Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
116. Brienne an Servien Paris 1645 Mai 31
Paris 1645 Mai 31
Ausfertigung: AE , CP All. 51 fol. 411–416 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AssNat
274 fol. 626–626’. Kopie: AssNat 274 fol. 627–628’.
Empfangsbestätigung. Hoffnung auf Verbleib d’Avaux’ in Münster; Vollmacht für Servien zu
alleinigen Verhandlungen. Änderung des schwedischen Propositionsentwurfes; Möglichkeit der
schriftlichen Übergabe der Proposition II. Bayern. Aushebungen. Ablehnung des Vorschlages
Serviens betr. Pfalzgraf Eduard. Möglichkeit des Widerrufs der Vereinbarungen mit dem
Kaiser durch den Kurfürsten von Trier.
Quelque diligence que j’aye apportée à faire partir le courrier Héron, si
est-ce que vostre dépesche du 20 e qui m’a esté rendue ce matin l’a trouvé
encores en cette ville, de sorte que je ne sçaurois consentir qu’il parte sans
vous en porter la response. Le peu de loisir qui j’ay pour la faire me servira
d’excuse si la mienne est confuse et sans ordre, et aussy pour avoir pris ce
matin une médecine qui m’a beaucoup travaillé.
Les poincts principaux de vostre dépesche sont l’esclaircissement que vous
nous baillez |:de l’intention des Suédois sur le suject de la proposition qu’ilz
ont à donner, de la manière dont les députez de Bavières ont traitté avec:|
vous, ensuite |:l’estat où vous estes avec Baunicausen sur le suject des levées
qu’il veut entreprendre et puis pour fin ce que vous jugeriez qui se
pourroit mesnager avec le prince Edouard:|. J’estimeray que faisant respon-
se à ces quatre poincts je vous l’auray rendue entière, y ajoustant un mot sur
ce que fait monsieur d’Avaux duquel je ne veux pas entreprendre de
blasmer la conduite, mettant [!] si les lettres qu’il a receues de Son
Eminence ne l’auront point fait changer et que je n’estime pas en devoir
prendre la liberté. Et quand j’ay mandé que vous auriez un pouvoir pour
continuer le traité seul en attendant l’arrivée de monsieur de Longueville il
a deu croire et vous aussy que si je prenois un terme qui ne le pressoit pas
de partir, j’avois pris les précautions qu’il convenoit pour ne point faire de
préjudice au service de Sa Majesté et cela sera justiffié au moment qu’il y
aura eu nécessité que cela paroisse
Wie Brienne d’Avaux mitteilte, schickte er die Vollmacht an Godefroy, der sie im Fall der
Abreise d’Avaux’ an Servien aushändigen sollte (Brienne an d’Avaux, Paris 1645 Mai 31,
Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol. 257–257’); Théodore Godefroy (1580–1649), seit 1613
historiographe de France, war der Gesandtschaft als historischer und juristischer Berater
zugeordnet ( Godefroy S. 109–139).
Bien que le poinct le plus essentiel de vostre dépesche soit celuy que j’ay le
premier cotté, je pourrois me dispenser de m’y arrester vous aiant esté
escrit en la dépesche commencée dès avant-hier, et continuée hier que ce
courrier vous porte tout ce qui se peut dire sur cette matière, |:et rien ne me
chocque des Suédois que de rompre leur parolle sans qu’il paroisse de
raison qui les y puisse forcer. Car sy bien ilz ont modéré leur proposition
en ce qui concerne la religion, ilz n’ont pas effectué entièrement celle qu’ilz
vous avoient donnée:|. Sur ce suject je prendray le tempz d’esclaircir l’un
des poincts contenuz en ma précédente du 6 e de ce mois , où à la vérité je
vous fais entendre que l’on sera bien aise que la forme encommencée de
traiter par escrit soit interrompue, mais on ne deffend pas de donner la
propostition en cette sorte, pourveu que l’on ne s’engage pas de le
continuer pour d’autres, ny aux répliques ou dupliques qu’elle pourra
causer, |:bien moins d’empescher aux médiateurs de faire des nottes qui le
doivent pour souslager leur mémoire, mais se garder de les bailler aux
parties lesquelles demeurent aussy en la liberté d’en faire de ce qui leur sera
représenté par lesdicts députez.
Sur le suject des députez de Bavières:| j’entre autant en cholère contre eux
que vous y estes, c’est une finesse trop aisée à pénétrer que la leur, mais
quoyqu’habiles |:et que leur maistre le paroisse qu’il ne soit engagez à rien
avec nous, sy est-ce qu’ilz sont en appréhension de ce qui leur pourra
advenir:|. Manus Domini non est abreviata, et la France ne peut pas estre
abatue par des petites pertes. Je ne dis pas qu’ilz nous ont assailly en une
saison qu’ilz ne le devoient pas au sens auquel vous en escrivez, mais je dis
bien que |:ce eust esté en effect de grande prudence de s’en abstenir et ne
devant avoir de but que de sa conservation, je parle de l’électeur, il ne
devoit pas permettre à son armée de venir chercher la nostre, laquelle
remportant la victoire ce qui n’a peu manquer d’avoir:| la liberté de l’entrée
dans ses Estatz.
Sie werden sicherlich mit Bönninghausen wegen der Aushebungen einig gewor-
den sein. Wir haben Ihnen das nötige Geld schon übermachen lassen.
Le peu d’estat qu’on fait du prince Edouard et la force avec laquelle son
aisné sera appuyé des Suédois:| seront deux grands obstacles à ce que vous
voudriez pour luy. |:Son mariage mesme y feroit exclusion:|, et les
Espagnolz n’aiants sceu souffrir que le père de cette princesse possédast
l’héritage des siens en Italie parce qu’il estoit François s’opposeroient avec
autant de violence contre celuy-cy |:qui a espousé une femme de la mesme
nation et auront pour eux la justice appuyant celle de son aisné:|, et je ne
les croy pas si peu versez en la politique qu’ilz ne craignent autant de |:voir
des princes catholiques dans l’Empire que nous avons d’appréhention que
les protestans s’y eslèvent jusques au poinct d’y dominer:|, d’y en voir un
|:nombre de catholiques qui y possèdent des Estatz considérables dépend la
diminution de leur authorité, le bien et le repoz de l’Europe:|. A cela vous
opposez le secret, mais vous ne guérissez pas l’apréhension qui restera aux
Impériaux et aux Suédois, aux premiers des grands engagements qu’il
auroit pris avec nous, aux autres que sa femme l’eust disposé à changer de
religion.
Il me vient de souvenir que vous m’avez mandé les conditions soubz
lesquelles l’archevesque de Trèves a obtenu sa liberté, |:qu’il ayt péry au
port, qu’il se soit desmanty soy-mesme. Cela est bien fascheux, et pour
avancer de peu de jours ce qui luy estoit asseuré. Mais il pouvoit avoir fait
un serment premier de ne pas garder le second. Il n’a le droict de
transmettre aux Espagnolz celuy de garder Trèves, de priver son église de
celuy qui luy appartient sur Ermestein ny la force de chasser les François de
Philipsbourg. Sy ceux du conseil de l’Empereur eussent bien songé leurs
affaires, c’estoit de promettre la restitution de Tréve souz condition que les
François effectueroient celle de Philipsbourg:|, leur refuz leur eust esté un
prétexte plausible de faire ce qu’ilz ont projecté, et ilz ne nous sçauroient
empescher |:de l’apprendre, qui estoit à mon sens le véritable motif de la
restitution que nous tenions asseurée, ce sera par où nous pourrons finir
nostre campagne:| de laquelle nous nous promettons de grandes choses.