Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
141. d’Avaux und Servien an Rorté Münster 1645 Juni 18
Münster 1645 Juni 18
Ausfertigung: BN F. fr. 15935 fol. 561–563’ = Druckvorlage. Kopie: BN F. fr. 17897 fol.
216’–218.
Empfangsbestätigung. Zurückweisung der schwedischen Klagen über einen Verstoß gegen die
Vereinbarungen zur Proposition II; Beschwerde über Änderungen in der schwedischen Proposi-
tion . Contarinis Einwände gegen die Paßforderung für Rákóczy; brandenburgischer Wider-
stand gegen die Pässe für Stralsund.
Nous avons receu vos deux lettres des 12 et 14 e par la dernière desquelles
vous nous référez ce que messieurs les ambassadeurs de Suède vous ont dit
tout de nouveau sur les obmissions qu’ils prétendent avoir esté faites dans
nostre proposition au préjudice de ce qui auroit esté concerté entre nous.
Nous ne vous redirons point ce que vous avez desjà sceu de monsieur de
Saint Romain au regard dudit concert qui n’a peu estre fait solidement ny
passer pour résolution prise, puisque nous avons tousjours déclaré à ces
messieurs que nous ne pouvions former les pointz de nostre proposition
qu’après avoir receu les intentions de la cour. Et de fait quand ils furent icy
la surveille de la Pentecoste, ils ne nous pressèrent point de la voir, leur
aians déclaré que cella seroit superflu parce que la cour pourroit y apporter
du changement, car de s’attacher au projet que l’un de nous leur porta , ils
sçavent bien que les additions qui y furent faites, ne furent receues que sous
condition de référer à son collègue sans demeurer d’accord desdites
additions. Tellement que la vraye communication ne se peut dire autre que
celle que nous leur avons faitte par l’envoy de monsieur de Saint Romain,
où vous sçavez ce qui s’est passé, ledit sieur de Saint Romain nous aiant
rapporté qu’ils n’avoient appuié formellement sur aucun point, et il sera
bon de leur tesmoigner que la mauvaise humeur qu’ilz monstrent à présent,
ne vient pas tant de leur sentiment propre que des suggestions de députez
protestants qui sont par delà.
Monsieur Rosenhane nous a veuz et parlé en conformité de ce que vous
avez ouÿ de ces messieurs. Nous nous sommes trouvés obligés de luy faire
connoistre que puisqu’il estoit question d’en venir aux plaintes, nous
pouvions remarquer avec bien de fondement les changemens, additions et
obmissions qu’ils ont faites dans leur proposition contre les choses effecti-
vement concertées et convenues entre nous quatre en présence dudit sieur
Rosenhane et avec l’admission en nostre conférence de deux secrétaires
d’ambassade. Car il est certain qu’ilz demeurèrent d’accord de ne point
apeler les catholiques ‘Catholico-Romanos’ après que nous leur eusmes
remonstré que c’estoit contre l’usage pratiqué de tout temps dans l’Empire
et cependant ilz l’ont laissé.
Qu’au lieu de ‘protestantes’, ils ont mis ‘Evangelici’ et en l’article où il fut
dit qu’il y auroit ‘communi consensu consiliisque’ comme l’on en estoit
convenu, ilz y ont remis sans nous en parler ‘communi consilio operaque’.
Monsieur Rosenhane voulut esquiver en disant que ce ne sont pas mots
essentielz tout de mesme que si un consentement n’estoit qu’une parole
volante, mais nous l’avons creue si formelle et de conséquence en cette
affaire que ce fut ce qui nous fit condécendre à l’article, puisqu’on devoit
terminer la restitution des biens ecclésiastiques par un commun consente-
ment des catholiques et protestans. En un autre article ils ont adjousté
‘conscienciis’ où il est parlé du rétablissement de ceux qui ont servy les
deux couronnes. Et de plus, ils ont dit en leur préface sans nous l’avoir
communiquée que leur proposition avec les additions et changemens
cy-dessus a esté faite avec nous. Ils ont encore sur la fin adjousté un
discours assés considérable, lequel s’il nous avoit esté communiqué il nous
auroit donné sujet de leur en dire nostre advis et de faire la mesme chose de
nostre costé.
Pour néantmoins procéder tousjours avec eux de bon concert, nous vous
prions de leur faire entendre que monsieur Contarini nous estant venu
parler sur l’addition que nous avons faicte de monsieur le prince de
Transsilvanie (de l’obmission duquel, non plus que de celle de monsieur le
prince Palatin, ilz n’ont pas sujet de se formaliser puisque nous leur dismes
que nous ne les nommerions point, afin qu’en spécifiant les uns et les
autres, qui ne le feroient pas, n’eussent point d’occasion de plaindre, après
quoy ils n’insistèrent point au contraire, il nous a fort conviés à ne pas
persister sur le passeport de l’Empereur pour ceux que ledit prince de
Transsilvanie voudra envoier en cette assemblée, se fondant sur ce que
messieurs les Suédois ne l’ont point demandé, que nous jugeons donc à
propos, qu’il leur plaise de faire la mesme instance de leur costé parce que
nous reconnoissons qu’on ne fera pas tant de difficulté de luy accorder
quelque satisfaction par l’entremise des deux couronnes que de permettre
qu’il envoie icy et qu’il soit compris conjointement dans le traité général.
Et pour faire aussy tousjours parestre nostre union d’intérestz, nous n’avons
pas obmis de faire une nouvelle instance audit sieur Contarini sur l’affaire
de Stralsund, nous plaignant de ce que la parole qu’il nous avoit donnée et
que nous leur avions ensuitte portée, demeuroit sans exécution. Il nous a
confirmé ne pas douter que nous n’y aions bientost satisfaction, la seule
difficulté venant des ambassadeurs de Brandebourg, lesquelz sur le consen-
tement donné en cette affaire par tous les autres députez électoraux ont
refusé le leur si l’on ne demeure d’accord de donner aussy un sauf-conduit
aux autres estatz qui dépendent médiatement de l’Empire. Nous ne sçavons
pas sur qouy est fondée cette difficulté, mais nous vous pouvons dire qu’elle
est fort suspecte aux médiateurs, et que quand messieurs les Suédois en
seroient d’accord avec les Brandeburgiens, il eust esté bien à propos de
remettre question en un autre temps et sortir cependant de la difficulté de
Stralsund ce qui eust servy de préjugé en autres cas semblables.
Or comme ces messieurs prennent occasion de temps en temps de
s’avantager, nous vous prions de leur faire connoistre civilement et avec
sincérité que comme la France ne manquera jamais de ce qu’elle doit pour
la punctuelle et fidelle observation des alliances, l’on est aussy asseuré que
la couronne de Suède en fera de mesme et qu’il leur importe pour le moins
autant qu’à nous de conserver cette union. Nous vous remercions du soin
que vous avez eu de l’adresse de nostre lettre aux députez de Magde-
bourg .