Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
169. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 Juli 22
Paris 1645 Juli 22
Kopien: AE , CP All. 47 fol. 417–423 = Druckvorlage; AE , CP All. 52 fol. 141–143’; AE , CP
All. 55 fol. 202–205’. Konzept: AE , CP All. 55 fol. 206–207’. Druck: Nég. secr. II, 2 S.
99–101; Gärtner V S. 533–542.
Empfangsbestätigung. Erinnerung an den künftigen Verzicht auf Schriftlichkeit in den
Verhandlungen. Französische Waffenerfolge. Zustimmung zu den Ausführungen der Gesandten
zur Politik gegenüber dem Kurfürsten von Trier. Erbauseinandersetzung der Markgrafen
Friedrich und Wilhelm von Baden, Appell Friedrichs an Frankreich, Aufforderung zur Prüfung
und Begutachtung der Sachlage. Verhandlungen Saint Romains mit den schwedischen Gesand-
ten ; Anweisung zu weiterem Drängen auf die Zusammenarbeit Königsmarcks mit der
französischen Armee; schwedische Politik gegenüber Rákóczy. Vorteile Schwedens aus einer
Heirat des Königs von Polen mit einer französischen Prinzessin; Aussichten auf Erfolg der
Mission Brégys; erneute Zurückweisung der Möglichkeit einer Heirat des Königs von Polen mit
Christina durch A. Oxenstierna, bedrohte Stellung des Reichskanzlers. Sondierungen des
venezianischen Botschafters wegen der Instruktion der Gesandten für die Verhandlungen mit
Spanien, Abstimmung der Antworten zu Anbringen der Mediatoren in Münster und des
Nuntius und venezianischen Botschafters in Paris. Türkenkrieg. Beschwerde der Königin über
Bellezia bei der Regentin in Savoyen, Verbot weiterer Kontakte der Gesandten mit ihm,
Ermahnung der Regentin zur Änderung dieser Politik.
Vostre despêche commune du 8 du présent me fut rendue le 19 et je
trouvay soubz son ply la response faitte à un escrit divulgué sous le nom du
docteur Volmar que j’avois eu quelques jours auparavant . Celuy-là ne sera
pas le seul que le public verra, lorsque les Impériaux donneront leur
response à vostre proposition plusieurs essayeront ou de combattre la leur
ou d’attaquer la nostre et cette forme d’agir pouvant de beaucoup allonger
le traitté de la paix générale, voire y faire naistre des obstacles a esté
cy-devant condamnée. Ce que je vous remarque affin qu’il vous plaise vous
ressouvenir que cette proposition sera la dernière qui sera baillée par escrit
et que les médiateurs recueilleront ce qui leur sera dit pour le proposer
faisant des notes si bon leur semble pour le soulagement de leur mémoire et
conservant et retenant par-devers eux ce qui sera conclu pour en former les
articles de traitté et cela aussy en la manière accoustumée et cy-devant
consentie.
Depuis ma lettre du 24 du passé à laquelle vous m’avés répondu ledit jour
8 e je me suis donné l’honneur de vous en escrire plusieurs desquelles vous
aurés appris la suitte des progrès des armées de Sa Majesté qui de jour à
autre attend des courriers et par eux d’estre informée de nouveaux
avantages qu’elle conçoit d’autant plus facilement que la protection de Dieu
sur elle se fait cognoistre de moment à autre et que la force de ses armées
luy donne lieu d’espérer de grandes choses. Je seray soigneux de vous
informer de tous les succès et quand ils seront extraordinaires je ne
plaindray point la despense d’un courrier pour vous en porter l’avis.
Celuy que vous avés pris de faire consulter avec les Suédois et autres alliés
de la sorte qu’on devra traitter avec l’archevesque de Trèves est digne de
vos prudences. De deçà nous avions formé le mesme que vous ouvrés et sur
le mesme fondement et certes il est fascheux que ce prince ayt mérité du
public en ses souffrances et que quand elles ont finy il en ayt perdu les
avantages qu’il en devoit recevoir. Mais d’un autre costé Sa Majesté a tout
sujet de louer Dieu qu’elle puisse avec justice retenir Philisbourg et que le
propriétaire en ayant cédé son droit n’ayt plus de titre pour le demander.
En acceptant un traitté qui a donné lieu aux mouvemens dont l’Allemagne
est agitée il a renoncé au plus glorieux et plus sage qu’il avoit peu faire et a
de beaucoup diminué la dignité électorale et aiant cédé son droit sur
Philisbourg à l’Empereur il n’a pas ny son église la cause d’exception qu’il
auroit si c’estoit un autre sçavoir que l’église est mineure et que l’usufruitier
ne peut aliéner, car le souverain a la main si estendue qu’il couvre par son
autorité et par ses décretz tous les défaux de formalité et ce qui est émané
de sa puissance sert de règle pour l’avenir et il n’aquiert que ce qui
originairement estoit à luy et le consentement du propriétaire donne lieu à
cella sans lequel ce seroit violer les loix que de rien innover à l’estat du fief
qu’il possède.
On soustient et avec beaucoup de raison que les loix de l’Empire ont
préscrit que la condition des personnes qui peuvent hériter aux duchés,
marquisatz, comtés et autres fiefs mouvants nuement de l’Empire, qu’il y a
inégalité de la femme à celle du mary, prive les enfans du droit successif et
du rang de la famille, laquelle loy l’Empereur dernier décédé a essayé
d’annuller pour se faire des créatures dans les assemblées et diettes pour
autoriser sa puissance et prendre ses avantages. Un marquis de Bade estant
décédé ayant laissé un fils dont la naissance estoit douteuse et très
assurément d’une mère inégale, le fils nommé Guillaume
Wilhelm von Baden-Baden (1593–1677), Mgf. 1622; er stammte aus der Ehe Eduard
Fortunatus’ mit Maria von Eicken (gest. 1636). Die Mgfen. von Durlach bestritten den aus
dieser Verbindung hervorgegangenen Kindern das Erbrecht, doch setzte Wilhelm 1624 vor
dem Reichskammergericht seinen Anspruch durch. 1631 wurden seine Besitzungen vom
Heilbronner Bund den Mgfen. von Baden-Durlach zugesprochen, 1634 fielen sie ihm nach
der Schlacht bei Nördlingen wieder zu (vgl. APW III A 6 S. 616 Anm. 1; Köhler ) .
fief qu’il possédoit, renté à l’hommage et serment de fidélité et admis dans
les diettes, à l’encontre duquel ayant esté réclamé par le marquis Frideric
cousin dudit Guillaume par tant de différentes raisons, celuy-là néantmoins
a esté maintenu au possessoire du fief et ledit Frideric privé de l’accès en
iceluy, voire spolié du sien pendant plusieurs années pour avoir adhéré aux
couronnes alliéez et au bon party
possédoit ledit Guillaume sous la main de Sa Majesté depuis le gain de la
bataille de Fribourg et de la conqueste de Philisbourg
pour la supplier de l’y restablir sans avoir esgard aux demandes contraires
qui luy seront faittes par ledit Guillaume lequel allègue pour droit de la
maintenue une capitulation qui luy a esté accordée par monsieur le colonel
d’Erlac
avoit garnison. Les raisons desditz sieurs marquis ayant esté examinées et se
trouvant de la difficulté à s’y déterminer Sa Majesté a jugé que cette affaire
estoit de la nature de celles dont vous aviés une particulière connaissance et
qu’elle ne devoit pas résoudre sans en avoir vos avis, m’a commandé de
joindre à cette despêche les mémoires que les agens de l’un et de l’autre
marquis luy ont remis affin que les ayant considérés vous en confériés soit
avec les plénipotentiaires de Suède ou autres députés des princes qui sont
de par delà et qu’ayant recueilly leur sens vous formiés vos avis que vous
luy envoyerés au plus tost que vous pourrés pour ensuitte se déterminer à
ce qu’elle devra faire. Selon ce que j’en ay pu recueillir, la difficulté et
question du droit est sur la naissance dudit Guillaume, celle du faict si ores
que l’autre fust vuidée à son avantage il y auroit lieu de prendre assurance
en sa personne et donner ce dégoust aux alliés de favoriser celuy qui a
tousjours esté joint à l’ennemy et qui y est lié par tant de biensfaitz qu’il est
probable qu’il n’attend que l’occasion de repasser avec luy. A ces deux
raisons on oppose la foy d’une capitulation de laquelle il vous plairra
d’examiner les termes et les circonstances du temps de laquelle vous
recevrés aussy la copie cy-jointe.
J’aurois achevé ma despêche s’il ne m’estoit souvenu que la vostre fait
mention de trois sujetz de l’envoy de monsieur de Saint Romain à
Osnabrug sur l’un desquels ayant seulement respondu je reste en obligation
de parler des deux autres, l’un pour convier les Suédois de commander à
Konigsmarck de demeurer joint à monsieur d’Anguyen pendant un mois.
En cella vous avés prévenu tout ce que nous sçaurions souhaitter qui avons
sceu que ledict Konigsmarck s’y estoit engagé et ce que nous aurions à
désirer ce seroit au cas que monsieur le duc d’Anguyen vous recherchast de
faire un second office pour la prolongation du temps, que vous le fissiés
avec chaleur jugeant de quelle importance il est à la cause commune de
s’assurer de la Suabe et de réduire l’armée de Bavière de vivre à ses dépens.
Et quand au 3 e ou au 2 e chef de l’instruction dudit Saint Romain nous
n’avons qu’à attendre quelle aura esté l’issue de sa négotiation. Qui
considérera avec quelle presse les Suédois ont recherché le Rakoci, quelles
conditions ilz luy firent offrir, ne pourra douter qu’ils ne consentent à ce
que vous avés desjà, mais il y a lieu de douter que l’Empereur y consente
qui ne se trouvera pas dénué de raisons pour fonder son refus. Mais sur
cella mesme vous ayant desjà escrit et mesmement mandé ce que j’avois
recueilly des discours de monsieur l’ambassadeur de Venise, il seroit
superflu de m’y arrester davantage.
Reste à vous dire que donnant part aux Suédois du désir de marier le roy de
Pologne à une princesse françoise on s’est contenté de leur en faire voir
l’utilité qu’ils en peuvent recueillir soit présentement en le détaschant de la
maison d’Austriche soit dans l’avenir lorsque leur trefve sera expirée et on
s’est bien gardé de fair nulle ouverture d’un traitté de paix lequel donneroit
lieu à demander la restitution de la Livonie que les Suédois tiennent de
sorte incorporée à leur couronne que dans le traitté qu’ils ont projetté avec
Dannemarck ils ont stipulé qu’elle jouyroit des libertés et franchises aquises
par les anciens aux provinces qui la composent. Le mariage de la princesse
Anne avec le prince Edouard a failly à apporter du trouble à celuy de sa
soeur, mais pourtant on continue à en bien espérer et monsieur de Brégy
m’ayant escrit de Varsovie du 22 du passé, je ne sçaurois tarder à recevoir de
ses nouvelles et ce qui est à espérer du succès de ce dont il est chargé. Pour
se conformer aux désirs du chancelier Oxenstiern ledit de Brégy a passé
droit en Pologne sans aller en Dannemarck ainsy qu’il luy avoit esté
commandé ce que je ne vous marquerois pas vous l’ayant desjà escrit
n’estoit que par une lettre de monsieur de La Thuillerie à luy, Brégy, de
laquelle j’ay eu la copie, j’apprens que ledit chancelier a persisté de nouveau
en ce sentiment et de dire qu’il déniast au roy de Pologne qu’on eust fait
aucune ouverture de mariage de la reyne à ce roy, d’où il résulte évidem-
ment que la hayne des nations et de sa famille ne sont pas pour cesser. On
s’apperçoit ainsy mesme que ledit sieur de La Thuillerie me l’escrit que le
crédit du chancelier diminue et que la Garde et Brahe s’avancent dans la
bonne grâce et confiance de leur reyne dont vous ferés proffit et vous en
pénétrerés quelque chose des discours et de la conduitte de Salvius qu’on
tient lié à ceux-là.
De l’ambassadeur de Venize j’ay sceu que le nonce et Contarini vous
avoient pressés d’entrer en conférence et en ouverture avec les Espagnols et
que vous avés pris du temps pour vous résoudre de ce que vous aurés à
faire. Son intention estoit d’essayer de pénétrer si vous en aviés deffence ou
si vostre pouvoir estoit si restraint que de toutes choses vous eussiés à nous
communiquer. Je luy ay répondu que vous ne m’aviés point mandé ce qu’il
me disoit et qu’ayant vos ordres et pouvoir absolu, cella en avoit sans doute
esté la cause. Toutes les fois qu ledit Contarini vous fera des ouvertures il
vous plaira de m’en informer et de ce que vous luy aurés respondu affin que
ce que je diray à l’ambassadeur y soit tousjours conforme. Je m’apperçois
depuis un long temps qu’il se passe grande correspondance entre ces deux
ministres et que celluy qui est de là affecteroit beaucoup d’estre esclaircy
des intentions de la cour par autre voie que la vostre, mais il sera difficile
qu’il en vienne à bout. Monsieur l’ambassadeur de Venize m’est venu
donner avis que ces seigneurs luy ont dépêché un courrier pour l’avertir que
l’armée turquesque assemblée à Navarrin a fait voile en Candie . Ils ont
cette année gardé secret comme font pour l’ordinaire les chrestiens et si
bien couvert leur dessein jusques à outrepasser de beaucoup le lieu qu’ilz
vouloient envahir
Die türkische Flotte war am 30. April 1645 von Istanbul ausgelaufen und war zunächst in
der Bucht von Navarino vor Anker gegangen, um auf Hilfsgeschwader aus Tunis und
Tripolis zu warten; am 25. Juni landete sie bei Kanea, dem Hauptort des westlichen Kreta,
das sich am 18. August den Belagerern ergeben mußte ( Eickhoff S. 27f.).
commandant à Bude qui a grand part aux affaires peut avoir donné lieu à
cette manière d’agir esloignée de la leur .
Monseigneur, comme j’estois à la fin de cette lettre, la Reyne m’a envoié
quérir pour me commander de vous faire sçavoir qu’ayant esté informée
que monsieur le marquis de Saint Maurice qui ne se peut excuser d’estre
tombé en quelque faute d’avoir permis au Bellesia d’aller rendre visite aux
plénipotentiaires d’Espagne dans le temps que pour refuser la qualité de
plénipotentiaire de Savoie, les titres d’honneurs et accompagnemens que
ceux de Sa Majesté luy ont rendus, ils font difficulté de le recevoir à leur
audiance, iceluy Bellesia abusant de la permission qu’il avoit obtenue soit
entré en des traittés et ouvertures de choses de grandissime conséquence
avec les Espagnols et préjudiciables au repos public et grandeur de cette
couronne, desquelles Sa Majesté aiant esté informée, en auroit fait donner
part à madame de Savoie affin que par sa prudence elle remédiast à ce
désordre. Son Altesse qui se creut tacitement accusée par ce discours
commença le sien par protester qu’elle n’avoit point de part à ce qui avoit
esté entrepris par Bellesia et que si elle avoit prévue qu’il se fust tant oublié
elle le feroit chastier. Cette response sceue, Sa Majesté n’en est pas
demeurée satisfaicte. Il y a des crimes qui pour ne pouvoir estre prouvés en
la manière de droit ne laissent d’estre et sur la connoissance qu’on en a
doivent estre chastiés, ce qui a obligé Sa Majesté d’escrire à l’ambassadeur
qu’il s’expliquast nettement de l’intention de Sa Majesté qui a souffert que
devant elle on ayt excusé cette Altesse, et néantmoins résolue de pourvoir à
ce qui est du bien de son service vous deffend expressément de recevoir
visite dudict Belletia et faire connoistre qu’elle ne le tient point pour son
serviteur sans taire audit marquis de St. Maurice qu’il est assés estrange que
madame au lieu de reconnoistre les grâces qu’elle à receues de la France
donne lieu par sa conduitte de croire qu’elle soit pour avoir des intérestz
séparés et qu’elle ayt oublié les despenses excessives, les millions d’or et le
nombre d’hommes qu’on a consommés pour la restablir dans ses Estatz qui
eust suffy pour conquérir l’Estat de Milan, le nombre des places qui luy ont
esté rendues et qui avoient esté conquises pour la pluspart sur l’ennemy.
Que si Son Altesse mieux conseillée ne change de résolution, elle verra
celles que Sa Majesté sera obligée de prendre, qu’elle est bon tesmoing de
l’affection que le feu roy a tousjours eue pour le feu Duc de Savoye et pour
sa maison et les avantages qui leur en sont restés. On veut qu’après cette
déclaration il ne puisse point douter que Sa Majesté songera à ses affaires et
se prévaudra des avantages que l’estat où sont les choses et sa grandeur luy
pourront faire prendre, et bien que j’aye essayé de retenir les paroles dont
Sa Majesté s’est servie je m’apperçoy bien que je suis tombé dans la faute
que j’avois appréhendé d’obmettre les termes plus vifs et solides de son
ressentiment ce que je me promets qui sera par vous supléé.