Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
174. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 Juli 29
Paris 1645 Juli 29
Kopien: AE , CP All. 52 fol. 186–190’ = Druckvorlage; AE , CP All. 47 fol. 455–459’; AE , CP
All. 55 fol. 221–224’. Konzept Briennes: AE , CP All. 55 fol. 225–226’. Druck: Nég. secr. II, 2
S. 103–105; Gärtner V S. 585–596.
Aussichtsreiche Verhandlungslage, Waffenstillstandsvorschlag der Mediatoren wahrscheinlich
in Abstimmung mit den Spaniern, Lob für die Ablehnung des Vorschlages einer kurzfristigen
Waffenruhe, Aussicht auf Abschluß einer langfristigen Waffenruhe. Entwicklung der Politik des
Königs von Spanien in gewünschter Weise, Erwartung seiner Bereitschaft zu Gebietsabtretun-
gen . Schwierigkeiten bei der Durchsetzung der Satisfaktionsforderung im Reich wegen des
Widerstandes der Reichsstände. Verhalten des Kurfürsten von Trier. Lobenswertes Vorgehen
Brandenburgs bei den Verhandlungen, Vorbereitungen des Kurfürsten für einen Krieg gegen
Pfalz-Neuburg, Projekt seiner Heirat mit der Prinzessin von Oranien, Bemühen um die
friedliche Beilegung des Konfliktes mit Pfalz-Neuburg. Lob der Beschlüsse der Konferenz zu
Lengerich. Unbegründeter Widerstand der kaiserlichen Gesandten gegen die Paßforderung für
Rákóczy, Subsidienzahlung, Drängen auf Einhaltung der Verpflichtungen gegenüber dem
Prinzen bei den schwedischen Gesandten und bei Torstenson. Aushebungen; Einsatz für die
Interessen Hesssen-Kassels bei den Generalstaaten. Kritik an dem Ausbleiben der Gesandten der
Generalstaaten. Königliches Lob für das Nachgeben Longuevilles in der Titelfrage, Hoffnung
auf ein Einlenken Nassaus und Contarinis. Niederkunft der Herzogin von Orléans. Gerüchte
von einer bayerischen Niederlage gegen Enghien. Türkenkrieg, Unterstützung Frankreichs für
Venedig. Hofnachrichten; Generalversammlung des Klerus.
Vous avez si bien commencé vostre négotiation et avec tant de conduitte
réduict les médiateurs qu’il y a lieu d’espérer une heureuse fin du traitté et
que durant son cours vous profiterez de tous les advantages que la fortune
de la France vous présentera qui ne peut pas passer pour petitte puisqu’en
la recherche d’une trefve et que pour avoir le paix on luy offre les clefs et
les entrées de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Espagne. J’escris cela sur ce qui
m’a esté dict aultrefois par l’ambassadeur de Venize dont si ma mémoire ne
me trompe je vous ay sur l’heure avertys . Les médiateurs ne se sont pas
contentez de modérer leur manière d’agir, voulans vous pressentir, ilz ont
parlé et Sa Majesté a esté bien ayse d’apprendre par vostre despesche du 15 e
du courant, que lorsque vous avez incisté qu’ilz eussent à se déclarer si dans
leur proposition les Portugais n’y estoient pas compris qu’ilz ne s’en soient
pas esloignez. C’est approuver la proposition que de ne la pas contredire, et
ilz ne seroient demeurez si paisibles sur un point si délicat, si les Espagnolz
et eux n’en avoient conféré, et que ceux-là n’y eussent donné les mains. La
suspension d’armes pour un peu de temps et pour faciliter le traitté ne se
peut quant à présent accepter. Vous vous en estes excusez par les véritables
et solides raisons, qui nous empeschent d’y consentir, et de cela mesme
vous avez tiré deux advantages, l’un d’insinuer que nous voulons la paix et
l’aultre d’avoir pénétré que proposant une trefve de peu de mois c’est pour
en insinuer une de longues années. Quand on vous la demandera, vous
sçavez ce que vous aurez à respondre et lors les raisons que vous escrivez à
y consentir ou à s’en reculer seront bien receues et je prévoy tant de
disposition à déférer à voz advis que j’oze presque dire qu’ils seront
suiviz.
Vous ne pouviez pas mieux vous deffendre de la presse qui vous estoit faitte
de vous ouvrir, si sur vostre proposition première qui porte vos demandes
pour faire la paix avec Espagne, vous estiez pour vous relascher, qu’en
demandant une chose qui n’y est pas déclarée et qui s’y treuve implicite-
ment comprise et c’est aux Espagnolz à offrir et aux médiateurs à les y
porter. On sçaist combien le roy d’Espagne a faict faire d’excuses de la
première proposition avancée par ses députez et qu’il a recogneu que l’estat
présent de ses affaires le forceoit à s’en départir, de sorte qu’il est bien
apparant qu’il prendra le party que nous souhaittons et qu’il donnera
charge à ses ministres d’offrir ce qu’il veut bien quitter. Ce sera avec
conduite et par degrez, selon leur ruse accoustumée, mais à leur artifice
vous opposerez vostre prudence, ilz seront contraintz de parler. Et c’est la
nécessité où se treuve engagé celuy que la fortune abandonne, qui empire
les conditions, quand il diffère à consentir celles qu’on eust acceptées. Je dis
ce petit mot pour respondre aux médiateurs qui semblent s’estonner de ce
qu’on prétend plus qu’on ne faisoit il y a un an, que nous auroit servy la
prise de Gravelines
la prise des places qui en furent le fruict, celle de Mardik en Flandres et
celle de Roze en Catalogne et le gain de deux grands combatz, s’il failloit
que les advantages ne fussent comptez pour rien, et les perdre parce que
nous ne les avions pas remportez au jour que la conférence fust ouverte.
C’est bien un des pointz le plus délicat que vous aurez à traitter, que de
faire entendre ce que nous devons garder en Allemagne et d’y disposer les
Allemands à y acquiescer. Amis et ennemys seront contre si vostre adresse
ne faict comprendre à ceux-cy, que pour asseurer leurs fortunes, cela est
absoluement nécessaire. Vous estes informez des intentions de Sa Majesté
et la confiance qu’elle a en vous la convie de vous laisser la conduitte de
cette affaire. Je n’ay rien à respondre à ce point de vostre dépesche. Elle
s’asseure que vous ne ferez rien que bien à propos et que vous agirez avec
circonspection et selon la cognoissance que vous avez de l’humeur des
Allemands, que vous gaignerez et hasterez le temps de leurs résolutions et
porterez la volonté de princes et estatz de l’Empire à faire une liaison
sincère et très estroitte avec cette couronne.
On a considéré ce que vous ont mandé les Suédois sur le subject de
l’archevesque de Trèves. Leurs pensées sont sages et conformes à celles de
Sa Majesté qui compatist à ce bon vieillard et qui le plaindroit qu’il eut
perdu en un jour la gloire qu’il avoit acquise pendant dix années de
souffrances. Mais s’il s’estoit persuadé que la liberté ne luy auroit pas esté
trop vendue en s’obligeant au traitté de Prague, devenu ennemy de ses
anciens amys, il ne se pourroit pas plaindre qu’ilz le traittassent mal. Sa
conduitte donnera lieu de délibérer sur ce qui le concerne. Il semble assez
estrange qu’il n’ayt point encores de député ny à cette cour ny à Munster.
Ceux de l’électeur de Brandebourg selon que vous me le mandez se portent
au bien. Ce n’est pas un petit advantage sur le subject de leur maistre.
Treuvez bon que je face une petitte digression. J’apprends qu’il aliène tout
son domaine de Prusse, qu’il amasse de l’argent en entention de faire la
guerre au duc de Neubourg, et que pour tirer secours de Hollande il
projette de se marier avec la fille aisnée de monsieur le prince d’Orange
seroit bon que vous essayassiez d’en pénétrer le vray, affin que de bonne
heure Sa Majesté vist ce qu’elle auroit à faire et si par des offices elle ne
devroit point empescher que ces princes n’en vinsent aux mains. Chacun
d’eux porte sa considération, l’un à tousjours estre despendant de l’ Empe-
reur et du duc de Bavières, mais il est catholique et l’aultre est calviniste,
qui n’a point rompu avec l’Empereur, mais c’est un prince de grande
espérance et l’on dict qu’il ne veut songer à une couronne, quand l’ authori-
té ne le doibt point regarder, estimant indigne d’estre seullement le mary
de la reyne.
Je m’estois oublié de vous dire que la délibération prise par les députez des
princes qui se sont assemblez à Linguerick a donné de grandes impressions
de leur suffisance. Il a paru qu’ilz n’ont point oublié leurs prérogatives ny
leurs droitz et qu’ilz songent à les maintenir. Vous sçaurez vous en
prévaloir et au besoin les assister de voz conseilz.
Ce que vous remarquez avoir esté faict par l’Empereur lorsque le roy de
Dennemarck a esté attaqué par les Suédois, vous sera une solide raison pour
le combattre, s’il refusoit les passeportz au Ragoski, et les médiateurs n’en
pourront pas disconvenir. En tout cas le refus animera ce prince et vous ne
lairrez d’estre en pouvoir d’asseurer ses conditions. J’ay satisfaict à ce qui le
regarde par l’envoy de la ratification du traitté passé entre luy et monsieur
de Croissy et des lettres de change payables à Dantzic. Il est à souhaitter
qu’il serve à proportion de l’argent et que les Suédois satisfacent de leur
part à ce qu’ilz luy ont promis, sans cela je craindrois qu’il ne fust pour
changer de résolution. De vostre costé, il vous plairra d’en faire comprendre
les conséquences à messieurs Oxenstiern et Salvius et je ne manqueray d’en
escrire à monsieur le baron d’Avaugourt, qui est auprez du mareschal
Tortenson lequel aura d’aultant plus de droict de presser celuy-là qu’il est
tesmoing des advantages que la diversion de la Hongrie luy ont [!] apportez
et que ç’a esté ledict sieur mareschal lequel a engagé la France envers ce
prince et ledict sieur prince dans le bon party sur des offres de l’une et de
l’aultre couronne, qu’il a pressé la France de satisfaire à ce qu’il avoit
promis et qu’il a tousjours asseuré que de son costé il luy donneroit
contentement adjoustant mesme qu’il avoit dans ses coffres l’argent du
premier payement et que la Suède se pourroit bien descharger du soing de
continuer les aultres sur la France, tenant pour receu ce qu’ilz payeront à la
décharge de leur couronne.
Über die Verhandlungen mit Bönninghausen wird strenges Stillschweigen
gewahrt. – Die Forderungen des Grafen von Nassau-Dillenburg sind viel zu
hoch geschraubt. 15 Reichstaler pro Soldat ist das äußerste, was wir zahlen
können. – Wegen der außerordentlichen Subsidien wird die Landgräfin von
Hessen-Kassel zunächst hingehalten; für ihre Quartiere in Ostfriesland kann sich
Brasset oder La Thuillerie nach seiner Rückkehr aus Schweden im Haag
einsetzen.
Je suis bien estonné que les députez de Messieurs le Estatz n’ont point
encores comparu à Munster, les Espagnolz sont en droict de s’en plaindre,
le nombre en est arresté, le choix des personnes faict il y a bien du temps et
néantmoins ils tardent et diffèrent à partir. Dez l’heure que je sçauray que
ledict Brasset
Brasset hatte am 4. Juli in einem Schreiben aus Münster Brienne angekündigt, in 5–6 Tagen
nach Den Haag zurückzureisen (Ausfertigung: AE , CP All. 55 fol. 149–149’). Am 15. Juli
machte er auf seiner Reise dorthin in Deventer Station (vgl. Brasset an Longueville, d’Avaux
und Servien, Deventer 1645 Juli 17, Kopie: BN F. fr. 17897 fol. 335–336’). Am 21. Juli
schrieb er seinen ersten Brief aus Den Haag an Boulenger, seinen Nachfolger als Gesandt-
schaftssekretär (Kopie: BN F. fr. 17897 fol 337–337’).
m’asseure qu’en luy permettant de s’y retirer vous luy en aurez donné
charge, et qu’à son accoustumée il sera diligent et soigneux d’avancer le
service de Sa Majesté.
Luy ayant faict entendre comme vous, Monseigneur, aviez faict sçavoir aux
médiateurs et à tous les députez des princes que vous estiez en estat de
recevoir les visittes qui vous seroient rendues, sans prétendre le tiltre
d’Altesse, de ceux qui en feroient difficulté, Sa Majesté a loué vostre
modestie et elle ne reçoit pas pour bonne l’excuse faitte par le comte de
Nassau d’avoir esté rendre la première au comte de Pennoranda, loue
beaucoup ce que les députez des électeurs ont dict sur ce subject et certes il
n’entre pas dans son sentiment comme dans le vostre, que les médiateurs
pour se rendre plus nécessaires peuvent avoir part en ce conseil. Mais le
comte de Nassau et les Espagnolz n’en ont pas préveu les conséquences,
qu’il y ayt quelqu’un qui puisse refuser de traitter en tierce personne. Cela
est inouÿ, celuy qui n’a point de prétention gaigne quelque chose. Dieu
voulust que l’Empereur et le roy catholique ordonnassent audict comte de
traitter avec monsieur de Longueville d’Altesse et que la République le
commandast à Conterini, pour cela on passe les offices qu’on doibt, ainsy
que je vous ay desjà mandé. Gestern brachte die Herzogin von Orléans eine
Tochter zur Welt
par une fille doibt espérer de garçons. Dez jeudy au soir il court une lettre
par la ville escritte de Rouen qui porte que le courrier d’Anvers y estant
arrivé, il a asseuré qu’il s’y publioit que l’armée de Bavières avoit esté
deffaicte, que Jean de Vert estoit mort, que monsieur le duc d’Enguien
avoit faict des merveilles au combat, mais que la victoire estoit douteuse
pour les François par la perte de monsieur de Thurenne
guarentis en rien la nouvelle, si avant que le courrier parte j’en ay la
confirmation, je ne manqueray pas de vous en tenir advertys et je la
croyrois de telle conséquence qu’un extraordinaire vous en porteroit
l’advis, bien qu’il fust croyable que vous l’auriez eue plus tost que nous de
Wirtzbourg, où le combat a esté donné. Il n’y a pas grand chemin jusques à
Cologne et peu de ce lieu-là à celuy de vostre résidence.
Il y a advis de Florence que les Turqs ont débarqué en Candie. L’ ambassa-
deur de Venize ne l’a point eu de ses maistres, il leur a despesché un
courrier pour les asseurer des bonnes volontez de Leurs Majestez, qu’on
leur permettra la levée de gens de guerre et de mariniers et qu’on les
assistera secrettement de tout ce qui se pourra faire, sans préjudicier aux
affaires de l’Estat. De faict on a desjà faict passer des offices à Malthe, pour
les faire secourir des trouppes estrangères que la religion avoit levées, à la
teste desquelles y mettant nombre des chevaliers, ilz seroient cappables, si
les Espagnolz, le pape, Gennes et le Grand-Duc joignoient leurs galères à
celles de cette religion de la République de pouvoir hazarder un combat
général, duquel probablement l’on pourroit espérer une bonne issue. C’est
un mal que la Candie soit attaquée qui pourtant est le lieu le moins
considérable pour le général de la chrestienté où cet orage pouvoit
fondre.
Dans ce jour ou lundy au plus tard on attend son Altesse Royalle en cette
ville, qui sera le dernier de la maladie de monsieur de duc d’Anjou jusques
à l’entrée du 4 e de la fiebvre, nous n’estions pas sans appréhention, mais
celuy-là nous asseura et les médecins firent leur pronostic tout tel que nous
le souhaittions.
Jeudy dernier les députez du clergé
quelques entreprises des religionaires, mais ilz se garderont bien de rien
dire qui allast à la destruction des édictz de pacification que Sa Majesté
entend leur conserver, sans y apporter de différence ou de changement que
ceux que le temps et les derniers traittez y ont faitz. Comme cette action a
esté publique et qu’elle sera receuillie ou mandée j’ay jugé vous en devoir
faire part.