Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
127. Servien an Lionne Münster 1645 Juni 10
Münster 1645 Juni 10
Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 51 fol. 461–462’, 460–460’, 464–464’, 463 = Druck-
vorlage .
Ungewißheit über d’Avaux’ Abreise; Gefahr der Information Longuevilles durch d’Avaux über
die Korrespondenz zwischen Lionne und Servien; Abberufung Rortés. Zustimmung Chigis zum
Religionsartikel im Projekt zur französischen Proposition II; sträfliches Nachgeben des Kaisers
in Religionsfragen; französischer Erfolg in der Vertretung der katholischen Interessen gegenüber
den Schweden; erneute Verhandlungen mit den Schweden über den Religionsartikel wegen der
letzten Weisungen des Hofes, Gefahr des Verlustes an Einfluß auf die Reichsstände. Verteidi-
gung der Einsendung des Propositionsentwurfes. Erläuterung des Gespräches Serviens mit den
schwedischen Gesandten über das Waffenstillstandsprojekt. Empfehlung der Billigung des
ausgehandelten Religionsartikels; Begründung der Teilung des Artikels über die Restitution in
sacris et prophanis. Entschuldigung Oxenstiernas für sein Schreiben zugunsten d’Avaux’;
weiteres Drängen d’Avaux’ auf schwedische Fürsprache. Geschenke für die Gattin Oxenstiernas
und Salvius. Zustimmung der Schweden zu den französischen Änderungswünschen in den
Religionsfragen der Proposition II.
Es ist immer noch nicht bekannt, ob d’Avaux sich zur Abreise entschlossen hat
oder hier bleiben will. – Ich bin überzeugt, daß er sich auch mit Longueville
nicht vertragen wird; es besteht allerdings die Gefahr, daß er Longueville auf
unsere vertrauliche Korrespondenz aufmerksam macht. Ich weiß daher nicht, ob
ich Ihnen weiterhin schreiben soll, wenn er angekommen ist. – Ich bin mir
bewußt, daß die Abberufung Rortés auf die Auskünfte hin erfolgte, die ich von
Oxenstierna bekam und an Sie weitergab. Ich hätte lieber gesehen, wenn man
durch einen Dritten meine Angaben bei Oxenstierna überprüft hätte.
Je vous puis asseurer que monsieur le nunce a extrêmement apreuvé
l’article qui parle de la religion en la forme qu’il est. Je ne le luy ay pas fait
voir, mais je luy en ay dit en gros la substance et la forme cognoissant
comm’il fait l’estat des affaires d’Allemagne et la disposition des Impériaux
(qu’il m’a avouée luy-mesme) à accorder aux protestantz plus que nous ne
demandons. Il ne croyoit pas que nous deussions estre si modérez à les
favoriser, puisque ce sont noz alliez et qu’il est malaisé d’abandonner
entièrement dans la paix ceux desquelz on s’est servi pour faire la guerre.
Lorsqu’ilz ont pris les armes contre l’édit de l’Empereur de l’année 1629
pour la restitution des biens ecclésiastiques, la France leur a envoyé des
députez à Leipsic
dans l’Allemagne le roy de Suède pour la mesme fin. L’Empereur a révoqué
son édit par la paix de Prague et a laissé aux protestantz les biens
ecclésiastiques pour quarente ans. Je ne songe pas que ce fust passer bien
avant que de demander qu’on prist un règlement sur ce différend qui
pourra estre moins favorable aux protestantz que la paix de Prague, si les
catholiques d’Allemagne y résistent et que nous voulions nous en conten-
ter . Pleust à Dieu que Son Eminence pust voir les affaires sur les lieux et
pust ouÿr parler tous les intéressez, je suis asseuré qu’elle croyroit que nous
avons beaucoup gaigné d’obtenir le consentement de noz alliez pour
demander si peu, et quand je partis pour aller à Osnabruc , monsieur
d’Avaux ne croyoit pas qu’ilz y deussent consentir.
Néantmoins sur les ordres qui nous ont esté envoyez, nous avons dépesché
monsieur de Saint Romain à Osnabruc pour mettre de nouveau l’affaire en
négotiation, et je voy monsieur d’Avaux qui par ostentation veut aujour-
d’huy enchérir sur la piété du conseil du Roy qui nous a fait l’honneur de
nous escrire avec une grande bonté et encor plus de prudence. Le point est
si chatouilleux que voyant les inclinations de Son Eminence, je soubscriray
à tout ce qui sera proposé par monsieur d’Avaux, quoy qui en puisse réussir.
Je voudrois de bon coeur avoir donné ma vye et avoir veu la conversion du
dernier protestant, mais l’alliance que la France a tousjours eue avec ceux
d’Allemagne, luy ayant esté très utile en divers temps, il est à craindre de la
perdre entièrement et que la Suède seule acquiert tout le crédit que nous
avons eu jusqu’icy parmy eux, ce qui seroit si préjudiciable à la religion
mesme que messieurs les médiateurs ont recogneu que nous devions
prendre soin de conserver quelque authorité parmy eux pour avoir moyen
aux occasions d’empescher le mal qu’ilz pourroient entreprendre contre les
catholiques.
Si nous avons consulté noz supérieurs pour le projet d’un traité si important
que celluy-cy avant que l’oser résoudre, vous pouvez croire que ce n’a esté
que par respect. Cela ne sçauroit avoir retardé l’affaire que de cinc ou six
jours car messieurs les Suédois ne nous envoyèrent leur proposition que
douze jours aprez mon retour d’Osnabruc et nous n’y avons pris les
dernières résolutions que la veille de la Pentecoste, lorsque messieurs les
Suédois ont esté icy, ce qui nous a donné le moyen de gaigner tousjours
quelques pointz que nous avons fait oster de leur proposition. J’avoue que
j’ay esté trompé dans cette déférence, et que j’eusse creu qu’on nous eust
blasmé de trop d’hardiesse, si nous en eussions usé autrement. Je vous
suplie d’asseurer que ce n’a pas esté pour nous décharger d’enuis, car je
m’en chargeray tousjours très voluntiers pour en exempter noz maistres,
sçachant très bien que c’est le devoir des ministres subalternes.
Je vous puis asseurer que le discours que j’ay eu avec les Suédois pour la
trêve ne leur a pas donné subjet que nous y ayons disposition, au contraire
ç’a esté pour en oster l’impression qu’en avoit voulu donner la gazette de
Coloigne et néantmoins leur faire remarquer par la déclaration qu’ilz
avoient faite au précédent voyage que monsieur d’Avaux fist à Osnabruc
de n’avoir point d’instruction pour cela, qu’ilz vouloient décider sans nous
toutes les affaires selon leur commodité, puisque par noz traittez d’alliance
il est porté que l’on doit entendre aussy bien à la trêve qu’à la paix, et que
mesme l’on a convenu dès lors des conditions pour l’une et pour l’autre.
Outre que l’on nous avoit ordonné par plusieurs dépesches de nous asseurer
de leurs sentimentz sur le traité général, la forme d’agir de ce pays où en
parlant à un homme on n’oublie pas de dire la moindre de ses qualitez, a
obligé en parlant du traité général de faire mention de tous les cas qui
peuvent arriver, tous ces peuples de deçà estant d’humeur de croire qu’on
mesprise et abandonne les choses dont on ne parle point lorsqu’on traite
des matières avec lesquelles elles ont quelque connexité ou dépendance.
Quand on allègue aux Suédois l’obligation où ilz sont de ne conclurre pas
avec l’Empereur si nous n’en faisons de mesme avec l’Espagne, ilz ne
répondent autre chose sinon qu’on ne leur a jamais fait instance de cela
depuis les traitez d’alliance, et qu’au contraire monsieur d’Avaux leur a
tousjours fait cognoistre qu’on ne s’en soucioit pas et que nous n’avions
guières peur des Espagnolz, pourveu que l’Empyre ne se meslast point de
noz différends. Il faudroit estre trop long pour rendre compte de tout, mais
vous pouvez asseurer Son Eminence que je n’ay rien gasté et que les formes
d’agir en ce pays sont toutes différentes de celles des autres lieux où ce qui
passeroit pour prudence et pour acortise passe icy pour dessein de tromper.
C’est pourquoy il faut traiter ouvertement, ne rien obmettre et avoir …
Si je pouvois avoir l’honneur d’entretenir Son Eminence, je suis asseuré
qu’elle avoueroit qu’on ne pouvoit se conduire avec plus de retenue sur le
point de la religion sans désobliger les Suédois et offenser les autres
protestantz d’Allemagne. Nous sommes obligez par les traitez de procurer
leur restablissement in sacris et prophanis. Au lieu d’y satisfaire par le
mesme article, nous en avons fait deux, en l’un qui est tout politique, nous
demandons tout pour eux, en l’autre nous ne demandons qu’un acomode-
ment entre les partis intéressés. Il eust esté beaucoup préjudiciable et
mettre les deux intérestz dans le premier article, puisque mesme le second
n’est adjousté que pour faire cognoistre qu’on n’a point entendu parler dans
l’autre des choses spirituelles, ce qui a fait croire qu’il ne seroit pas si
avantageux pour nous de suprimer entièrement le second, quand mesmes
nous en aurions le consentement des Suédois que monsieur de Saint
Romain est allé demander, car ilz seront peut-estre bien aises que nous
désobligions les protestantz pour les acquérir entièrement à eux.
Monsieur Oxestern m’a fait faire de grandes excuses de la lettre qu’il dit
avoir esté forcé d’escrire à Cérisantes en faveur de monsieur d’Avaux, il ne
pust se deffendre des violentes poursuites de Rorté secondées par celles de
son collègue, mais il asseure d’avoir escrit en mesme temps à Cérisantes
comm’il falloit en son particulier.
Il adjouste que monsieur d’Avaux les pressa au dernier voyage qu’ilz ont
fait icy d’escrire à la cour pour obtenir une lettre du Roy qui luy ordonne
de demeurer, mais qu’il ne s’y estoit point engagé et ne l’escrivoit point. Je
ne sçay pourtant ce qu’il faira. Il répondist à monsieur d’Avaux sur cette
instance que cette lettre n’estoit point nécessaire, puisqu’il estoit en son
élection de demeurer. Mais pour avoir la lettre des Suédois et par leur
moyen celle du Roy, il leur asseura qu’il n’estoit pas en son pouvoir de
demeurer sans cela. Je vous conjure, si les autres amys de monsieur d’Avaux
obtiennent cette lettre, qu’il y ayt quelque clause qui marque que les
affaires du Roy se fussent bien faites sans cela, affin qu’il ne s’en serve dans
Paris au mespris de ceux qui sont avec luy, qu’il veut faire passer par ces
vaines recherches pour inutiles et ridicules.
J’avois creu que le présent de madame Torstenson valoit six mille escuz.
J’estimerois que celluy qu’on veut faire à monsieur ou madame Oxestern
doit au moins valoir cela et que ce pourroit estre deux présents de
tapisseries, des gobelins bien choisis et au juste prix de leur valeur de deux
mille escuz la pièce avec une cassette aussy de deux mille escuz. Cérisantes
par son raport sçauroit faire valoir tout ce présent dix mille escuz. Je
croirois que celluy de Salvius pourroit estre dix ou douze mille livres de
vaisselle d’argent qu’on faira faire dans Hambourg. Je vous escriray plus
amplement par Héron que nous dépescherons dans deux jours. Privata.
Monsieur de Saint Romain vient d’arriver d’Osnabruc. Il a aporté le
consentement des Suédois qui se sont contentez de nous représenter le
préjudice que nous fairions à noz desseins et aux intérestz de la France si
nous mescontentions les protestantz d’Allemagne en ne parlant point de ce
qu’ilz ont plus à coeur. Ilz laissent néantmoins en nostre disposition d’oster
de la proposition le neufviesme article qui parle des affaires de la religion
ou de ne l’oster pas. Je pense qu’ilz ne seront pas faschez d’estre seulz à
prendre soin de cette affaire. Si vous jugez que ce qui est contenu dans mon
autre mémoire
suprimer.