Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
194. Mazarin an Longueville Paris 1645 August 26
Paris 1645 August 26
Kopie: AE , CP All. 52 fol. 321–325 A = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 44 fol.
288–290’. Druck eines Auszuges: Mazarin , Lettres II S. 217–218.
Aufschub der Beratung des Conseil über nr. 185. Freude über die spanische Bereitschaft zu
einem Waffenstillstand. Drängen Venedigs auf ein rasches Abkommen als eventuelle Begrün-
dung für Contarinis eigenmächtige Vorschläge, Erfordernis der Begründung seiner Vorschläge.
Anweisung zur Sondierung der tatsächlichen Einstellung Schwedens zu einem vorzeitigen
spanisch-französischen Abkommen. Drängen bei den Generalstaaten auf Entsendung ihrer
Vertreter. Heiratsprojekte als Mittel des Gegners zum Kampf gegen Frankreich, weite
Verbreitung der Gerüchte von spanisch-französischen Verhandlungen über solche Projekte,
Gefahr des Mißtrauens der Verbündeten, Zurückweisung weiterer Vorschläge Contarinis von
dieser Art wegen der mangelnden Absprache mit dem Gegner; Bereitschaft Mazarins zur
Annahme eines solchen Vorschlages von seiten der Spanier unter der Voraussetzung des
Übergangs der als Mitgift vorgesehenen Territorien in den dauernden Besitz Frankreichs. Gute
Aussichten auf ein Entgegenkommen der Gegner wegen ihrer üblen Lage.
La pluspart des poincts contenus dans vostre dépesche commune du 12 du
courant sont si importans, qu’avant qu’y faire précisément réponce,
j’attendray qu’elle ayt esté leue dans le conseil et examinée en présence de
Sa Majesté, ce qui n’a pu estre cette semaine à cause des festes et de
l’absence de Monsieur le Prince qui a pris cette occasion pour aller faire un
tour à Chantilly. Je vous diray seulement en peu de mots que je me réjouis
extrêmement de ne m’estre pas trompé au jugement que j’ay tousjours fait
que les ennemis pour sortir promptement de l’embarras où ils sont, et
empescher de plus grandes suittes aux disgrâces continuelles qui les
accablent, appliqueroient leurs pensées pour la conclusion d’une trêve, et je
m’asseure que ce qui les y aura encore plus eschauffé c’est la façon et la
constance avec laquelle nous en avons rebuté la proposition tant icy qu’à
Munster. Je vois que monsieur Contarini s’avance et s’ouvre beaucoup et
vous pouvez bien juger que je suis sensiblement touché de remarquer cette
facilité à pouvoir bientost conclure quelque chose de bon, mais comme il a
bien la précaution de ne parler jamais que comme de luy sans charge de nos
parties, il pourroit estre aussy que ce n’est que pour sonder nos intentions,
ou que comme la République pour ses intérests particuliers passionne un
accord à quelque prix que ce soit. Il tasche d’engager les choses plus avant
que son pouvoir ne s’estend, c’est pourquoy il semble qu’il seroit très à
propos de l’obliger à faire ses propositions en la manière qui est nécessaire
pour y prendre quelque fondement, et alors vous luy rendriez de la mesme
façon les réponces de Sa Majesté, autrement on pourroit courre fortune
d’entendre tousjours des ouvertures vagues et belles en apparence, mais qui
manqueroient dans l’effet quand on voudroit discuter le détail et y prendre
résolution.
Je tiens aussy très important de faire déclarer nettement une fois pour
toutes messieurs les ministres de Suède de leur sentiment touchant nostre
traitté avec l’Espagne sans y comprendre l’Empire. Je vois bien qu’ils
croyent qu’il leur seroit avantageux pour plusieurs raisons qu’il fût desjà
conclu, parce que Sa Majesté pourroit alors jetter dans l’Allemagne seule
toutes les armes qu’elle employe ailleurs, et cela estant, il n’y a personne qui
ne voye que la France et la Suède y feroient bientost la loy et donneroient
telle forme que bon leur sembleroit aux affaires de l’Empire, mais néant-
moins le point ne laisse pas d’estre délicat, et afin de ne fournir point de
matière de plainte à nos alliez, il sera très à propos de s’esclaircir bien par
avance de leur pensée et de leur intention sur ce sujet afin que s’il y a jamais
de raisons qui nous obligent à songer à une chose semblable, on le puisse
avec agrément et entière satisfaction de nos alliez.
Comme les affaires avec Espagne prennent le train de pouvoir estre
conclues en peu de temps par l’absolue nécessité que nos ennemis en ont, il
faudra, s’il vous plaist de vostre costé ainsy que nous le faisons du nostre
presser Messieurs les Estats de faire partir sans délay leurs plénipotentiaires
pour l’assemblée leur faisant connoistre le pressant besoin qu’il y a de leur
présence, s’ils ne veulent ou que la négociation soit retardée ou que l’on
poursuive sans eux le cours du traitté. Il faut présupposer que les Espagnolz
n’ont aucune affection pour la France et quand ils se portent à la paix c’est
la pure nécessité qui les y contraint. C’est pourquoy les propositions de
mariage qui sont si belles en apparence doivent estre considérées comme
venant de nos ennemis lesquels espèrent par ce moyen prendre avantage
sur nous. Vous sçavez fort bien, Monsieur, ce qui s’est passé à Paris sur le
mariage de Mademoiselle et ce mestre de camp espagnol qui par des
moyens cachez tascha d’en introduire la négociation avec monsieur le duc
d’Orléans est tousjours prisonnier à la bastille. Mais ils ne s’en sont pas
rebutez pour cela puisque j’apprens que par d’autres biais ils essayent de
faire pénétrer à diverses personnes que le roy d’Espagne est tousjours dans
la mesme pensée. Son Altesse Royale fut le premier à en parler à la Reyne
lorsqu’il s’apperceut de l’intention dudict mestre de camp, et le renvoya
bien loin, luy déclarant que le temps n’estoit pas propre à traitter des
mariages que quand la paix le luy pourroit permettre, il n’escouteroit jamais
rien à l’insceu de la Reyne. Je vous puis asseurer qu’il en usera de mesme
toutes les fois que l’on s’adressera à luy pour chose semblable, mais l’artifice
de nos ennemis est tel qu’il faut tousjours estre alerte pour les empescher de
nous faire du mal par ce moyen, puisqu’ils commencent à estre rebutez de
le pouvoir espérer par la force. On ne reçoit nouvelles de pas un lieu qui ne
portent que la France est en traitté avec Espagne d’un mariage et qu’en un
instant on sortira de la guerre par cette voye. La sincérité avec laquelle nous
nous sommes conduits avec nos alliez les empesche d’ajouster foy à ces
bruits artificieux, mais pour cela on ne doit pas négliger de se ménager en
ce point adroitement parce que si nos alliez pouvoient reconnoistre tant
soit peu d’inclination en nous pour une chose semblable ils en croiroient
dix fois plus qu’il n’y en auroit en effet. Il faut donc prendre garde aux
propositions que monsieur Contarini en fait lesquelles peuvent nous estre
d’autant plus dommageables que luy-mesme déclare qu’elles partent de la
passion qu’il a de voir par quelque moyen terminer tous les différens. Il me
semble quoyque je me remette à ce que l’on vous en escrira plus particuliè-
rement par le prochain ordinaire , qu’on pouvoit répondre audict Contarini
sur ce point que les ministres du Roy n’ont garde de rien repartir ou de
faire par deçà une pareille proposition, estant avancée par une personne qui
se déclare n’avoir là-dessus aucun pouvoir des Espagnols et il ne seroit que
très à propos de luy faire instance de s’abstenir doresnavant de nous
proposer des choses ausquelles il ne sçache pas positivement si nos parties
condescendront. Il appartient bien à un médiateur de mettre en avant des
expédiens pour faciliter l’accommodement des affaires qu’il traitte. Mais
dans l’estat où nous sommes à présent avec les Espagnols qui ne sçauroient
obtenir la paix sans nous satisfaire, les médiateurs auroient grand tort à
prétendre de nous engager à donner des réponces précises à des proposi-
tions tout à fait inconnues à nos ennemis. Je vous diray en mon particulier
que si les Espagnolz pour sortir avec quelque apparence d’honneur du
mauvais estat où ils sont à présent par le moyen de mariage, c’est-à-dire
consentant à donner pour dote ce qu’ils ont perdu qu’ils sont hors d’espoir
de recouvrer, et quelque chose de plus en Flandre comme le Contarini a
proposé, je ne m’esloignerois pas de conseiller la Reyne à y entendre mais
avec de telles précautions que comme ledict mariage ne pouroit estre
exécuté à présent le Roy n’estant pas en âge, quelque accident qui arrivast
ou d’inexécution dudict mariage par mort ou par d’autres empeschemens
ou par mort après qu’il seroit accomply ou qu’il n’y eût point de succession
ou en telle autre manière que ce pût estre, ce que nous avons conquis nous
demeurât tousjours sans qu’il nous pût jamais préjudicier de l’avoir pris à
tiltre de dote, mais au contraire au cas cy-dessus nous continuassions dans
la mesme possession de ce qui nous seroit demeuré par la paix, partie pour
estre rentré dans ce qui nous appartenoit et partie pour nous dédommager
du reste qu’ils nous détiennent et qui nous appartient de droict.
La conduite que vous tenez et avec les médiateurs et avec les alliez et avec
nos parties nous produit desjà tant d’avantages qu’il y a sujet de tout
espérer en la continuant et je suis bien trompé si vous ne voyez dans peu de
jours les ennemis nous relascher des choses mesmes que nous pouvons
désirer tant pour l’aliénation que l’on a témoigné en avoir, vous par delà et
nous icy comme parce que le malheur qui les suit partout les obligera à
chercher tous moyens imaginables pour sortir d’affaires. Ce que je vous
escrivis dernièrement touchant la guerre du Turc estant bien ménagé, on
pourra faire des effets merveilleux envers les médiateurs et les engager
entièrement à nous …