Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
168. Memorandum Serviens Münster 1645 Juli 15
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Münster 1645 Juli 15
Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 52 fol. 127–128’ = Druckvorlage.
Schweden: Veränderte Einstellung zu einem ein- bis zweijährigen Waffenstillstand im Reich,
Gelegenheit zur vorteilhaften Beendigung des Krieges mit Dänemark; Notwendigkeit der
Ablehnung des Waffenstillstandes durch Frankreich wegen des dadurch ermöglichten Ausschei-
dens Schwedens aus dem Engagement in Deutschland. Spanien: eventuelle Bereitschaft zu
einem Waffenstillstand mit Frankreich ohne gleichzeitige Regelung der Reichsangelegenheiten,
gleiche Bestrebungen bei Contarini wegen der Türkengefahr; Konsequenz für die Verhand-
lungsstrategie : Festhalten an den Maximalforderungen für die Satisfaktion, kein stufenweises
Nachgeben entsprechend den spanischen Angeboten; Berechtigung Frankreichs zur Einbehal-
tung der Eroberungen nicht nur in einem Waffenstillstand, sondern auch in einem Friedens-
schluß .
Il me semble devoir faire deux remarques qui ne sont fondées que sur des
conjectures, mais qui ne laissent pas selon les aparences d’estre bien
fondées. La première est que les Suédois qui ont tousjours eu tant
d’aversion contre la trêve ne s’en éloigneroient peut-estre pas aujourd’huy
ou du moins d’une suspension d’armes d’une année ou de deux pour avoir
loysir d’achever la ruyne du roy du Danemarc et tourner pendant ce délay
toutes leurs pensées et leurs forces de ce costé-là, ce qui doit bien
augmenter la résolution que nous avons de n’y entendre pas de crainte
qu’ilz ne quittent les desseins de l’Allemagne.
La seconde que les Espagnolz voyant la longueur qui se rencontre à
terminer les affaires d’Allemagne et se sentant pressez tant par les armes
des confoedérez que par les menaces de celles du Turc seroient peut-estre
pour entendre à une paix ou la trêve avant que celle de l’Empire soit faite
parce qu’ils la croyent longue et douteuse et la disposition qu’ils font
paroistre de la conclure promptement monstre que c’est plustost à la trêve
qu’à la paix qu’ilz inclinent à cause que celle-cy seroit plus difficile à
résoudre. Quoy qu’il en soit c’est une question à laquelle on peut penser de
longue main pour y prendre résolution et sçavoir ce que l’on avoit à
répondre quand elle sera proposée, car il me semble que les affaires
panchent aujourd’hui de ce costé-là et que c’est la visée des médiateurs,
principalement du Vénétien qui songe plustost à faciliter les moyens de
résister présentement au Turc qu’à terminer par un traicté solide les
différends de la chrestienté. Wenn wir in dieser Situation unverändert fest auf
unseren Forderungen bestehen, ist abzusehen, daß unsere Gegner uns einen
großen Teil davon zugestehen müssen.
Mais pour tirer proffit de nostre fermeté, mon advis seroit de trancher net
en ostant aux Espagnolz toute espérance de modérer nostre proposition
avec l’Espagne n’y ayant pas lieu de croire qu’ilz y puissent venir tandis
qu’ilz se promettent d’en estre quittes à meilleur marché comm’ils disent
qu’on le leur a fait espérer en France où les médiateurs soutiennent qu’on
leur a répondu que tandis que les Espagnolz demanderoient la restitution
de tout, on ne diroit autre chose sinon qu’on veut tout garder, ce qui leur
fait croire que lorsqu’ils offriront de quitter quelque chose, on se relaschera
de nostre costé à proportion pour nous aprocher. Il me semble qu’il seroit
bon au moins pour quelque temps de leur oster tout à fait cette prétention
et leur faire comprendre de delà comme nous faisons icy que nostre
proposition n’est pas un extrême, opposé a celluy qui est contenu dans la
leur, car pour nous tenir dans l’extrême comme eux, il eust fallu que
comm’ils nous demandent la restitution de tout ce que nous leur avons
occupé pendant cette guerre, nous leur eussions demandé de nostre costé
tout ce qu’ils nous ont ravi pendant les précédentes lorsque la fortune leur a
esté favorable, mais que parmy ces deux extrêmes nous avons voulu
d’abord venir à un milieu de demeurer de part et d’autre en l’estat qu’on se
treuve affin de sortir promptement d’affaire, mais qu’aussy on n’est pas
résolu de rien relascher de cest expédient. En effect devant Dieu je croy que
l’offre qu’on leur a fait, s’ilz ne veullent venir à compte, de sortir d’affaire
promptement avec eux et quitter les armes en l’estat où l’on se treuve, est
très raisonable principalement depuis la crainte que les Espagnolz ont
d’estre attaquez par le Turc. S’ilz estoient en nostre place ilz ne sont pas si
bons crestiens qu’ilz nous en voulussent quitter pour des conquestes desjà
faites. Il y en a mesmes qui croyent que si la trêve ne nous estoit utile pour
demeurer armez pendant le temps de la minorité nous devrions nous servir
de cette conjuncture non pas pour demander de nouvelles conditions mais
pour obtenir un bon traité de paix par lequel nous les obligeassions à
renoncer pour jamais à ce que nous possédons, n’y ayant pas lieu d’espérer
que cy-après le temps puisse produire une ocasion si favorable pour la
France que celle qui se présente pour sortir d’affaire par à bout.