Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
201. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 September 1

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Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien


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Paris 1645 September 1

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Kopien: AE , CP All. 52 fol. 410–413 = Druckvorlage; AE , CP All. 48 fol. 191–193’.
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Konzept: AE , CP All. 44 fol. 327–335. Reinkonzept: AssNat 272 fol. 380–388. Druck: Nég.
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secr. II, 2 S. 139–141; Gärtner VI S. 16–24.

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Zum Gespräch des Kurfürsten von Bayern mit Gramont: französische Verhandlungsbereit-
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schaft , Auftrag zur Information der schwedischen Gesandten; Überlegenheit der französischen
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Armee, bedrängte militärische Lage des Kurfürsten als Hauptgrund für das Ersuchen um
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Verhandlungen, Haltung der Herzogin von Bayern; Vollmacht der Gesandten zum Abschluß,
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Möglichkeit einer Übergangsregelung im Fall mangelnder Vollmachten der bayerischen
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Gesandten; Bedingungen für ein Abkommen (Sicherheitsleistung, keine Hilfe für den Kaiser,
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Abrüstung, Hilfe bei der Quartierbeschaffung für die französische Armee), Absprache mit den
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schwedischen Gesandten; Vorteile dieses Abkommens für die katholischen Religionsinteressen;
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Nutzen des Abkommens für Bayern: französischer Schutz gegen Interventionen des Kaisers,
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französischer Einsatz bei den Verbündeten für die bayerischen Interessen. – Maßnahmen
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Enghiens zur Bereitstellung von Winterquartieren.

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Ce n’est pas un des moindres fruictz du gain de la bataille de Nortlinguen

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Schlacht bei Alerheim (vgl. S. 599 Anm. 1).

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que d’avoir obligé le duc de Bavières à rechercher de nouveau avec grande
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chaleur la protection de la France par le moyen de l’accommodement avec
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elle et ses alliez, à quoy il a tesmoigné tant de passion qu’il a faict venir à
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Munich le mareschal de Grammont sortant de prison exprès affin d’avoir
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lieu de s’entretenir avec luy pour recognoistre sy les propositions qu’il
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auroit à faire d’un prompt accommodement seroient receues agréablement
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de Leurs Majestés.

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Ledict sieur mareschal estant de retour au camp de monsieur le duc
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d’Anguien a communicqué avec luy ce qui s’estoit passé et pour satisfaire
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aux instances dudict électeur ilz ont dépesché le sieur de Bergerac avec une
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relation assez ample sur ce subjet laquelle ayant esté veue et examinée par
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la Reyne en son conseil Sa Majesté a cru ne pouvoir mieux faire pour le
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service du Roy et pour celluy de ses alliez que de faire cognoistre audict duc
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qu’on ne rejette point ses propositions, mais que pour garder inviolable-
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ment la foy à noz alliez on renvoye le tout à Munster aux ambassadeurs
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extraordinaires et plénipotentiaires de Sa Majesté pour en donner commu-
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nication à ceux de Suède. Et pour cet effect elle faict partir en dilligence
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ledict sieur de Bergerac affin qu’oultre la relation susdicte

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Gemeint ist die Beilage von nr. 200.
messieurs les
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plénipotentiaires puissent apprendre de sa vive voix le destail des proposi-

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tions qu’il a apportées et de tout ce qui a esté recognu de delà des
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intentions dudict sieur duc de Bavières.

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Messieurs les plénipotentiaires demanderont à l’instant la conférence avec
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ceux de Suède, leur donneront part et aux autres qu’ilz jugeront à propos de
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la relation qui leur est envoyée, et de ce qu’ilz auront appris de vive voix
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dudict sieur de Bergerac, leur monstrant entière confiance et les engageant
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au secret sy tant est qu’on le puisse espérer de tant de personnes ausquelles
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ilz donneront cognoissance de cette affaire.

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Nach dem Sieg bei Alerheim ist Enghien eindeutig Herr der Lage. Bayern macht
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zwar große Anstrengungen, seine Armee wieder instandzusetzen, doch sind wir
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in der Lage, noch schneller unsere Truppen zu verstärken. Somit eröffnen sich
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uns gute Aussichten für den Kriegsverlauf in Deutschland.

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On a jugé à propos de faire une petite desduction de l’estat de nos affaires
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en Allemagne et de celluy où on les peult mettre affin que messieurs les
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plénipotentiaires traictans avec ceux de Bavières puissent mieux prendre
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leurs mesures. Il fauldra aussy bien examiner l’estat où se treuve le duc de
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Bavière lequel il ne fault pas qu’il croye assez bon pour nous pouvoir
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résister puisqu’il veoid bien qu’en effect il aura malaisément les facilitez et
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les moyens qu’a la France pour remettre une grande armée ensemble
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particulièrement dans l’impossibilité d’amasser de l’infanterie, et qu’il veoid
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aussy que les affaires de l’Empereur ne sont pas en estat d’amender. Après
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tout, les grandes instances qu’il faict de se mettre bien avec la France et les
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grands empressemens de madame sa femme pour le mesme effect selon que
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messieurs les plénipotentiaires sçauront par ledict sieur de Bergerac,
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tesmoignent assez la mauvaise assiète de ses affaires et qu’il ne croid pas se
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pouvoir mettre à couvert et jouir du repos que par le moyen d’un
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accommodement qu’il veult se procurer à quelque prix que ce soit avec la
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France et ses alliez.

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Parmy les raisons qui ont esté desduictes à monsieur le mareschal de
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Grammont par madame de Bavières accompagnées de pleurs pour obliger
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Sa Majesté à se fier aux promesses que le duc son mary feroit à la France de
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ne manquer jamais à ce qui seroit aresté dans l’accommodement qu’ilz
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souhaictent, il ne fault pas mespriser celle que pour estre soeur de
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l’Empereur on ne la doibt pas soupçonner puisqu’elle avoit un bon exemple
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de la Reyne de France qui n’estoit pas moins soeur du roy d’Espagne sans
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que pour cela elle usast d’aulcune retenue à faire paroistre haultement en
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toutes rencontres que la qualité de mère l’emportoit dessus celle de soeur à
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tel point qu’on mettoit toutes pièces en oeuvre pour avoir des advantages et
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faire des progrès sur son frère parce qu’il s’agissoit de les acquérir à son filz,
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ainsy estant unie une fois avec la France on ne la pourroit jamais
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soupçonner de préférer les intérestz de l’Empereur à ceux de ses enfans.

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Après que messieurs les plénipotentiaires auront pris là-dessus les résolu-
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tions qui auront esté estimées plus convenables avec les ministres de la
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couronne de Suède et ceux de noz alliez, ilz en pourront traicter avec les

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députez de Bavières, et au cas qu’ilz se treuvent muniz de pouvoir suffisant,
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conclurre l’affaire et en donner aussytost advis par ledict sieur de Bergerac
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monsieur le duc d’Anguien auquel on mande d’icy dès à présent d’exécuter
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tout ce qui aura esté arresté à Munster avec aultant du punctualité que s’il
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avoit esté négotié et conclud en cette cour. Et au cas que lesdicts députez de
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Bavière n’ayent pas de pouvoir suffisant pour conclurre vallablement on
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pourra tousjours concerter et arrester avec eux les conditions ausquelles la
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France et ses alliez peuvent consentir aux propositions de leur maistre et
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dépescher aussytost ledict Bergerac à monsieur d’Anguien avec un project
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de ce qui aura esté négotié, et pour ne perdre pas de temps, monsieur de
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Bavières exécutant de son costé ce à quoy il seroit obligé, monsieur le duc
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d’Anguien en pourra faire de mesme du sien et les signatures du traicté se
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feront ensuite à Munster aussytost que monsieur de Bavières en aura
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envoyé le pouvoir à ses ministres. Messieurs les plénipotentiaires pourront
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veoir tout ce qui leur fut escript lorsque le confesseur de monsieur de
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Bavières vint icy affin qu’ilz s’en servent en ce rencontre. En substance il
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fauldra veoir sy le duc de Bavières veult donner quelque seureté solide de
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ce qu’il promettra et particulièrement de ne secourir l’Empereur en aulcune
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façon directement ny indirectement, de désarmer entièrement ou licentier
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une partie de ses troupes, de consentir et faciliter en ce qui dépend de luy
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ce que nous pourrons désirer pour restablir avec seureté de bons quartiers à
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l’armée que le Roy tient en Allemagne dans les provinces qui aboutissent
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au Rhin. Et de cette façon il semble qu’on ne sçauroit rien faire de plus
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advantageux pour la cause commune puisque d’un costé on se rendroit
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favorable un prince lequel tout seul faict teste à toutes les forces de la
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France qui sont en Allemagne joinctes à celles de madame la Lantgrave, et
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de l’aultre l’Empereur ne devant pas proffiter de l’armée dudict électeur et
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nous pouvans employer la nostre où bon nous semblera, il y auroit grande
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apparence que la ruine de la maison d’Austriche en Allemagne s’en
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ensuivroit ou la conclusion d’une paix telle que nous et noz alliez pourrions
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désirer.

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Quoy que l’on aye escript du temps que vint icy le confesseur dudict duc de
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Bavières, et quoyque l’on mande à cette heure les seuretez et advantages
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qu’on pourroit prétendre dudict duc Sa Majesté déclare qu’elle sera
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satisfaicte de ce qui sera résolu là-dessus de concert avec les ministres de
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Suède et des autres alliez de cette couronne désirant néantmoins avec
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passion qu’en tant qu’il se pourra on apporte toute facilité pour atacher ce
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prince à la France et qu’on n’oublie rien pour y porter lesdicts ministres de
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Suède lesquelz peult-estre y monstreront de la répugnance.

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Oultre les considérations du bien de la cause commune qui doivent obliger
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les alliez de la France à donner les mains à l’accommodement avec le duc de
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Bavière à condition d’estre asseurez de son amitié et que l’Empereur ne
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proffitera point de ses forces, il y en a une très puissante dans l’esprit de Sa
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Majesté qui est celle de l’advantage de la religion catholicque laquelle en

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recevroit de très grandz dans la conservation de ce prince, et quoyque son
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accommodement fust aussy bien avec les Suédois et noz autres alliez
3
qu’avec la France néantmoins ledict prince seroit particulièrement attaché à
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nous estant catholicque par la mesme raison que les princes protestans qui
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se tiennent esgallement uniz avec les couronnes de France et de Suède ne
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laissent pas d’estre plus attachez à celle-cy à cause de la contrariété qu’ilz
7
ont à nostre religion.

8
Oultre le motif de la religion qui est assez fort pour nous faire croire que le
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duc de Bavière seroit bien attaché à la France, on ne doibt pas mespriser
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celluy de la proximité des ses Estatz aux conquestes que nous avons faictes
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sur le Rhin par le moyen desquelles il peult attendre toute assistance de
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cette couronne lorsque par un accommodement elle sera obligée de la luy
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donner en cas de besoin.

14
Ledict duc et sa femme plus que luy ne croyent pas ce temps-là bien
15
esloigné se doubtant fort que venant à mourir comme ilz le craignent à
16
cause de son grand aage, l’Empereur soubz prétexte d’avoir soing de ses
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nepveux n’entreprenne de proffiter de ses Estatz lesquelz en ce cas se
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teuveroient garantiz par la protection de la France.

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L’on croid à propos que messieurs les plénipotentiaires tesmoignent
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adroictement à ceux de Bavières que s’il dépendoit de Sa Majesté seule
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d’arrester un accord avec leur maistre, ilz verroient bientost par les effectz
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les facilitez que l’on y apporteroit, mais puisque cela ne peult estre sans la
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participation et le consentement de noz alliez, ilz ont ordre de contribuer
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pour sa satisfaction tout ce qui pourra deppendre d’eulx dans les négotia-
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tions qu’ilz auront là-dessus avec les ministres de nosdicts alliez, et que cela
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estant une fois effectué avec les seuretez requises il recognoistra à quel
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poinct il doibt faire estat de l’affection que Sa Majesté luy aura promise et
28
de ce que cette couronne pourra faire pour son advantage et particulière-
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ment dans la conclusion de la paix où elle sera favorable à tous ses
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intérestz.

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On ne doubte point que monsieur le duc d’Anguien avec les armes
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victorieuses qu’il commande et avec le renfort qu’on luy envoye ne vienne
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bientost à bout de Hailbron et de Heidelberg qui sont deux places où il a sa
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principalle visée pour bien establir ses quartiers d’hyver, mais il seroit bien
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advantageux sy sans peine et sans respandre du sang par le moyen de ce que
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l’on adjousteroit avec le duc de Bavières, on pouvoit avoir lesdicts postes et
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les autres qui nous seroient nécessaires pour ledict effet. C’est pourquoy la
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dilligence sera très utile en cette affaire. Que sy la négotiation tire de
39
longue en sorte que monsieur d’Anguien fust desjà de retour, monsieur le
40
mareschal de Turenne aura les mesmes ordres d’exécuter tout ce qui sera
41
arresté.

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