Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
199. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1645 August 29
Münster 1645 August 29
Ausfertigung: AE , CP All 44 fol. 276–281 = Druckvorlage. Konzept Serviens: AE , CP Bav. 1
fol. 468–472’, ohne Datum. Kopien: AE , CP All 48 fol. 171–173’; AE , CP All. 52 fol.
273–280, datiert auf 19. August; ebenda fol. 372–375; ebenda fol. 405–407, datiert auf
30. August. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 130–132; Gärtner V S. 878–886; jeweils datiert auf
28. August.
Neun Überlegungen zu den Verhandlungen mit Bayern: 1. Art des Abkommens. 2. Ernsthaftig-
keit der Verhandlungsbereitschaft. 3. Sicherheitsplätze für Frankreich oder Abrüstung der
bayerischen Armee. 4. Ehrenbreitstein. 5. Mögliche andere Sicherheitsplätze. 6. Rückgriff auf
die von Vervaux angebotenen Bedingungen. 7. Vertragliche Festlegung auf Erhalt der
bayerischen Kurwürde. 8. Regelung der Quartiere und Kontributionen. 9. Information der
Schweden.
1 re Question. Si on fera |:avec monsieur le duc de Bavière un traicté de
suspension d’armes ou de neutralité ou:| si on se contentera |:sans traicté de
faire cesser les hostilitez:| comme il propose avec promesse de |:se déclarer
contre ceux qui ne voudront pas la paix:|. 2. Si on ne doit point |:traicter
sans avoir quelque seureté:|. 3. S’il ne faut pas |:préférer les places au
licentiement de son armée quand mesme l’on auroit le choix de l’un ou de
l’autre:|. 4. Si on ne préférera pas |:Ermestein à toutes les autres places, en
cas qu’on la puisse avoir:|. 5. En cas qu’il y ait |:de l’impossibilité quelles
autres places l’on demandera:|. 6. Si on ne doit |:entendre à aucun traicté
que soubz les conditions proposées à Paris par le confesseur:|. 7. Si on peut
|:s’engager positivement par un traicté à luy conserver la dignité électorale:|
en cas qu’il s’oblige |:aussi à conserver au Roy les places et Estatz que Sa
Majesté veut garder pour la satisfaction qui luy est deue:|. 8. Si on ne |:se
contentera pas de partager avec luy les contributions et les quartiers dans
les cercles de Svaube et de Franconie:|. 9. En quel temps on |:parlera de
cette négotiation aux Suédois:|. Sur la première question: La promesse de
|:se déclarer contre ceux qui ne voudront pas la paix paroist plausible,
mais:| il seroit à craindre que l’effet ne fust qu’à l’avantage |:de monsieur de
Bavières:|, si elle estoit exécuttée de bonne foy elle pourroit avoir |:cela de
plus advantageux que la suspension et la neutralité:| qu’en certain cas
|:ledict duc pourroit estre pour nous contre l’Empereur:| et que cette
crainte |:rangeroit plustost à la raison tout ce party-là. Mais ledict duc ayant
esté attaché jusques icy dans l’intérest et dépendance au party de l’ Empe-
reur :| on ne pourroit pas raisonnablement se promettre que dans le doute
où l’on seroit pour sçavoir |:lequel des deux partis ne voudroit pas la paix:|,
chacun protestant hautement qu’il la désire |:il donnast plustost le tort à
l’Empereur, son allié et son souverain qu’aux deux couronnes contre
lesquelles il faict encore la guerre:|. Le seul remède à cella seroit qu’on fust
|:d’accord avec ledict sieur duc des conditions de la paix générale et qu’il
promist de tourner ses armes contre ceux qui ne voudront pas les
accepter:|. Mais il semble que cela n’est pas praticable dans le peu
d’apparence qu’il y a de |:convenir avec luy de la satisfaction de la couronne
de Suède, des différendz des protestants et des catholiques:|, de plusieurs
autres pointz importans contenus en |:nostre proposition:|, sans cella aussy
l’on lairoit |:sa déclaration à sa discrétion et on le rendroit le seul arbitre de
la paix dont il pourroit attendre le succez:| sans rien craindre de |:la part de
l’Empereur ny des deux couronnes et il ne seroit obligé qu’à:| ce qu’il
voudroit |:dépendant absolument de luy de donner l’interprétation qu’il luy
plairoit à sa promesse et de condamner par son jugement celuy des deux
partis contre lequel la conjoncture du temps ou ses intérestz particuliers le
convieroient de se déclarer:|. C’est pourquoy il ne faut pas s’estonner si
dans la dernière conférence |:les ministres dudict duc ont faict cognoistre:|
qu’il incline plus à |:ce traicté qu’aux autres:|. Cella fait croire qu’il vaut
mieux |:faire un traicté de suspension ou de neutralité:|. Ils paroissent tous
deux avoir un mesme effet, néantmoins il semble qu’à le bien prendre |:la
suspension est plus propre pour faire cesser les hostilitez entre deux princes
qui sont en guerre ouverte que la neutralité que l’on accorde:| assés souvent
à des princes et des peuples qui n’ont point fait la guerre. Néantmoins, il ne
sera peut-estre pas hors de propos de |:la joindre dans un mesme traicté:|,
et ayant convenu de |:faire cesser les hostilitez entre le Roy et ledict duc de
l’obliger luy, son estat et ses troupes de demeurer dans une sincère
neutralité jusqu’à la conclusion de la paix générale sans faire hostilité:|
contre personne ny donner assistance à l’un |:ny à l’autre party:|. Si l’on
pouvoit encores y faire adjouster que dans |:un certain temps il tourneroit
ses armes contre l’Empereur en cas qu’il ne veuille pas faire la paix:|, cella
seroit fort utile mais il seroit très difficile à obtenir ledict sieur duc ayant
tousjours réservé qu’il:| ne seroit obligé de rien faire |:contre l’Empereur
qui est son souverain:|. Ce n’est pas que par nostre avis nous excluions tout
à fait la |:promesse de se joindre contre ceux qui ne voudront point la
paix:|. Car il faut bien avouer que cella seroit avantageux, mais comme
l’effet ne deppend que de |:la bonne ou mauvaise intention du duc de
Bavière:| nous n’y voyons pas encore assés clair pour nous y déterminer
présentement.
Sur la seconde: Le grand |:engagement qu’a ledict duc avec l’Empereur par
la dépendance de prince de l’Empire, par la parenté, le voisinage et la
liaison de plusieurs autres intérestz:| fait croire qu’on de doit point
|:traicter avec luy sans avoir quelque asseurance réelle des promesses qu’il
fera:|, estant notoire qu’il ne |:recherche la France que par force et
lorsqu’il:| ne voit point ailleurs de resource pour luy.
Sur la troisième: Il n’y a point de doute qu’il ne faille |:préférer la
consignation de quelques places entre les mains du Roy au licenciement
qu’il pourroit faire de ses troupes:|. Quand on pourroit |:le faire désarmer
et qu’il y seroit disposé:| la raison ne voudroit pas qu’on le fît quelque
|:précaution qu’on y apportast, il seroit impossible d’empescher que ses
troupes estans licenciées n’allassent renforcer l’armée de l’Empereur:|.
D’ailleurs quand il sera de |:bonne intelligence avec nous il:|sera plus utile
qu’il |:demeure dans une posture considérable:| soit que |:l’on regarde
l’Empereur qui luy:| pourroit faire |:du mal, soit que l’on:| considère les
|:Suédois et les protestans d’Allemagne qui:| ne voyans plus de |:forces
entre les mains des princes catholiques en deviendroient plus difficiles et
desraisonnables:|.
Sur la quatrième:|:La forteresse d’Ermestein:| selon nostre opinion est
|:préférable à toutes les autres places, soit que:| l’on considère |:sa scitu-
ation et son importance qui:| donnent de grands avantages et |:pour la
guerre et pour la paix, soit:| que l’on regarde les |:divers engagemens du
Roy à la ravoir:|. C’est pourquoy nous estimons qu’il faut |:faire toutes
sortes d’effortz pour la faire remettre entre les mains de Sa Majesté:| en cas
qu’effectivement |:le duc de Bavière et son frère en puissent disposer:|.
Nous en avons demandé |:encore une autre, mais:| il semble que ce seroit
beaucoup si on pouvoit avoir celle-là:|.
Sur la cinquième: Au deffaut de |:Ermestein on pourroit demander Heidel-
berg , Hailbron, Manheim, Fribourg, Offenbourg et essayer d’avoir les
meilleures. Ces places ne sont pas:| à la vérité de la mesme force |:considérable
d’Ermestein, mais elles:| peuvent estre |:très utiles pour l’estendue et seureté
des quartiers:| et de plus |:Fribourg nous est:| considérable |:à cause de Brisak
d’autant qu’elle nous peut demeurer par le traicté:|.
Sur la sixième: Nous ne voyons pas que |:monsieur le duc de Bavière fasse
parler icy ses ministres aux termes qu’a parlé son confesseur à Paris:|. Il ne
demande point la |:protection du Roy pour sa personne et les Estatz de son
frère et de luy ny:| de faire mettre les |:cercles de Svaube, de Franconie et
de Bavière, ce qui:| estoit très glorieux |:pour Sa Majesté:|. Il importe que
nous sachions si nous devons |:rejetter toute autre proposition moindre que
celle-là et:| en termes moins avantageux |:pour le Roy ou si après:| avoir
fait noz effortz pour |:reprendre les mesmes conditions et ne les pouvant
pas obtenir:|, nous nous départirons comme c’est nostre avis de |:cette
protection de laquelle il nous semble qu’il n’est point parlé dans les traictez
de Hesse et de Savoye
que pour l’effet.
Sur la septième: Cet article est |:de grande importance et sera très difficile
de le faire agréer à la couronne de Suède:|. Il peut estre |:aussi périlleux de
s’y engager sans son consentement quoy:| que nous estimions pour
plusieurs raisons qu’on doit faire tous les offices possibles pour |:conserver
l’électorat dans la maison de Bavière. Mais de s’y obliger par un traicté
nouveau:| il en peut |:arriver des inconvéniens et très grands sujects de
soupçon parmy noz alliez:|. Néantmoins comme c’est la principale cause
qui |:porte le duc de Bavière à rechercher la France affin de conserver par
son assistance cet honneur qu’il craint ne pouvoir pas retenir par le seul
appuy de l’Empereur:|, on ne peut pas espérer de rien faire |:avec luy sans
cette condition:|. C’est pourquoy il nous importe de sçavoir précisément les
intentions de la Reyne sur ce sujet. Si l’on ne pouvoit |:éviter de faire cette
promesse par escript et que le traicté particulier qui sera faict avec ledict
duc soit recognu advantageux d’ailleurs:|, comme par exemple si nous
|:pouvions avoir Ermestein, il semble:| à toute extrémité qu’il faudroit faire
|:un article secret de cette obligation réciproque de maintenir ledict duc en
la dignité électoralle et luy d’assister le Roy en la conservation des
conquestes que Sa Majesté veut retenir en Allemagne:| selon que nous en
avons parlé à |:ses députez:|.
Sur la huitième: Il sera difficile de |:régler icy cette difficulté laquelle
dépend de l’estat et du lieu où seroient les armées lorsque on fera le traicté
avec ledict sieur duc et:| pourra mieux estre terminée par les |:officiers des
armées qui seront députez de part et d’autre:|. Si |:le traicté s’avance et
qu’on veuille le conclurre promptement:| il seroit à propos |:sur cet article
de convenir que pour les contributions et quartiers il sera pris expédient:|
dans un certain temps entre |:ceux qui commandent les armées:| pour
empescher qu’il n’arrive aucune dispute laquelle |:arrivant sera vuidée
amiablement sans en venir à aucune rupture:|. Que si nous en pouvons
avoir |:à temps l’avis de messieurs les généraux:| nous essayerons de
|:convenir icy avec les députez de monsieur de Bavières:|.
Sur la neufième: Les |:traictés de confédération obligent de se communi-
quer :| les uns aux autres les |:premières propositions qui sont faictes:|, mais
les |:Suédois n’ayans pas esté si exacts observateurs de cette obligation:|
qu’ils n’ayent |:offert diverses fois la neutralité au duc de Saxe sans nous en
advertir:| et qu’ils n’ayent mesmes |:conclu une neutralité avec la maison de
Brandebourg qui:| dure encores |:sans nous l’avoir communiqué:|, il
semble que nous pouvons |:user de la mesme liberté:|. Encores ferons-nous
|:plus qu’ils n’ont faict quand:| nous leur communiquerons le |:traicté avant
que le signer lorsqu’il sera en termes d’estre conclud:|. Si nous en usions
autrement il ne faut pas douter qu’ils |:n’y apportassent d’abord toute sorte
d’obstacles pour l’empescher:|, néantmoins nous tascherons |:d’empescher
qu’ils n’ayent aucun juste sujet de se plaindre de nostre conduicte:|.