Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
164. Longueville, d’Avaux und Servien an Rorté Münster 1645 Juli 10
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Münster 1645 Juli 10
Ausfertigung: BN F. fr. 15935 fol. 565–568 = Druckvorlage.
Anweisung zur Information der schwedischen Gesandten über den Vorschlag einer Waffenruhe
zum Zweck ungestörter Friedensverhandlungen durch die Mediatoren, keine Klarheit über den
Kreis der Beteiligten; deutlich verbindlicherer Charakter dieses Vorschlags im Vergleich zum
letzten; Einstellung der französischen Gesandten zu diesem Vorschlag; Vorteile einer Waffenru-
he für die Gegner in ihrer gegenwärtigen bedrängten Lage und dadurch eventuelle Verzögerung
des Friedensschlusses und Festigung ihrer unsicheren Stellung in den eigenen Ländern,
andererseits Vorteile für Schweden und Frankreich in der Zeit der Waffenruhe hinsichtlich des
Unterhalts der Truppen aus Mitteln des Gegners und hinsichtlich der Ausschaltung der Gefahr
militärischer Niederlagen; Notwendigkeit der Befragung der Militärs.
Nous venons tout présentement de communiquer au sieur de Rozenan les
propos que nous eusmes hier avec messieurs les médiateurs dans une visite
qu’ils nous ont faicte, et l’avons prié d’en donner advis aux messieurs les
plénipotentiaires de Suède. Et encor qu’il nous ait promis de leur escrire et
d’en tirer responce, nous avons estimé vous devoir faire ceste lettre pour
vous tenir adverty d’une proposition faicte par lesdicts médiateurs et vous
prier d’en faire aussy rapport ausdictz sieurs plénipotentiaires et leur
demander sur leurs sentimens, essaiant de congnoistre le plus que vous
pourrés leurs intentions et de remarquer toutes les circonstances que vous
jugerés nous pouvoir donner plus de connoissance et de lumière. La
proposition a esté d’une suspension d’armes pour quelques mois en
attendant que l’on peust traicter de la paix généralle.
Nous leur dismes que n’aians aucune charge par nos instructions de parler
de suspension, nous ne pouvions pas seulement rien résoudre sur une telle
propositon, mais qu’avant que d’en pouvoir escrire à la cour et la commu-
niquer à nos alliés nous désirions sçavoir d’eux premièrement, s’ils
[n’]entendoient pas que ladicte suspension fût généralle et comprît tous les
alliés et intéressés de ceste guerre. Non pas que nous peussions dire qu’avec
cette condition elle deût estre acceptée, mais que sans estre certains que
tous y seroient entièrement compris, nous ne pouvions pas seulement nous
charger d’escrire et d’en faire les premières ouvertures. A cela ils répliquè-
rent qu’ils pouvoient bien dire que l’Empereur et le roy d’Hespagne se
résoudroient à une suspension, mais qu’ils ne pouvoient asseurer s’ils
l’entendoient généralle ou non, n’estans point venus sur le détail pour
sçavoir leur intention en cela.
C’est ce que nous vous prions de faire sçavoir à ces messieurs et de leur faire
observer que la proposition desdicts médiateurs est beaucoup plus expresse
que celle qui nous fut faicte par eux-mesmes il y a quelques jours en parlant
avec eux ainsy que nous d’Avaux et Servien l’avons cy-devant escrit
ausdicts sieurs plénipotentiaires . Et si avant que de se vouloir descouvrir,
ils vous demandent quels sont sur cela nos advis et sentimens, vous leur
pourrés dire qu’aiant parlé entre nous de ceste affaire, nous avons eu les
considérations suivantes: Que ceste suspension donneroit temps de respirer
aux ennemis et de se remettre peut-estre en meilleur estat qu’ils ne sont à
présent. Qu’ils se trouvent pressés de touttes parts et attaqués dans leurs
propres pais et dans leurs provinces héréditaires. Qu’ils sont plus constans
et plus patiens que nous et qu’ils pourroient profiter du temps que nous
leur accorderions, et nous au contraire relascher nostre vigueur et rallentir
le cours de nos victoires.
Que nostre principal but estant de faire une bonne et asseurée paix, nous
craindrions qu’au lieu de l’avancer par ladicte suspension, elle ne fust
plustost retardée, les ennemis se rendans plus difficilles et plus longs à
r[e]cevoir les conditions de la paix quand ils se verroient asseurés du moins
pour un temps de ne faire aucune perte nouvelle, au lieu que perdans
comme ils font leurs meilleures places et souffrans tous les jours de notables
diminutions dans leurs Estats, la crainte de ne pouvoir conserver le reste,
les pourroit rendre plus dociles et plus capables d’une bonne paix. Ils ont
deux provinces entières esbranlées et qui les menacent d’un souslèvement,
qui se raffermiroient durant une suspension et ne suivroient pas les mesmes
résolutions qu’elles pourroient prendre dans une guerre non discontinuée.
Nous avons aussy pensé d’ailleurs que les affaires des deux couronnes
estans aujourd’huy en estat fleurissant et leurs armées logées dans les
propres pais des ennemis, elles pourroient subcister à leurs despens, estans
tenues aux mesmes lieux où elles se trouvent à présent, ce qui ruineroit et
affoibliroit tousjours le parti contraire. Que l’on éviteroit le hazard et
l’incertitude des combats, que bien souvent on est obligé de donner pour
l’establissement des quartiers d’hyver où un mauvais succès pourroit causer
du changement. Nous avons aussy estimé que pour prendre sur cela une
résolution entière, il est à propos que lesdicts sieurs plénipotentiaires aient
l’advis de monsieur le mareschal de Torstenson et nous celuy de monsieur
de duc d’Anguien et mareschal de Turenne qui estans dans le pais ennemi
peuvent juger mieux que nous des dommages ou des advantages que peut
apporter la susdicte suspension. Vous recevrés s’il vous plaist les advis et
sentimens desdicts sieurs plénipotentiaires sur tout ce que dessus et
prendrés la peine de nous les faire sçavoir au plus tost afin que par la
dépesche que nous ferons à la cour sabmedy prochain
escrire amplement.