Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
193. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 August 26
Paris 1645 August 26
Kopien: AE , CP All. 52 fol. 326–332’ = Druckvorlage; AE , CP All. 48 fol. 161–163’.
Konzept: AE , CP All. 55 fol. 321–322. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 119–121; Gärtner V S.
751–762; jeweils datiert auf 16. August.
Verhandlungsmöglichkeiten mit Spanien; Aufschub der Anweisungen für Verhandlungen über
Waffenstillstand oder Frieden sowie über das Heiratsprojekt, mehrfacher Bedeutungsgehalt der
Begriffe Flandern und Katalonien. Verhandlungen mit dem Kaiser: Gleichwertigkeit der
französischen und schwedischen Satisfaktionsforderungen, Ablehnung des Verbleibs geistlicher
Güter in protestantischem Besitz, Vorteile Münsters als Beratungsort der Reichsstände,
Berechtigung der baldigen Vorlage der Satisfaktionsforderung, Verpflichtung des Kaisers zu
gleichzeitigen Verhandlungen mit Frankreich und Schweden. Haltung der Königin gegenüber
den Hugenotten. Begründete Aussichten auf den Abschluß der schwedisch-dänischen Verhand-
lungen . Zurückhaltung Frankreichs im Streit Brandenburgs und Pfalz-Neuburgs. Folgen des
schwedischen Bündnisprojekts zur Friedenssicherung: Spaltung der Reichsstände und Möglich-
keit ihrer Beherrschung durch den Kaiser; Verhinderung der Einberufung eines Reichstages.
Vorteile Schwedens aus der Politik Rákóczys. Aushebungen, Subsidien für Hessen-Kassel und
Einsatz für die Landgräfin bei den Generalstaaten. Vollmacht Longuevilles. Beilage: Forderung
des Kurfürsten von Trier nach Verfügungsgewalt über seine Länder, Bereitschaft Frankreichs zu
Entgegenkommen. Maßnahmen zur Einbehaltung Philippsburgs.
Vostre dépesche du 12 du courant qui me fut rendue le 23 e a fait veoir que
les Espagnolz recherchent les médiateurs d’ouvrir le traitté et que Pigne-
randa a les ordres sinon les derniers, au moins ceux qui sont nécessaires
pour avancer l’ouvrage et qu’il se tient asseuré que ce qu’il propose sera
agréé par le roy catholique. Ce sentiment ayant esté donné et receu avant
que j’en aye fait lecture, vous jugez bien que j’eus une entière audience et
que chacque mot a esté considéré et examiné avec un soing extraordinaire.
La conséquence des matières, l’absence de Monsieur le Prince sont les
véritables causes qui empeschent que présentement vous ne soyez esclaircis
sur le point le plus délicat sçavoir sy l’on doibt entendre à la trêve soubz les
conditions proposées ou entendre à la paix soubz celles qui sont aussy
avancées. On prend la sepmaine à le résoudre et à escrire sur l’une de ces
propositions qui est celle du mariage et qui vraysemblablement est celle qui
ayant lieu pourra donner et assurer la paix . J’aurois souhaitté que Contarini
se fût un peu plus expliqué qu’il n’a pas fait et en l’offre et en la demande
d’autant que soubz le nom collectif de Flandres souvent les dix-sept
provinces sont entendues. Je dis au moins ce qui est demeuré dans la
subjection des Espagnolz, souvent aussy il n’exprime que le seul comté
duquel la grandeur en a fait préférer le nom à divers duchez qui sont du
nombre des dix-sept provinces. Et en la demande qui contient la restitution
de la Catalogne et la demande de quelques places j’aurois encores souhaitté
d’estre esclaircy quelles elles sont et sy le comté de Rousillon qui est une
annexe de la Catalogne n’est point aussy compris soubz le nom soubz
lequel les comtez de Barcelonne, de Rousillon et de Sardaigne sont pour
l’ordinaire désignez. Ce que j’escris est ma seulle pensée qui ne vous
engagera à rien et qui ne servira qu’à resveiller vostre mémoire affin de
vous mieux informer de ce qui peut estre des intentions des Espagnolz
lorsque tout de bon cette matière sera agitée. Il se peut dire à la gloire de la
France de ceux qui ont part aux affaires et à la vostre particulière que les
Espagnolz ont changé leur manière d’agir, que l’on remarque en eux la
presse et l’impatience attribuée aux François et à ceux-cy le flegme dont les
autres faisoient tant de vanité et vous voyez aussy combien estoit bon le
conseil de leur donner jalousie qu’on feroit pour s’accommoder avec
l’Empereur sans se soucier de conclure avec eux puisque c’est ce qui les a
pressez de parler et de se découvrir.
Ce qui est à faire avec les Impériaux sera aussy un des poinctz de la
subséquente dépesche. A l’avance je puis vous dire que celuy de vous qui a
esté à Osnabruk en est venu sy chargé et s’est sy bien acquitté de. ce qu’il y
avoit à faire qu’on sçait ce que prétendent les Suédois et qu’ilz iugent qu’il
est très juste de donner à la France une satisfaction égale à celle qu’ilz
prétendent. L’Alsace pour n’estre baignée de la mer ne laisse d’avoir son
poids comme la Pomméranie, et le fleuve qui la traverse et Brisak qui la
commande portent avec soy de merveilleuses suittes, et comme sans doubte
soubz la Pomméranie ilz entendent aussy les isles qui en dépendent aussy
entendent-ilz que ce qui joinct ce pais à la France nous demeure. Sy la voix
publique est une marque du décret de la providence desjà selon le dire des
Suédois cecy demeure estably et ne s’est point fait mention de l’ archeves-
que de Brême, ilz demeurent exclus de leurs prétentions. Ce qui est
fascheux aux Suédois c’est qu’ilz font toujours une affaire de religion ce qui
en est une pure d’Estat. Le maintien de la liberté germanique, le rappel des
bannis et exilés sont des conditions justes, mais de faire passer en la main
des protestans et des prétenduz refformez les biens ecclésiastiques, c’est
vouloir establir ces religions et anéantir la catholique, authoriser par une
nouvelle loy la mauvaise interprétation donnée à celle de l’intérim qui a
toujours esté condamnée
Gemeint ist vermutlich der Streit um die Auslegung der Bestimmungen des Augsburger
Religionsfrieden zur Einziehung von Kirchengütern und zum geistlichen Vorbehalt ( Dick-
mann S. 10f.); das diesem Religionsfrieden vorangehende Augsburger Interim (1548) sagte zur
Behandlung geistlicher Territorien nichts aus; weitere Ausführungen Briennes dazu in nr.
206.
Oxenstiern se soit commandé et qu’il n’ayt osé déclarer ouvertement ce
qu’il a fait sentir sur ce sujet lequel devroit avoir plus de condescendance
pour vous qui avec justice pouvez prétendre que l’assemblée des princes se
forme à Munster ne l’ayant pas blasmée ny contredite quand on la
désignoit à Osnabruk. Et sans doutte vous luy aurez bien fait cognoistre et
à son collègue qu’il vaudroit bien mieux qu’elle fût à Munster qu’en un lieu
où les ministres des couronnes alliées ne pouvans se trouver sera un moyen
aisé aux Impériaux de corrompre ou d’intimider quelqu’un des députez et
emporter des résolutions qu’on aura puis après grande peine à surmonter
ou à faire changer, autant qu’il est juste que les Suédois s’accomodent à
consentir qu’au plus tost et à l’extrémité au terme qu’ilz ont désigné que
vous fassiez sçavoir ce que vous prétendez de l’Empire pour les frais de la
guerre, autant aussy l’est-il qu’ilz soient contentez sur le poinct qu’ilz ont
incisté qu’à mesure qu’on vous propose qu’on leur fasse des ouvertures et
sans doutte monsieur Contarini qui approuve leur sentiment aura disposé
les Impériaux de s’y conformer et ce seroit manquer à ce qui a esté sy
solennellement promis d’avancer les traittez de commun concert sy l’on
s’accommodoit de résoudre quelques poincts pendant qu’on ne diroit rien
aux autres. Le secrétaire de Brandebourg faisant un acte de justice a fait un
fort bon office et la parolle dont vous, Monseigneur, avez usé que la bouche
des plénipotentiaires de France et de Suède n’est qu’une, est digne de vostre
singulière prudence, que celle des ministres de Sa Majesté est trop confir-
mée pour estre surprise en la proposition de faire tenir les assemblées des
corps de l’Empire à Munster. Sy c’est en intention de donner du dégoust aux
Suédois avec lesquels cette conduitte franche se doibt continuer pour tirer
d’eux qu’ils demeurent fermement attachez à ce qu’ilz ont promis d’y
correspondre je demanderois volontiers à monsieur Salvius ce qu’il entend
quand il dit que l’intérest de la France est d’y ruyner les Huguenotz et de
les faire pulluler en Allemagne, et sy c’est un essay de son esprit qu’il fait ou
une tentative pour descouvrir noz sentimens sur ce qui regarde les
religionnaires, puisque luy comme protestant les a en autant d’horreur que
nous, ou bien s’y ayant conversé avec eux et avec les anabaptistes les
considérant comme esloignez de l’Eglise Romaine leur souhaitte à tous
prospérité, je ne doutte point que Sa Majesté ne souhaittast que tous ceux
de cette profession fussent rentrez dans l’Eglize et qu’elle n’y apporte tout
ce qui sera de son soing, sans néantmoins user d’autres armes que de son
exemple et de sa piété, faisant observer les édictes de pacification sans
souffrir qu’ilz soient entamez et n’y donnant d’interprétation que celles des
subséquentes déclarations et arrestz du conseil d’Estat et que l’usage a
authorisez.
Il fut aysé à messieurs les Suédois de vous satisfaire sur la demande que
vous leur faisiez de leur interposition pour avancer la conclusion du traitté
d’entre leur couronne et celle du Dannemark. Ilz ont gagné des provinces,
advancé leur commerce et ruyné celuy de leurs voisins sans en excepter
celuy des Hollandois qui ont pris tant d’intérest à la ruyne du roy de
Dannemark. Les lettres de monsieur de La Tuillerie du 24 e du passé qui me
furent rendues le pareil jour du courant m’apprennent que toutes choses
estoient adjoustées hors ce qui concernoit l’archevesque de Bremen que le
chancelier a passion de ruyner pour ce qu’il a pris part aux intérestz de son
père, mais il espéroit que les deux jours expirez que ledit chancelier et les
autres commissaires avoient pris pour donner leur finale intention, il
treuveroit des tempéraments dont les uns et les autres auroient à se
contenter, et il est probable qu’il ne se mesconte pas après les tesmoignages
qu’il vient de donner de sa suffisance et de son adresse à planir et à
surmonter les difficultez qui se treuvoient en ce traitté, qui se rendoient
d’autant plus difficiles que la hayne qui est entre les nations servoit à les
esmouvoir.
Il est à craindre que les princes qui ont partagé la succession de Julliers et
de Clèves nourissent en leur coeur une sy grande aversion de l’un à l’autre
qu’ils ayment mieux vuider par l’espée leur différent que de les soubzmet-
tre à leurs amis. Et l’un et l’autre d’entre eux ayant sa considération il n’y a
point de party à prendre, que de n’en point prendre et un chacun d’eux
jugeant nostre appuy nécessaire pour le mériter seront soigneux de nous
plaire. L’un d’entre eux est catholique et l’autre prend le chemin de
s’accréditer, peut ayder au contrepois absolument nécessaire à la maison
d’Austriche.
Il m’avoit eschappé de vous dire comme on a fait réflection sur le désir des
Suédois de faire union avec les protestants, et en exclurre les catholiques
quand ilz veullent que ceux-là et les protestants mesmes qui on suivy les
mouvements de l’Empereur n’intervienment à garentir le traitté qu’à sa
prière. Ilz ne s’apperçoivent pas qu’ilz veullent que l’Empire demeure divisé
et que nous le désirons uny pour maintenir leurs libertez, car de l’union des
princes deppend leur repos et est la vraye borne qui peut estre apposée à la
puissance de l’Empereur, tant qu’il aura un party il luy sera aysé de ruyner
l’autre, et l’exemple des derniers troubles’esclaircit que son nom appuyé de
quelque puissance se rend tousjours formidable à ceux qui ne la veullent
recognoistre. On pourroit adjouster que cela se fait cognoistre aux diettes
et pour le priver de l’avantage qu’il retiroit de celle de Francfort, combien
de combats avez-vous donnez et quelle adresse a-t-il falu employer pour la
séparer. Présentement il faut travailler à luy lever le prétexte d’en former
une. C’est bien vostre intention et qui est approuvée de Sa Majesté ainsy
que vous aurez peu remarquer par ce qui est escrit cy-dessus.
Il est à craindre et c’est vostre sentiment que les Suédois ne seront pas bien
soigneux de satisfaire punctuellement à ce qu’ilz ont promis au prince de
Transilvanie qu’ilz ne voudront pas que nous payons à leur acquit en
desduisant la somme avancée sur le subside qu’ilz reçoivent de nous. Nous
n’avons pas droit de le leur imposer. C’est une vérité constante et qui leur
importe bien plus qu’à la France que ledit prince continue à faire la guerre.
La diversion qu’il fait occupant les armes de l’Empereur est un advantage à
la cause commune duquel la France se ressent en tant qu’elle fait part du
bon party. Mais les Suédois qui recueillent celuy-là en ressentent un bien
plus puissant par le moyen qu’il leur acquiert d’estendre leurs conquestes.
Sy l’Empereur estoit en paix que la Hongrie luy obéist il en tireroit des
forces et ne seroit pas obligé d’y en tenir, les unes et les autres seroient
opposées aux Suédois qui ravagent les pais héréditaires d’où il faut conclure
qu’il leur importe de beaucoup de donner satisfaction à ce prince avec
lequel nous avons fait alliance et que nous avons assisté de nottables
sommes d’argent pour ne desdire pas les Suédois et vous leur en ferez
remarquer l’utilité affin qu’eux aussy de leur costé pourveoient à ce qu’ilz
luy ont promis sans quoy nostre argent seroit mal employé.
Die Abmachungen mit Bönninghausen werden von unserer Seite aus genau
eingehalten. Auf das Angebot des Grafen von Nassau-Dillenburg mußte wegen
unserer schlechten Finanzlage verzichtet werden.
On n’a pas laissé ainsy que je vous l’ay mandé de faire un effort pour faire
payer à madame la Landgrave quarente mil rischedalles qui en a touché
moyennant ce cent d’extraordinaires pendant cette année et sy on ne luy a
pas levée l’espérance de faire encore pour elle desjà j’ay escrit à monsieur
d’Estrades et à Brasset de se laisser entendre l’un au prince d’Orange et
l’autre à Messieurs les Estatz combien la France estoit obligée à tous les
tesmoignages de respect, de defférence et d’amitié qu’elle recevoit de cette
princesse affin de leur insinuer de longue main qu’elle ne pouvoit abandon-
ner ses intérestz et combien son pais avoit souffert pour assister monsieur
de Turenne et que se privant du moyen de prendre des quartiers laissant ses
trouppes joinctes aux nostres, nous entrions en obligation de luy en
moyenner sans néantmoins mettre en question ceux de l’Oostfrize soit
pour n’attirer pas un reffus que pour ne parler pas hors de saison d’une
chose qu’on doibt tenir pour asseurée. De fait sy à sa seule considération
Messieurs les Estatz ont accordé un intérim d’un an y a-t-il lieu de croyre
qu’ilz ne le continueroient pas pour un autre an aux instances de Sa
Majesté
Am 24. April 1645 hatten sich Ostfriesland, Hessen-Kassel und die Generalstaaten auf eine
Verlängerung des Abkommens über die Quartier- und Kontributionsfragen um zehn Monate
geeinigt ( Tongerloo S. 258; Kopie der Übereinkunft mit niederländischem Text und
französischen Randregesten Godefroys in ANK 1336 nr. 22).
En la dépesche que je vous fais espérer j’y comprendray tout ce que j’auray
oublié en celle-cy et sy je puis j’y joindray l’envoy du pouvoir tout tel que
vous l’avez demandé. C’est subtiliser sans raison et establir une chose
nouvelle que de forcer les princes à faire achever les traittez par le nombre
de ceux qui sont déclarez y devoir intervenir, le mot de ‘conjoinctement’ où
‘séparément’ n’est de nul poidz. La maladie de Vostre Altesse ou de l’un de
messieurs voz collègues ne doibt pas interrompre le cours du traitté, mais
pour faciliter toutes choses l’on s’y est volontiers accomodé.
Je joincts à cette dépesche la coppie de la lettre que l’électeur de Trèves a
escrit à Sa Majesté et la responce qui y est faitte affin que sy vous jugez la
luy devoir envoyer que vous le fassiez et que ce vous puisse estre un
prétexte pour le disposer à venir en personne à Munster, sy vous jugez que
sa présence y soit nécessaire et qu’elle puisse contribuer à avancer le service
de Sa Majesté. Il demande la jouissance de son bien, la restitution de ses
places à l’exception de Philipsbourg et il voit bien qu’il faut ajuster cela
mesme avec les Impériaux qui luy détiennent Trèves et Hermestein et que
cela doibt faire partie du traitté. Pour le surplus ce qu’il demande paroist
accompagné de beaucoup de justice, et Sa Majesté est sy remplye de cette
vertu qu’elle auroit peine à le luy desnier quand mesme il auroit fait ou dit
quelque chose qui contrevînt à ses premiers engagemens, donnant à la
longue souffrance et au désir de sa liberté divers manquemens qu’il
pourroit avoir faits, pourveu qu’il soit en effect le mesme qu’il a esté
pendant les années de sa prospérité et celles de son injuste détention. C’est
à vous Monseigneur et Messieurs à prendre les précautions qu’il convient et
à sy bien asseurer Philipsbourg en cas que vous passiez quelque escrit avec
luy qu’il ne puisse servir de prétexte pour le demander et que les termes ne
soient pas aussy sy clairs pour le retenir qu’il puisse croyre que nous y
pensons.