Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
100. Memorandum Ludwigs XIV. für d’Avaux und Servien Paris 1645 Mai 13

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Memorandum Ludwigs XIV. für d’Avaux und Servien


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Paris 1645 Mai 13

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Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol 184–192 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 43 fol.
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395–397’, Handschrift Lionnes; Reinkonzept: AssNat 272 fol. 243–245’, mit Korrekturen
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Lionnes. Kopie: AE , CP All. 51 fol. 262–264’.

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Verhandlungen des Kaisers und Torstensons mit dem Ziel eines schwedischen Separatschlusses,
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Ausnutzung der Nachricht von den Verhandlungen Vervaux’ in Paris durch die Kaiserlichen
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als Druckmittel nach dem Beispiel der Spanier; starker Verdacht einer Absprache zwischen dem
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Kaiser und dem Kurfürsten von Bayern; Erwartung gleicher Offenheit von schwedischer Seite
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in der Mitteilung der Verhandlungen Torstensons wie bei der Unterrichtung der Verbündeten
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über das Anbringen Vervaux’ durch Frankreich; Gründe für die Ernsthaftigkeit des bayerischen
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Angebots trotz der Absprache mit dem Kaiser; Empfehlung verstärkter Bemühungen um die
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Trennung Bayerns vom Kaiser in Abstimmung mit dem Verbündeten. Anweisung zur
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Abstimmung mit Turenne. Freude des Hofes über die Freilassung des Kurfürsten von Trier,
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Anweisung an die französischen Besatzungen seiner Länder zu seinem ehrenvollen Empfang;
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Gründe für die Freilassung: einerseits der Erfolg Torstensons und andererseits die Absicht des
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Kaisers und der Spanier auf Neutralisierung des Erzstiftes angesichts der drohenden vollständi-
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gen französischen Besetzung; Notwendigkeit der Verdeutlichung dieser gegnerischen Finessen
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gegenüber den Mediatoren.

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Nous avons avis que l’Empereur a envoié diverses personnes à monsieur
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Torstenson pour traiter par son moien avec la couronne de Suède

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Von solchen Verhandlungen ist sonst nichts bekannt.
, et

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mesmes nous avons sceu qu’ilz ont tasché de luy faire cognoistre qu’en
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quelque mauvais estat que soient réduictes aujourd’huy les affaires de la
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maison d’Austriche, les Suédois ne sçauroient espérer tant d’avantages
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quand ilz continueront à vouloir traiter conjoinctement avec nous, que l’on
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leur en accordera s’ilz se disposent à conclure séparément quelque accom-
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modement .

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On mande en outre que nos ennemis n’oublient pas leurs artifices accoustu-
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mez et de dire qu’aussy bien si en Suède on ne prend une bonne résolution,
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la France s’accommodera sans eux. On ne doute point que pour mieux
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establir et funder les soupçons qu’ilz en veulent donner, ilz ne se soient
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serviz de l’envoy en cette cour du confesseur de monsieur de Bavières,
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puisque desjà les Espagnolz de Flandres on pris soing de le faire sçavoir en
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Holande et ont publié partout que la paix s’alloit conclure avec cette
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couronne sans ses alliez par l’entremise dudit sieur duc de Bavières, qui
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avoit desjà icy la personne du monde qui luy estoit la plus confidente, et
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cela avec la participation et le consentement des ministres d’Espagne. Et
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quoyque la venue de ce personnage ait paru icy toute pleine de sincérité,
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comme partant de la pure nécessité des affaires de son maistre, néantmoins
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cette négociation s’estant introduite au mesme tempz que l’Empereur a
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envoyé à monsieur Torstenson, il y a quelque suject de soupçonner qu’ilz
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peuvent avoir pris ces résolutions de concert, affin de donner tout à la fois
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jalousie de part et d’autre et en tirer l’avantage qu’ilz pourroient. Mais
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comme nostre franchise est au dernier poinct et nostre constance inesbran-
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lable , que dans cette matière on n’a escouté ny respondu un seul mot qui
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n’ait esté mandé auxdictz sieurs plénipotentiaires pour le communiquer aux
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ministres de Suède, en apprendre leurs sentiments et résoudre ensemble la
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response que l’on y donnera, on croit bien aussy qu’ilz en auront usé à
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nostre endroict de la mesme façon et qu’à présent lesdictz sieur plénipoten-
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tiaires auront esté informez par eux de toutes les propositions que l’ Empe-
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reur a fait faire à monsieur Torstenson et des responses qu’il y aura
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données.

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Il y a véritablement |:lieu de croire que la mission de ce confesseur n’aura
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point esté faitte sans la participation de l’Empereur et qu’estant embarqué
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dans son party il luy aura voulu tesmoigner confiance, du moins jusques à
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estre asseuré de ce qu’il pouvoit espérer de nostre costé. Mais ce n’est pas
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une raison assés forte pour soupçonner tout à fait la sincérité de ses
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intentions parce que son dessein peut et doit avoir esté de sauver les
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apparences et conclurre en effet au cas qu’il y trouvast son compte:|. On a
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pour cela l’exemple du duc Caries Emanuel de Savoye

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Gemeint ist die Politik des Hg. Karl Emanuel I. in der Zeit des Mantuaner Erbfolgekrieges
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(1628–1631).
, qui estant avec les
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forces et entre les mains des Espagnolz a souvent de leur consentement
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envoyé de ses ministres en France pour traiter |:apparemment de choses de

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1
leur intérest commun et soubs main en a conclu d’autres quand il a pu
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rencontrer ses avantages:|. La comparaison cadre ce semble de touts
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poincts, puisque touts deux ont esté les princes de leur tempz les plus fins
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et les plus adroicts, l’un en Italie et l’autre en Allemagne.

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Le jugement que toutes les personnes censées font de l’estat des affaires de
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l’Empereur (et on en escrit de plusieurs endroicts dans ce sens-là), c’est
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qu’elles paroissent quasi sans resource et que |:la seule qu’il y peut avoir,
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seroit si le duc de Bavières faisoit les derniers efforts se résolvant à donner
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la meilleure partie de ses troupes à l’Empereur estant à craindre qu’avec ses
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forces et celles qu’il pourroit rassembler d’ailleurs:|, il ne fust en estat de se
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remettre de ses pertes, comme un seul accident a desjà changé diverses fois
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en un jour la face des affaires d’Allemagne. Il est donc de la prudence de
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messieurs les ministres de Suède de faire d’autant plus de considération sur
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les moiens |:de destascher le duc de Bavières d’avec l’Empereur quand l’on
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y trouvera de bonnes seuretés, que son assistance paroist quasi la seule voye
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que la maison d’Austriche a de pouvoir résister aujourd’huy:|, sans quoy, si
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nous continuons à agir avec la mesme vigueur de leur costé et du nostre, la
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décadence entière de leurs affaires semble inévitable. Et puisque |:les
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Suédois ont eux-mesmes offert tous partis au duc de Saxe pour le disposer à
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ce que le duc de Bavière demande, il semble que aiant de bien plus fortes
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raisons de le désirer pour celuy-cy auxquelles la Suède a le mesme intérest
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que nous, on doit s’appliquer sérieusement à cette négotiation dont l’effect
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nous peut estre extrêmement avantageux et causer la ruine de nos ennemis
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ou les réduire à la nécessité d’un bon accommodement, parce que le duc de
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Bavières estant d’accord on aura bon marché de l’Empereur:|. Néantmoins
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non seulement |:la conclusion, mais la conduicte de cette affaire est
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tousjours remise ausditz:| sieurs plénipotentiaires |:après qu’ils en auront
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conféré avec nos alliés:|.

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Sa Majesté désire que lesdicts sieurs plénipotentiaires tiennent estroite
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correspondance avec monsieur le mareschal de Thurenne et luy donnent les
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avis qu’ilz jugeront plus utiles pour son service, et pour mieux |:obliger le duc
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de Bavières à exécuter sincèrement ce qu’il offre, s’il est estimé à propos de
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conclurre avec luy comme d’autre costé le Roy mande audit mareschal de tenir
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punctuellement informés lesditz sieurs plénipotentiaires de l’estat de ses
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forces, des desseins qu’il peut avoir et de la facilité ou des obstacles qu’il
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rencontrera à entreprendre quelque chose, affin qu’eux de leur costé se règlent
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sur ses avis pour faire marcher la négotiation selon le progrès des armées,
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c’est-à-dire se tenir fermes ou se relascher selon les apparences de bons ou de
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mauvais succès:|. Le tout avec la communication des ministres de Suède et des
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autres alliez, Sa Majesté estant résolue de s’exposer plustost à recevoir quelque
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désavantage que d’assurer le contraire, et manquer à la sincérité qu’elle veut
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observer envers les alliez de cette couronne.

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La liberté de monsieur l’électeur de Trèves a beaucoup resjouy Sa Majesté
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et toute la cour, tant pour la tendresse qu’elle a pour la personne dudict

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sieur électeur qui a persévéré si constamment au milieu de son affliction
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dans une affection inesbranlable pour cette couronne, que pour la gloire
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qui revient à Sa Majesté d’avoir emporté franc le premier poinct dont elle
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ait fait instance dans la négociation de la paix. Sa Majesté a donné touts les
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ordres nécessaires à ceux qui commandent ses armes dans Spire, Philips-
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bourg et les autres places de rendre audict sieur électeur toutes les honneurs
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convenables à sa dignité, et pour cela de manquer plustost dans l’excez que
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dans le deffault. L’approche de Vienne de monsieur Torstenson a esté la
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clef qui a ouvert sa prison, mais à nostre avis ce qui n’y a pas moins
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contribué et peut-estre mesme que ç’aura esté le plus puissant motif dans
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l’esprit de l’Empereur et des ministres d’Espagne, |:c’est la connoissance
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qu’ils auront eue par les préparatifs que nous faisions à Mets du dessein que
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monsieur le duc d’Anguien avoit d’attaquer Trèves, comme effectivement il
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l’eust fait et en mesme temps de l’impossibilité de le pouvoir conserver, si
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bien que dans cette nécessité ils se sont résolus d’y renvoier l’archevesque
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lequel quoyqu’affectionné à cette couronne semble ne pouvoir faire autre
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chose que de demeurer dans une neutralité par le moien de laquelle les
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Impériaux et les Espagnols auront les mesmes avantages dans tous ces
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pais-là que nous y pouvons avoir, sans estre obligés d’y faire de la despense
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et empescheront la France par la voye qu’ils ont prise de se rendre
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immédiatement maistresse de toute la Moselle et du Rhin jusques en ces
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quartiers-là establissant ses armes dans Trèves. Enfin dans l’absolue néces-
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sité où ils estoient réduits ou de laisser perdre Trèves ou d’emploier trois ou
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quatre mil hommes à sa deffense, ils ne pouvoient prendre de résolution
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plus convenable au mauvais estat de leurs affaires que celle de donner la
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liberté audit sieur électeur et faisans de nécessité vertu ils auront eu
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l’adresse de vendre au monde comme un effect de leur inclination à la paix
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une chose qui par d’autres considérations retourne à leur avantage. Car
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encores que ledit sieur électeur soit soubs la protection de la France et que
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nous pussions faire revivre ou renouveller avec luy les derniers traittés qui
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ont esté faits, il semble que les ennemis ne paroissans pas vouloir attaquer
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un prince de la personne duquel ils se

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32 désaisissent] dechiffriert: de saissent.
désaisissent volontairement, et nos
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amis n’estants pas en volonté de le faire comme du temps du roy de Suède,
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nous n’avons pas droict de prétendre de luy que nos armes soient dans son
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pais pour le deffendre. On sera bien aise pourtant de sçavoir ce qui s’en dit
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par delà et les sentimens desdits sieurs plénipotentiaires. Tout ce discours
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cependant estant fondé sur l’opinion que l’on a, que les ennemis en
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renvoyant l’électeur dans son pais l’auront remis dans la pleine jouissance
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de ses Estats et auront retiré la garnison de Trèves sans quoy ce raisonne-
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ment n’auroit point de subsistance, puisque nous pouvons attaquer leurs
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armées en quelque lieu que nous les trouvions sans manquer à ce que nous

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devons audit sieur électeur:|. On ne doubte point qu’ayants eux-mesmes
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fait touttes les réflexions cy-dessus ilz n’ayent fait remarquer à messieurs
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les médiateurs par quelz principes noz ennemis agissent tousjours, et que ce
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n’est pas tant leur inclination au repos public que leur intérest particulier
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quand ilz apportent quelque facilité à l’avancement de la négotiation.
6
Néantmoins comme ilz n’en mandent rien de particulier, on a esté bien aise
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de leur faire sçavoir les sentimens de deçà.

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