Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
99. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1645 Mai 13
Paris 1645 Mai 13
Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol. 193–193’, 197–200’ = Druckvorlage. Eigenhändiges
Konzept: AssNat 274 fol. 514–514’. Kopien: AE , CP All. 51 fol. 268–269’; AssNat 274 fol.
512–513’.
Kurfürst von Trier: Zulassung der Ausübung seiner Herrschaftsrechte in den französisch
besetzten Gebieten Kurtriers. Zufriedenstellung Bayerns wie auch der Verbündeten durch die
französische Reaktion auf das Anbringen Vervaux’, Herausstellung des Unterschiedes zum
Verhalten der Schweden in ihren Verhandlungen mit dem Kurfürsten von Sachsen. Ablehnung
des Einsatzes für die Forderungen der portugiesischen Gesandten; Hoffnung auf eine Verständi-
gung mit dem portugiesischen König. Mission Brégys. Zurückweisung des schwedisch-polnischen
Heiratsprojekts. Unterbrechung der schwedisch-dänischen Verhandlungen wegen der hohen
Forderungen Schwedens; Anweisung La Thuilleries zu neuen Vermittlungsversuchen. Aushe-
bungen .
Vostre lettre du 28 e du passé qui me fust rendue le 9 e du courant m’a
confirmé la bonne nouvelle que d’ailleurs j’avois eue et dont par ma
précédente je vous fis part de la délivrance de monsieur l’archevesque de
Trèves. Aux raisons contenues en la mienne et en la vostre du motif qu’a
peu avoir l’Empereur de luy rendre la liberté de laquelle il avoit esté privé
depuis un si long tempz, l’on y en joinct une autre, sçavoir est l’ impossibi-
lité qu’il a recogneu de nous empescher de prendre la capitalle de ses
Estatz, qui sera préservée de cette sorte, la restituant à un prince allié lequel
a bien mérité du public et de cette couronne, Sa Majesté l’estimant et pour
sa vertu et pour ses dignités le fera révérer, servir et honorer de tous ceux
qui la recognoissent, de sorte que si les places de son pais sont en noz
mains, il n’y sera pas moins obéy que si elles luy avoient esté remises, et Sa
Majesté n’y prétend de puissance que pour les conserver en la subjection de
leur vray et légitime seigneur, qui en avoit esté spolié avec tant d’injustice
que ç’a esté le seul et premier motif de cette longue guerre qui dure encores
entre l’Empereur et nous. Desjà les ordres ont esté donnez et dans la
sepmaine seront envoyez aux gouverneurs de Spire, Philipsbourg
Zu dem Kommandanten von Speyer wurde nichts ermittelt. Kommandant von Philippsburg
war seit der Einnahme der Festung (1644) Roger de Bassot (gest. 1646), comte d’Espenan,
1637 maréchal de camp. Er behielt diese Stellung bis zu seinem Tode; gleichzeitig war er
gouverneur et lieutenant général im Stift Speyer, in Baden und in der unteren Pfalz ( DBF VI
Sp. 1150).
mareschal de Thurenne, affin qu’ezdictes places et en touttes celles qui
recognoissent Sa Majesté ledict prince soit receu, respecté et accueilly de la
sorte qu’il l’a mérité et qu’il est deub à un prince ecclésiastique et électeur
de l’Empire.
Celuy de Bavières doibt estre demeuré très satisfait des bonnes parolles qui
ont esté données à son confesseur et les alliez de la conduicte de Sa Majesté
qui remarque bien que les Suédois n’usent pas d’autant de circonspection
en son endroict qu’ilz font au leur, prenant la liberté d’entrer en négoti-
ation avec l’électeur de Saxe, luy proposer une neutralité parce que cela est
utile au bon party et avance leurs affaires sans luy en faire communiquer,
qui pouvoit usant du mesme droict, escouter et résoudre ce qui luy seroit
proposé par ledict de Bavières, et cela avec d’autant plus de raison, qu’il est
le seul qui peut ayder à soustenir la deschéante fortune de l’Empereur, à
quoy Sa Majesté ne s’est peu résoudre pour d’un costé convier les Suédois à
une réciproque defférence et faire cognoistre aux alliez qu’elle ne veut se
séparer d’eux ny entrer en aucun traitté que par leur participation, ce que
vous ferez valoir ainsy qu’on le peut attendre de vostre grande suffisance.
|:Il fauldra bien que les Portugais souffrent la contradiction qui est apportée
à leurs désirs, puisque vous y remarquez tant d’inconvéniens, et il seroit à
désirer que vous les en rendissiez capables, car pour nous nostre peine est
inutile:|. Ceux qui sont esloignez du péril y jettent volontiers les autres et
sur des raisonnemens politiques prennent de belles pensées qui souvent
s’évanouissent et traînent après soy des maux qu’il est malaisé de réparer.
|:Présentement le marquis de Rouillac est en Portugal. Nous pouvons par
son entremise rallentir:| la vive poursuicte qui nous est faicte par les
ministres de ce roy, mais c’est un remède qui [!] ne fault tenter qu’après que
tous les autres auront manqué y aiant lieu de craindre, que le prince plein
de sa propre grandeur et considérant les périlz qu’on luy essayera de faire
paroistre légers comme très esloignez de luy, ne sera pas pour bien recevoir
les advis qu’on luy donnera, mais compatissant avec luy et ses ministres
|:promettant d’escrire et l’effectuant l’on gagnera insensiblement le temps
auquel par raison et par prudence on pourra proposer ses intérestz, et lors
on entrera dans le parti que la prudence conseillera, ledict roy et celuy
d’Espagne:| dans ceux que la nécessité inspire, et ainsy l’on pourra
rencontrer le tempérament et l’ajustement de cette affaire.
Ce sera par le premier courrier que je vous envoieray l’extraict des poinctz
dont l’instruction de monsieur de Brégy a esté chargée, ce que j’ay différé
jusques à ce qu’il soit party, crainte d’estre nécessité de vous en importuner
à diverses reprises, y ayant lieu d’y changer selon les advis qu’on reçoit.
Il a esté pleinement esclaircy |:que la proposition de mariage du roy de
Pologne et la reyne de Suède a esté de sorte rejettée qu’il nous importe de
publier que nous n’en avons pas faict faire aucune ouverture, et monsieur
de La Thuillerie qui a mesnagé la chose avec une délicatesse extraordinaire
a treuvé un esprit sy délicat sur la matière qu’il a eu crainte de luy en avoir
trop dict, bien que il se soit contenté de luy demander conseil et qu’il luy
eust protesté avoir un ordre exacte [!] et précis de suivre ses mouvemens.
Ceux de cette nation sont si haults et leurs prospéritez les eslèvent à un
poinct qu’ilz n’ont point craint de demander la plus grande partie du
Dannemarck pour en laisser l’aultre au roy, et monsieur de La Thuillerie
avoit treuvé leurs demandes sy esloignées de raison, qu’il avoit esté tenté de
rompre les conférences, et lorsqu’il m’a escript il ne luy restoit qu’une
légère espérance qu’ilz en pourroient diminuer quelqu’une, ce qui luy
donneroit lieu de les proposer aux Dannois qui aymeront mieux s’exposer
aux derniers périlz que se soubzmettre volontairement à une honteuse et
ruyneuse paix. Et les députez de Messieurs les Estatz
repentir des offices qu’ilz ont peu rendre envers leurs maistres en faveur des
Suédois desquelz la trop grande puissance leur donne subjet de craindre et
qu’une fois devenuz les maistres du Zund ilz auroient plus de peine
d’obtenir d’eux des conditions tollérables qu’ilz n’en auront d’en avoir de
justes des Danois:|. En peu nous serons esclaircis de ce qui aura succédé en
la conférence, si Dieu qui est le Dieu de paix, les y aura disposez, ou si son
ire continuant sur l’un et l’autre royaume, ilz renouvelleront leur guerre qui
traîne après soy tant de mal pour le public, que Sa Majesté ne peut
consentir que monsieur de La Thuillerie abandonne le pays qu’après qu’il
aura fait de nouvelles tentatives pour les mieux disposer, quoyqu’il aye
grande passion de revenir, voir la court, ses parents et sa maison. Aushebun-
gen .