Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
205. Servien an Lionne Münster 1645 September 2
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Münster 1645 September 2
Reinkonzept: AE , CP All. 52 fol. 427–428, 429 = Druckvorlage.
Abkommen mit Spanien: allgemeiner Friedensschluß mit Waffenstillstand für Portugal und
Katalonien oder Friedensschluß mit Restitution Kataloniens und Waffenstillstand für Portugal,
Befürwortung eines Waffenstillstandes auch für Katalonien, Behandlung dieses Problems nur
unter Beteiligung der Katalanen, eventueller Tausch Kataloniens im Rahmen eines Heiratspro-
jektes gegen Flandern und Franche-Comté, Aufschub solcher Projekte auf die Zeit nach einem
Abkommen wegen des eventuellen Widerstandes der Verbündeten; Einstellung der Mediatoren
gegen eine Bereinigung der spanisch-französischen Gegensätze in Flandern. Schwierigkeiten
beim Erwerb des Roussillon.
Il me semble que les affaires pourroient bien aboutir à faire avec l’Espagne
la paix partout et la trefve pour la Cathalogne et le Portugal qui sont les
deux pierres d’achoppement. Il semble que le principal obstacle à la paix et
qui oblige les Espagnolz à se porter plustost à une longue trêve vient de la
Cathalogne et du Portugal, tesmoignant ne pouvoir jamais abandonner ces
deux Estatz par un traicté de paix. Il y a beaucoup d’apparence qui font [!]
croire que sy on vouloit rendre la Cathalogne et faire la trêve pour le
Portugal pour aultant de temps que celle de Hollande l’on pourroit sortir
d’affaires. Pour le Portugal c’est tout ce qu’on peult souhaitter veu mesme
qu’on ne s’estoit pas promis de pouvoir tant obtenir, peult-estre y a-t-il des
raisons de ne passer pas plus avant quand on le pourroit faire affin de laisser
cette occupation à l’Espagne laquelle joincte à celle des Pays-Bas luy ostera
tousjours la pensée d’attacquer la France.
Quant à la Cathalogne il semble aussy qu’au lieu de la restituer entièrement
on peult espérer d’y faire simplement une suspension d’armes qui donnera
loysir de sortir honorablement de l’engagement où l’on est entré avec ce
peuple de mesnager leur consentement à ce que nous vouldrons faire et leur
accommodement et leur seureté avec l’Espagne en cas qu’on prenne
résolution de rendre leur pays. Pour moy, considérant ce que nous avons à
faire, et de quelle sorte les Espagnolz nous ont traicté aultresfois, je serois
d’advis de ne le rendre jamais gratuitement, mais pendant le temps de la
suspension d’en faire un eschange avec les Pays-Bas et la Franche Comté en
faveur du mariage du Roy avec l’infante d’Espagne. Car je croy qu’il y a
divers inconvéniens à craindre de parler ny de ce mariage ny de cet
eschange, ny mesme de cette restitution qu’après le traicté général conclud,
parce qu’asseurément la pluspart de noz alliez craignant la bonne intelli-
gence et l’union que ces traictez pourroient establir entre la France et
l’Espagne s’y opposeroient s’ilz en avoient cognoissance. C’est pourquoy
quand il n’y auroit point d’ailleurs à craindre d’inconvéniens de nostre part
et qu’il n’y auroit autre considération que le désir de faire réussir l’affaire
plus facilement, il n’en fauldroit point parler avant la conclusion du traicté.
Tout ce qu’on pourroit faire seroit de se laisser entendre que tout cela
pourroit estre faict après la paix, en cas qu’on recognoisse que les Espagnolz
en ayent envie.
Mais je doubte que noz médiateurs soient propres pour mesnager ces
traictez puisqu’on tient en Italie que la guerre de Flandres est la seureté de
la paix d’Italie et que les princes de cette province pourroient apréhender
que la France et l’Espagne n’ayans rien à démesler ensemble du costé des
Pays-Bas n’eussent l’une et l’autre plus de moyen d’entreprendre en Italie.
Voyant que monsieur Contarini qui avoit cy-devant proposé le mariage de
l’infante avec le Roy en donnant les Pays-Bas n’en parle plus, et mesmes en
certaines rencontres en a rejetté la proposition qu’il avoit luy-mesme faicte
cy-devant, il y a bien apparence qu’il peult bien avoir receu ordre de ses
supérieurs de ne faciliter pas l’avance de cette ouverture.
Dans la propositon de faire une suspension pour la Cathalogne il y a un
inconvénient qui est qu’en asseurant à la France le Roussillon par le traicté
de paix, et laissant la Catalogne dans un estat doubteux, les Catalans
pourroient avoir deux mescontentemens, l’un de veoir desmembrer le
comté de Roussillon de la principaulté de Catalogne dont il a faict partie
jusqu’icy, l’aultre de cognoistre par cette différence que nous n’aurions pas
la mesme affection pour la Cathalogne que pour le Roussillon, et que nous
songeons seulement à nous accommoder, ilz pourroient se refroidir et
changer leurs bonnes inclinations en nostre endroict de perdre aussy
l’occasion d’asseurer par la paix le Roussillon pour se garentir de cet
inconvénient et le comprendre dans la suspension de toute la Catalogne, ce
ne seroit pas prudence, il fauldroit donc tascher d’y remédier par quel-
qu ’autre voye sy la proposition de faire seulement une suspension pour la
Cathalogne est approuvée. Il y a longtemps que je l’ay faict à monsieur de
Longueville et à monsieur d’Avaux qui l’approuvent extrêmement.