Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
144. Longueville an Mazarin Wesel 1645 Juni 20
Wesel 1645 Juni 20
Ausfertigung: AE , CP All. 44 fol. 121–124 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 51 fol.
545–548’, datiert auf 21. Juni.
Information über die Verhandlungslage durch d’Avaux und Servien: keine Aussicht auf einen
allgemeinen Waffenstillstand, gute Chancen für einen Frieden mit dem Reich unter Einbehal-
tung Breisachs und der Landgrafschaft des Elsaß als Reichslehen, Reichstagsbeschickung,
Anerkennung der Berechtigung der Satisfaktion als Instrument der Friedenssicherung durch die
Mediatoren; Disposition der Mediatoren zur Vermittlung eines Friedens Frankreichs mit dem
Reich vor dem mit Spanien, Verzögerung der spanischen Verhandlungen durch das Ausbleiben
der Gesandten der Generalstaaten, Drängen der Vermittler auf die Darlegung der französi-
schen Verhandlungsbedingungen, Heiratsprojekt; Festhalten d’Avaux’ und Serviens an einem
gleichzeitigen Abschluß mit Spanien und dem Reich zur Verhinderung der Isolierung Frank-
reichs im Kampf gegen Spanien; Unsicherheit der militärischen Lage im Reich. Aussicht auf
friedliche Zusammenarbeit von d’Avaux und Servien.
Ne vous aiant peu envoier ma dépesche du Liège
Longueville an Mazarin, Wesel 1645 Juni 20 (Ausfertigung: AE , CP All. 44 fol. 117–120;
Kopie: AE , CP All. 51 fol. 524–526’); in dem Schreiben berichtete Longueville über seinen
Aufenthalt in Lüttich, über die militärische Lage in Flandern und über Vorschläge des
Gouverneurs von Geldern über ein spanisch-französisches Heiratsprojekt (vgl. die Antwort
Mazarins in nr. 153).
d’Avaux et de Servien m’y sont venuz trouver
affaires ilz m’ont faict cognoistre que les choses estoient en une disposition
qu’on ne |:pouvoit plus penser à une trêve générale, l’Empereur, tous les
princes d’Allemagne et les Suédois:| n’y pouvant jamais |:consentir:|,
qu’ainsy il faloit songer pour les |:conditions de la paix:|. Qu’ilz voioient
grande disposition de pouvoir faire celle |:d’Allemagne:| et qu’il y avoit
comme certitude |:d’avoir Brisac:| et grande espérance pour le:| landgraviat
d’Alsace:| pourveu qu’on voulût le |:recognoistre de l’Empire:| ainsy que
faict |:la maison d’Austriche:| l’aiant en cette sorte. Cela donneroit l’ avan-
tage de pouvoir |:envoyer aux diettes Impériales, d’y agir pour la liberté des
princes, eslections:| des |:Empereur:| et |:roy des Romains:| et que |:la
couronne de Suède aura advantage:| pour ce qu’ilz |:tiendroyent dans la
Poméranie:| et que les |:médiateurs:| avoient dict ouvertement qu’il estoit
|:raisonnable que les couronnes fussent récompensées:| et qu’il faloit |:que
la France retînt un pied:| dans tous les endroitz pour |:asseurer les
oppressés, un en Italie, un en Allemagne et le Roussillon pour Espagne:|. Et
comme on est venu sur |:les difficultez:| pour |:faire la paix avec l’Espagne,
les médiateurs ont si ouvertement:| tesmoigné qu’on pouvoit traicter la
paix |:avec l’Empire avant que de la faire avec Espagne:| et que les
|:Impériaux s’y porteroyent:|, qu’ilz croient que cela est |:concerté avec
Espagne mesme:|. C’est ce qui les met en doute de ce qui se doit faire soit
de |:ne conclure point de paix avec l’Empire:| sans la |:faire avec Espagne:|
ou de |:la faire avec l’Empire:| et puis venir |:ou à paix ou à trefve avec
Espagne:|. Ce qui a faict entrer en ces propositions a esté que |:Messieurs
les Estats n’ayans pas envoyé leurs ambassadeurs:| on ne peut traicter des
affaires |:d’Espagne:| et il y a apparence qu’ilz |:retarderont:| tant qu’ilz
pourront |:ne voulans pas la paix. Les médiateurs pressent pour advancer:|
des autres costez et demandent mesme une résolution |:pour l’Espagne:|. Et
comme jusques icy on s’est tenu ferme à |:dire qu’on ne vouloit rien
rendre:| ilz pressent pour enfin donner une déclaration et que nous disions
aux |:Espagnolz jusques à quel point nous nous voulons relascher:|, et
qu’après |:ce sera à eux à prendre leurs mesures et leurs résolutions. Les
médiateurs:| ont encor proposé que |:le roy d’Espagne:| pourroit |:donner
les Pays-Bas en faisant des mariages:|. Sur cela |:monsieur d’Avaux et
monsieur Servien ont respondu:| qu’on sçavoit bien qu’il y avoit longtemps
que |:le roy d’Espagne:| se trouvoit |:chargé desdits pays:| qui |:l’ occu-
poient à une continuelle guerre contre Messieurs les Estats:| et à une
|:despence infinie:| et qu’il nous les voudroit |:donner pour nous charger de
l’une et de l’autre:|. Et comme ces messieurs leur ont dict que c’estoit un
|:des articles du traité de Crespy:|, ilz ont bien veu qu’ilz avoient pris sur ce
|:traicté ces sentimens:|.
Comme je vois |:les choses changer:| j’ay désiré, Monsieur, avant que
d’entrer en matière de vous en rendre compte et vous supplie très
humblement de me faire cognoistre vos sentimens afin que je m’y puisse
conformer. J’ay trouvé ces messieurs dans l’opinion de |:ne faire point de
paix avec l’Empire que l’on ne la fist avec l’Espagne:| jugeant que quoy que
|:l’Empereur permette, il fera tourner soubz d’autres noms toutes ses forces
contre la France:| soit dès à présent si |:la guerre continue:| soit |:à la fin
d’une trefve:| si on en faict |:une avec l’Espagne:| et que nous ne pouvant
estre |:assistés des Suédois:| il se trouvera que nous serons |:pour soustenir
seulz tout l’effort:|, que si dans |:la trefve monsieur le prince d’Orange
vient à mourir:| il n’y aura plus dans |:la Flandre une diversion si
considérable:| et pour toutes ces raisons concluent |:puisqu’il ne se peut
faire de trefve avec tous qu’il faut faire la paix avec tous:|.
Je leur ay faict considérer là-dessus |:l’estat de l’Allemagne qui est si
incertain:| que les choses aians à |:retarder pour faire la paix générale, la
perte d’une bataille y peut changer:| entièrement les affaires, la subsistance
des |:Suédois, de Ragostki ny la nostre:| n’estant pas sur des |:fondemens
solides:| puisque nous n’avons pas des quartiers d’hiver:| asseurez et que
lorsqu’il est question de |:les prendre:| il faut par |:nécessité hazarder le
tout:|, puisque les pais où nous |:pouvons estre en seureté sont entièrement
ruinés:| et que nos armées |:ne peuvent s’y maintenir:| qu’aux autres si on y
va forts on s’y ruine, si foible et séparé on est batu:|, ce qui n’arrive pas
|:aux Impériaux et Bavarois:| pour avoir |:les places à mettre en seureté:|
quelque peu d’hommes qu’ilz envoient dans les provinces, et |:les contribu-
tions réglées:| pour le maintien des troupes et pour toutes les recrues et des
|:pertes qu’ilz font:| ilz peuvent les |:relever, mais à ceux de nostre parti:| il
n’en est pas de mesme particulièrement |:aux Suédois:|. Et si dans l’ Alle-
magne il y avoit la moindre |:espérance pour leur parti d’avoir le dessus:|,
les conditions de la paix |:ne seroient plus du point qu’elles sont et desjà les
ambassadeurs du duc de Bavière ne parlent plus du tout:|. Quand nous
nous serons entretenuz ces messieurs et moy plus particulièrement nous
vous ferons nos dépesches plus amples sur tous les poinctz.
Cependant Monsieur je vois l’apparence que nous pourrons si bien mesna-
ger |:monsieur d’Avaux et de Servien que leurs dissentions ne pourront
nuire, leur:| aiant faict cognoistre que |:l’intérest public:| devoit leur estre
bien plus cher |:que leurs passions particulières. Ilz vivent fort civilement et
j’espère que par les soins que j’y aporteray tout ira bien entr’eux et qu’ès
choses |:principales il n’y aura point d’opinions diverses:| et en l’estat que
sont les choses je crois que vous avez très judicieusement considéré que
|:quand ce ne seroit que pour satisfaire l’opinion générale:| la présence de
|:monsieur d’Avaux peut estre icy utile au service du Roy et du vostre
particulier et:| dans la |:correspondance qui sera:| entre |:monsieur Servien
et luy:| elle ne |:pourra nuire:|. Hinweis auf nr. 143.