Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
143. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 Juni 20
Münster 1645 Juni 20
Ausfertigung: AE , CP All 55 fol. 52–71 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 71’: 1645
Juni 26 durch Héron. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 44 fol. 75–96’, datiert auf 17. Juni.
Kopien: AE , CP All. 51 fol. 534–543; BN F. fr. 17897 fol. 105–115.
Auslieferung der Proposition II; Einrichtung der französischen Proposition nach den letzten
Weisungen des Hofes; Beanstandung einiger Stellen der schwedischen Proposition; Zurückwei-
sung des schwedischen Vorwurfes eines Bruches der Vereinbarungen; Kritik der Mediatoren
und Wartenbergs an dem zu allgemein gehaltenen Inhalt der französischen Proposition.
Erklärung der Bereitschaft zu Verhandlungen mit Spanien; Stillstand dieser Verhandlungen
wegen des Ärgers Saavedras über die Berufung dreier ihm übergeordneter Gesandter, Schwie-
rigkeiten wegen des Wunsches der Spanier und Mediatoren nach einem Separatfrieden für die
italienischen Angelegenheiten. Zurückstellung des Waffenstillstandsprojektes bei Gesprächen
mit den Schweden; ihre Einwände gegen die Waffenruhe im Mittelmeer; Erkundigungen über
die schwedische Auffassung von der Einheit der Kriege mit Spanien und mit dem Reich durch
La Thuillerie in Stockholm; Information der schwedischen Gesandten über den Vorschlag einer
kurzfristigen Waffenruhe von seiten der Mediatoren; Ausweichen der schwedischen Gesandten
bei der Besprechung eines Friedensschlusses im Reich ohne Spanien. Geringe Bereitschaft der
bayerischen Gesandten zu einem Separatabkommen; Bemühungen der Reichsstände um einen
Friedensschluß ohne Rücksicht auf Spanien; Bemühungen um Wartenberg und um die
Beilegung der protokollarischen Streitigkeiten mit Brandenburg, Empfehlung der Bewilligung
der brandenburgischen Gesandtschaft nach Paris. Aushebungen; Pensionen für die Räte
Hessen-Kassels. Unklarheiten über die Stellung der reichsständischen Deputierten in Osna-
brück ; Bemühungen um den Aufenthalt einiger von ihnen in Münster. Verschiebung der
Behandlung der Baseler Klagen über das Reichskammergericht auf das Ende der Verhandlun-
gen . Mission Croissys bei Rákóczy: Eintreffen der Vertragsurkunden; Nachtrag zur Proposition;
Einwände Contarinis gegen die Ausstellung von Pässen für Rákóczy und gegen seine Einbezie-
hung in den Vertrag; Lob für das Verhandlungsergebnis Croissys: Einsparung von Subsidien,
Freiheit des Königs zum Friedensschluß, dagegen Bindung Rákóczys in Friedenssachen an die
Zustimmung Frankreichs, Vorteile für die katholische Religion; Drängen auf Erfüllung der
eingegangenen Verpflichtungen und auf Verehrungszahlungen; Verfahren der Ratifikation und
der Subsidienzahlungen; Drängen der schwedischen Gesandten auf die Einhaltung ihrer
Verpflichtungen gegenüber Rákóczy. Abstimmung mit Turenne. Vorhaltungen bei Chigi wegen
der spanischfreundlichen Haltung des Papstes, wegen der letzten Kardinalspromotion, der
Behandlung der portugiesischen und katalanischen Angelegenheiten und wegen der Affaire
Beaupuis. Klagen bei Contarini und Chigi wegen der Gerüchte über die mangelnde französi-
sche Friedensbereitschaft. Beilage.
Enfin nous avons dellivré nostre proposition en la forme que vous verrés
par la copie cy-enclose. Vous la trouverés redressée tout au plus prez des
intentions de la cour portées par voz dernières despêches et notamment par
les remarques contenues en un mémoire à part, sur chaque article duquel
nous avons mis noz responses séparément de cette lettre, affin d’en esviter
la trop grande longueur et vous donner moyen de le conférer plus
facilement les unes avec les autres.
Nous vous envoyons aussy la copie de celle de messieurs les Suédois |:qui
nous ont bien à la vérité donné mi-contentement d’en oster ce huictiesme
article tant contesté avec eux comme nous semblant tropt partial pour leur
religion et désadvantageux pour la nostre:|, mais nous continuons de
recognestre que |:s’ilz se déportent en quelque façon des apparences ilz ont
tousjours leur visée au fondz de faire tout ce qu’ilz pourront pour leurdicte
religion et pour les Calvinistes:|. Nous avons satisfait à ce que vous nous
avés mandé estre à propos d’en |:advertir monsieur de La Thuillerie affin
qu’estant proche du lieu où se prennent les résolutions, il tasche de faire en
sorte qu’elles viennent par deçà plus tempérées:|. Et pour le bien esclaircir
nous luy avons envoyé l’extrait de la despêche que nous vous fismes le 13
de l’autre mois |:où tout le desmeslé qu’il y eust sur ce subject a esté
amplement desduict:|. Nous avons dans cette copie |:des Suédois rayé les
endroictz où ilz ont faict du changement au contraire de ce qui avoit esté
convenu entre nous ou bien qu’ilz n’ont pas changez selon qu’ilz le nous
avoient promis et quand il [!] nous ont faict faire par leur résident les
plainctes contenues dans la lettre de monsieur de Rorté dont nous vous
envoyons le double, nous luy avons faict connoistre que s’il y a du reproche
de manquement à faire, il doit plustost tomber sur eux que non pas sur
nous autres qu’ilz ne sauroient taxer avec raison d’avoir contrevenu au
concert de proposition puisqu’en effect elle ne leur a point esté comuniquée
en sa dernière forme sinon lorsque monsieur de Saint Romain la leur porta
l’autre jour, ce qui fust:| après que nous eusmes receu voz despêches à
quoy nous nous estions tousjours remis |:leur ayant mesme dit lorsqu’ilz
furent dernièrement icy que le project qu’ilz nous demandoient de nostre
proposition seroit inparfaict comme subject à changement:| selon les ordres
qui nous pourroient venir de la cour, de quoy ils se contentèrent. Nous
|:taschons néantmoins de vuider ce desmeslé le plus doucement que faire se
peut sans y laisser du nostre, afin qu’il ne paroisse pas de division et comme
nous voyons qu’ilz prennent occasion de temps en temps d’empiéter un peu
beaucoup, nous avons prié monsieur de Rorté de leur faire comprendre
civilement et avec sincérité en usant des mesmes termes par les despêches
de la cour que comme la France ne manquera jamais à ce qu’elle doit pour
la punctuelle et fidelle observation de l’alliance l’on est aussy asseuré que la
couronne de Suède en fera de mesme et qu’il leur inporte pour le moins
autant qu’à nous de conserver cette union:|. Nous nous sommes tenus
obligés de vous représenter |:d’abord cette contestation puisque ces mes-
sieurs :| l’ont fait naistre au mesme temps que nous donnions comme tout
d’une main noz propositions lesquels nous vous pouvons dire en vérité
avoir beaucoup resjouy toute l’assemblée puisque c’est ouvrir la voye pour
entrer tout de bon dans la négotiation réelle de la paix.
|:L’on ne laisse pas d’y trouver encor à redire que la nostre soit tropt
généralle et:| c’est en cette façon que nous en ont parlé |:messieurs les
médiateurs, l’évesque d’Osnabrug et autres qui:| cognoissent l’humeur des
Allemandz avec lesquels plus l’on s’ouvre et plus ils croyent que l’on va
rondement, au lieu que les moindres apparences de réserve les tiennent
dans de continuelles deffiances. Ils ont aussy une autre considération que
nous ne pouvons pas improuver, c’est que les ministres de l’Empereur aians
à communiquer toutes choses à la cour de Vienne et que la mesme cour fait
d’ordinaire le semblable avec d’autres princes, il arrive que quand on ne
leur dit pas tout à la fois, il faut qu’en leur faisant nouvelles ouvertures ils
ayent recours à nouvelles consultations, ce qui peut apporter de grandes
longueurs dans la négotiation. |:Monsieur l’ambassadeur de Venise nous
disoit d’assés bonne grâce la dernière fois qu’il nous a veuz que:| en parlant
principalement sur le point de la satisfaction des couronnes que les affaires
du Roy sont en tel estat que Sa Majesté pourroit nettement et sans
marchander dire ce qu’elle peut demander. Nostre sentiment est aussy qu’il
luy sera tousjours avantageux de parler largement aux Allemans, et il est
certain que les Impériaux en ne s’offençant pas des choses qui leur sont
désagréables dans nostre proposition, trouvent plustost à redire de quoy
nous ne nous esclaircissons pas assés. Nous attendrons ce qu’ils nous feront
dire de plus après avoir délibéré entre eux. |:Nous ne faisons pas ce discours
pour censurer ce que nous-mesmes avons fait ny croyant qu’on eust deub
parler plus ouvertement du premier coup mais pour vous faire connoistre
qu’il est très nécessaire que nous expliquions plus clairement lorsqu’on
nous en pressera:|.
Pour venir maintenant à respondre particulièrement sur quelques articles
du grand mémoire et de voz lettres qui ont beaucoup de rapport et de
connexité de matières et les autres pointz dont nous ne ferons point de
mention demeureront par-devers nous, ou comme esclaircissemens ou pour
choses à quoy nous satisferons, nous vous dirons Monsieur, qu’en délivrant
nostre proposition à messieurs les médiateurs nous leur déclarasmes que
nostre intention estoit de continuer en mesme temps la négotiation avec les
Espagnolz. |:Nous avons descouvert que son interruption a proceddé du
mescontentement de Faxardo de ce qu’on met trois plénipotentiaires
au-dessus de luy dont l’un qui ne sera pas de ceux qui auront le moins de
crédit est icy depuis dix ou douze jours, c’est:| l’archevesque dénommé de
Cambray que nous n’avons pas encores veu, d’autant qu’il se tient jusques
icy incogneu dans le couvent de récoletz de l’ordre desquelz il est
Faxardo s’est voulu excuser de son silence sur ce que nous aurions dit ne
pouvoir rien faire sans les Hollandois:|, à quoy nous avons respondu que
cette excuse ne vaut rien, puisque sur l’ouverture qu’en avoit [!] faitte
|:messieurs les médiateurs:| nous avions consenti il y a quelque temps de
parler |:et de traicter des affaires d’Italie:| pour ne pas perdre le temps qu’il
faut employer à |:attendre Messieurs les Estatz, mais encore que lesdictz
médiateurs eussent bien souhaitté qu’elles eussent esté terminées par
préférence comme prenant plus de part qu’à toutes les autres ilz font
semblant d’approuver la deffaicte des Espagnolz qui ne les veullent point
entamer qu’à condition de le décider par à bout et en faire un traicté
particulier:|. Ce que nous avons estimé |:d’une dangereuse introduction:| et
avons représenté qu’il |:suffisoit de contenir des résolutions qu’on y
voudroit prendre de part et d’autre pour en former un chapitre du traicté
général:|.
Nous suivrons l’ordre qui nous est donné de |:ne parler point de trêve aux
Suédois et de faire connoistre que nous voulons la paix:|. Aussy est-ce de la
sorte que nous nous en sommes tousjours laissés entendre avec eux, et il y a
lieu de croire qu’ils n’en ont pas pris |:plus de jalousie que du traicté
d’alliance mesme qui a fort exactement réglé tout:| ce qu’il faudroit faire de
part et d’autre en ce cas-là. Lorsque |:monsieur de Saint Romain fust a
Osnabruk il leur:| communiqua ce dont |:nous l’avions chargé touchant la
suspention d’armes en la mer Méditerranée sur quoy:| ilz représentèrent
seulement qu’à |:la vérité cella estoit esloigné d’eulx,:| que néantmoins
|:monsieur Tortenson estant fort avancé dans les terres héréditaires qui ont
communication avec l’Italie:| il seroit à craindre que |:les gens de guerre qui
sont sur les vaisseaux espagnolz fussent envoyez au secours de l’ Empe-
reur :|. Il semble que cette appréhension soit tirée um peu de loing |:et que
ce soit plustost un effect de leur humeur qui répugne d’ordinaire à tous
traictez particuliers:| par l’impression où ils sont qu’ils préjudicient tous-
jours |:au général:|. Mais ils n’ont point |:contrarié à cette suspention
d’armes comme en effect:| ils n’en auroient pas de droit |:et les voilà adverti
à temps que si elle se faict ilz n’y auront rien à redire:|.
Nous avions aussy chargé |:ledict sieur de Saint Romain de tascher à les
faire venir sur le propos par eux cy-devant tenu que le Roy peut conclurre
la paix avec Espagne sans leur consentement:|, mais il n’en a pas eu
l’occasion. Nous en avons |:escrit à monsieur de La Thuillerie en luy
envoyant aussy:| l’extrait de nostre susdicte despêche du 13 e may où il en
estoit fait mention, affin |:qu’il essaye d’y amener doucement le chancelier
Oxestiern et comme:| il est judicieux et adroit, nous nous sommes
expliqués avec luy sur les fins de cette enqueste, qu’il seroit beaucoup plus à
désirer que |:les Suédois déclarassent que nous ne pouvons traicter avec
Espagne sans leur consentement, puisque ce seroit recognoistre qu’ilz ne
peuvent aussy faire paix ou trêve avec l’Empereur que nous n’en eussions
faict autant avec les Espagnolz:|. Que si |:le chancelier Oxenstiern ne
demeure pas d’accord de cette liaison d’affaires qui est néantmoins fondée
sur les traictez d’alliance:| il est très raisonnable que nous ayons les mains
libres |:pour toutes sortes de négotiations avec l’Espagne et que |:ce sera en
ce cas qu’on sera bien aise |:à la cour à faute de mieux et:| sans nous
départir de |:la conexité de la cause:| de sçavoir au moins que |:la couronne
de Suède ne prétend pas que nous ne puissions traicter sans elle avec les
Espagnolz. Qu’il pourroit arriver telle conjoncture que l’on se prévaudroit
de cette déclaration pourveu que pour l’obtenir nous esvitions de nous
engager à une pareille de nostre part et de convenir que l’accomodement
des deux couronnes avec l’Empereur se puisse séparer de celluy de France
avec Espagne:|. Nous avons donné |:part à messieurs les ambassadeurs de
Suède de la proposition que nous ont faicte messieurs les médiateurs d’une
autre suspension d’armes généralle pour quatre ou six mois chacun demeu-
rant en l’estat où il se trouvera lors de sa conclusion. Laquelle seroit
subordinée au traicté de la paix dont la négotiation pourroit estre interrom-
pue ou rendue plus difficille par les divers incidens qui sont à craindre du
différend sort des armes:|. Si leur response nous vient avant la closture de
cette lettre, nous vous en donnerons advis. La nostre fut |:aux médiateurs
que nous en informerions la cour, mais:| que nous avions tousjours recognu
les sentimens de la Reyne et de son conseil |:esloignés de semblables
traictez que l’on croit plustost capables de retarder que d’avancer le
traicté:|. Le |:point qui concerne la paix avec l’Empire sans les Espagnolz
nous faict aussy beaucoup de peine:| estant entièrement dans les sentimens
de la cour qui nous ont esté mandés sur ce sujet. |:Les ministres de Suède:|
ne s’en sont pas expliqués bien ouvertement |:et toutes les fois qu’on leur
en a parlé:| ils ont évité cella comme un escueil en se tenant au large, qu’il
faudroit voir ce que l’on auroit à faire |:pendant la négotiation:|, ce qui
nous fait croire que |:comme nous avons intention de les faire parler sans
nous engager ilz peuvent avoir la mesme pensée de leur costé:|. Car nous
estimons que s’ils nous voyoient |:sur le point de sortir d’affaires avec les
Espagnolz avant que celles de l’Empire fussent terminées, ilz seroient les
premiers à s’i opposer:| jugeans bien le préjudice qu’ils en recevroient
|:quelque semblant qu’ilz fissent du contraire:|. Il faudra aussy voir si
|:monsieur de La Thuillerie en pourra tirer davantage du chancelier
Oxenstiern:| selon ce que nous luy en avons escrit.
|:Pour ce qui est du duc de Bavière:| nous sommes bien d’accord que |:si
l’on pouvoit le détacher de l’Empereur du consentement de noz alliez et
avec de bonnes seuretez:| cella seroit fort avantageux, |:mais ses depputtez
nous ayans veus diverses fois:| ne nous ont tenu aucun discours qui tendist
à rien de semblable et se contentent de |:nous presser tousjours vivement et
constament de faire la paix. Au contraire:| dans les occasions de nous voir
l’un et l’autre |:ilz nous ont dict ne savoir point ce que leur maistre a faict
proposer en cour:| et ainsy c’est un tesmoignage évident qu’ils n’ont
|:aucun ordre que pour agir en l’affaire principalle qui se traicte icy:|. Nous
voyons que l’on est très bien averti |:à la cour de la disposition des princes
d’Allemagne et particulièrement du susdict duc de Bavières qu’ilz pressent
la conclusion de la paix:| sans avoir aucun esgard aux |:intérestz d’Espagne.
Nous essayerons de proffitter:| comme il nous est prescrit. Mais cella ne se
pouvant faire sans quelque |:démonstration de vouloir traicter sans les
Espagnolz:| nous espérons que |:vous n’en prendrés pas vous-mesmes
l’alarme, parce que:| nous n’avons intention que de suivre punctuellement
les ordres ausquels quand nous serions en liberté d’opiner nos sentimens
seroient entièrement conformes. |:Quant à l’évesque d’Osnabruk:| nous y
ferons tout ce que nous pourrons. Nous avons |:cognoissance de ses deux
adjoincts qui véritablement sont personnes de mérite et qui sont fort bien
avec ledit évesque:|. Nous essayerons de |:nous les concilier par tous
moyens possibles:| ne douttans point que ceux qui nous pourront venir de
la cour ne nous soient fournis. |:Nous penserons aux expédiens de sortir
doucement et néantmoins avec conservation de la dignité du Roy de la
formalité qui s’est esmeue entre l’ambassadeur de Brandebourg et nous:|,
ce que nous estimons se pouvoir faciliter à la venue de monsieur le duc de
Longueville si ce n’est que plus tost encores ils ayent response de leur
maistre sur ce que nous sçavons qu’ilz ont despêché vers luy en exprès.
|:Nous esquiverons leur prétention que ses ambassadeurs se couvrent
devant le Roy:| en quoy nous prévoyons bien que nous aurions de la peine
s’il falloit souffrir qu’elle tombast en la convention où ils ont voulu la
mettre et que nous avons rejettée. En faisant réflection sur ce qu’il vous a
pleu nous communiquer de |:la proposition qui vous a esté faicte par le
sieur de Wicquefort il nous semble peu aucthorisé pour une telle affaire et
croyons qu’il n’y aura point d’inconvénient de laisser venir le gentilhomme
que l’eslecteur de Brandebourg veut envoier à la cour:|. Après avoir veu son
pouvoir et l’avoir escouté vous jugerés bien quel en peut estre le fondement
et les véritables intentions de son maistre, car nous doutons um peu que
nonobstant |:le discours dudict Wicquefort ce prince veuille entrer en
guerre contre l’Empereur conjoinctement avec nous:|, mais qu’il taschera
seulement d’estre favorisé |:dans ses intérests de Clèves et Julliers qui est
une affaire où vous remarquerez:| s’il vous plaist |:qu’il y a du Calvinisme et
que le prince d’Orenge aussy bien que madame la langrave de Hesse y
doivent avoir bonne part:|. Après vous avoir |:parlé de l’eslecteur de
Brandebourg:| nous vous dirons que la sauvegarde pour |:son ambassadeur
le comte de Witgensteil:| ne s’est pas trouvée dans vostre paquet comme
vous nous mandiés qu’elle seroit.
|:Nous ne reparlerons point icy des levées en ayant escrit assés:| par noz
précédentes. Il est bien vray que |:nous avons eu lettre de change de vingt
mil risdalles, mais ce n’est pas à peu près ce qu’il faudroit pour deux mil
hommes de pied et mil chevaux:|. Pour l’argent remis à monsieur le
mareschal de Turenne nous le tenons fait très à propos ayans sceu que
plusieurs soldatz de l’armée du Roy dispersés s’y sont réunis. Monsieur de
Beauregard ne nous tesmoigne pas estre |:plus avancé avec le comte de
Nassau
Ludwig Heinrich Gf. von Nassau-Dillenburg (1594–1662) ( ADB XIX S. 566f. ).
nom et le dessein affin que les Inpériaux ne luy facent pas niche:|. Nous
espérons néantmoins que l’entremise de madame la Langrave aidera à la
conclusion de l’affaire, cette princesse y monstrant affection autant cro-
yons -nous en vérité pour l’intérest du service du Roy que pour le sien
propre. Ne doutés pas s’il vous plaist que |:ses ministres ne reçoivent de
nous toutes bonnes parolles et nous adjousterons librement qu’ilz méritent
aussy de bons effectz par le payement de leurs pensions, dont ilz n’ont
encores rien touché depuis la régence quoy qu’on leur ait faict espérer
plusieurs fois:|. Cette libéralité de la Reyne seroit bien employée et nous
tascherions de la faire valoir spécialement |:à ceux qui sont icy et à
Osnabruk afin de ménager un peu:| leurs espritz que nous voyons bien
estre |:fort agissans dans ces matières de religion et de grande créance:|
parmy tous les députés d’Allemagne. Nous ne sçavons pas bien encores ce
qui se passe à |:Osnabruk entre lesdictz députtéz et ceux de la diette de
Franfort:| nous ayant esté dit seulement qu’il |:comance à s’i faire bruit sur
ce que les commissaires Inpériaux:| ont parlé ainsy qu’ils n’ont garde de
manquer |:pour ceux de la diette. Nous verrons de nous prévalloir de cette
occasion et si elle pouvoit attirer icy les uns et les autres, ce nous seroit un
moyen de leur parler à tous selon que les intérestz de nostre religion nous
le permettoient envers les uns et ceux d’Estat au regard des autres, dessein
qui doit estre ménagé bien délicatement pour ne point mettre en deffiance
ceux qui nous sont acquis aucunement et que nous devons tascher de nous
concilier encores davantage afin que les Suédois ne les ayent pas tout à faict
pour eux et:| aussy parce qu’il y a grande |:circonspection à tenir avec les
autres:| qui sont notoirement |:affidez et dépendans de la maison d’ Austri-
che :|.
La plainte de ceux du canton de Basle dont il vous a pieu nous escrire et
nous demander nostre advis nous avoit desjà esté représentée par monsieur
de Caumartin en ses lettres du 11 e de may, sur quoy nous luy respondismes
le 2 e de ce mois que ce que nous en pourrions dire icy présentement
n’arresteroit pas le cours de l’exécution desjà commencée dans Strasbourg,
mais pour ce qui est de l’intérest qu’y prennent messieurs des Ligues affin
que telles entreprises de la chambre impériale ne se facent plus au préjudice
de leur souveraineté, quand ilz auroient fait cognestre à la cour les raisons
de leurs plaintes, et qu’ensuitte nous recevrions les ordres d’en parler icy,
nous le ferions avec toute l’énergie qui nous seroit possible. Ce que nous
entendons devoir estre remis comme toutes affaires et différens particuliers
vers la fin de l’assemblée, comme c’est la coustume dans toutes les
négotiations de paix, autrement ce seroit nous jetter tous tant que nous
sommes icy dans une confusion et abysme d’affaires privées sur lesquelles
les générales des princes ont droit de préférence.
Vous jugerés Monsieur que nous remettons bien loing à vous |:parler d’une
expédition que nous avons receue de monsieur de Croisy et que son
importance méritoit bien de faire un des premiers articles de cette lettre:|
mais nous avons creu devoir satisfaire à peu près à tous les pointz des
mémoires de la cour et de voz despêches dont la dernière du 3 e n’exige à
nous qu’un très humble remerciement pour le soin que vous avés pris de
nous représenter le bon estat des armes du Roy de tous costez. Nous vous
dirons |:que vingt-quatre heures avoir délivré nostre proposition arriva un
exprès de la part dudict sieur de Croisy portant la conclusion de son traitté
avec le prince de Transsilvanie:| compris aux deux originaux que vous
trouverés cy-jointz avec les despêches qui sont pour vous. L’incertitude où
nous estions de ce qui se seroit fait avec ce prince en suitte des divers advis
venans de toutes partz qu’il s’estoit accommodé avec l’Empereur jusques-là
que le palatin de Hongrie en avoit fait des festins et feux de joye, nous
avoient retenus de le nommer dans le 14 e article de nostre proposition,
comme messieurs les ambassadeurs de Suède ont fait dans la leur et nous
avoient conviés de faire le mesme. Mais lorsque nous eusmes veu une si
bonne preuve du contraire nous envoyasmes aussytost à messieurs les
médiateurs un escrit tel que vous le verrés au bout de nostre proposition.
Cecy comme vous le pouvés bien penser n’a pas pieu aux Impériaux qui
taschent de donner à entendre à toute l’assemblée que cella tirera la
négotiation en de grandes longueurs, aucuns ayans adjousté qu’il n’estoit
point question icy des affaires de Hongrie, estant un royaume hors de
l’Empire avec lequel il n’a rien de commun. Il leur a esté reparty que la
guerre que fait le prince de Transsilvanie est aussy bien que la nostre contre
l’Empereur et qu’estant allié des deux couronnes ses intérestz doivent estre
traittés conjointement, et de plus que les forces que l’on a envoyées contre
ledict prince ont esté tirées hors de l’Empire sous des chefs impériaux.
|:Mais monsieur Contarini nous en vint il y a deux jours parler plus
formellement en nous priant au moins que nous ne pressions point pour le
passeport se fondant sur ce que les Suédois ne l’ont point demandé. Il nous
fist connoistre qu’on ne fera pas tant de difficulté de luy accorder quelque
satisfaction par l’entremise des deux couronnes que:| de permettre qu’il
envoye icy, et qu’il soit compris dans un mesme traitté. Ses raisons ne nous
dissuadent point, et comme nous avons veu que l’obmission des ambassa-
deurs de Suède estoit employée contre nous nous escrivismes aussytost à
monsieur le baron de Rorté pour les prier de faire pareille instance de leur
costé. Nous attendons sur cella de leurs nouvelles. Pour revenir à la
négotiation de monsieur de Croissy, nous croyons que la cour trouvera
qu’il s’est bien acquitté de sa commission en toutes ses parties, sa conduitte
ayant esté très exacte et judicieuse, ce qui se void par la simple lecture du
traitté où il n’y a rien d’obmis soit pour la dignité du Roy, soit pour les
avantages de la France ou pour la conservation de nostre religion, après
quoy |:le mesnage de la bource de Sa Majesté n’est pas un des moindres à
considérer l’ayant espargné de telle sorte:| qu’il n’est pas allé seulement
jusques où il avoit le pouvoir. Ce qui est d’autant plus à considérer que
|:l’un de nous ayant autrefois eu comission pour un pareil traitté avec ce
prince:| auroit alors pensé |:beaucoup faire d’en venir à bout pour deux
cens mille risdalles par an selon l’ordre qu’il en avoit de la cour
trouvons |:deux moiens principallement dignes de remarque, l’un qu’il ait
emporté l’article:| qui nous avoit tant esté recommandé que le Roy ne fust
pas obligé à ne point faire la paix sans le consentement du prince de
Transilvanie
dant il se voit qu’il l’a faict passer:| avec une grande et manifeste disparité
|:en ce qu’il ne peut conclurre ny paix ny trêve sans le consentement et
volonté du Roy au lieu que Sa Majesté n’est tenue qu’à l’en advertir et
prendre son advis:|. L’autre va à la satisfaction de la Reyne, non seulement
en ce qui est porté par l’article concernant nostre religion, mais de plus en
ce que tous les catholiques de ce pays-là bénissent Sa Majesté pour
l’honneur qu’ils ont de servir Dieu sous sa protection ayans eux-mesmes
pressé ledit sieur de Croissy de se contenter de ce qu’il avoit obtenu pour
eux, et de ne point rompre pour cella. Nous luy avons donné advis qu’il
seroit |:bon qu’il les disposât d’en informer à Rome par les habitudes qu’ils
y ont l’action méritant bien d’y estre relevée:|. Ce que nous estimons
maintenant de plus importer est |:d’accomplir punctuellement les choses
promises à un prince qui vient de l’humeur deffiante et avare de la nation
qui est environnée de gens portés au repos, que peu d’entre eux inclinent à
cette affaire, que la pluspart sont corrompus et que l’Empereur luy a offert
des conditions fort avantageuses lesquelles à toute heure il luy pourra
renouveller:|. Toutes ces choses nous font |:croire qu’une partie de l’argent
que monsieur de Croisy a mesnagé par année ne seroit pas mal emploié en
gratiffications pour donner aux plus inportans de ces gens-là jusques à la
somme de cinq ou six mille risdalles:|. Nous penserions aussy que quelque
présent à la princesse et au prince leur filz qui a rendu de très bons offices
en cette occasion et qui pourra encores beaucoup servir par cy-après ne
seroient que très dignement employés. De ces deux originaux du traitté l’un
est signé par le prince et l’autre par monsieur de Croissy qui s’est
prudemment accommodé aux exemples qui luy en ont esté monstrés. |:Ce
sera sur celluy-cy que la ratiffication devra estre expédiée pour nous estre
s’il vous plaist renvoiée pour faire remporter par celluy qui nous a esté
despêché:|, lequel à cet effet et pour espargner la despense nous avons
retenu icy sans le faire passer jusques à vous puisque nous |:avions vostre
courrier, c’est un petit officier de l’armée suédoise, François de nation qui:|
sçait la langue et le pays . Nous le ferons payer de son voiage jusques en
cette ville et pour son retour. Nous estimons qu’il sera trouvé à propos
|:d’acompagner la ratiffication de lettres de Leurs Majestez à ce prince, mais
il est nécessaire par-dessus toutes choses que l’argent accompagne la civilité
et qu’en nous envoyans la ratiffication à temps:| avec l’original du traicté
signé par ledit sieur de Croissy |:pour estre rendus sur les lieux dans le
premier jour d’aoust:| selon qu’il a esté convenu. Il y ayt quant et quant
|:une lettre de change payable en la ville de Dantzic à:| l’ordre dudit sieur
de Croissy de quatre-vingt-cinq mille cinq cens risdalles, |:car sans ces deux
expéditions punctuelles nous ne tenons rien:|. Les sieurs Hoeufft ou
Lumague
de change, car de la prendre pour Venize le passage puis après seroit long
par Constantinople et hazardeux dans l’incertitude si le Turc en veut ou
non à cette République. Nous avons fait |:la supputation de cette somme
sur ce que pour |:chaque année le subside ne monte qu’à soixante et quinze
mil risdalles payables en deux termes dont l’un eschet le premier jour
d’aoust prochain:|, ce qui fait trente-sept mille cinq cens risdalles et en
outre quarante-huit mille risdalles payables aussy à mesme jour, lesquelles
sont pour l’entretènement de quinze cens hommes de pied |:que le Roy
doit fournir moiennant:| quoy |:se trouve sauvé l’argent de la levée que
monsieur de Croissy avoit pouvoir de donner et que le prince prétendoit
raisonnablement:| et en outre il a |:deschargé Sa Majesté des frais de
recreues et de ceux qu’il faudroit faire à la Porte:| pour empescher |:que
l’on ne révoque la permission qu’il a de faire la guerre:|. Il est vray que dans
ce payement de quatre-vins-cinq mil cinq cens risdalles:| se trouve une
avance de six mois laquelle se pourra:| reprendre sur les payemens suivans,
l’honneur de la négotiation qui a esté si bien mesnagée en tout et par tout
|:n’aura point à pâtir pour si peu de chose à quoy il n’a point esté consenti
sans une apparente nécessité:|. De tout cecy nous avons pris sujet d’escrire
à |:monsieur de Rorté à ce qu’il presse messieurs les ambassadeurs de Suède
de satisfaire aux choses promises de leur part au prince de Transsilvanie:|.
Car nous voyons par les despêches de monsieur de Croissy:| comme aussy
par une lettre que |:ce prince a escritte ausdictz ambassadeurs qu’il n’est pas
content des Suédois pour n’en avoir eu ny hommes ny argent:| et que de
plus il semble se préparer |:un subject de deffiance et de jalousie sur ce que
Tortenson prétend attaquer Presbourg, capitalle de Hongrie:| sur laquelle
|:le prince a sa visée:|.
Nous suivrons punctuellement les intentions de la cour par l’entretien
d’une exacte et fréquente correspondance avec monsieur le mareschal de
Turenne. Nous luy avons mandé ce que nous recognoissons par voz
despêches de l’estime grande que l’on a pour luy et les soins extrêmes qui se
prennent de pourvoir à tout ce qui peut estre nécessaire pour remettre son
armée en bon estat. Il nous avoit escrit pour disposer les ambassadeurs de
Suède à faire que la conjunction de monsieur Konigsmarch durast au moins
jusques à ce que les renfortz de France fussent arrivés. Nous luy avons
respondu que c’estoit desjà chose faitte. Mais vous aurés veu par noz
précédentes que ce sera prudence de ne se pas tant fier à cette conjunction
que les ordres ne soient continués à bon escient pour le redressement de
l’armée.
Nous finirons cette lettre Monsieur par le dernier article du grand mémoire
en vous disant que nous avons veu |:messieurs les médiateurs tant pour leur
représenter les procédures partialles qui se tiennent à Rome que pour leur
faire sentir le tort qu’on faict à la France de luy inputer les longueurs et
difficultez de cette négotiation:|. Il est vray que dans l’accomplissement de
cet office nous fismes |:distinction entre la qualité de médiateurs, celle du
nunce du pape d’une part et d’ambassadeur de Venize d’autre et que ce
fust:| seulement en cette dernière que nous les considérasmes. En nous
|:adressant donc audict sieur nonce nous luy:| exposasmes de mot à mot
tout le contenu en l’article du grand mémoire où sont |:spéciffiez les
subjectz de mauvaise satisfaction desdictes procédures:| lesquels nous
résumerons icy sommairement en cinq pointz. Le premier |:sur les grâces
continuelles que le pape faict aux Espagnolz, le second sur la promotion des
cardinaux, le troisiesme sur le peu de cas:| des instances de Sa Majesté pour
|:le roy de Portugal, le 4 e sur le faict de la Catalogne, et le 5 e :| sur les affaires
de |:Beaupuy:|. Au premier |:ledit sieur nonce nous pressa de particulariser
et spéciffier quelles sont ces grâces et qu’il:| espéroit pouvoir nous y donner
raison ou satisfaction. Au second |:que les promotions des cardinaux sont
quasi toutes:| de cette nature se trouvant plus de |:subjectz originaires de
Naples, Milan, Florence et Gennes:| que d’autres lieux, que ce sont gens
comodes et aysés qui |:aspirent volontiers à cette dignité:|. Nous respondis-
mes que |:la France méritoit bien un contrepoids et que:| ce n’eust pas tant
esté |:au pape de prendre un subject du Saint-Siège pour compenser tant
d’autres nominations:|. Il voulut repartir par la conséquence des |:autres
princes qui prétendroient aussy recomander, nous répliquames que:| l’on
eust pu ne point faire parestre la |:recomandation de la Reyne, ce qu’estant
mesnagé de la sorte les autres princes n’auroient rien eu à prétendre ny à
redire que le pape usant de sa liberté de choisir tel qu’il voudroit:|. A ce
propos |:monsieur Contarini prenant la parolle répéta par deux fois ces
mots latins:| ‘quod difertur non aufertur’ |:ce qu’il fist de telle façon qu’il
sembloit vouloir nous donner à connoistre que nous aurions bientost
subject de contentement:|. Au troisième |:monsieur le nonce dit que l’on
avoit faict:| tout ce qu’on pouvoit prétendre puisque |:Sa Sainteté avoit
pourveu les mesmes personnes que le roy de Portugal avoit désirées:|. Mais
quand nous |:parlames de l’obédience, il:| commença |:sa réponce par une
forme d’estonnement qu’il:| n’auroit pas creu que |:la France eust si peu en
considération les affaires de Rome que de n’i avoir personne aucthorisée:|.
Il nous demanda par plusieurs fois qui estoit là |:pour faire cette poursuitte
et nous avons ce nous semble recognu que le pape voudroit faire:| à
l’instance d’un ministre du Roy. Nous croyons bien aussy qu’il se |:voit
mal-volontiers privé de l’honneur d’avoir auprès de luy un ambassadeur du
Roy:| et ce qui nous y confirme d’autant plus c’est que |:monsieur
Contarini en:| nous tesmoignant d’estre bien ayse de |:s’estre trouvé a cette
conférence appuya fort:| sur la nécessité d’avoir |:là un ambassadeur et nous
représenta que le pape:| parlant à celuy que |:la république de Venise luy a
envoié
Gesandter Venedigs bei der Kurie war von 1640 bis zum Herbst 1645 Angelo Contarini;
wegen Krankheit hielt er sich während seiner Amtszeit teilweise in Venedig auf, von
Dezember 1644 bis zum Abschluß seiner Mission war er ständig in Rom. Im April 1645 ging
außerdem die Obödienzgesandtschaft Venedigs an Innozenz X. ab; ihre Mitglieder waren
Giovanni Nani, Pietro Foscarini, Alvise Mocenigo und Bertuccio Valier ( Relazioni III, 2 S.
45–62).
Majesté n’avoit pas satisfaction de sa conduicte:|. Nous ne doutons
nullement que le mesme |:ambassadeur de Venise n’en ait donneé compte à
la cour:| ces Messieurs-là estant bien ayses d’agir dans des occasions où ilz
pensent mériter. Ilz adjoustèrent qu’il importeroit fort que |:Sa Majesté
eust là une personne en chef qui pust soustenir Sa Saincteté:| et empescher
par sa présence et adresse que |:les Espagnolz ne tirent avantage de cette
espèce d’abandonement,:| ce que nous vous référons Monsieur non pas
pour adhérer à leurs sentimens mais seulement pour vous donner compte
de ce que nous avons entendu, car au contraire nous croyons que par la
prudence du procedder de |:la cour:| l’on peut proffiter de |:cette peine où
est le pape:|. Au quatrième |:ledict sieur nonce nous tesmoigna de s’ eston-
ner de cette plaincte:| parce que le |:clergé de Catalogne a le moins de
dépendance et de correspondance à Rome qu’aucun autre:|.
Beim 5. Punkt bestand Chigi darauf, daß der Prozeß gegen Beaupuis und seine
Mittäter in Rom geführt werde, zumal Vergehen gegen Kardinäle dort abzuur-
teilen seien. Wir entgegneten unter anderem, daß das Parlament von Paris den
Prozeß führe und daß das Vergehen auch als Staatsverbrechen zu werten sei,
nicht nur als Sakrileg.
Il seroit trop long de vous desduire toutes les autres considérations que
nous avons soustenues avec fermeté tant sur ce point que sur tous les autres
précédens agités en cette conférence qui dura depuis les 3 heures jusques à
sept et où tout se passa néantmoins fort civilement, mais chacun se tenant
sur son opinion. Nous remarquasmes que |:monsieur le nonce se rendit
soigneux de:| notter plusieurs choses avec son crayon et nous croyons que
|:c’est pour en escrire à Rome:|.
Nous prismes occasion par mesme moyen de leur faire une petite plainte de
ce que |:à Rome et à Venize on publie que la France ne veut point de paix:|
contre ce qu’ils sçavent estre |:de la bonne intention du Roy:|. Sur ce sujet
nous leur exagérasmes ce qui |:a esté faict icy de la part de la France:|. Ils
nous asseurèrent que |:cella ne venoit point d’eulx, que tant s’en fault que
cella fust:|, tous les advis qui leur viennent |:d’Italie leur donnent subject de
faire connoistre le contraire:|, qu’il se peut faire que sur ce qu’ils ont |:escrit
comme les choses se passent l’on a tiré quelque opinion que la France
reculle:|, aussy que le mesme se peut colliger par leurs lettres |:au regard
des Inpériaux et Espagnolz:|. Nous conclusmes noz discours par une
mutuelle satisfaction et demeurèrent d’accord que |:nostre dernière propo-
sition nous met hors de tout soubçon de ce costé-là:|. Comme nous
achevions cette lettre il nous en est venu une de la part de monsieur le
baron de Rorté qui nous a semblé remplie de divers advis si considérables
que nous avons estimé à propos de vous en envoyer la copie.
1 Französische Proposition II, Münster 1645 Juni 11, mit Zusatz vom 14. Juni, [fehlt]
Kopien: AE , CP All. 44 fol. 47–51’, BN F. fr. 10649 fol. 238–243, AE , MD All. 9 fol.
192–195, AE , CP All. 47 fol. 62–67 (jeweils mit Addition vom 14. Juni); Druck: Nég. secr. I
S. 372–374 (mit Addition); Gärtner V S. 246–252 (ohne Addition), eine lateinische
Übersetzung Ebenda S. 252–259 (mit Addition).
2 fol. 72–76: Antwort auf die Stellungnahme des Conseil zum Projekt der französischen
Proposition II, Münster 1645 Juni 20, Ausfertigung :
Sur la première remarque commençant par ces mots ‘il semble de prime abord’ etc.:
Nous nous sommes conformés à cette première remarque et avons remédié à l’ inconvé-
nient allégué en usant mesmes des propres termes qui nous sont indiqués, qui sont ‘si
après la paix conlue avec l’Empereur et le roy d’Espagne’ etc.
Sur la seconde commançant ‘Il semble que l’article’ etc.: Nous avons mis l’article des
prisonniers selon qu’il est porté par la remarque, et les plénipotentiaires de Portugal
seront très satisfaicts de ce que la liberté du prince Edouard frère du roy de Portugal est
demandée par messieurs les ambassadeurs de Suède et par nous. |:L’on pourra faire
valloir par delà au comte Vidiguera que voylà desjà deux grandes:| déclarations qu’ils
ont receues de nous, l’une le traittement que nous leur faisons, et l’autre cette liberté
proposée. A la vérité messieurs les ambassadeurs de Suède s’estoient desjà portés
d’eux-mesmes à faire mention du roy de Portugal à l’endroit où ils nommoient ceux qui
seroient compris dans le traitté, |:mais nous leur remontrâmes que ce n’estoit pas luy
faire un grand office estant le lieu où l’on a accoustumé de mettre jusques à des princes
indifférens lesquelz d’ordinaire sont nommez de part et d’autre:|. Le véritable lieu où
nous entendons parler de luy est le 14 article et en son temps nous le déclarerons,
n’ayans mis pour le présent la chose qu’en termes généraux.
Sur la 3 e commançant ‘On représente’ etc.: Cella a esté mis a couvert parce que nous
nous sommes esclaircis plus d’une fois sur ce sujet avec messieurs les ambassadeurs de
Suède lesquels ont fort bien compris et nous en ont mesmes fait plainte depuis peu de
jours que cela tesmoignoit trop grande disposition à nous relascher. Enfin nous vous
asseurons qu’avant avoir mis cette clause nous avions convenu de la mesme chose avec
les ambassadeurs de Suède à sçavoir que ces propositions |:ne seroient point obligatoi-
res entre nous et pourrions-nous en relascher:| selon l’occasion des affaires. Nous vous
l’avons mandé en son temps et vous supplions de bien remarquer cette convention
parce qu’elle nous doit servir à l’esgard des Suédois et autres alliés pendant le cours de
la négotiation et que nous n’eussions pas fait beaucoup de demandes comprises dans
cette proposition |:si nous n’avions pas la liberté de nous en retrancher:|. L’escrit n’a
servy que de preuve de ce qui avoit esté convenu. En un mot cette convention a précédé
tous nos concerts avec eux et en a esté le fondement.
Sur la 4 e commançant ‘Cet article à part’ etc.: Nous nous sommes conformés sur celle-là
ayant osté entièrement l’article, les Suédois et les autres en ont fait du bruit, s’en sont
plaints à nous par monsieur de Rosenhane et à monsieur de Rorté comme vous verrés
par la copie de la lettre de ce dernier . Pour la chose faitte nous tascherons bien
tousjours de la deffendre leur ayant fait communiquer nostre proposition par monsieur
de Saint Romain avant que de la délivrer aux médiateurs et avec cette intention résolue
entre nous que si messieurs les ambassadeurs de Suède s’y fussent opposés formelle-
ment nous y aurions mis l’article présupposans qu’en ce cas la Reyne ne l’auroit pas eu
désagréable. Cela nous fait croire que les |:plainctes qu’ilz nous en font ne viennent pas
si directement d’eulx comme des instigations de depputtez de l’Empire qui sont auprès
d’eulx:|. Il nous reste de sçavoir comment nous aurons à nous régler quand il sera parlé
en vertu de l’article que les Suédois de leur costé en ont mis dans leur proposition.
Nous avons bien sujet de croire |:aussy que cette plaincte des Suédois est en partie un
effect de leur adresse pour prévenir les nostres puisque nous avons plus de subject de
nous plaindre des addittions et changemens qu’ilz ont faict au préjudice de nostre
concert:|. Quand nous en avons parlé à monsieur Rosenhane il nous a respondu que ce
ne sont pas choses essentielles, ce que nous croyons au contraire et cela se jugera par la
copie de leur proposition qui est barrée aux lieux où ils ont apporté du changement.
Sur la 5 e commançant ‘Puisque les Suédois’ etc.: L’on verra qu’il est satisfait à
l’advertissement donné en cette remarque |:n’ayant esté faict aucune mention des
Calvinistes dans la proposition:|.
Sur la 6 e commançant ‘Il semble qu’il ne soit pas’ etc.: Nous avons punctuellement
suivy ce mémoire pour la forme de parler de la seureté du traitté |:mais aussy ne vous
devons-nous pas celler que les alliez, les médiateurs et les parties en font esgallement
plainctes, surtout les Suédois disent que cette proposition de ligue d’Allemagne leur
ayant esté faitte par nous:| pour l’observation du traitté qui interviendra. Ils s’ eston-
nent que nous n’en ayons pas parlé comme eux. Mandés-nous s’il vous plaist que nous
nous en expliquions, ne trouvans pas grand inconvénient de nous en laisser entendre
aux médiateurs puisqu’aussy bien les Suédois qui vont de concert avec nous ont déclaré
par escrit l’intention que nous avons sur ce point laquelle mesmes ne sera pas
désagréable aux princes de l’Empire selon ce que nous pouvons juger du discours de
plusieurs députez.
Sur la 7 e commençant ‘Il faut prendre garde’ etc.: Nul péril de ce costé-là |:tant s’en
fault l’on ne s’est pas jusques icy tant estonné ny plaint que nous ayons demandé la
satisfaction de deux couronnes, comme de ce que nous n’avons pas déclaré que nous
prétendons:|.
3 fol. 78–84’: Schwedische Proposition II, Osnabrück 1645 Juni 1/11, Kopie
Weitere Kopien AE , MD All. 9 fol. 196–200’, AE , CP All. 44 fol. 52–57’, AE , CP All. 46
fol. 543–546, AE , CP All. 47 fol. 92–99; AN K 1335 nr. 48. Druck: Meiern I S. 435–438 ;
deutsche Übersetzung Ebenda S. 439–442.
4 nr. 131.
6 nr. 140.