyé noz intérestz il sera juste que nous deffendions
les siens. Quand il consent à la création d’un huictième, il donne ouverture
à un neufième par la nécessité de l’eslection, mais consentant à la restitution
de ce qu’il possède au Bas-Palatinat et à la restitution de Hault il est
surprenant qu’il prétende à la primaulté, et il est très juste qu’il songe à se
faire indemniser de l’Empereur, mais il y treuvera bien de l’opposition, et
pour la surmonter c’est un conseil plain de prudence que de s’acquérir des
amis et de leur avoir moyenné des establissemens qui puissent favoriser sa
prétention.
La victoire remportée par monsieur le duc d’Anguien peult bien eslever les
nostres et faire penser aux ennemis que le seul moyen d’en arrester le cours
c’est de consentir à une paix juste, laquelle sera tousjours embrassée de Sa
Majesté qui la désire pour espargner tant de sang chrestien qui se verse et
pour donner appréhention au Turc d’une réunion entre tous les princes qui
en adorent le nom, et une ligue contre luy dont la crainte pourroit l’obliger
à faire cesser la guerre qu’il a commencée dont le motif est encores
incognu.
De parler de l’ordre du traicté après ce qui en a esté si souvent escript ce
seroit perdre du temps inutilement. Il y a lieu de croire par les raisons qui
vous ont esté mandées que les médiateurs s’y conformeront. Il seroit à
désirer d’en avoir d’aussy solides et qui devinsent efficaces pour persuader
les députez des collèges des princes et des villes à treuver et prendre
quelque tempérament avec les électeurs. Sy les uns et les autres s’ oppinias-
trent à ne rien relascher, ilz donneront ouverture à se réunir à un lieu tiers
et à l’Empereur de convocquer une diète. L’une et l’autre de ces choses sont
dommageables au public, et les Suédois y devroient faire considération. Il
ne s’agist pas aujourd’huy de quelque prérogative à prendre ou à conserver,
mais de sauver l’Empire et les princes qui ont bien mérité du public.
Das bisher Gesagte kann auch als Antwort auf einige Punkte von nr. 197 gelten,
dem nur noch folgendes hinzuzufügen ist: Le voyage de celluy de vous
Messieurs, qui a esté à Oznabrug n’a point esté inutile puisqu’il a satisfaict
aux Suédois et a pénétré leurs sentimens. Il faut sans doubte qu’ilz
s’esloignent de la paix puisqu’ilz font si bon marché de leurs intérestz et
tout fraischement l’on a recognu au traicté qui s’est conclud soubz la
médiation de Sa Majesté entre celle de cette reyne et du roy de Danne-
marck qu’ilz n’en laissent eschaper aulcun, et que c’est par les termes qu’ilz
jugent de la bonté et de la nécessité du traicté. Les affaires généralles sont
mises en arrière dès qu’il s’agist d’un léger advantage. Qui establit pour
fondement de la paix généralle qu’il fault remettre l’Empire en l’estat qu’il
estoit en 1618 en chasse les François et les Suédois, et qui veult que
l’Empereur non seulement consente que la couronne de Bohême soit
élective, mais que l’on procède à une nouvelle élection, déclare bien qu’il se
nourrist de toute autre pensée que celle de la paix. Cette couronne à la
vérité est de droict élective. Sy en toutes mutations en un seul cas faictes de
princes du sang c’est ce qui est encor indécis et les partisans de ceux
d’Austriche comme du Palatin ont bien remué cette question laquelle se
doibt enfin décider au lieu où vous estes puisqu’elle est l’une des plus
importantes du traicté comme de faire faire une satisfaction raisonnable au
Palatin à quoy la justice que se faict l’eslecteur de Bavières selon ce qui a
esté recueilly du mémoire que vous avez envoyé donne ouverture sur toutes
ces diverses choses, vous ayant esté plainement et plusieurs fois escript, l’on
peult s’en dispenser quant à présent, mais non de vous dire que la France
qui veult bien que l’Empire reprenne sa première forme de gouvernement
ne prétend pas s’exclurre de ce qui luy appartient pour les fraiz qu’il a faictz
pour y réduire l’Empereur et qui sera bientost secondée des Suédois
nonobstant le grand désintéressement dont ilz font tant de parade. Et en ce
point vous conviendrez plus aisément avec eux que sur le partage des biens
eclésiasticques. Les princes protestans ont quelque droict sur ceux scituez
dans leurs Estatz par la bulle de l’intérim , mais l’extention qu’ilz ont
donnée jusqu’à former des chapitres et faire des évesques ou administra-
teurs de leur religion et posséder les bénéfices, c’est ce qui n’avoit jamais
esté entendu et il seroit fascheux que la France fist faire cette explication à
leur advantage. Je prévoy bien toutesfois qu’il fauldra chercher des tempé-
ramens et que la restitution ne s’en fera point quant à présent, et
l’Empereur par le traicté de Prague qui luy estoit si advantageux s’y estoit
porté lequel n’apportera pas toute la difficulté qu’on pouvoit croire à
abandonner la Poméranie aux Suédois, estimant qu’il sera subjet de division
entre leur couronne et l’eslecteur de Brandebourg qu’il considère esgalle-
ment comme ses ennemis, mais il se rendra plus difficile à consentir que la
ville de Wismar passe en leur subjétion, à la bonté du port qui est une chose
de grand poids, elle se treuve bien advancée dans l’Allemagne et les princes
de la maison de Mekelbourg apporteront de grandes difficultez qui seront
considérées.
Königsmarck hat sich nicht, wie er behauptet, mit Zustimmung Enghiens von
der französischen Armee getrennt. Diese wird sicher bald durch die Aushebun-
gen Bönninghausens verstärkt. Über die Winterquartiere Hessen-Kassels in
Ostfriesland werden wir mit den Generalstaaten nur schwer zu einer Einigung
kommen.
J’ay eu ordre d’escripre à monsieur Brasset que sy Messieurs les Estatz ne
fairoient comparoistre leurs députez que vous ne diféreriez plus d’entrer en
ouverture avec les députez d’Espagne. Ceux-cy ont aultant de raison de se
plaindre que les autres sont à blasmer de leur paresse. Le pis que j’y
remarque c’est qu’elle procède d’une division intérieure et qu’il y a des
espritz parmy eux qui la fomentent sans en cognoistre le venin.
J’ay esté adverty par monsieur de Grémonville qui l’a esté de bon lieu que
les Espagnolz lassez des libertez que se donne Contarini de leur reprocher
leur foiblesse et de les trop presser de songer à la paix et aux moyens qui la
peuvent faire résouldre ont délibéré de faire tentative pour le faire
révocquer de Munster. Les ministres d’Espagne qui sont en Italie ont agité
entre eux cette proposition et ne l’ont encor ozé donner au public, vous en
ferez proffit.
Lit de justice am 7. September. – Siegreiche Einnahme von La Mothe-aux-Bois
in Flandern .
Dans la sepmaine partira monsieur de Chenut
Suède. Il luy sera commandé d’exécuter les ordres qu’il recevra de Vostre
Altesse et de Messieurs voz collègues comme l’on dict à la lettre. Il fera
diligence à se rendre auprès de monsieur de La Thuillerie auquel il est laisse
à son choix de l’aller establir en Suède ou de l’y faire passer, ce que l’on
donne à sa santé que l’on veult préférer au service, mais l’on espère que sy
elle luy peult permettre de faire le voyage qu’il vouldra bien aller rendre
celluy-cy à Sa Majesté qui part lundy pour Fontainebleau.
Un secrétaire de monsieur de Brégy arivé hyer sur les 9 heures nous a
appris que le Palatin devoit avoir débarqué à Calais, et la Suède cognoistra
combien le mariage du roy de Pologne avec la princesse Marie luy sera utile
qui a esprouvé que le crédit que monsieur La Thuillerie s’estoit mesnagé
avec les Danois a tourné aussy à leur compte.
Je viens de recevoir ordre de Sa Majesté de vous mander qu’elle est très mal
satisfaicte de la conduicte de madame la duchesse de Savoye qui par la
suggestion de quelques-uns de ses ministres apporte tousjours de la
résistance à rappeller de Munster le sieur Belletia auquel on désire que vous
faciez cognoistre s’il perciste à persuader sa maistresse de le soustenir
contre la volonté du Roy, que vous avez ordre non seulement de rompre
tout commerce avec luy, mais de deffendre à tous voz domesticques de luy
parler et le considérer comme une personne qui est dans la disgrâce de Sa
Majesté et de qui elle se tient offencée.
PS: Le brevet que vous avez désiré pour le frère de monsieur Wigenstein
n’ayant pas esté résolu par cet ordinaire, vous ne le recevrez que par le
prochain.