Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
140. Rorté an d’Avaux und Servien Osnabrück 1645 Juni 18
Osnabrück 1645 Juni 18
Kopien: AE , CP All. 55 fol. 86–90’ = Druckvorlage = Beilage zu nr. 143; AE , CP All. 44 fol.
99–104.
Zustimmung der schwedischen Gesandten zur Aufforderung zur Erfüllung der mit Rákóczy
eingegangenen Verpflichtungen: militärische Kooperation, Subsidien; Bereitschaft Torstensons
dazu; Befriedigung über die Addition zur Proposition II; Ablehnung der von den Mediatoren
vorgeschlagenen Waffenruhe; Sorgen wegen des Waffenstillstandsprojektes im Mittelmeer
wegen der Gerüchte von einer spanischen Flottenhilfe für Dänemark. Drängen Rortés
gegenüber den reichsständischen Gesandten auf Anwesenheit in Münster. Hinzuziehung der
kurfürstlichen Gesandten zur Beratung der schwedischen Proposition II, Vorschlag einer
Konferenz zu Lengerich; Verdacht der Ausklammerung der reichsständischen Probleme aus den
Verhandlungen durch die Kaiserlichen. Schwedische Erwartung eines abgestimmten Vorgehens
der französischen Gesandten. Magdeburger Befürchtungen eines Ausschlusses der reichsständi-
schen Vertreter von den Verhandlungen. PS: Zunehmende Mäßigung Oxenstiernas bei der
Kritik wegen des fehlenden Religionsartikels in der französischen Proposition II. Beilage.
Ce matin messieurs les ambassadeurs de Suède m’ont déclaré sur ce que je
leur ay dit de |:l’affaire du prince Ragosi:| de vostre part, qu’il estoit bien
vray que par cy-devant |:ledit prince leur avoit escrit:| en se plaignant à peu
près des mesmes choses que je leurs avons [!] fait sçavoir, et que dans
l’incertitude où ilz estoient des bruitz |:qui se publioient de son accomode-
ment :| ilz avoient différé de luy rendre response mais aprenant à cette
heure sa résolution et constance par la communication que vous leur avez
faitte de ce |:que monsieur de Croisy a négotié et conclu avec luy :| ilz ne
manqueroient point de luy escrire et de luy faire connoistre les bonnes
intentions |:de la Suède,:| qu’ilz ne doutoient point avec cella que la
conjoinction des troupes suédoises avec les siennes ne soit desjà faitte
puisque le général major |:Douglas :| s’estoit avancé vers luy après le
commandement qu’il en avoit receu, et que pareillement |:monsieur Tor-
tenson ne luy a faict délivrer la part de l’argent que la reyne de Suède luy
doit fournir attendu que ledict Tortenson |:avoit tout prest auprès de luy, et
qu’au surplus ilz conjuroient au plus tost ledit |:sieur Tortenson:| qu’à faute
d’avoir fait l’un et l’autre il n’emploira point seulement son possible pour
contenter |:ledict prince:| à cet esgard, mais aussi qu’il évitera par toute
sorte de moien de luy donner aucune occasion de soupçon et de jalousie
soit pour la ville |:de Presbourg:| soit pour les |:autres places de l’Ongrie:|.
Et que pour ce sujet ledit |:Tortenson:| avoit convié il y a quelque temps
ledit prince ou qu’ilz se puissent entrevoir ou qu’il voulust faire |:passer
près de luy quelqu’un de ses plus confidens ministres:| afin d’adjuster et
convenir de tout ce qui pourroit faire naistre |:quelque dégoust ou
mescontentement audit prince:|. Les susditz |:ambassadeurs adjoustèrent à
cella qu’il n’y a point d’occasion de rien craindre de ce costé-là:| puisque
l’intention |:dudit Tortenson:| n’estoit point de s’esloigner ny engager |:si
avant ni de porter la guerre en Hongrie:| mais de laisser desmêler cela
|:audict prince Ragosi:|.
Du surplus Messieurs le mémoire que vous avez adjousté à l’article 14 de
vostre proposition pour l’intérest de ce prince a esté veu desditz ambassa-
deurs qui m’ont tesmoigné en estre très contens et avec cella qu’ilz
n’oubliront rien en ce qui sera d’eux pour l’avancement des demandes que
vous avez faittes aux Impériaux à son suject et disent qu’ilz pourront bien
joindre leurs instances aux vostres pour les saufs-conduitz qui luy seront
nécessaire pour l’envoy de ses ambassadeurs.
La proposition qui vous a esté faitte |:par les médiateurs d’une trêve de
quatre ou six mois:| avec les circonstances contenues dans vostre lettre du
16 de ce mois que j’ay receue ce matin, est jugée de ces messieurs icy fort
problématique, et disent qu’il leur est bien difficile de prendre party
là-dedans. Il semble néantmoins qu’ilz panchent sur la négative et disent
pour cet effect qu’ilz jugent que la nécessité et le voisinage de monsieur
Tortenson pressant extrêmement l’Empereur:|, il faut de nécessité que
|:lesdictz médiateurs ayent esté requis sous main:| de luy et de ses ministres
de mettre |:cette proposition en avant:|. Ce qu’estant il y a lieu de présumer
|:que ledict Empereur n’a autre dessein par cette trêve que de gaigner
temps:| et cependant |:renforcer son armée:| et en rallentissant |:les progrès
des Suédois:| et la vigueur avec laquelle ilz les poursuivent, |:prendre
occasion de débaucher la milice allemande:| qui est |:dans l’armée suédoi-
se :|. Ilz ne remettent point néantmoins l’autre |:parti absolument:| mais ilz
disent |:ne pouvoir rien déterminer de certain en cella sans leur chef:| et
qu’avant toutes choses il faut |:qu’ilz en escrivent en Suède et ce point
regardant:| ceux qui ont la conduitte des armes, ilz ont |:aussy intention
d’en comuniquer avec monsieur Tortenson:|. Sie haben mir versprochen, den
in nr. 130 angeforderten Brief an Torstenson wegen des Austauschs der
Gefangenen aufzusetzen.
Je vois les susditz ambassadeurs en |:quelque alarme de la proposition qui
vous a esté faicte d’une trêve avec les Espagnolz sur la mer Méditerranée:|
d’autant qu’ilz disent avoir quelque avis que le |:roy de Dannemark s’attend
à estre secouru du roy d’Espagne par quarante grands vaisseaux:| sur quoy
lesditz ambassadeurs vous convient Messieurs en cas qu’on |:a ce traicté:|
de faire en sorte qu’il y soit apporté de |:telles précautions que la couronne
de Suède ne puisse pas recevoir aucun préjudice:|.
J’ay fait tous les devoirs convenables pour faire conoistre aux députez |:des
princes et estatz de l’Empire:| la nécessité qu’il y avoit ou qu’aucuns d’eux
fussent ordinairement à Munster ou du moins y allassent quelquesfois afin
de pouvoir conférer avec eux dans les rencontres qui peuvent survenir aux
affaires. |:Quelqu’un d’eulx:| m’ont [!] fait remercier de cet avis et j’espère
qu’ilz s’y conformeront. J’en parlay hier moy-mesme à |:messieurs les
depputtez de l’archevesque de Magdebourg qui:| furent céans.
Hier les ambassadeurs de l’Empereur convoquèrent ceux des électeurs pour
leur signifier à ce que |:un de Brandebourg a rapporté à monsieur Salvius:|
que les Suédois leurs [!] aians mis en main leur propositon et l’Empereur
estant résolu de ne rien faire sans leurs bons advis, ilz désiroient fort qu’ilz
les leurs voulussent départir dans cette occasion, que du reste le contenu de
ladite proposition estant de grande importance on n’y pouvoit respondre
ny entrer en matière que préallablement on eust nouvelle ordre de
l’Empereur et que d’autre costé y aians dans cette proposition des pointz
qui regardent très particulièrement les électeurs ilz se promettoient qu’ilz
se joindrois [!] avec Sa Majesté impériale pour les débattre. |:Le mesme dict
que:| lesditz ambassadeurs impériaux firent cognoistre qu’il seroit à propos
et que leur résolution estoit de porter leurs collègues qui sont à Munster et
les ambassadeurs desditz électeurs de se trouver a Lingerick , mais que ce
ne pourroit estre avant quinze jours pour la aviser ce qui sera bon et
convenable à l’estat présent des affaires. |:Celluy-là raporte encore qu’il a
recognu que les desseins desdictz Inpériaux n’estoit [!] point d’agréer en
cette conférence la misère de laditte prétention, mais seullement y délibérer
de modo tractando et que:| lesditz Impériaux veuillent bien donner part
aux députez des princes et estatz qui sont par delà de ce qui se proposera et
recevoir leurs advis, mais non point de permettre que leurs voix ny
souffrages aient lieu |:à quoy le mesme adjouste qu’il voit bien que:|
l’intention de l’Empereur est d’éviter en tout ce qui luy sera possible qu’il
soit traitté des intérestz desditz princes en cette assemblée, mais bien de
celles qui regardent le particulier des deux couronnes |:et que ce pourra
estre par là que lesdictz Inpériaux:| tâcheront |:à comancer les traictez:| et
cependant remettre le fait de l’amnistie et tout ce qui touche les princes
d’Allemagne à une journée et députation qui doit estre convocquée d’icy à
un an, |:mais ce personnage susnommé me confesse luy-mesme que ce
seroit la ruine entière des affaires et qu’il faut tenir bon et qu’à leur esgard
ilz aporteront sous main tout le possible pour aider et avancer les intentions
que les deux couronnes ont à ce que les affaires d’Allemagne soient dans
cette assemblée:|.
Or Messieurs comme de tout ce que dessus les ambassadeurs suédois
colligent que de longtemps ilz ne recevront aucune response desditz
Impériaux, ilz m’ont dit qu’ilz se promettoient si au cas qu’on voulust
presser de passer outre ou d’entrer en quelque matière pendant qu’on les
tiendroit icy en longueur, que vous ne vous y engagerez point et que nous
n’avancions point davantage qu’en ce lieu, c’est de quoy lesditz ambassa-
deurs vous convient et à ce qu’il vous plaise aussy d’appuier la poursuitte
qu’ilz désirent continuer pour l’affaire de Stralsund puisqu’en faisant
délivrer ladite proposition ilz ont protesté qu’ilz le faisoient sans préjudice
de leurs justes prétentions et instances qu’ilz ont faites pour ladite ville.
Du reste Messieurs pour mettre fin a ces lignes je vous diray que |:messieurs
les depputtez de l’archevesque de Magdebourg m’estant:| venus voir m’ont
dit qu’ilz recognoissoient |:bien que les Inpériaux:| avoient dessein d’ ex-
clurre les princes et estatz de tous sufrages dans les présens traittez, et que
si cela |:avoit lieu il falloit tous tant qu’ilz sont qu’ilz songeassent à leur
retraitte:| surquoy je leur dis que vous ne les aviez point appellé pour
permettre qu’il se passast rien icy au préjudice desdictz estatz. Je crois que
lesditz députez vous verront bientost puisqu’ilz en ont ordre de leur
maistre ainsy qu’ilz m’ont dit. C’est Messieurs tout ce que je vous puis dire
pour le présent en response de plusieurs de vos lettres.
P.S.: Messieurs, j’oubliois de vous dire que monsieur Oxenstiern parle à
cette heure plus modérément de l’obmission de l’article touchant la
religion. Monsieur Salvius m’a dit sur ce sujet en présence dudict sieur
Oxenstern qu’au bout du compte la couronne de Suède n’avoit autre
intérest là-dedans sinon qu’en ce que cella auroit esté concerté.
Comme je fermois la présente messieurs les ambassadeurs m’ont envoié
une lettre cy-jointe pour monsieur Torstenson sur ce que vous avez désiré
d’eux comme aussy un passeport.